Caractérisation des cellules solaires silicium (n)-In2O3 (dope Sn) préparées par
uneméthode de vaporisation
J. Calderer. J. C.
Manifacier,
L.Szepessy,
J. M. Darolles et M. PerotinCentre d’Etudes d’Electronique des Solides (*),
Université des Sciences et Techniques du Languedoc, 34060 Montpellier Cedex, France.
(Reçu le 5 juillet 1978, révisé le 27 novembre 1978, accepté le 1 er décembre 1978)
Résumé. 2014 La cellule solaire du type hétérojonction silicium (type
n)-In2O3
(dopé Sn) est étudiée. Cette structure est préparée par une méthode devaporisation simple
et rapide. Les rendements de conversion obtenus sous éclai- rement solaire simulé AM1 sont voisins de ~ = 10 %. Lescaractéristiques
courant-tension etcapacité-tension
sont reportées en fonction de la température entre T = 77 K et T = 300 K. L’ensemble des résultats est cohérent avec un modèle de jonctionabrupte
en présence d’une fine couche interfaciale isolante.Abstract. 2014 The silicon
(n-type)-In2O3
(Sndoped)
heterojunction structure is studied. This structure is preparedusing
a very simple and fast spray method. Conversionefficiency
up to ~ = 10 % under AM1 simulated sunlight is reported. The current-voltage andcapacitance-voltage
characteristics are reported versus temperature between T = 77 K and T = 300 K. The results agree with anabrupt junction
model in presence of a thininsulating
layer.Classification Physics A bstracts 72.40W - 85.60DW 73.60FW - 81.20Pe
1. Introduction. - Des résultats récents
[1, 2]
ontmontré
qu’il
étaitpossible
d’obtenir des rendements de conversionphotoélectrique importants
de l’ordrede 10 à 12
%
pour deshétérojonctions
constituées parun
dépôt d’oxyde
d’indiumdopé
àl’étain, plus
com-munément
appelé
I.T.O.(Indium
TinOxide),
sur unsubstrat de silicium monocristallin. L’intérêt de ce
type
de structure réside dans laplus grande
facilité depréparation
et parconséquent
un coûtplus
faible que les diodes àjonction
diffusées dutype p-n + généra-
lement
employées
à l’heure actuelle.Les films minces
d’oxyde d’étain, d’oxyde
d’indiumou les
composés
mixtesln2o3/Sno2 (I.T.O.) préparés
par une méthode de
vaporisation (spray)
sont dessemiconducteurs
dégénérés
de type n(n x
1019 à 102°cm- 3)
ayant deslargeurs
de bande interditecomprises
entre3,5
et 4 eV donctransparents
sur toute l’étendue du spectre visible etproche infrarouge.
Dans ces
conditions,
la couche d’I.T.O.joue
le rôled’une couche
transparente, conductrice, protectrice
et antiréfléchissante. En
effet,
leur indice est voisin den ~ 2. Un tel film donne une réflexion nulle pour une
longueur
d’ondeAo
=0,8
pmlorsque nLT.o.
=j£
et d =
Ao/4 nI.T.O.’ d étant
sonépaisseur,
soit d =0,1
03BCm.La valeur de la résistivité de la couche I.T.O.,
(*) Associé au C.N.R.S.
conduit, pour des
épaisseurs
aussifaibles,
à des résis-tances séries
importantes qui
poseront desproblèmes
de collecte des
porteurs photogénérés.
A ce stade, il nous fautcependant
noter que lesparamètres
defabrication des lames minces I.T.O. sont en
général
déterminés afin d’obtenir un
compromis
entre latransparence
et la résistance de surfaceRD.
Dans ce butdes études ont été faites et des facteurs de mérite définis
[3, 4] correspondant
à uneoptimisation.
Leproblème
est
cependant plus complexe :
la transparence et la résistance de surface influent sur les valeurs du courant de court-circuitIse
ainsi que sur la valeur du facteur deremplissage,
mais d’autresparamètres
tels que les conditions dedépôt (principalement
latempérature T2
du
substrat)
ou le rapportatomique Sn/In peuvent
avoir uneimportance critique
pour l’obtention d’une tension en circuit ouvertVoe importante.
Nous avons
reporté précédemment [5]
les résultats obtenus àpartir
de couches I.T.O.optimisées
sur lamede verre en pyrex.
Typiquement,
on obtenait :R~ ~
1003A9,
transmission =0,8
à0,9
entre 03BB =0,4
et1,5
gm, ceci pour desrapports atomiques Sn/In = 0,023
et des
températures
de substratT2 ~
500°C. Lesrendements de conversion obtenus sous AMI étant voisins
de il
= 7%
avecJsc ~
30 mA cm-2 etVoc ~
400 mV. Les résultats ont été améliorés ulté- rieurement enchangeant
lesparamètres
de fabrication de la coucheIn203(Sn).
Enparticulier
latempérature’
T2
a été abaissée àT2 ~
435 °C et lerapport atomique
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01979001403048500
Sn/In augmenté
à 0,25. Les résultats suivants sont alors obtenus :R~ ~
400 Q et transmission =0,8
à0,95
entre A. = 0,4 et  = 2 03BCm, cequi correspond
à unabaissement très
important
du facteur de mérite[3]
de ces couches
I.T.O.,
mais les rendements de conver-sion
atteignent
dans ce cas[1]
= 10%
avecJsc ~
30mA/cm2
etVoc ~
500 mV.Dans la suite de cet article nous
présenterons (sauf précisions contraires)
les résultats obtenus concernantce deuxième type de cellules.
