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Solutions. Solubilité. VI
E. Darmois
To cite this version:
E. Darmois. Solutions. Solubilité. VI. J. Phys. Radium, 1944, 5 (12), pp.279-288. �10.1051/jphys-
rad:01944005012027900�. �jpa-00233894�
SOLUTIONS. SOLUBILITÉ. VI.
Par E. DARMOIS.
Sommaire. 2014 La forme de la courbe représentant une propriété d’un mélange dépend de la repré-
sentation adoptée pour la composition; on rappelle la distinction entre propriétés spécifiques et colli- gatives. On passe ensuite en revue diverses propriétés au point de vue de l’additivité en solution : densité, viscosité, tension superficielle, chaleur de mélange, chaleur spécifique, constante diélectrique,
indice de réfraction, pouvoir rotatoire naturel, pouvoir rotatoire magnétique, absorption de la lumière.
Chemin faisant on signale quelques applications de l’additivité ou de la non-additivité. En particulier,
pour l’explication des gros écarts à l’additivité, il est nécessaire d’admettre la formation de complexes
en solution.
1.
Propriétés
d’une solution. Sont-ellesprévisibles
àpartir
de celles descomposants?
A.
Propriétés.
Courbes depropriétés.
Les
propriétés
d’un corpspeuvent
êtrerapportées
à i g de
substance;
onparle
alors de leur valeurspécifique
P. Si lapropriété
estrapportée
à une mole,on a la valeur moléculaire
(ou molaire)
Ona évidemment pour un corps pur, où AI est la masse moléculaire du corps. Pour un
mélange,
on
emploie
la masse moléculaire moyenne définie par M = +(i
--x)1112,
où x est la fraction molaire du no 1. Il existe une relation entre le titre r et la fraction molaire x(1);
c’estPour
représenter
les variations d’unepropriété
avec la concentration du
mélange,
onemploie généralement
desgraphiques
dont nous avonsdéjà
vu de nombreux
exemples;
la valeur de lapropriété
est
portée
en ordonnée et celle de la concentrationen abscisse. La forme de la courbe
dépendra
évidem-ment des coordonnées
employées.
Pour le choixde ces
coordonnées,
il y a lieu dedistinguer
entreles
propriétés spécifiques
et lespropriétés
colli-gatives.
Les
propriétés spécifiques
ont une valeurqui dépend
dutitre;
un assezgrand
nombre de cespropriétés
sontadditives,
au moinsapproxima-
tivement. Par
définition,
lapropriété P (rapportée
à est additive si l’on a
(1) Dans l’ Ouv rage de Timmermans (p. i i o) on trouvera
une Table permettant de passer de : à x pour un mélange binaire; le lecteur trouvera au même endroit des réflexions beaucoup plus détaillées que les nôtres au sujet des « courbes
de propriétés ».
Il est
indiqué
dereprésenter
cespropriétés
par desdiagrammes
où l’onporte P
en fonction de t. Si l’additivité estrigoureuse,
lediagramme
est unedroite. La masse est évidemment
rigoureusement additive;
la chaleurspécifique
l’estgénéralement
aussi. Sur ces deux
exemples,
on voit que lespropriétés spécifiques
additives sont à peuprès indépendantes
de la naturechimique
descomposants.
Si l’on utilise ~ la valeur moléculaire de la
propriété,
et si celle-ci est
additive,
il est facile de montrer que Px est une fonction linéaire durapport
molaire x. Il suffit de
porter
les valeurs de z et 1-- zdonnées par
(I)
dans(2)
pour obtenirc’est-à-dire
La relation d’additivité subsiste donc
quand
onemploie
les valeursmolaires,
à conditiond’exprimer
les concentrations en fraction molaire
(en
molespour une mole
totale).
Il estindiqué d’exprimer
alors une
propriété
molaire en fonction de x. La forme des courbes de P en fonction de z ou de Pàfen fonction de x est la même. Si l’additivité
s’applique,
les courbes sont
linéaires;
si la déviation estpositive
pour
P,
elle l’est aussi pour etc. L’écart à l’addi- tivité est évidemment maximum pour une certaineproportion
T ou x. C’est cet écart à l’additivitéqui
estgénéralement
intéressant à considérer, etnon le maximum ou le minimum
qui peuvent
existersur certaines courbes. Il pourra y avoir maximum de P par
exemple quand
l’écart serapositif
et queles valeurs pour les corps purs seront suffisamment voisines.
On
change
évidemment la forme des courbesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01944005012027900
quand
onreprésente
P en fonction de x ouPm
en fonction de ’t’; il faut se
garder
de tirer dans cecas aucune conclusion de la forme des courbes.
Les
propriétés colligatives
ont une valeurqui dépend
durapport
molaire.Exemple :
la densitéd’un
mélange
gazeux. De mème pour toutes lespropriétés qui
sont fonction de la masse moléculaire moyenne dumélange :
abaissementcryoscopique,
élévation
ébullioscopique, pression osmotique,
etc.B. - Prévision des
propriétés
d’une solution.Est-il
possible
deprévoir
lespropriétés
d’unesolution à
partir
de celles des deuxcomposants ?
Dans les
exposés qui précèdent,
nous avonsrépondu
à cette
question,
enparticulier
pour lacomposition
de la vapeur de la solution. Mais les solutions
possèdent beaucoup
d’autrespropriétés.
Nous en passerons
quelques-unes
en revue ensuivant l’ordre de
Timmermans;
le lecteur se repor- tera à cet auteur ou à Kremann pourplus
de détailssur certaines de ces
propriétés.
a.
Propriétés mécaniques.-DENSITÉ
ET VOLUMESPÉCIFIQUE.
- Ce sont deuxpropriétés
inversesl’une de l’autre. Par
définition,
le volumespécifique
d’une solution idéale est additif. Il faudra bien noter que la densité n’est pas
additive,
c’est-à-direne varie pas linéairement avec le titre. On connaît
un
grand
nombre demélanges qui
obéissent à larègle
d’additivité : ce sont engénéral
desmélanges
de carbures entre eux ou de leurs dérivés de substi- tution
[1].
A cepoint
de vue, lemélange
méthanol-éthanol se
comporte
comme idéal. Le Tableau XIVa donné
quelques-uns
des AV observés pour x = o,5.Il ne renferme pas le
mélange benzène-cyclo-
hexane
(AV -
3 pourioo),
nibenzène-pyridine
2,5 pour
100).
Lacomparaison
des AVet P montre d’ailleurs que l’observation des AV n’est pas un
procédé
trèsprécis
pour décider de l’idéalité.Quand
la courbe volumespécifique = f(I)
s’éloi-gnera
beaucoup
de ladroite,
lemélange
sera loinde l’idéalité. C’est le cas par
exemple
desmélanges
chloroforme-éther
(Timmermans,
p.249), naphtaline-
m-dinitrobenzène
(Timmermans,
p.306), pipé- ridine-sulfocyanure d’allyle (Timmermans,
p.34.
On
expliquera
cette courbure par lesprocédés déjà
vus : existence d’une combinaison addition- nelledissociée, voisinage
d’unpoint
dedémixtion,
etc.Beaucoup
d’auteurs admettent d’ailleurs que lecomportement
normal estcompatible
avec unepetite
variation de volume lors dumélange.
Van Laara par
exemple
calculé AV ensupposant
que les deuxcomposants
et leurmélange
obéissent à la formule de van der Waals. On écritUtilisant les valeurs de ax et
b~:
donnéesplus
haut(Exp. III)
etnégligeant b12,
on obtient finalement4 V est nul pour x = o, x = i; il l’est aussi pour
" L - l"’ ,
> conditionqui
revient àl’égalité
p bi ; ., q g
des
pressions critiques
si l’on admet la relationp~ _ ~ ~., (2).
Comme cette condition n’est pas forcémentréalisée,
il doit y avoirtoujours
un 4 Vpositif
ounégatif,
suivant lerapport
despressions critiques.
C’est seulementquand
le 4 V observés’écartera de ce 4 V de van der Waals
qu’il
y aurait lieu de songer à uneexplication.
Kremann donne(p. 175)
un tableau où les àV sontcomparés
pour 13mélanges;
la concordance estgénéralement mauvaise;
cequi
n’a riend’extraordinaire,
commenous l’avons
déjà
dit à propos del’usage
de laformule de van der Waals pour les
liquides.
Quand
on a d’autres raisons de croire par ailleurs à unecombinaison,
onpeut expliquer
le dV par lavariation du nombre des molécules
qui
accompagne la combinaison. C’est cequi
a été fait par Dolezalek et Schulze pour le célèbremélange
chloroforme-éther ;
ils ont montré que la combinaison se compor- tait commeayant
une densité constante de 1,082 alors que celle de l’éther esto,713o
et celle duchloroforme
1,4846
à 2oo.Certains auteurs ont fait usage des coefficients de dilatation et de
compressibilité;
ces coefficient sont reliés directement à v, cequi
ne veut pas direqu’ils
soient additifs.VISCOSITÉ ET FLUIDITÉ. - Ce sont aussi deux
propriétés inverses; depuis Bingham (1908)
onutilise assez
fréquemment
la fluiditéT
On a
proposé
d’abord de considérer le frottement intérieur 1) comme laquantité
intéressante et l’ona tracé des courbes de n en fonction de la concen-
tration,
sansdistinguer
nettement le titre de lafraction
molaire;
des centaines demélanges
ont étéétudiés pour
lesquels
on a trouvé un peupêle-mêle
des courbes additives ou faiblement
positives (benzène-toluène, benzène-CS2, etc.),
des courbesà déviation
négative
ou avec un minimum de n(benzène-éther, acétone-éther, etc.),
des courbesà déviation
positive
ou avec maximum(éther- chloroforme, eau-éthanol, etc.).
Le
type
leplus fréquent
est celui à déviationnégative;
on ne trouve pour ainsi dire de déviationpositive
que dans les cas où, pour d’autresraisons,
, on a
déjà
admis la formation decomplexes.
Nous(2) Dans les formules de la théorie de Van Laar (Exp. III)
on verra que la chaleur de mélange est également nuH2 quand
. la même condition est remplie.
281
renverrons à la
monographie
de Krelnann pour la tentatived’explication
des déviationsnégatives.
Devant l’accumulation des résultats
qui
n’obéissent pas à l’additivité de Yj, on, aessayé
celledue 9
sousla
forme o
= cr17 T?2(
-z), puis
sous la forme9 =
917’ -t- 2013~~)’ ~ ~
est lepourcentage
en
volume,
enfin desquantités
d’autres formulesdont on trouvera un
exposé
dans Kremann. Il nesemble pas que
l’ernploi de 9
donne, pour la recherche de la constitution desmélanges liquides,
de meilleurs°
résultats que celui de -ri.
Au
vrai,
on manque d’une bonne théorie de la viscosité desliquides;
un essai dans’ce sens est dû à Ward[~1.
Iladopte
une idée de Bernald’après laquelle
lespropriétés
d’unliquide dépendent
dela coordinence moyenne de ses molécules ou atomes et des déviations à
partir
de cette moyenne. Cette théorie fournit entre Yi. et T une relation de la forme -n = AellIRT. B semble constant pour lesliquides
à liaisons non
dirigées,
alorsqu’il pourrait changer
pour les
liquides
à liaisonsdirigées.
Parexemple
pour l’eau un
changement apprceciahle
a lieude 0° à les
rayons X
donnent une preuve direct duchangement
de coordinence dans ce cas. Onreverra à ce
sujet
ce que nous avons dit dans le livre sur l’étatliquide
de la matière. Il estprobable
que, en effectuant certains
mélanges,
onchange l’arrangement
des molécules de l’un descomposants,
le nombre des voisins immédiats d’une molécule donnée
(coordinence) change
et avec lui lespossi-
bilités de
glissement
des molécules les unes sur les autres, sansqu’il.y
ait lieu deparler
de dissociationou d’association de
complexes
biendéfinis.
rrENSION SUPERFICIELLE. - Les
publications qui
se
rapportent
à cettepropriété
sont de nouveauen nombre considéralle.
Volkmann
(I88(¿)
aproposé
de considérer la T. S. y elle-même comme unepropriété colligative additive;
il pose doncLes véritications de
Whatniough J
montrentqu’il
y aplutôt
unrapport
constant entre le y calculé par cette formule et le y réel. On aurait doncEn f ait
quelques mélanges
obéissent à cette-dernière formule :
acétone-chloroforme;
éther-chloro-forme, benzène-toluène,
etc. C’e sont desmélanges
pour
lesquelles
lapression
P de vapeurest
additiveou montre une déviation
négative. Beaucoup
d’autresmélanges
donnent des déviationsnégatives
parrapport
à(5);
ce sont desmélanges
à déviationnégative
de P commeC6H6-CH C13,
oupositive
comme
C6H6-CS2.
En somme,beaucoup
d’ambi-guïté
pour une formulequ’on
doitregarder
commeempirique.
,appelle
l’attention sur la relation entre la T. S. et lapression interne,
connuedepuis Laplace ;
il supposequ’on peut regarclér
àtempé-
rature constante, la T. S. comme inversement
proportionnelle
à la constante a de van der Waals :a
· Si l’on serappelle
alors la relation devan der Waals
(Exp. III),
on pourra poserOn doit alors vérifier que, dans toute l’étemiue des
(x),
,,’12 est constant. Cela se vérifie bien pour CCl3 (mélange
depolysubstitués),
pourC 6H 6-éther (deux liquides
à T. S. nettement diffé-rentes),
pour acétone-chloroforme(système
avecune
combinaison).
Vis montre une « inarche » nette pouréther-CS2,
acideacétique-benzène (systèlue
avec un
composant associé).
La formule renfermeen sornme une constante cie
plus (Y12)
et les vérifi- cations sont de ce fait meilleurs. La basethéorique
n’est pas très sûr e.
