HAL Id: jpa-00206611
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Submitted on 1 Jan 1968
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Les résonances dans les collisions atomiques. II.
Structures résonnantes et perturbations dans les collisions élastiques ions-atomes
D. Allab, M. Barat, J. Baudon
To cite this version:
D. Allab, M. Barat, J. Baudon. Les résonances dans les collisions atomiques. II. Structures résonnantes
et perturbations dans les collisions élastiques ions-atomes. Journal de Physique, 1968, 29 (1), pp.111-
128. �10.1051/jphys:01968002901011100�. �jpa-00206611�
MISE AU POINT
LES RÉSONANCES DANS LES COLLISIONS ATOMIQUES
II. STRUCTURES RÉSONNANTES ET PERTURBATIONS
DANS LES COLLISIONS ÉLASTIQUES IONS-ATOMES
Par D.
ALLAB,
M. BARAT etJ. BAUDON,
Institut
d’Électronique
Fondamentale et Laboratoire dePhysique Électronique,
bâtiment 220, Faculté des Sciences, 91-Orsay.
Résumé.2014Dans cette seconde
partie,
notre étudeporte
sur les collisionsélastiques
parimpact ionique.
Leuraspect théorique
estdéveloppé
àpartir
del’approximation
dite de « l’état station-naire
perturbé » (P.S.S.).
On obtient ainsi uneexpression approchée
de laprobabilité d’échange
de
charge
en fonction del’angle, qui explique
le caractère oscillatoire de la section efficace différentielleélastique.
D’autrepart,
on met en évidence l’existence de l’effet « Arc-en-ciel ».Enfin,
on étudie d’autres anomalies de la section efficace différentielleélastique,
enparticulier
celles liées à l’indiscernabilité des
particules,
ou celles dues à uneperturbation
induite parcouplages
d’états.Nous décrivons
rapidement
lesdispositifs
utilisés par différentsexpérimentateurs
pourmesurer soit la section efficace différentielle
élastique,
soit laprobabilité d’échange
decharge,
etnous terminons par un résumé des
principaux
résultats obtenusjusqu’à présent.
Abstract. 2014 In this
part,
the resonances in ionimpact
elastic differential cross-section arereviewed. The
theory
isdeveloped
from theperturbed stationary
stateapproximation (P.S.S.).
It
gives
anapproximate expression
of thecharge
transferprobability
as a function of thescattering angle
andexplains
the oscillations in the elastic differential cross-section. Furthermore, the"Rainbow Infect" is
developed.
In the last theoreticalpart,
otherperturbations
in cross- section, causedby indiscernability
orby coupling
of states are studied.We describe devices used
by
several workers to measure elastic differential cross-sectionsor
charge-transfer probabilities,
and their results are reviewed.LE JOURNAL PHYSIQUE 29, JANVIER 1968,
Introduction.
-Lorsque
deuxparticules
A et Bentrent en
collision,
onpeut
considérerqu’il
seforme, pendant
letemps
très court que dure lacollision,
unédifice
complexe
«quasi
moléculaire »(AB) qui
sedétruit pour redonner les
particules
initiales A etB,
soit dans leurs états initiaux
(collisions élastiques),
soit dans des états excités
(collisions inélastiques).
Si A est un électron et B une
particule
neutre, ilpeut
ainsi se former momentanément un ionnéga-
tif
B- ;
une étudebibliographique
des résonancesélastiques
parimpact électronique
a été faite récem- ment[1~ ;
elle constituait lapremière partie
de cetravail.
Si A est un ion
(A+),
B un atome neutre, onpeut avoir,
dans certaines conditions que l’ondéterminera,
formation d’un état «
quasi
moléculaire »(AB)+.
Sui-vant la voie
(channel)
que suit(AB) ~,
ilpeut
se détruireen redonnant soit A~ et B
(collision élastique),
soit B+et A
(échange d’électron),
soit des structuresplus complexes.
Onexclut,
dans cette secondepartie,
lecas de collisions
inélastiques.
Jusqu’à
ces dernièresannées,
les recherches dans le domaine des collisions ions-atomes s’étaient limitées à la détermination des sections efficaces totales. Un travail considérable a ainsi étéfait,
dans la perspec- tive lointaine de la fusion thermonucléaire. Puis lestechniques
de mesure s’étantperfectionnées, grâce
enparticulier
àl’apparition
demultiplicateurs
departi-
cules à hautes
performances,
on a cherché àpénétrer plus
avant le processus même de la collision : eneffet,
à uneénergie donnée,
le calcul de la section efficace totale fait intervenir toutes les distances r, deArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002901011100
112
plus petite approche possible.
L’étude de cette quan- tité nepeut
donc pas mettre en évidence diversesparticularités
ne seproduisant
que pour certaines valeurs de ’0. Par contre, elles se manifesteront dans la section efficace différentielle etrenseigneront,
enparticulier,
sur lespotentiels
d’interaction.(Ces
per- turbationspeuvent
évidemment se manifester indé-pendamment
de la théorieclassique.)
Pratiquement,
aucune mesureprécise
des sectionsefficaces différentielles
élastiques
de diffusion ion- atome n’avait été effectuéejusqu’à présent.
Une despremières
mesuresprécises
a été effectuée récemmentpar Aberth et Lorents
[2].
Les courbes obtenues(voir
par
exemple
lafigure 1)
mettent en évidence desPIG. 1.
oscillations liées à
l’échange
d’un électron entre lesparticules
incidente et cible(capture électronique résonnante) .
Ces travaux peuvent être
rapprochés
desexpériences
de Everhart et al. et de
Jones et al., qui
ont mis enévidence le caractère oscillatoire des
probabilités
decapture
d’un électron par l’ion incident. Au momentde la
collision,
l’électron est soumis à l’action de deuxpotentiels identiques,
et l’onconçoit qu’il puisse
osciller entre les deux noyaux, et
repartir
avec l’unou
l’autre;
s’ilrepart
avec l’ionincident,
il y auraune diminution de la section efficace différentielle
élastique.
Outre ces oscillations dues à une
symétrie
depoten- tiel,
Aberth et Lorents ont mis en évidence :a)
des oscillations dues à lasymétrie
des masses, etliées à l’indiscernabilité des
particules;
b)
uneperturbation
liée à l’intersection des niveauxd’énergie;
c)
uneperturbation
liée à l’existence d’unpuits
depotentiel (effet
« Arc-en-ciel»).
Dans cette mise au
point bibliographique,
nous nousproposons,
après
avoirdéveloppé l’aspect théorique,
de décrire
rapidement
lesappareils
utilisés par les diverschercheurs,
et enfin de résumer les résultats obtenus.I. ASPECT
THÉORIQUE
I.1.
Approximation adiabatique.
Méthode del’état stationnaire perturbé («
P. S. S. method») [3] .
- Larecherche des états stationnaires des molécules ou des ions moléculaires serait extrêmement
compliquée
sil’on
n’y
faisait intervenir unehypothèse simplificatrice.
La masse des électrons est très inférieure à celle des noyaux, alors que les forces mises en
jeu
sont compa-rables ;
il s’ensuit que le mouvement des électrons estbeaucoup plus rapide (d’un
facteur 100 aumoins)
que celui des noyaux. On
peut donc,
en bonneapproximation,
étudier les états stationnaires électro-niques
en considérant lesnoyaux fixes, puis
le mouvementdes noyaux, en
remplaçant
l’action instantanée des électrons par une valeur moyenne; cette méthodeporte
le nomd’approximation adiabatique.
On
peut
étendre cetteapproximation
à l’étude dela collision entre un ion A~ et un atome B en considé-
rant
qu’au
moment de la collision se forme un ionquasi
moléculaire
(AB) +. Évidemment,
une tellehypothèse
n’est
justifiée
que si la vitesse relative de A~ et B avant la collision estbeaucoup plus
faible que celle desélectrons,
ou, en d’autres termes, que letemps
i de collision soit trèssupérieur
à lapériode
T derévolution des électrons. C’est
généralement
le casdans le domaine
d’énergie
considéré.Dans la méthode de l’état stationnaire
perturbé (P.S.S.),
la fonction d’onde totale W estdéveloppée
sur les fonctions d’ondes
électroniques
moléculaires~,,(R,
rA,r~)
déterminées ensupposant
R constant.R est le vecteur
internucléaire,
rA et rB sont les coordonnéesélectroniques
dans A et B :Il est donc
nécessaire,
avant d’étudier le mouvementdes noyaux, de déterminer les fonctions d’ondes
électroniques
moléculaires Nous ne considérerons que les états S. La théoriepeut
êtregénéralisée
auxétats S et P
[49].
I . 2. Fonctions et
énergies
propresélectroniques.
-Le cas
qui
interviendra leplus
souvent dans lamajeure partie
de cequi
suit est celui où lepotentiel
créé
par
A+ estidentique
à celui créépar
B+(symétrie
depotentiel),
sans pour cela que les masses A et B soientégales.
Si ondésigne
parrB)
l’hamiltonien dusystème, l’équation
deSchrôdinger
s’écrit :Permutons A et B : ~I n’est pas
modifié,
et la nouvelleéquation
deSchrôdinger
s’écrit :Les
équations (2)
et(3)
étantidentiques,
leurs solu-tions sont
proportionnelles :
=À~ AB
où h estréel
(H
esthermitique) .
Les fonctions d’onde étant
normalisées,
on alÀ 12
=1,
et Deux caspeuvent
donc seprésenter :
YAB
=YBA
=Yg :
la fonction d’onde estpaire (ge- rade) (c’est
le cas si le moment orbital dusystème
est
pair) ;
= - ~BA = ~u : la
fonction d’onde estimpaire (ungerade),
cequi
a lieu si le moment orbital estimpair.
En
séparant paires
etimpaires,
ledéveloppement (1)
s’écrit :
Supposons
l’électron initialement lié à B : la fonction d’onde est donc initialement la fonction d’onde élec-tronique
de l’atomeB,
soitAprès
lacollision,
l’électron
peut
se trouver lié soit à B(collision
élas-tique),
soit à A(transfert
decharge).
Ceci détermineles formes
asymptotiques (quand
R -co ) de Ç
et~, :
ou
Le facteur est un facteur de normalisation. La détermination des fonctions propres
~,~u
et~,
et desvaleurs propres
électroniques Eu
etE,
se fait alors àpartir
des considérations suivantes :-
Lorsque
R -0,
les orbitales moléculaires s’iden- tifient avec celles de l’atome de masseatomique égale
à la somme des masses
atomiques
de A etB;
parexemple
He++
He ~ Be+. Les niveauxd’énergie
élec-tronique
serontdonc,
pour R =0,
ceux de « l’atome-somme »
qui,
souvent, sont bien connus.- A une distance
intermédiaire,
voisine de laportée
effective dupotentiel,
les orbitales moléculairespeuvent
êtredéterminées,
parexemple,
àpartir
d’unecombinaison linéaire des orbitales
atomiques (approxi-
mation
L.C.A.O.)
ou par la mésomérie. Pourplus
de
détails,
on pourra se référer aux ouvragesgénéraux
de
spectroscopie
moléculaire[4].
- A
grande
distance(R
--~oo),
iln’y
apratique-
ment
plus d’interaction,
et les niveauxd’énergie
sontceux des
particules séparées.
Sur lafigure 7 b,
on areporté
lesprincipaux
niveauxd’énergie
électro-nique E(R)
intervenant dans la collisionHe-,
He[5].
FIG. 2.
1.3. Mouvement
des
noyaux. - I.3.1. MÉTHODEDU PARAMÈTRE D’IMPACT
(I.P.M.) [3], [6], [7], [8].
- I . 3 .1.1.
Équations générales [5], [9j .
- On suppose dans cette méthode que les noyaux suivent une tra-jectoire classique,
cequi implique
que la vitesse rela- tive des deux noyaux est assezgrande
pour que lalongueur
d’onde associée 7~ soit très inférieure à la distance d’action dupotentiel :
on doit donc s’attendre à cequ’elle s’applique
assez mal aux très bassesénergies.
D’autrepart,
la théorie desperturbations
permet
de déterminer laprobabilité
de transition d’un état à l’autre.L’équation
deSchrôdinger
s’écrit
bt . D’après l’approximation
adia-batique,
onpeut
supposerqu’à chaque
instant t l’état dusystème
eststationnaire,
avec une certaine éner-gie
autrementdit,
la fonction d’onde à cet instant est .R variant lentement avec t, il en est de même
de Ej qui,
bien avant lacollision,
est constante, de même8
que bien
après,
etqui s’écrit, pendant
letemps
T decollision, Ej [R(t)~
avec :donc :
Le
déphasage
entre-~- Ót)
et est donc :c~~ 00)
est doncdéphasée
parrapport
à la fonction d’onde avant la collision~j (- oo)
de :où
df-
resteapproximativement
constantpendant
letemps
decollision
et estnul
endehors,
d’où :1 -
et :
où v =
dR~dt
est la vitesserelative,
et la formeasymptotique (R,
t -oo) peut
s’écrire :Revenons aux fonctions
ÇA
et Enutilisant (5), (6)
et(7’) :
Les relations
(5’)
et(6’) permettent d’écrire (8),
enfonction des
états ÇA, ÇB :
On a donc écrit la fonction d’onde finale de A sous
la forme d’une
combinaison
linéairede Ç
,t~B’
La
probabilité
de collisionélastique,
pourlaquelle
’’’Af’ = YA,
et celled’échange
decharge,
pourlaquelle YAfin.
-YB,
sont données par les carrés desmodules des coefficients
de(10) :
qui peuvent
s’écrireégalement
en fonction des sections efficacesélastique
cr AA etd’échange
probabilité d’échange
decharge exprimées
en fonction dudéphasage (-t - -1 g)
entrefonctions
paire
etimpaire.
On a bienPAA +
ce
qui justifie
aposteriori
le facteur de normalisa- tion 1~/2
intervenant dans lesexpressions (5)
et(6).
Dans ce
calcul,
seuls interviennent les états~,, et ~g :
on a
négligé
lescouplages
avec les autres états(approxi-
mation des deux
états).
Nous verrons ultérieurement le rôle éventuel de cescouplages.
1.3.1.2. Mouvement
classique
des noyaux[9].
- Leproblème
consiste maintenant à calculer la différence dephase
YJu -1)go Enreprenant
les définitions de 1)u et 1Jg(8),
on a :en tenant
compte
de ce queEu( oo)
=Eg( oo) .
Dans le
système
du centre de masse, latrajec-
toire
R(t)
estsymétrique
parrapport
aupoint
Ad’approche
minimum( fig. 2).
SoitRo
la distance deplus
courteapproche; (15)
s’écrit :Les lois de la
mécanique classique permettent
d’écrire :Diverses
approximations peuvent
alors être envi-sagées :
.A)
La collision a lieu à uneénergie
assez élevée pour que la vitesse restepratiquement
constante( V(R) fE « 1)
et que la collision soit assez forte pour que 0
(c’est-à-dire bIR,) « 1).
Dans ces
conditions, v peut
être sorti del’intégrale,
et la
probabilité d’échange PAB s’exprime
par la fonctionpériodique :
où l’on a
posé :
Cette
approximation
fut utilisée par Everhart dans l’in-terprétation
despremières
résonancesH+,
H[111,
oùil utilise les niveaux
d’énergie Eu
etEg calculés
parBates et al.
[12]
pour effectuernumériquement l’intégration (18).
L’expression (17)
montre en outre que(c£
larégion (A)
de lafigure 3) :
-- à haute
énergie, P AA
estindépendant
del’angle
de diffusion et ne
dépend
que deE;
-- la distance entre deux extremums de
PAA
estconstante et
égale
siPAA
estexprimé
en fonction de
1 w.
B)
Auxénergies légèrement inférieures,
onpeut
écrireRQ N b,
mais E est encore assezgrande
pour queVIE « 1,
donc pour que :d’oû :
Cette
expression
a été utilisée par Everhart dansl’interprétation
des résonances He+He[13].
Dans cecas, la différence
(Eg
-Eu)
calculée par Lichten[5]
à
partir
des données dePhillipson [14]
est assez bienreprésentée
par la fonction :En
reportant (21)
dans(20),
il estpossible
de calculeranalytiquement l’intégrale
et on obtient : -.où
~1
est la fonction de Besselmodifiée,
du 1 er ordreet de 2e
espèce. Ro
estproportionnel
auproduit
E8(0
estl’angle
dediffusion).
estproportionnel
à donc
(22)
devient :Le fait que
PAB
nedépende
que de0,
et nonde E,
a été mis en évidence par Everhart
[13] (cf. région
où
EO
= 2 keV. d sur lafigure 3).
C)
Uneapproximation plus précise
consiste à rem-placer
dans(16’), V’(R)
par la moyenne despoten-
tielsVu(R) et V,(R) correspondant
aux deux étatsconsidérés
[9] :
D)
Au lieu de calculer la différence dephase
àpartir
d’unpotentiel
moyen, c’est-à-dire àpartir
d’une
trajectoire
moyenne,chaque phase
YJj est obtenue àpartir
del’expression (8)
où v estexprimée
par :où
Dans cette
méthode,
on considère donc deuxtrajec-
toires différentes conduisant au même
angle
de dif-fusion
( fig. 4),
mais l’unecorrespond
aupotentiel vu,
au
potentiel vg.
Nous reviendronsplus
loinsur lette
interprétation.
1.3.2. MOUVEMENT DES NOYAUX. MÉTHODE QUAN- TIQUE. - I.3.2.1. Méthode
générale.
-Reprenons
ledéveloppement (1)
de la fonction d’onde totale surles états stationnaires
électroniques,
et considérons seulement les deux états~,,
et~g (approximation
desdeux
états). (1)
s’écrit alors :116
On cherche
Fj ayant
la formeasymptotique
habi-tuelle
(onde plane
incidente+
ondediffusée) :
où
1/V2
est facteur de normalisation.L’expression asymptotique
de W est donc :soit,
enrcnxplaçant Ç
ety; g d’après (5’)
et(6’) :
Cette
expression asymptotique correspond
à une ondeplane
incidente danslaquelle
l’électron est lié àB,
et à deux ondes
diffusées,
l’unecorrespondant
àl’électron
toujours
lié àB,
l’autre à l’électron lié à A.D’où
l’expression
des sections efficaces :section efficace
élastique
section efficace de transfert de
charge.
Les
amplitudes
diffuséesYj (0) peuvent
être calculées àpartir
dudéveloppement
en ondespartielles :
La valeur du
déphasage ~~
est déterminée en résolvantl’équation
d’onde radiale avec les deuxpotentiels Vj.
I .3.2.2.
Approximation
«semi-quantique
»[15].
- Ahaute
énergie,
il est nécessaire de considérer ungrand
nombre d’ondes
partielles.
La somme(31) peut
doncêtre
remplacée
par uneintégrale
sur 1.D’autre
part, lorsque 8
1 et 1grand,
on a :où
10
est la fonction de Bessel d’ordre 0.Dans la
région 01 » 1, Jo peut
elle-même êtreremplacée
par sa valeurasymptotique,
et alors :Portant cette valeur dans
(31 ),
etreportant
dans(30)
les valeurs
de f
tet h
ainsitrouvées,
on obtient :Comme seule la
région
où lesv~
sontrépulsifs
contribue au courant
diffusé,
il en résulte que les~j
sont fonctions monotones croissantes de 1 :
l’intégrale
des
exponentielles
est nulle par interférences des- tructives[16].
Il reste donc à
calculer,
dans(32),
les deux in-tégrales :
-L’intégrale
n’est différente de zéro que s’il existe 1 =(1’
tel que la
phase
des fonctionsexponentielles
soit sta-tionnaire :
On
peut
alorsdévelopper
au 2e ordre au voisi-nage de
l = L~ :
. -~Reportons
cetteexpression
dans(32), l’intégrale
estgaussienne
et donne :Le calcul de
d2 ocj
=rxj
s’obtient par dérivationde
(33)
et donne = -( -.7 )
Faisant intervenir le
paramètre d’impact b,
àpartir
de la
correspondance classique :
et
remplaçant
1 et dl par leursexpressions
en b etdb,
et
reportant
dans(32)
la valeur desintégrales
ainsitrouvée,
on obtient : tioù on a
posé :
oc~ =fi~ =
etqui
est la section efficace différentielle «classique
».La section différentielle
élastique
est obtenueà
partir
de(30)
par la même méthode :(L’établissement
de cette formule ne nécessite pas,en
fait,
toutes lesapproximations précédentes [48].)
La
probabilité d’échange s’exprime
alors par :qui
est de laforme 1 [1- A(8, E . cos
1
PAB
oscille donc entre lesvaleurs 1 1 + d)
et1
"
2
)
2 ( 1 -A).
SiSu
etSg
étaientidentiques,
on auraitsi = 1 et
PAB
oscillerait entre 0 et1; mais,
engénéral, S~ ~ S~
cequi
réduitl’amplitude
d’oscil-lation
(damping).
Auxénergies élevées, cependant, Eu
et
E~,
ainsique Su
etSg
sont peu différentes[15].
Prenant l = 1/2 l + 19)
etS N S ,
on obtient :expression identique
à la valeurclassique (12),
avec=
2 ~i.
Le succès de la méthodeclassique suggère l’interprétation
suivante : lepaquet
d’onde incidentest formé de deux
parties cohérentes, correspondant
aux fonctions d’onde
électroniques c~,~
etÇ.
Sousl’action des deux
potentiels vu
ethg,
onobtient,
pourun même
angle
de diffusion0,
deuxtrajectoires (u)
et
(g),
surlesquelles
le momentcinétique
a deuxvaleurs différentes
(cf, fig. 4).
Le
détecteur, placé
dans la direction0, reçoit
lesdeux ondes
(u), (g),
dont lesamplitudes s’ajoutent
ouse retranchent suivant la différence de
phase.
Cecirappelle
les interférencesproduites
par un faisceaud’électrons
passant
à travers deux trous.I . 4.
Symétrie
totale.Indiscernabilité.
- Nous avonssupposé jusqu’à présent
que les deuxparticules
entrant en collision créaient le même
potentiel
maispossédaient
des masses différentes. Si lespotentiels
etles masses sont
identiques,
les noyaux sont indiscer- nables et on nepeut distinguer,
parexemple,
un iondiffusé sous un
angle
0 vers le détecteur B(trajectoire
en trait
plein
sur lafigure 5)
et uneparticule
cibleayant échangé
un électron et diffusée sousl’angle
7t - 0(dans
lesystème
du centre demasse) (trajectoire
enpointillés
sur la mêmefigure).
FIG. 5.
Pour tenir
compte
del’indiscernabilité,
il fautremplacer :
La section efficace
élastique
est alorsdonnée, d’après (29),
par :relation que l’on
peut
écrire :où 6a est la section efficace
élastique
dans la direction 0(d’après (29) ) ;
6e est la section efficace
d’échange
dans la direc-tion n - 0
(d’après (30) ),
est un terme d’interférence propre à
l’aspect quantique
de l’indiscernabilité.
Aux
angles
0petits,
6~ estdominant,
ci, estnégli- geable
etS,,,,
bien quesupérieur
à ae, estpetit
devant 7j.Pour des valeurs de 0
plus grandes,
6e esttoujours négligeable,
mais le terme d’interférenceSae
est assezgrand
pour que ses oscillations modulent les oscilla- tionsprincipales
de sd.Demkov
[42]
a calculé la section efficace différen- tielle dans le cas d’une diffusion coulombienne dedeux
particules identiques (généralisation
de la for- mule deRutherford) :
Ces oscillations de
Sde
ont été mises en évidencepar Aberth et al.
[17]
pour 20° 060°,
dans lacollision
HeT, He;
ellesapparaissent
sur la courbe de lafigure 6;
sur la mêmefigure,
on aporté
la courbeFIG. 6.
obtenue en
remplaçant
4He par3He;
lasymétrie
desnoyaux
disparaît
et avec elle les oscillations deSdeo
1.5.
Perturbation induite
parcouplage
d’états. - Dans le cadre del’approximation adiabatique,
consi-dérons les courbes
représentant,
en fonction de la distance internucléaireR,
les niveauxd’énergie
dusystème
AB( fig.
7a) .
Si lepoint figuratif
dusystème
sedéplace
sur la courbe du niveaud’énergie
incidentEO(R),
la collision estpurement élastique.
Il se peut que, lors del’approche
des deuxparticules,
lepoint figuratif
passe sur le niveau voisinsupérieur Ep(R),
parcoure cette courbe
jusqu’au point R
=Ro (dis-
tance de
plus petite approche), puis
revienne soittoujours
sur cette courbe(collision élastique),
soit surla courbe
(collision élastique).
Enfait,
ceci estapproximatif :
il faudrait en touterigueur
tenircompte,
pourchaque
valeur deR,
de laprobabilité
de transi-tion vers tous les états excités.
Cependant,
les seules transitions dont laprobabilité
ne soit pasnégligeable
se font vers
le
niveau leplus
voisin. Dans le casparti-
culier où les courbes
Ep (R)
se coupenten R =
R,,
laprobabilité
de transition0 ~ p
neprend
de valeur nonnégligeable qu’au voisinage
deR~.
I . 5 . ~ . PROBABILITÉ DE TRANSITION EN UN POINT DE CROISEMENT : THÉORIE DE LANDAU-ZENER. - Dans
un
premier temps,
nous calculerons laprobabilité
detransition pour R =
R~.
Pour que les niveauxet
Ep(R)
secoupent,
il est nécessairequ’ils possèdent
des
symétries
différentes[38].
Soient~o
lesfonctions d’ondes
électroniques
moléculaires proprescorrespondant,
pour une distance Rdonnée,
aux éner-gies
et donc vérifiant :Soient
O1
etP2
les formesasymptotiques de Y1
ettY2
pour R - oo . Ces fonctions ne vérifient pas
l’équation
de
Schrôdinger
pour Rquelconque,
mais onpeut
écrire(approximation
d’ordrezéro) :
Il en résulte que :
Les (D étant
orthogonaux
et H étanthermitique :
E12 = e2l
(énergie
decouplage).