2.
Préparation
de la structure. - La méthode depréparation
utilisée a été décrite en détail par ailleurs[6, 7].
Une solutionalcoolique
d’unmélange SnCl4
etInCl3
estvaporisée (en
utilisant l’azote comme gazporteur)
à travers un four depréchauffage (tempé-
rature
Ti
= 560OC)
sur le substrat de silicium dont latempérature
estT2
= 435 OC. Lesspécifications
desfours assurent une excellente uniformité tant pour
l’épaisseur
que pour lespropriétés physiques
du filmmince I.T.O. La solution conduisant aux meilleurs résultats pour le rendement de conversion était
constituée,
en concentrationpondérale,
par :trichlorure d’indium
InCl3 (0,06) ;
tétrachlorure d’étainhydraté SnC14,
5H20(0,024)
et HCI(0,075).
Typiquement,
le temps devaporisation
étantcompris
entre 2 et 3
min.,
on obtient pour undépôts
sur support pyrex :R~ ~
200 à 400Q,
transmission z- 0,9 entre À =0,4
et 2 pm, lerapport atomique Sn/In
dans lacouche
[8]
étant voisin de0,25.
Nous avons utilisépour l’élaboration de la structure Si-I.T.O. des sub- strats de silicium de type n,
orientation
111),
résistivités
comprises
entre 1 et 8 03A9.cm. Ces substrats sont munis d’un contactohmique
obtenu par diffusion dephosphore
à T = 1000 °C.Après
un nettoyagechimique
auCP4,
le silicium est rincé dans HF(50 %) pendant
1 minute.Lorsque
ledépôts
a étéeffectué,
les surfaces des diodes sont délimitées parréduction
de l’LT.O. à
l’hydrogène
naissant(poudre
Zn etHCI).
La structure est
complétée
parl’évaporation
d’unegrille
enargent
pour les diodes àgrandes
surfaces.3. Résultats
expérimentaux.
- Les mécanismes de conduction sontanalysés
pour cette structure. Dansce
but,
lescaractéristiques
courant-tension etcapacité-
tension ont été étudiées à différentes
températures
entreT = 77 K et 300 K ainsi que la courbe de
réponse spectrale
à T = 300 K. De nombreuses diodes ont été étudiées tant sur un même substrat que sur des sub- stratsdifférents,
lareproductibilité
des résultats esten
général
bonne.3 .1
CARACTÉRISTIQUES
COURANT-TENSION-TEMPÉRA-TURE. - Nous avons
porté
sur lafigure
1 les carac-téristiques
courant-tension pour une structureSi(n)- I.T.O.,
dont la résistivité du substrat de siliciumFig. 1. - Caractéristiques courant-tension directes. Dans l’encadré
en pointillé il n’a pas été possible de modéliser les caractéristiques
I V par une loi du type éq. (3) du texte.
[Forward I V characteristic. The insert show parts of I V charac- teristics which do not follow eq. (3) in the text.]
est p = 7 S2 . cm. Un circuit
équivalent classique
permet en
général
d’obtenir une loi de la forme :Le
premier
termereprésente
la contribution du courantclassique
associé à un contact métal-semiconducteur.Le deuxième terme
représente
la contribution du courant degénération-recombinaison
dans la zonede
charge d’espace [9,
p.647]
et la valeur duparamètre
n est inférieure à 2 dans le cadre de ce modèle.
JS1(T)
et
JS2(T)
sont les courants de saturationrespectifs qui
sont fonction de latempérature
etR.
etRSh
lesrésistances série et shunt.
Un deuxième modèle
[10, 11] prenant
en compte laprésence
d’une couche isolante à l’interface et carac-téristique
d’un mécanisme de conduction par effet tunnel assisté par des étatsd’interface,
conduit à une relation J- V :Vo
étant unparamètre indépendant
de T.Nous avons tenté une modélisation de nos struc- tures par utilisation d’un calculateur HP 9825 A associé à un traceur de courbe. Il n’a pas été
possible d’adapter
lescaractéristiques
I-V-Texpérimentales
à une relation
théorique
dutype équation (1)
pour des valeurs de n 2. De même le modèlecorrespondant
àl’équation (2)
conduit à des valeurs deVo dépendant
de T comme cela est visible sur la
figure
1( vo
variantde 60 mV à 298 K à 35 mV à 77
K).
Nous avons alorsutilisé la relation
semi-empirique
suivante :Dans le cadre de ce modèle nous avons obtenu un
excellent accord
jusqu’à
latempérature
T = 200 Ksur toute la
plage
de courant étudié. Pour destempé-
ratures inférieures à 200 K l’accord est excellent pour 1 > 10-’
A,
mais pour 1 10-’ A il n’est paspossible
de trouver une valeur deRSh
dansl’équation (3) permettant
de retrouver lapartie
encadrée de la courbeexpérimentale, figure
1. Le tableau 1 résume lesparamètres
ainsi déterminés.Tableau I. - Facteur de
qualité
n,Rs, RSh
etJs
en
fonction
de latempérature
T. Structure Si(n,
p = 7 Q.
cm)-In203(Sn).
[Ideality factor n, