HAL Id: jpa-00240740
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Sur la notion des états correspondants et sur divers points correspondants remarquables
Daniel Berthelot
To cite this version:
Daniel Berthelot. Sur la notion des états correspondants et sur divers points correspondants re- marquables. J. Phys. Theor. Appl., 1903, 2 (1), pp.186-202. �10.1051/jphystap:019030020018600�.
�jpa-00240740�
186
SUR LA NOTION DES ÉTATS CORRESPONDANTS ET SUR DIVERS POINTS CORRESPONDANTS REMARQUABLES ;
Par M. DANIEL BERTHELOT (1).
La notion des états
correspondants
est une des idées lesplus
fécondes
qui
aient été introduites dans laphysique
moléculairedepuis
unquart
de siècle.Cette idée se ramène à celle des unités
spécifiques, conception
d’ordre
mathématique,
maissusceptible d’applications
fortimpor-
tantes aux
phénomènes
naturels et que lesprogrès
de la chimie ont renduedepuis longtemps
familière à tous.Chacun
sait,
eneffet,
que, pour comparer lespropriétés
calori-fiques, optiques, électriques,
etc., de corpsdifférents,
tels quel’hy- drogène, l’oxygène
oul’azote,
il convientd’envisager
non pas des-poids égaux
de chacun de ces corps, mais 1 grammed’hydrogène,
14 grammes
d’azote,
16 grammesd’oxygène.
,Regnault,
au cours de ses mémorables recherches sur lachaleur, exprima
l’idée que bien des lois en apparencecompliquées
se sim-plifieraient
si l’on réussissait à découvrir les véritables unités natu- relles aveclesquelles
il conviendrait d’évaluer lesphénomènes.
Ce desideratum
fut rempli
par M. Van der Waals(~), qui
trouva, en1880,
dans les constantescritiques
les unités depression,
de volumeet de
température
propres àchaque
corps ; il montraqu’en employant
ces
unités,
les lois decompressibilité,
dedilatation,
deliquéfaction,
de tension de vapeurs, etc., deviennent les mêmes pour tous les
fluides,
aussi bien d’ailleurs à l’étatliquide qu’à
l’état gazeux.Le maitre d’Amsterdam étant parvenu à cette théorie en
partant
de
l’équation qui porte
son nom,équation
basée sur certaineshypo-
thèses moléculaires
particulières,
on aregardé parfois
larègle
desétats
correspondants
comme une vérification de ceshypothèses.
C’est en restreindre
singulièrement
laportée
que del’envisager
sous cet
angle.
Cequi
fait l’intérêt de cette théorie et sagénéralité,
c’est
précisément qu’elle
estindépendante
de toutesupposition
ciné-tique spéciale.
(1) Communication faite à la Société française de Physique : séance du
20 février 1)03.
(:1) Acadérnie des Sciences 2~ septembre 1880.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019030020018600
187
Elle se
ramené,
eneffet,
à la notion trèsgénérale
des unitésspéci- fiques,
comme il a étéindiqué plns
haut. Onpeut
encore la rattache àl’homogénéité algéhrique (Meslin) (t),
ou encore à la similitudegéométrique
des mouvements moléculaires(Kamerlingh-Onnes) (2).
Ce dernier
point
de vue montre de suitequ’elle s’applique égale-
ment aux
phénomènes
decapillarité,
deviscosité,
etc.Elle ne suppose rien sur la forme de
l’équation caractéristique qui
lie le
volume,
lapression
et latempéra ture
d’unfluide,
sinon quecelte
équation
contienne pourchaque
corps autant deparamètres
que de variahles -
trois,
parconséquent -
etqu’on puisse
trouversur le réseau du fluide un ou
plusieurs points
réels définis par trois conditionsanalytiques.
Les coordonnées de l’unquelconque
de cespoints peuvent
servir d’unitésspécifiques.
Sous cette forme
générale,
la notion des étatscorrespondants
seprésente
à nous comme unconcept mathématique qui pourrait
trèsbien n’avoir aucune
application physique.
De méme que lesprin- cipes thermodynamiques,
sil estindépendant
de la nature des corps et du mécanisme desphénomènes.
Et rien ne dita p’rior£
si les pro-priétés
des fluides réelspermettent
de déterminer ungrand
r. ombrede ces
points singuliers, aptes
à fournir des unitésspécifiques
pourT,
ousi,
aucontraire,
il n’en existe aucun.1B1. Vander Waals montra
précisément
dans sonpremier
mémoireque le
point critique,
dont lasignification physique
est bien connuedepuis
lesexpériences
deCagniard
de La Tour etd’Andre,vs,
estapte
àjouer
ce rôle. Il en donna desexemples décisifs,
et diversphysiciens, parmi lesquels
il convient de citer enpremière ligne
M.
Mathias, développèrent
brillamment cepoint
de vuephysique.
D’autres
physiciens,
comme M. Curie(~),
firent remarquer lapossi-
bilité
théorique
d’une infinité depoints jouissant
depropriétés
ana-logues ;
mais on n’avait encorejamais signalé jusqu’ici
de telspoints ayant
une réalitéphysique
et entièrementindépendants
des cons-tantes
critiques.
Au cours de, nies études sur les
propriétés
desfluides, j’ai
reconnu l’existence de trois
points
de ce genre(1), n’ayant
aucun rap--
(i) C. R., t. CXN’L; 1893. -
(2) Ac«dé»iie des Sciences d’Amslerda¡n; 1881;’- et Archives t. XXX : 1896.
(3) A;cfiives des Sciences ph’Jsiques et nulu>.eiles de XXN’I; 1891.
- {·) C. R., t. CXXN-111, p. 606, lsJ3, t. G,XXX, p. t379; ~.900 ; - néellan- daises (lî;ie j-Libilaire du Prof. Lorentz,, t. V, p. 411; igoo.
188
port
avec lepoint critique. L’équation
de Van derWaals
lesprévoit,
et les
expériences
deAmagat permettent d’assigner
leurposi-
tion exacte pour les fluides réels.
Ces divers
points
seprésentent
naturellementquand
on étudie leseffets
thermiques
de la détente desfluides,
soit dans levide,
soitdans les conditions de
l’expérience classique
de Joule et lord Kelvin(passage
d’un courant gazeux uniforme à travers uneparoi poreuse).
Dans cette dernière
expérience,
l’effetthermique
observé est lasomme de deux
1°
L’effet thermique équivalent
à la variation AU de1,’énergie
interne du gaz. - Cet effet serait le seul que l’on observerait si la détente s’effectuait dans le vide.
Gay-Lussac,
lepremier,
tental’expé-
rience sous cette forme et obtint un résultat
négatif
surlequel s’appuya Mayer
pourjustifier
son mode de calcul del’équivalent mécanique
au moyen de la différence entre les deux chaleursspéci- fiques
des gaz. Plustard, Joule, puis Regnault
neparvinrent
pasdavantage
à mettre cet effet en évidence. Il estprobable qu’avec
lesthermomètres très sensibles à résistance
électrique
dont ondispose , aujourd’hui, l’expérience
réussirait mieux. Ondésigne
souvent sousle nom de loi de Joule la
proposition d’après laquelle
cet effet serait nul.20
thermique équivalent
au travccil extérieur dû à cegaz ne suit pas eccaclenzent la loi de Mariotte. --
Supposions
que l’on
répète l’expérience
de Joule et lord Kelvin en par- tant d’unepression
initiale p et en détendant le fluidejusqu’à
unepression nulle,
et admettons que le fluide obéisse àl’équation
deVan der
Waals ;
le calculindique
l’existence desquatre
lieuxgéo- métriques suivants, qui
sontmarqués
sur lafig.
1 :La
flg.
1 donne lesparaboles 1, 2, 3, 4,
tellesqu’elles
résultent del’équation
de Van der Waals et lafig. 2
tellesqu’elles
résultent del’expérience, lorsque
l’onadopte
lareprésentation géométrique
sui-vante : on trace le réseau des isothermes en
portant
en abscisses les (1) Cf. Van der WAALS, Continuité, etc., chap. xi ; - et BouTY, J. de Phys., 2e série,t. VIII, p. 20 ; 1889.
189
pressions
p et en ordonnées lesproduits L’emploi
de la variable pu estavantageux
dans lesquestions
relatives àl’énergie
desfluides,
parce que ce
produit
a les mêmes dimensionsqu’un
travail.FIG. 1.
Les lieux
1, 2, 3,
4 se calculent facilement si l’on admetl’équation
de Van der Waals :
en
remarquant
que, si l’on considère les variationsd’énergie
interneet totale entre un volume infini et un volume v sur un isotherme
donné,
l’on a :Il suffit d’écrire que les
quantités A
ou AU+ ~ (pr)
s’annulent190
ou
prennent
leurs valeursmaxima, puis
d’effectuer leschangements
de coordonnées voulus pour obtenir les
lieux 1, 2, 3, ~ .
Ce mode de calcul
peut toujours s’appliquer
si l’on suppose con-nue
l’équation caractéristique
du fluide.Mais,
si l’onenvisage
le cas des fluides réels dontl’équation caractéristique
n’est pas connue exactement, onpeut
concevoir deux méthodes très différentes pour déterminer ces lieuxgéromé- triques.
La
première
repose sur desexpériences purement thermiques.
La variation AU
répond
àl’expérience Gay - L ussac-J oule (détente
dans le
vide),
et la variation AU-~-- 0 (pv)
àl’expérience
Joule-Kelvin(détente
à travers uneparoi poreuse).
Il suffirait doncd’effectuer,
àdes
pressions croissantes,
sur les diversisothermes,
l’une et l’autrede ces
expériences,
pour obtenir tous les lieux considérés. Il neserait d’ailleurs pas nécessaire de déterminer les
quantités
de cha-leur ou les variations de
température
en valeurabsolue;
unsimple thermoscope,
pourvuqu’il
fût suffisamment sensible(à
résistanceélectrique,
parexemple),
suffirait. ,Ces mesures
thermiques
sont fortdifficiles, puisque
l’effetGay-
Lussac-Joule n’a
jamais
donné de résultatspositifs jusqu’ici,
et queles observations de Joule et Kelvin
(exception
faite pour un travail . de Natanson sur l’acidecarbonique)
n’ont étérépétées
par per-sonne.
Mais on
peut suppléer
à cette lacuneexpérimentale
ens’appuyant
sur les relations que la
thermodynamique
fait connaître entre les effets de la détente suivant leprocédé Gay-Lussac-Joule
et suivantle
procédé Joule-Kelvin,
d’unepart,
et les variables p, t’, T et leursdérivées,
d’autrepart.
Soit « le coefficient vrai de dilatation sous
pression
constante à latempérature
absolue T : ,s,Jit
2013
le refroidissement pour une différence depression égale
à,lp
l’unité dans
l’expérience
Joule-Kelvin de laparoi
poreuse ; soient C la clialeurspécifique
du gaz souspression
constante, El’équivalent
mé-canique
de la calorie.: lord Kelvin a montré que :191
C’est cette relation
qui
lui a servi à ramener à l’échelle absolue lesindications des thermomètres à
pression
constante.Si l’on
désigne :
par8,
le coefficient dit de dilatation sous volume -constant :par FV
2013 ?
le refroidissement pour p une différence de volumeégale
àl’unité
pendant l’expérience
deGay-Lussac
et Joule sur ladétente du gaz dans le
vide ;
par c, la chaleurspécifique
du gaz sous volume constant : on démontre sans difficulté la relationthermody- namique analogue :
qui pourrait
servir à ramener à l’échelle absolue les indications des thermomètres à gaz à volume constant, si c ett
étaient connusàv par des
expériences
directes.Admettons maintenant que l’on
répète l’expérience
de Joule etKelvin sous des
pressions progressivement
croissantes et en pous- sant la détentejusqu’à
unepression nulle,
voici cequi
se passe.Sur un isotherme donné
(par exemple
les isothermes 6 ===1,
oufi
__. ~,68’i,
ou 6 ~1,898, qui
sontfigurés
sur lediagramme),
le pro- duit ~~v commence par diminuerquand
lapression croît, puis,
commel’ont montré les
expériences
de MM. Cailletet etAmagat,
atteint unminimum à
partir duquel
ilaugmente.
En ce
point,
le refroidissement dîi au travail externeétat la valeur
qui répond
à unepression
nulle sur l’isotherme consi-déré)
est maximum.Par suite : la
parabole 1
est le lieu despoints
où lerefroidisse1nent
dû au travail externe dans
l’expérience
de Joule et lord Kelvin estLa fonction A
(pv)
étantmaximum,
la dérivée de pv s’annule :Telle est la condition
analytique qui
définit ce lieu.192
On
peut
dire que : laparabole
1 esl le lieu despoints
où lefluide
suit la loi de Mariotie.
Admettons que le fluide suive la formule de Van der
W’aals,
etadoptons,
pourabrégei°
l’écriture, les vai°iables réduitesc’est-à-dire les
rapports
de lapression?,
du volume v, de latempé-
rature T à leurs valeurs
critiques ;
posons deplus
le calcul montre que le lieu défini par la relation
a pour
équation :
C’est la
parabole désignée
par le chiffre 1 sur laficl.
1.Si l’on ne connaît pas
l’équation caractéristique
et si l’onpossède
seulement le réseau
expérimental
desisothermes,
le lieu 1peut
êtretracé
en joignant
lespoints qui répondent
aux ordonnées minima surles isothermes successifs.
Continuons à faire croitre la
pression initiale ;
le refroidissementaugmente toujours;
il arrive un moment où leproduit
pvreprend
lavaleur RT
caractéristique
de l’état gazeuxparfait.
En cepoint,
letravail extérieur pv - Puvo est nul. Le refroidissement dans
l’expé-
rience Joule-Kelvin est dîi
uniquement
au travail interne.Ce lieu est donc défini par la condition
thermodynamique,
àt
serapportant
à l’eff’et Joule-Kelvin etlt
à l’effetGay-Lussac-
DP
wJoule.
La
parabole 2
est le lieu despoints
où lerefroidissement
dû autravail extérieur dans
l’expérience
Joule-Kelvin estnul;
lere froidis-
193 se1nent observé est dit
uîîiquement
au travail interne et enfournit
lamesure.
On
pourrait
donc fixer laparabole 2
par une méthode ther-mique ;
c’est le lieu despoints
où le refroidissement est le mêmeavec la détente dans le vide et avec la détente à travers une
paroi
poreuse.
En se
reportant
auxéquations (1)
et(2),
on voit que la relationthermodynamique qui
définit ce lieupeut
êtreremplacée
par la rela- tionanalytique :
Si le fluide suit la formule de Van der
Waals.,
laparabole
a pouréquation :
-
Si l’on
ignore l’expression algébrique
de la fonctionT)
= oet si l’on connaît seulement les
isothermes,
tels que les donnel’expé- rience,
on déterminera les diverspoints
du lieu 2 enprenant
lesintersections des isothermes successifs avec les
parallèles
à l’axe01J
menées par
l’origine
de ces isothermes.Si,
dansl’expérience
de détente à travers uneparoi
poreuse, lapression
croît encore et si l’ondépasse
sur un isotherme la para- bole2,
le refroidissementaugmente, puis
atteint un maximum. Ence
point,
sa dérivée s’annule. On a donc :ou : 1
La
parabole
3 est le lieu despoints
oit le total dansl’expét-ience
Joule-J[elvin estEn vertu de
l’équation (~.),
la relationthermodynamique précédente
peut
être mise sous la forme194
ou encore :
La
parabole
3 est le lieu desI)oints
oic lecoefficient
de dilatation vrai està
l’inverse de laaôsolue,
c’est-à-dire oÙ lefluide
suit la loi deGaJ-Luss«c.
Ce lieu a poui%
équations,
si le fluide suit la formule de Vau derWaals : -
Si l’on veut déterminer ce lieu avec les données
expérimentales,
il suffit de tracer un réseau de
lig’ne3
isobares oud’égale
pres-1
sion en
portant
en abscisses lestempératures,
en ordonnées lesproduits
et de tracer la courbequi
passe par les maxima et les RTminima des ordonnées. _
FIG. 2.
C’est ce
que j’ai
fait au moyen des données de 1B1.Amagat
sur1 azote, l’air et
l’oxygène, qui
rn’ont servi à déterminer dans un tra- vail antérieur(1)
le sommet de la courbeque j’ai désigné
sous le nomde
point
derétrogradation
de l’effet Joule-Kelvin.) C. R., t. CXXX, p. 1319; 1900; - et AJ’chives îtéei-laii(laises, loc. cil.
195
- J’ai utilisé de
plus,
pour la duprésent mémoire,
les don-nées du même
physicien
sur l’acidecarbonique
etl’éthylène d’après lesquelles
est tracée lapartie
inférieure de la courbe.Cette courbe
joue
un rôleimportant
dans la tlléorie des machines oû l’on utilise la détente à la manière de Joule et Kelvin pour pro- duire un refroidissement.La
parabole
3 est le des de rendefnent de la maelzine deLinde, qui
est trèsemployée aujourd’hui
pourliquéfier
les gaz.
La théorie usuelle que l’on en donne en admettant que le refroi- dissement est
proportionnel
à la différence depression
est peu cor- recte : cetteproposition
n’a été établie par Joule et Kelvin que pour les faiblespressions;
et de cequi précède,
il résulte quel’expérience
montre
qu’il
n’en estplus
de même sous de fortespressions.
Je noterai en
passant
que, si l’on dessinait la courbe deliquéfac-
tion
indiquée
par la formule de Van derWaals,
on verrait que laparabole
3 la coupe. On saitd’ailleurs, depuis longtemps,
que la dilatation desliquides, qui
est d’habitudeplus
faible que celle des gaz,peut
la surpasser dans larégion critique.
Augmentons
encore la différence depression
etdépassons
laparabole
3. I.e travail interne tendtoujours
à refroidir le gaz, mais le travail externe,qui
estnégatif,
tend à le réchauffer. Il arrive un moment ou ces deux effets se balancent. Le lieu despoints
où lavariation
d’énergie
interne àpartir
de l’état gazeuxparfait
estégal
et de
signe
contraire à la variationd’énergie
externe est la para-bole 4. ,
Ce lieu est défini par la relation
thermique
ou par la condition
analytique
La
parabole 4
est le lieu despoints
oit letotal
estnul.
Elle a pour
équaüon :
.196
Si la
pression augmente
encore, il y a échauffement dansl’expé-
rience Joule-Kelvin.
Le
plan
estséparé
par lesquatre paraboles précédentes
enplu-
sieurs
régions.
Dans larégion
extérieure à laparabole 4,
il y a tou-jours
échauffement même sous lesplus
faiblespressions.
C’est cequi
a lieu si latempérature
estsupérieure
à6,75 T ;
tel est le cas del’hydrogène
à latempérature
du laboratoire.Les
paraboles 1
et2,
d’unepart,
3 et4,
d’autrepart, coupent
l’axe des ordonnées aux mêmespoints.
Laparabole
3 coupe laparabole 2
en son sommet. Il en résulte que, si la
température
est inférieure à1,687 Te,
l’isotherme coupe laparabole
3 avant laparabole 2; mais,
si l’on a T >
~,687 Te,
l’isothermecoupe 2
avant 3.Les
lignes d’égal volume,
avec les coordonnéesadoptées ici,
sontles droites
qui passent
parl’origine; j’ai figuré
sur lediagramme
celles
qui passent
par les sommets desparaboles.
La
partie
duplan
située au-dessous de la droite v- 1 correspond
à des volumes
plus petits
que lecovolume,
c’est-à-direphysiquement
irréalisables.
J’ai tracé
également
sur lediagramme
pour les divers isothermesfigurés,
non seulement la courbe des valeurs de xv,laquelle permet
d’obtenir la variation 1tV del’énergie
externependant
la détenteà travers une
paroi
poreuse, entre unepression quelconque
7t et lapression
nulle 7to, mais encore les courbesqui
donnent àpartir
derl.v. la variation de
l’énergie
interne en coordonnées réduites. Ces courbes sont desparaboles.
Pour l’isotherme 0 =6,75,
la courbe oUse confond avec la
parabole 4,
et, pour l’isotherme 0 -3,375,
avec laparabole
2. oL’examen de la
fig.
1 fait ressortir diversespropriétés
de cescourbes
qu’il
seraittrop long
derapporter ici,
etqui
serontindiquées
dans un travail
plus développé.
On y trouvera
également
la forme queprennent
leséquations
deces divers
lieux,
si l’on suppose que l’attraction moléculaire n’est pas constante, mais varie en raison inverse de latempérature,
ainsiqu’une
discussion détaillée des donnéesexpérimentales ~~~.
(1) D. BERTHELOT, les lfie>%>no»ièl»es il ,ga:, 1 vol. de ’lI6 pages. Extrait du tome XIII des Travaux et àlé»ioi»es du Bureau internatiunal des poids et
meSU1’es, 1903. La discussion du sujet abordé ici occupe les pages 53-80 de ce mémoire.
197 Les sommets des
paraboles 1, ~,
3 et 4 sont despoints
définis par des conditionsanalytiques
aussiprécises
que lepoint critique :
leurs coordonnées sont par suite
aptes
à fournir des unités ré-duites. ’ ’
Soient :
On
peut adopter
lesquatre systèmes
d’unités réduites suivants :L’équation
de Van der Waalsprend
les formes réduitessuivantes,
selon que l’on
adopte
pour unités : 1° Les coordonnées dupoint critique :
~° Les coordonnées du sommet de la
parabole
1 :3° Les coordonnées du sommet de la
parabole 2 :
4~ Les coordonnées du sommet de la
parabole
3 :Ce
qui
fait l’intérêtphysique
de la discussionprécédente,
c’estque, en se servant des valeurs trouvées par M.
Amagat
dans ses198
recherches sur la
statique
desfluides,
on constate que l’allure desphénomènes
est bien cellequ’indique l’équation
de Van derWaals,
et quele’s paraboles 4, ~,
3 et 4 ont une existenceexpérimen-
tale.
La
parabole
1 a étéfig urée
parAmag at
lui-même sur les dia-grammes
qa’il
a donnés pourreprésenter
les réseaux de l’acide car-bonique
et del’éthylène:
c’est cequ’il
aappelé
le lieu des ordonnées J’ai tracéd’après
ses nombres cetteparabole (en
coordonnée sréduites)
sur la2,
oùj’ai
dessinéégalement d’après
les nombresdu même auteur sur l’acide
carbonique,
l’air etl’azote,
les para- houles 2 et 3.Si la forme
générale
des courbes est bien cellequ’indique l’équa-
tion de Van der
Waals,
les valeursnumériques
des coordonnées neprésentent
avec celle-ciqu’un
accordimparfait.
C’est cequi
ressortdu tableau
suivant,
oùj’ai
mis enregard
les valeursthéoriques
et.expérimentales
des sommets des diversesparaboles. J’y
ai inscrit lestempératures,
lespressions
et les volumesréduits,
ainsi que les valeurs trouvées pour lerapport V"2
du volume idéal du gaz(volume qu’il
aurait s’il suivait la loi de Mariette sous toutes lespressions,
àla
température considérée)
à son volumes réel.On
peut
encore évaluer le volume du fluide en ces diverspoints
en fonction du covolume b ou volume minimum du fluide. On trouve
ainsi: ’
199
Le
plus important
de ces diverspoints,
aupoint
de vuethern10dy- namique,
est le sommet de laparabole 2, qui
se trouve d’ailleurs sur-la
parabole
3. Comme le montre de suitel’équation
réduite donnéeplus haut,
en cepoint :
1 La
pi%ession
znterne du gaz estégale
à lapl-ession
2° Le volume réel du gaz est
égal
cc son volumeidéal ;
,3° Ce est le double d u covolume.
Les observations de M.
Amagat
sur l’aeidecarbonique
etl’étliylèii&
permettent
de fixer avecprécision
les coordonnées de cepoint.
Pourl’acide
carbonique,
parexemple:
On reconnaît au moyen de ces valeurs que les trois
propriétés
indi-quées plus
haut sont vérifiées parl’expérience.
La variation
d’énergie
interne et la variationd’énergie totale,
àpartir
de l’état gazeuxparfait jusqu’à
cepoint,
sur l’isotherme de cepoint,
sontégales
entre elles.D’après l’équation
de Van derWaals,
l’une et l’autre(évaluées
encoordonnées
réduites)
seraientégales
à l’unité.Au
point
de vuethermodynamique,
cepoint
est donc fort intéressant.De toutes les formes réduites de
l’équation
dé Van derWaals.,
cellequ’il
fournit n’est pas seulement laplus simple,
mais aussi laplus
exacte. Dans l’examen des
problèmes
relatifs àl’énergie
desfluides,
il
joue
un rôle considérable etanalogue
à celui quejoue
lepoint
cri-tique
dans lesquestions
relatives au passage de l’étatliquide
àl’état gazeux ou aux
équilibres
entre ces deux états. Dans les ques- tionsthermiques,
lepoint critique
nejoue qu’un
rôleeffacé,
et nese trouve méme pas sur une des
parabole3 1, 2,
3 ou 4.On
peut
dire que : si les coordonnées dupoint critique fournissent
les unités naturelles avec
lesquel&’es
il cO/lvient de tra£ter les pro- bLème.srelati fs
à laliquéfaction,
aux tensions de vapeur, etc., les coordonnées du sommet de lafournissent
les unites relles à introduire dans lesproblèmes relatif..;
àt’énergie
desfluides,
â l’évaluation des
forces moléculaires,
etc.Il n’a pas été
question
dans la discussionprécédente
du sommetde la
parabole
4 commeapte
à fournir les éléments d’uneéquation
réduite. C’est
qu’en
effet deux de ses coordonnéesprennent
desvaleurs limites : la
température
estégale
au zéro absolu et le volume200
est
égal
au covolume. Lapression
seule a une valeur finie : elle estégale
àvingt-sept
fois lapression critique.
On rencontre
plusieurs points singuliers
du méme ordre dans les étudesthermométriques :
l’une des coordonnées(pression)
devientnulle;
la seconde(volume)
devientinfinie,
la troisième(température)
conservant une valeur finie.
J’ai
signalé,
dans la théorie du thermomètre àpression
constante,cinq
de cespoints,
dont lestempératures TnT 2’ T 3’ 1’,, T~
sontliées,
si l’on admetl’équation
de Van derWaals,
par les relations :Sous de faibles
pressions,
l’écart à la loi de Mariette s’annule enT ~ ;
l’écart à la loid’Avogadro-Ampère
s’annule enTI,
est maximumen
T2
etprésente
unpoint
d’inflexion enT ;
l’écart à la loi deGay-
Lussac s’annule en
T2,
est maximum enT,
etprésente
unpoint
d’inflexion en
T 6..
,Les lieux
géométriques 1, 2, 3,
4 sont les seuls queprévoit l’équa-
tion de Van der
Waals, quand
onrépète l’expérience
de Joule etlord Kelvin sous des
pressions
croissantes.D’après
cetteéquation,
lapression
interne étant de forme2,
le travail effectué contre les forcesv
d’attraction
moléculaire,
lors de la détente d’un gaz dans levide,
nepourrait jamais
s’annuler.Mais on sait que d’autres auteurs, tels que
Maxwell,
admettent aucontraire que les actions moléculaires
peuvent
devenirrépulsives,
sous des
pressions
suffisamment fortes.L’ensemble des
expériences
de M.Amagat,
etparticulièrement
sesrésultats sur
l’hydrogène, indiquent
que c’est cette dernière propo- sitionqui
est lavraie,
etqu’à
destempératures
suffisamment éle- vées ou sous despressions
suffisammentfortes,
lapression
internedevient
négative.