Un autre groupe de travaux concerne
l’énergie super ficielle
molaire. Eütvos[5]
considère sous cenom
l’expression yv’2¡.J,
où v est le volume molaire duliquide;
v°-~ v estproportionnel
à l’aire des facesd’un cube
qui
contiendrait une mole.Nous
rappellerons
que cetteexpression
abeaucoup
servi entre les mains de
Ramsay
et d’autres pourmesurer le
degré
d’association. Il se trouve que, pour lesliquides
ditsoù li = ’2, environ pour di = 10°. Si Ii ’¿,12,
on admettait t que le
liquide
estassocié; exemple :
K = pour les alcools. Pour un
mélange,
on a
essayé
d’abord l’additivité del’énergie
super- ficielle molaire: Kremann etMeingast [6]
onttrouvé une additivité très bonne pour certains
mélanges :
acétated’éthyle-acétate
deméthyle ; C6HsCI-C6HsBr;
in- eto-xylènes,
etc. Ils’agit
deliquides qui,
à l’état pur, donnent des K bien cons-tants. L’additivité serait vraisemblable pour des substances normales. Elle se conserve
approxima-
tivement pour des
mélanges
où l’association etla’
combinaison sont faibles :
nitrobenzène-diméthyl- aniline,
benzène-toluène. On aurait des déviations seulement dans les cas de combinaison nette. On al’impression
d’unepropriété
peu sensible auxvariations de la constitution moléculaire.
Nous avons
rappelé
ci-dessus des tentative(Wliatmough)
destinées à raccorder les déviations de lapression
de vapeur avec celles de la T. S. parrapport
à une formule d’additivitéplus
ou mainsempirique.
Hildebrand aessayé
cettecompar aison
à un tout autre
point
de vue. C’est celui del’adsorp-
tion
superficielle
d’une substance dissoute. Une formule célèbre de Gibbs relie cetteabsorption superficielle
à la variation de la T. S. du solvanta,
par addition d’un corps dissous. Elle s’écrit
U2
désigne
le nombre de moles du corps dissous àajouter quand
on accroît la surface de la solution d’une unité etqu’on
veut maintenir en mêmetemps
constante
l’énergie
librepartielle F~ du
corps dissous.On trouvera dans le traité de J. Duclaux
171
lesessais de vérification de cette
formule;
Duclaux estimequ’aucun
n’est convaincant. Il estpossible
que cela tienne pour une
part
à ce que les auteursutilisent,
nonl’équation (7) qui
utilisel’énergie
d 1,"
libre,
mais cellequ’on
en tire enimaginant
que-,2013
dxaest donné
par
la formule des gazparfaits.
Il est tout àfait certain que les solutions à forte
adsorption
super- ficielle sontprécisément
tellesqu’elles
n’obéissent pas à cette formule. On doit écrirel’équation
deRaoult
corrigée
sous la forme où Y2 est le coefficientd’activité;
si l’on admet pour celui-ci la relationsymétrique
on aura+ Inx2+ px¡.
°
En utilisant la relation
on tire facilement des
équations précédentes
qui, portée
dans(7),
donne finalement la relationCette
relation, pour
= o, devient cellegénéra-
lement admise par les
physicochimistes qui
mettentd’ailleurs la concentration en volume c à la
place
de x2.
On déduit de
(8’)
que si y diminue par addition du corps dissous(acides
grassupérieurs
dansl’eau),
u~ ~ o, il y a donc
adsorption superficielle
du corpsdissous.
Si la loi de Raoult ne
s’applique pas ~
o. Pourune valeur donnée de u, est d’autant
plus grand
que est
plus petite.
Si les déviationsX2 /
de Raoult sont
positives
> o; donc l’existence de déviationspositives
favorisel’adsorption
du corpsdissous,
aussi bien que la variationde y
avec laconcentration.
On
peut
relier ce résultat aux différences depression
interne entre solvant et corps dissous.Si l’on
admet,
au moinsqualitativement, l’hypo-
thèse de Drucker citée
ci-dessus,
onpeut
dire que de fortes différences de T. S.indiquent
de fortesdifférences de P.
I.,
donc des déviations de la loi de Raoultqui, d’après
les formules del’exposé III,
sont
positives.
Nous avons d’ailleurs vu que de fortes déviations de Raoult conduisaient à une démixtion des deux
liquides.
Hildebrand considère que la formation d’un film absorbésuperficiel
est lapremière
mani-festation d’une tendance à la démixtion.
b.
Propriétés calorifiques.
- CHALEUR DEfiIIÉLANGE. - Par
définition,
elle est nulle pour unesolution
idéale;
certains auteurs ont seulement observé la variation aT de latempérature
lors duFig.i.
mélange
dans lesproportions
molaires I : z ; cesont de tels àT
qui figurent
dans le tableaurappelé plus
haut. Timmermans admet que si AT il), lemélange peut
être considéré comme idéal. Il citedes
exemples
où AT est nettementplus grand,
bienque le
mélange
doive être considéré comme idéal :40
pour lemélange isopentane-isopropyléthylène;
3 ~, ~
pourbenzène-cyclohexane.
Enfait,
il faudrait observer les chaleurs demélange
pour diversescompositions;
on trouve ainsi des cas comme ceuxdes
figures
i àIj
etqui
se réfèrent auxmélanges chloroforme-alcool, chloroforme-éther,
benzène-alcool, aldéhyde-alcool.
Les
explications suggérées
pour ces courbes anormales sontanalogues
à cellesqui expliquent
les 3V.
On se
reportera
àl’exposé
III pour voir ce quevan Laar dit de la chaleur de
mélange;
pour lui l’anomalie ne commence que si la chaleur calculée par sonéquation
ne coïncide pas avec la valeurexpérimentale.
Il est bien évident quel’explication
283
le van Laar repose encore une fois sur une
équation
l’état peu sûre pour un
liquide.
Fig. 2.
CHALEUR
SPÉCIFIQUE.
- Elle semble varier defaçon
linéaire pour des solutions idéales. C’est parexemple
le cas pour lesmélanges
o- etm-xylènes,
méthanol-éthanol. On trouve
cependant
des anoma-lies,
commechlorobenzène-bromobenzène,
où les courbes de C 60~, 8oO, ne sont pas linéairesFig. 3.
alors que la chaleur de
mélange est nulle
et que lapression
de vapeur totale à 0° et 1100 est bien linéaire. On trouve aussi des courbes avec maximumcomme chloroforme-alcool
(T.,
p. et des courbes variables avec T comme chloroforme-acétone(T.,
p.
254),
etc.La chaleur
spécifique
n’est pas unepropriété
très sensible. Elle n’est pas de
plus indépendante
de la chaleur de
mélange.
Comme la solution tendvers l’idéalité à
température élevée, Q_iI
diminueen valeur
absolue;
c’est seulement à T élevée quedQ
est la vraie chaleur
spécifique.
Autrement unQ
positif correspond
à une chaleurtrop
faible etinversement.
c. Constantes
électriques.
- CONSTANTE DIÉLEC- TRIQUE. - ÎÇOUS avonsdéveloppé
suffisamment cettequestion plus
haut à propos des recherches deDebye, Wolf,
etc.Fig. 4.
Rappelons simplement
que les divers auteursqui
se sontoccupés
de la C. D. desmélanges
orga-niques
ont donné des résultats assezdivergents.
Quelques mélanges réputés
idéauxdonnent,
soit unecourbe très
arrondie,
commeméthanol-éthanol,
soitmême une courbe avec minimum de E, comme
toluène-m-xylène.
Lemélange chloroforme-éther,
pourlequel
une combinaison au moins existe donneune courbe avec maximum très accentué.
Des recherches récentes de Laurent
[8],
faitesà l’imitation de celles de Job que nous verrons
plus loin,
ont utilisésystématiquement
laC.
D. commepropriété susceptible
d’additivité. Enopérant
ensolution
benzénique,
on a pu montrer que la courbe de la C. D. en fonction durapport
molaireprésentait
des
singularités
dans certains cas.Il faut remarquer que,
d’après
lathéorie,
ce n’est pas Equi
doit êtreadditif,
mais lapolarisation
molaire. On a
l’impression
que lesujet
est entiè- rement àreprendre;
les méthodes de mesure ont fait desprogrès
considérables et il est inadmissible que desdivergences
aussi fortes entre les divers auteurs subsistent dans la littérature.CONDUCTIVITÉ SPÉCIFIQUE. -
D’après
Timmer-mans, K serait additif pour des
mélanges
idéaux.Exemple : hexane-heptane.
Engénéral
les corpsorganiques
sont très peu conducteurs et il n’est pasimpossible
que lesimpuretés jouent
ungrand
rôledans les mesures. ’ .
d. Constantes
optiques.
-- lNnicu- De nouveau
ici, quelle
est lagrandeur
additive ? Timmermans admet que l’indice n
peut
êtreune fonction linéaire de la concentration en
poids
pour un
mélange
idéal. C’est le cas pour éthanol-méthanol ;
mais la courbe dumélange
acidepalmi- tique-acide stéarique présente
une inflexion(T.,
p~
133).
Iln’y
a aucune raisonthéorique
pour que n soit additif. On sait au contrairequ’on
accordeune certaine
importance
à la réfractionspéci- fique,
pourlaquelle
on aessayé
lesexpressions
de-.,. (n - 1) ... -.- .
