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CHAPITRE 4 RELATIONS ENTRE LES PARAMETRES

4.2. DIC-SSS-SST

4.2.2 Validation de la relation DIC-SSS-SST des campagnes EGEE

Afin de valider la relation établie, les campagnes océanographiques du Polarstern qui ont échantillonné la région en 1993-1994 (Bakker et al, 1999) et de la campagne BIOZAÏRE 3 (Vangriesheim et al, 2009) ont été utilisées.

A partir des données de SST et SSS issues des campagnes océanographiques ANTXI/1&5, ANTXI/1 et BIOZAIRE de 10°W à 10°E et de 10°S à 6°N, DIC a été calculé en utilisant la relation (32). Ces valeurs de DIC sont comparées à celles mesurées directement lors de ces campagnes (Figure 36).

- 76 - Figure 36 : Comparaison entre DIC calculé et observé à partir des données des campagnes EGEE, ANTXI/1&5, BIOZAIRE, ANTXI/1 (zone de faible salinité et zone proche du Congo), y=x (trait discontinu).

Les faibles valeurs de DIC calculé (<1850 µmol kg-1) correspondent aux faibles salinités (< 33). De façon générale, la rmse (26,03 µmol kg-1) et le biais (-12,75 µmol kg-1) obtenus pendant les campagnes ANTXI/1&5 sont, en valeur absolue, plus élevés que ceux obtenus en utilisant les données des campagnes EGEE. Cependant, un ensemble de DIC mesurés (de 1930 µmol kg-1 à 1980 µmol kg-1) est assez éloigné de la droite de régression linéaire. Ces valeurs de DIC sont localisées entre 10°W et 8°W à 2°S en octobre –novembre 1993 et sont assez différentes des mesures faites pendant la même campagne. Dans cette zone, les moyennes de SST, SSS et DIC pendant ces campagnes ANTXI/1&5 sont respectivement 26,32±0,39°C, 35,85±0,09 et 1957±17 µmol kg-1. Toutefois, les SSS et les SST mesurées dans cette zone sont semblables à celles pour lesquelles le DIC observé est en bon accord avec le DIC calculé (la différence est inférieure à 10 µmol kg-1) pendant la même campagne à 2°E, 4°S. Par conséquent, la grande différence observée à 2°S peut être attribuée à l’activité biologique ou à une arrivée d’une masse d’eau aux propriétés biogéochimiques différentes mais des propriétés physiques semblables. En ne considérant que les zones où les variations de DIC sont dues aux mêmes facteurs, le biais devient -8 µmol kg-1et la rmse a une valeur de 16,6 µmol kg-1 comparable à la rmse obtenue avec les données des campagnes EGEE. Par ailleurs la majeure partie des données (75%) est située dans la partie occidentale de cette région (à l'ouest de 0°W) et les autres données restantes sont localisées à l’est. Quand nous représentons seulement les données situées à l’est de 0°, les DIC des campagnes ANTXI/1&5 sont mieux reproduits ; ce qui prouve que la relation estime mieux le DIC à l’est qu’à l’ouest du bassin. En tenant compte des 12 années d’écart entre les campagnes ANTXI/1&5 et les campagnes EGEE, le biais obtenu correspond à une augmentation de DIC de 0,7 µmol kg-1 an-1. En considérant le facteur de Revelle (défini au paragraphe 1.2.1 du chapitre 1) de 9 et

- 77 - une augmentation de fCO2 atmosphérique de 1,6 µatm an-1 (selon les mesures fournies par la station atmosphérique de l’île de l’Ascension à 7,92°S, 14,42°W), le taux d’accroissement de DIC attendu est de 0,9 µmol kg-1 an-1, ce qui explique le biais observé.

La relation établie lors de notre étude ne prend pas en compte les domaines de faibles salinités (SSS<30). Dans ces régions les relations établies par différents auteurs (Bakker et al, 1999 ; Vangriesheim et al, 2009) prennent en compte uniquement la SSS (Tableau 12).

(Est Atlantique tropical) (10°W-10°E)

DIC = a*SSS + b R Références

a b

4°N-1°S 95,5 -1415 0,99 Bakker et al, (1999)

5°S-10°S 54 109 0,96

46,5 355 0,98 Vangriesheim et al, (2009)

50,6 221 0,98

Tableau 12 : relations DIC-SSS proposées dans l’est de l’Atlantique tropical dans les zones proches du Congo et les zones de faibles salinités (LSR).

Les relations établies par Bakker et al, (1999) donnent une évolution de DIC dans les régions de basses salinités au nord–est du Golfe de Guinée et les zones proches de l’embouchure du fleuve Congo. La première relation établie par Vangriesheim et al, (2009) prend en compte une gamme de salinité étendue entre 22 et 38 fournissant une concentration de DIC à l’origine équivalant à 355 µmol kg-1. Ces faibles salinités sont localisées à 6°S, 9°E- 12°E. En utilisant la gamme de salinité (≥33) de Bakker et al. (1999), ils obtiennent la seconde relation qui a une valeur de DIC à l’origine (221 µmol kg-1) double (109 µmol kg-1) de celle de Bakker et al, (1999) dans le même secteur océanique. Cette différence s’explique par une augmentation du DIC à travers la minéralisation de la matière organique dans les eaux de la surface les plus diluées (Vangriesheim et al, 2009).

Les DIC de la campagne BIOZAIRE offrent une gamme de variations comprises entre 1300 µmol kg-1 et 2300 µmol kg-1 (Figure 36). On observe une dispersion importante dans l’estimation du DIC de la campagne BIOZAIRE à partir de la relation EGEE. Cette dispersion serait liée aux DIC observés ayant des valeurs inférieures à 1600 µmol kg-1 et supérieures à 2200 µmol kg-1. Elles se situant en dehors de la gamme de DIC (1830-2085 µmol kg-1) de la relation DIC-SSS-SST. Pour évaluer l’effet de ces valeurs extrêmes, au nombre de quatre, sur les paramètres statistiques (rmse, mbe), elles ont été retirées de la base de données BIOZAIRE. De nouvelles valeurs des paramètres statistiques ont été déterminées en excluant les quatre valeurs extrêmes. Les résultats obtenus (rmse : 48,63 µmol kg-1 ; mbe : 39,80 µmol

- 78 - kg-1) ne sont pas meilleurs. Cela indique d’une part que les valeurs élevées des paramètres statistiques ne sont pas dues aux valeurs extrêmes et d’autre part que les valeurs de DIC calculées à partir de la relation DIC-SSS-SST et celles observées durant la campagne BIOZAIRE ne sont pas concordantes. Cette absence de cohérence est certainement liée aux conditions hydrologiques et biologiques ayant prévalu dans la région échantillonnée durant la période de la campagne BIOZAIRE. Cette région est localisée plus à l’Est du bassin. Elle subit une influence plus grande du fleuve Congo avec une activité biologique plus intense, contrairement à la région d’échantillonnage des campagnes EGEE. Le décalage temporel entre les deux campagnes (EGEE : juin et septembre ; BIOZAIRE : Décembre) pourrait aussi expliquer cette différence entre les DIC calculés et observés de la campagne BIOZAIRE.

Contrairement à la campagne BIOZAIRE, les valeurs de DIC de la campagne ANTXI/1 sont relativement assez proches de celle des valeurs de DIC calculées à partir de la relation DIC-SSS-SST. Toutefois, il existe pour certains échantillons des écarts importants entre les valeurs de DIC ANTXI/1 observées et de DIC calculées. Pour ces échantillons les valeurs de rmse calculées sont élevées. Cette non concordance concerne les échantillons proches du Congo (5°S-10°S) avec un rmse de 33,51 µmol kg-1 et ceux de la zone de faible salinité (4°N-1°S) avec un rmse de 22,30 µmol kg-1.

La relation DIC-SSS-SST utilisée pour générer les valeurs de DIC des campagnes BIOZAIRE et ANTXI /1 n’est pas tout à fait appropriée pour l’estimation du DIC dans les zones de faibles salinités. Une amélioration de cette relation est nécessaire pour mieux reproduire les valeurs de DIC observées durant ces campagnes.