Il en résulterait l’existence de deux nouveaux lieux
géométriques répondant
aux relation s :Ces deux lieux
paraissent
admettre pourasymptotes
l’axe desordonnées p
= o et la droite v = bqui répond
au covolume.201
Ces lieux auraient la forme
d’hyperboles.
Onpourrait
les calculeravec les
équations caractéristiques qui
admettraient que lapression
interne
peut
devenirnégative..
Le est le lieu où le
refroidissement
dû au travailinterne est maximum. La dérizc>e de
Gay-Lussac-Joule s’y
annule. C’est le lieu des
points
où le suit la loi deChai-les,
c’est-à-dire oÙ le
coe f ficient
de dilatation sous volu1ne constant estégal
àl’inverse de la
Il est défini par la condition :
ou encore :
Si donc on trace un réseau d’isochores ou
lignes d’égal
volumeen
portant
en abscisses lestempératures,
en ordonnées les pro- duitsRI’
le lieu enquestion
est le lieu des maxima et des minimades ordonnées.
Tel serait le moyen
graphique
leplus simple
pour déterminer ce lieu avec les donnéesexpérimentales, indépendamment
de touteéquation caractéristique.
Enfin,
sous despressions
encoreplus fortes,
on rencontrerait unlieu
géométrique
6formé des points
pourlesquels
lerefroidissernent
dÛ au travail interne serait nul et au delà
duquel
il y aîtr-aitéchau f- (e1nent.
Ce lieu serait défini par la condition :
Si l’on
admet,
commel’expérience paraît l’indiquer,
que les lieux 3 et 6 sont deshyperboles,
leurs sommets sont deux nouveauxpoints
dont les coordonnées
pourraient
servir d’unités réduites.On remarquera que les
pressions
en l’un et l’autre de cespoints
seraient encore
beaucoup plus
fortes que celles des sommets desparaboles 1, 2, 3, qui
elles-mêmessurpassaient déjà beaucoup
lapression critique.
C’est ainsi quel’expérience
donne pour l’acide car-=202
bonique
# 7jatmosplières
606atmosphères,
et pour l’azote Pb = 34atmosphères
et = 408atmosphères.
On voit par làquel
intérêtprésenteraient des
études nouvelles sur lespropriétés
des gaz sous de très fortes
pressions.
On
peut regretter
que lesphysiciens qui
se sont consacrésdepuis vingt
ans à cet ordre d’études aient fixé d’une manière un peu exclu- sive leur attention sur lepoint critique,
et aient rarementdépassé
despressions
doubles outriples
de lapression critique.
Si nous n’avionspas les admirables séries de M.
Amagat,
il n’existerait dans la science aucune mesurepermettant
de vérifier l’existencephysique
et de fixer les coordonnées des
points remarquables signalés précé-
demment.
Quoi qu’il
ensoit,
l’étudeprécédente
donne unexemple
nouveaude la fécondité de la notion des états
correspondants
et met enlumière,
entre autres résultatsintéressants,
l’existence d’unpoint
dont les coordonnées
représentent,
mieux que celles dupoint
cri-tique,
les véritables unitésspécifiques
aveclesquelles
il convientd’évaluer les
grandeurs
moléculaires.ÉTUDE DES ANOMALIES DU CHAMP
MAGNÉTIQUE
TERRESTRESUR LE PUY DE DOME ;
Par MM. B. BRUNHES et P. DAVID.
Les
quelques
mesures effectuées par M. Moureaux dans le MassifCentral,
au cours de ses belles recherches sur la cartemagnétiques
dela
France,
ont montréqu’il
y avait au Centre de la France des ano- malies réclamant une étude minutieuse.Nous nous sommes
proposé,
cetété,
de commencer l’étude de la chaîne desPuys.
Unepremière
mesure de déclinaison sur lePuy
deDôme même nous a donné un nombre
(17°)
différent de 3° de celuiqui
résultait del’unique
observation de M. Moureaux auPuy
de
Dôme,
en 1884. Une seconde mesure, àquelques
mètres dedistance,
nousayant
donné19°,
nous avons conclu à la nécessitéd’étudier, point
parpoint,
lechamp
terrestre sur laInontagne,
avantd’aborder l’étude des puys voisins.
La