(2013i)
et de Ces
d (n’+ 2 d
expressions
sont peu variables avec T pour unliquide organique,
alors que n l’estbeaucoup.
Pourun
mélange
ce serait cette réfractionspécifique qui
serait additive en fonction du titre. Les chimistesemploient plus fréquemment
la réfraction molairen2 - 1 211
de Lorentz
n’2-1 .
n + 2 d La R. IV1. dumélange
° seraitadditive et l’on aurait
On a cherché à vérifier cette
règle
d’additivitéen
opérant
sur desmélanges
tels que benzène-toluène,
sur des dissolutions du même corps(hydrate
de
chloral, etc.)
dans diverssolvants;
la littérature à cesujet
est trèsimportante;
noussignalons
seulement
quelques
Mémoires[g].
De tous ces travauxil résulte que la formule d’additivité
s’applique
àpeu
près quand
onemploie
les R. M. de Gladstoneou de Lorentz. En fait les variations sont faibles dans tout le domaine de concentration et la R. M.
n’est pas un bon critère d’id éalité.
POUVOIR ROTATOIRE NATUREL. - Le
pouvoir
rotatoire
spécifique
d’unliquide
pur est[01:]
=d~,
où « est la rotation lue en
degrés,
dl’épaisseur
traversée en
dm,
p la densité de la substance. Pour les solutions dans un solvantinactif,
onemploie
la formule
[01:]
i où p est lepoids
dissousp
dans un dl de solution. Pour que la définition soit
complète,
il fautajouter
latempérature
d’obser-vation et la
longueur
d’onde de la lumière. La rota- tion molaire estgénéralement
définie comme[«]
100MLa relation d’additivité
porte
dans ce cas le nomde Biot. Cette relation
peut
se vérifier nettementpour des
mélanges d’analogues
comme ceux descarbures
d’hydrogène qu’on
trouve dans les huilesessentielles.
Cette vérificationprend
une allureintéressante
quand
on fait usage des mesures dedispersion
rotatoire. La nécessité de telles mesuresdevient évidente si l’on songe que l’on se trouve souvent en
présence,
non desantipodes optiques
purs, mais d’un
mélange
des deux inverses. Dansce cas, la rotation
spécifique peut prendre
toutestes valeurs entre
[x]
et-- [x]. Supposons
an contrairequ’on
mesure la rotation pour deux couleurs pourlesquelles
l’isomère droit a lespouvoirs
rotatoiresspécifiques
et[x] 2.
Soient[C(] 1
et les rota-tions
spécifiques
déduites des mesures, etdésignons
par : la
proportion
enpoids
du corps droit dans I g demélange.
La formule d’additivité de Biot donne dans ce cas
Le
rapport
dedispersion
pour lemélange
est lemême que pour les corps purs. Ce
rapport
est donc_
~
caractéristique
del’espèce chimique.
Cetterègle,
énoncée par Darmois
[10]
a été vérifiée sur ungrand
nombre de corps. Citons par
exemple
les différentscamphres
artificielsqui
ont despouvoirs
rotatoirestrès
variables,
maistoujours
mêmedispersion;
ils sont formés d’une même
substance, plus
oumoins racémisée
pendant
lapréparation.
,
DISPERSION ROTATOIRE D’UN ’MÉLANGE. CAS DE DEUX COMPOSANTS. - Deux corps différents
ayant
pour une certaine radiation lespouvoirs
rotatoiresspécifiques ~a]2
sontmélangés;
le titre dupremier
est 7.D’après
la formuled’additivité,
ona dans ce cas
pour le
pouvoir
rotatoire dumélange. Traçons 5)
les courbes dedispersion
rotatoire des deuxcomposants
et celle dumélange,
intermédiaire entre les deux autres. Menons l’ordonnéecorrespondant
à la radiation en
question;
on a .285 ULI,
câpres
Le
rapport
estindépendant
de l’ordonnéechoisie;
la courbe du
mélange
divise les ordonnéescomprises
entre les courbes des
composants
dans unrapport
constant. Le résultat est vrai
également
si lescourbes n° 1 et n° 2 sont les courhes de deux
mélanges;
ilpermet
la construction de toutes les courbes de la série àpartir
de deuxquelconques
d’entre elles.
Fi g. fi,
Le résultat
précédent peut
être mis sous une formegéométrique
trèssimple;
si l’on trace sur lafigure 5
une deuxième
ordonnée; qui
coupe les courbesen
A’, B’, C’,
les trois droitesAA’,
BB’, CC’ sont concourantes. Pourappliquer
ce dernierénoncé,
on
prendra
deux ordonnéesquelconques 6)
et on
portera
sur ces deuxdroites
lespouvoirs
rotatoires
spécifiques
mesurés pour deux radiations etcorrespondant
aux diverses fractions d’une distil- lation - ou d’une cristallisation. Si les différentes fractions sont desmélanges
de deuxconstituants,
les droites sont concourantes etréciproquement,
si les droites sont concourantes, il y a des chances pour que les
mélanges
contiennent deux consti- tuants seulement.Il a été fait de nombreuses
applications
de cediagramme (~)
et le faitqu’il s’applique
montre que lesmélanges
sont effectivement idéaux.VARIABILITÉ DU POUVOIR ROTATOIRE SPÉCIFIQUE.
TENTATIVES D’INTERPRÉTATION. - La définition de
[a]
nepeut
avoir de l’intérêt que si[a]
est constantpour une substance déterminée et une
longueur
(4) Étude des carbures des huiles essentielles, des bornéols
de synthèse, etc. °
dondt- à peu
prés
le cas pour le sucre dans lB’au. lecall1phrL’
dans l’éther. etc. Mais lesexceptions
a la loi de Biot sont très nombreuses, à telpoint
que Landolt avaitproposé
de renoncerà cette loi et
d’employer,
pourchaque
corps, des formulesempiriques
reliant la rotation à la concen- tration. Cetteposition
n’est pas défendablequand
on voit les résultats que donne la loi de Biot sous
la forme du
diagramme rectiligne
dans l’étude desmélanges.
On a bien
proposé
des théoriesphysiques
pourexpli-
quer les écarts constatés par
expérience.
Noussigna-
lerons par
exemple
que, suivant Born et Gans, ce ne serait pasqui
seraitconstant, mais - [-]
n- -4- « ) =S,
où n est l’indice de réfraction du
mélange
actif.Ce serait de même cette
quantité qui
serait additive dans lesmélanges.
Les théoriesphysiques
dupouvoir
rotatoire
[11]
montrentqu’une
faible variation dans laposition
des oscillateurs moléculaires doitproduire
une forte variation de
[x].
Cette idée a étédéveloppée
très
complètement
par Beckmann et Cohen[12], qui
ont évalué l’influence exercée par les momentsélectriques
des molécules du solvant. Laquantité
est
appelée
« rotivité » par ces auteurs; il y auraitune relation entre la rotivité et la constante diélec-
trique
pour un gaz, ou entre la rotivité et lapolari-
sation molaire pour un
liquide.
On a ainsi étudié la variation defoc]
pour certains corps actifs dissous dans des solvants mixtes,benzène- nitrobenzène, etc., analogues
à ceux utilisées ci-dessus par Trieschmann pour l’étude des solubilités. D’unefaçon générale,
ces tentatives
n’expliquent
que depetits
écarts dupouvoir
rotatoire.’
Devant l’échec de ces tlléories
physiques
pourl’explication
des écartsimportants,
ilparaît
sage degarder
la loi de Biot etd’essayer
uneexplication physicochimique portant
sur les modifications subies par le corps dissous.Quand [a]
n’estplus
constant, ilpeut
arriverque, au lieu d’avoir une
espèce chimique
ensolution,
il y en ait
deux,
enéquilibre
mobile suivant la concentration et latempérature. Cela
semble lecas pour les solutions d’acide
tartrique
dansl’eau,
les solutions de
camphre
dans diverssolvants,
etc.Lcl
diagramme précédent s’applique.
Les recherches de Lucas et de ses collaborateurs
sur les esters
tartriques, phénylsucci- niques,
etc., ontpermis
degénéraliser
cediagramme
et de montrer que certains corps dissous existent sous trois formes en
solution,
les formesayant
despouvoirs
rotatoires et des
dispersions
différentes. Dans uncomposé
dutype
RCOO .CHOH.CHOH.COOR,
la liaison du milieu est mobile; la rotation des deux groupes terminaux l’un parrapport
à l’autre n’estpas
continue;
ilpeut
exister desétats plus
stablescorrespondant
aux structuresisomériques.
On voit que
l’usage
dupouvoir
rotatoire naturel donne desrenseignements beaucoup plus
« fins »que ceux tirés des diverses
propriétés
vuesprécé-
demment. Il est à remarquer
qu’aucun
cas n’a étésignalé
où le corps dissous étaitassocié,
bienqu’il s’agisse
nettement souvent de substancespolaires.
Dans certains cas, les variations de
[oc]
sonténormes et résultent indubitablement d’une combi- naison corps dissous-solvant. Comme la
plupart
descas
signalés
serapportent
à des solutionsélectroly- tiques,
nous différerons leur étude.POUVOIR ROTATOIRE MAGNÉTIQUE. - Pour un
liquide
pur, dans unchamp magnétique
H et sousune
longueur L,
la rotation duplan
depolarisation
est, d’après Verdet,
ce = !1 est la « constantede Verdet »
qu’on exprime généralement
en minutesd’angle.
On considérera aussi lepouvoir
rotatoirespécifique = ~
et lepouvoir
rotatoire molaire[~e]~l= D’après
dé Mallemann[13],
pour un gaz peucomprimé, prend
sensiblement unevaleur constante de Mallemann propose de
l’appeler
rotativité. Comme les mesures sontgéné-
ralement faites à l’état
liquide,
on trouve que estgénéralement
trèssupérieure
à[!2]111 et,
entenant
compte
duchamp moléculaire,
on établit la relation - - où n est l’indice de(n2+ 2 -
réfraction du
liquide.
Si l’on forme la rotativitéspécifique [2] = ‘ n n- 2 - on peut
démontrer que [Q]
est additive dans un
mélange. Quand
les(n)
desdeux constituants sont
voisins,
larègle
d’additivitéprend
la formeproposée
par Verdetqui
écrivait[!1]
= +[j1]2(~ - ~).
Maisquand
les(n)
sontassez
différents,
larègle
de Verdet nes’applique plus,
c’est l’additivité desqui s’applique,
commel’a montré Suhner
[i4]
pour lesmélanges CS2- heptane.
ABSORPTION. 2013
Quand
un faisceau lumineuxmonochromatique
tombe sur la surface d’unliquide absorbant,
l’intensité de la lumièrequi pénètre
dans le
liquide
diminue au fur et à mesure de lapénétration.
Toutes les mesures effectuéesjusqu’ici
sont d’accord avec la loi de Lambert
qui spécifie
que cette diminution s’effectue suivant une loi
exponentielle.
On aurait ainsi à laprofondeur x
a est le coefficient
d’absorption.
D’autrepart, si
le
liquide
est une solution à concentration(volu-
.
mique)
c d’un corps absorbant dans un solvant nonabsorbant, l’absorption
est liée à la concentration par la loi de Beerqui
s’écritSi c est
exprimé
en 9 parhtre, s
est le « coefficientd’absorption spécifiques
». Si c estexprimée
en molespar
litre, a
est alors le coefficientd’absorption (ou d’extinction)
molaire. Toute mesured’absorption
apour but la mesure de a et, en admettant l’exacti- tude de la loi de
Beer,
la mesure de s. Les courbes de a ou s en fonction de ~. sont les « courbesd’absorp-
tion ». Les mesures effectuées pour une série
d’épais
seurs, de concentrations et de
longueurs
d’ondepermettent
de voir si e estindépendant
de c pour un ~ donné. *Si la solution renferme deux substances absor-
bantes,
on admet que les coefficientsd’absorption
as’ajoutent;
si la loi de Beers’applique
aux deuxsubstances,
on aa = E~C2.
S’il
s’agit
d’unmélange
de deux corps différents et si r est lepoids
dupremier
dans i g demélange,
le coefficient d’extinction
spécifique
dumélange
estdonné par la relation
1 _ si-
Il en résulte que la courbe
d’absorption
dumélange
divise les ordonnées
comprises
entre les courbes des corps purs dans unrapport
constant. Cetterelation se vérifie bien pour les
mélanges
d’éosineet
d’érythrosine.
Supposons
ensuite que la substance dissoute soitsusceptible
d’exister en solution sous deux formesen
équilibre,
comme dans le cas des indicateurscolorés; quand
on modifiera les conditionsd’équi-
libre,
on passera d’une forme àl’autre,
mais les courbesd’absorption
devront se modifier en respec- tant lapropriété géométrique précédente. Récipro- quement,
si cettepropriété
estvérifiée,
il y a des chances pour que la solution renferme deux cons-tituants seulement.
Il ne semble pas que
l’emploi
dugraphique
recti-ligne
vuplus
haut pour lepouvoir
rotatoire ait étésignalé
pour l’étude del’absorption. Quelques
auteurs ont aperçu un cas
particulier
de la relationgéométrique ci-dessus; quand
les courbesd’absorp-
tion des deux
composants
secoupent
en unpoint,
les courbes des
mélanges pàssent
nécessairement par cepoint.
C’est le cas parexemple
pour les formesjaune
et rouge duméthylorange.
Onpeut
être certainque
l’application systématique
desprincipes
ci-dessus rendrait des services. Il est même tout à fait
probable
que lagénéralisation
de Lucas pour lesmélanges
de trois constituantss’appliquerait
aussi.Un cas de ce genre semble être celui des
complexes cupro3J11moniacaux.
Les
applications
que Job a faites de la méthode que nous allons exposer ont été toutes relatives à descomplexes
absorbants. La «propriété
» mesuréeétait le coefficient d’extinction de la solution.