En utilisant les rela- tionsprécédentes,
onpeut
écrire :La
compatibilité
des deuxéquations impose :
En un
point
de croisement(R
=Re)
F-1 = E2, cequi
entraîne que :
Il en résulte que les courbes
EO(R)
etEP(R)
nepeuvent rigoureusement
se croiserpuisque
la distance minimumqui
lessépare
est AE =2s~(~).
Hypothèses simplificatrices :
- les niveaux sont assez
proches
pour que :cinétique
- la
région
de transition étant trèspetite :
L’origine
destemps
estprise quand :
Remarquons qu’à
cause de cettehypothèse,
dèsque R -
R, » Région
detransition,
on devra consi-dérer que t = ~ oo . La fonction d’onde
complète c~ ( ra,
rb,R) peut
êtredéveloppée
sur~1
et~2
selon(cas quasi classique) :
et ~
vérifiel’équation :
en
remplaçant ~
par sondéveloppement,
on obtient :Supposons qu’initialement
lesystème
soit décritpar ~l (~ Dl);
on a alors :En éliminant
C2
dusystème précédent, puis
enposant :
on obtient
l’équation :
La solution
particulière (fonction
deWeber) tend
vers zérolorsque
Z - oo exp- 4
et oo exp En utilisant cette
propriété,
la condi-tion limite sur
C1 (- oo)
conduit à choisir une solutionde la forme :
La condition sur
C2 (- oo) impose
alors :On trouve que la
probabilité
de transition pourR = Re
eSt :si Ve est la vitesse relative pour R =
Re :
1.5.2. THÉORIE DE STUCKELBERG
(quasi
classi-que) [41].
- La fonction d’ondecomplète
étant déve-loppée
sur les fonctions propres moléculaires électro-niques
selon(1),
on cherche les coefficientsF n
sousla forme :
et, si on ne
retient,
dans cedéveloppement,
que les deux niveaux oet p susceptibles
de donner une tran-sition
(approximation
des deuxétats),
on aboutit ausystème
habituel :les
ayant
la même définition que dans lesystème (25)
de[1].
On élimineGpl
dusystème précédent,
cequi
donne uneéquation
d’ordre 4 enGaz.
On cherche alors
(cas quasi classique) Goz(R)
sous laforme :
et on
néglige
dansl’équation
les termes dedegré
> 1en h. S’il existe un
point
decroisement,
c’est-à-direune valeur
R,
telle que :la section efficace
inélastique partielle
est :où Pl
= e-Yl.M étant la masse réduite.
8L
et8t
étant lesdéphasages respectifs
des solutionsparticulières
dusystème
différentiel de forme asymp-totique :
et
120
Interprétation
des résultats obtenus(36) .
- SoitY,
laprobabilité
de transition 0 +=tp
en R =R,.
Le sys- tème étant initialement sur le niveau(0),
ilpeut,
enFIG. 7.
fin de
collision,
se trouver sur le niveau(p)
de deuxmanières différentes
( fig.
7a) :
:- Il subit la transition 0
2013~
aupremier
passageen
Re
avec laprobabilité ÉPi, puis
reste sur leniveau
(p)
au second passageen R,
avec laprobabi-
lité
(1 -
Pour ce processus, laprobabilité
estdonc
Y, ( 1- ~L) .
- Il reste sur le niveau
(p)
aupremier
passageen R, (probabilité
1- et subit la transition 0~ p
au second passage en
Re (probabilité
soit fina- lement uneprobabilité
- pour ce second processus.La
probabilité
de transition 0~ p globale
est doncRemarquant
que la section efficace d’un processus deprobabilité
1 est :on
peut
écrireJ61
=Pi,
laprobabilité P,
étant celle donnée par la formule de Landau-Zener.I . 5 . ~. CALCUL DE LA PERTURBATION INDUITE PAR UN CROISEMENT DE NIVEAUX
[34].
- Si lecouplage
entre deux niveaux
(0)
et~p)
est trèsfaible, l’amplitude
diffusée
élastique
n’estpratiquement
pas modifiée(cas
ducouplage
faible[34])
par lapossibilité
detransition. Par contre, si le
couplage
est assezfort,
lesamplitudes élastiques fo
etinélastiquesf, dépendent
dela même
probabilité
de transition pour laposition
R =
R,,.
Onpeut
alors substituer à Pl’expression
donnée par
Landau-Zener,
mais le calculqui
suitn’impose
pasd’expliciter
cettefonction;
il suffit de la supposer lentement variable avec 1.D’après
Stückel-berg [41],
lesamplitudes
diffusées calculées par la méthode de laphase
stationnaire sont :Les valeurs
LI,
2, 3, ... sont données par les conditions de-
avec :
où :
Ro
etR
sont les distances deplus
courteapproche
annulant
respectivement p.,,(R)
etSv S2’ S3’ S4
sont les
sections
efficacesclassiques
pour leparamètre d’impact hl, 2, 3,4 correspondant
àl1, 2, 3, 4’
L’expression de fo
conduit à considérer deuxtrajec-
toires «
élastiques » possibles,
l’une(3)
déterminéepar le seul
potentiel (0),
l’autre(4)
par lepoten-
tiel(0)
dans larégion
R >Re, et
par lepotentiel (p)
pour
Rp
RR,,
cestrajectoires
étant «pondérées »
par les
probabilités
P2 et(1- P)2;
l’interférence entre les deux ondes cohérentesqui
leurcorrespond
faitapparaître
un terme oscillatoire dans la section efficaceélastique Ih 12
ou dans laprobabilité
de tran-sition 0
- p
pour une collisiond’angle
de diffusion0.
Si
l’énergie d’impact
estgrande
et sik. » hl, 2, ...,
on
peut
écrire :’ ’
alors :
avec :
cp est un
paramètre
nonexplicité,
mais lentement variable avec l.Remarque :
Les résultats obtenus àpartir
de laformule de Landau-Zener et de la théorie de Stückel-
berg
doivent êtreinterprétés
aveccirconspection;
eneffet,
s’ilspermettent
decomprendre qualitativement
la
perturbation
induite par transition en unpoint
decroisement,
ils se trouventquantitativement
en défautlorsque,
la vitesse étantélevée,
la notion même de courbe «adiabatique » perd
son sens, ainsi que lapropriété
de non-croisement de niveaux[43], [44].
Dans ces
conditions, puisque
nous ne pouvonsplus développer
la fonction d’onde totale sur celles de la« molécule somme », il faut essayer de déterminer les fonctions d’ondes
électroniques (système d’équa-
tions
couplées),
tout en conservant le mouvementclassique
des noyaux. Actuellement aucune tentative n’a été faite dans ce sens.1.5.4. MISE EN ÉVIDENCE EXPÉRIMENTALE DES COU- PLAGES ENTRE ÉTATS. - La
perturbation
due auxcroisements de niveaux a été clairement mise en
évidence par D. C. Lorents et al.
[19]
dans le cas deb’IG. 8.
collisions résonnantes
(He+ He) fig. 8) :
les oscilla- tions dues à lasymétrie
depotentiel
sont modulées enamplitude
par l’oscillationplus
lente due au croise- ment de niveaux. Si on suppose que laperturbation
9.
affecte le niveau
pair (g) (fig. 9), l’expression (37)
segénéralise
selon[45] :
en faisant les
hypothèses
et
ag~ ^~
rJ.q, on en déduitl’expression
de lasection efficace
élastique :
Cette formule
généralise (35),
que l’on retrouve en faisant dans(40) : ag3 =
rxg4. Sur lafigure 9,
on areprésenté
lesenveloppes
decr(8)
affectées par la per-turbation :
+ yi Su)2,
- Onconstate que la
perturbation
relève aussi bien les mi- nimums que lesmaximums,
cequi
prouve bienqu’elle
affecte
Sg
et nonSu’
Sur la
figure 8,
on a aussireporté
les6(8)
correspon- dant aux interactions He+Ar et He+Ne. Lasymétrie
depotentiel ayant disparu
et avec elle ladégénérescence
entre
~.
etc~~,
les oscillations sontsupprimées;
il nereste que les
perturbations
dues auxcouplages.
Pourpréciser
leur nature, il faudrait étudier les processusinélastiques qui
leur sont directement liés[20], [21].
On
peut
direqu’un
croisement de niveaux facilite lapromotion
vers un état excité : la section efficacecorrespondante
aura une valeur « anormalement »élevée,
enparticulier
si on se réfère au critère adiaba-tique qui peut
ainsi être mis en défaut[50].
La miseen évidence de la favorisation d’un canal
inélastique
lors d’une collision relativement « douce » est faite
en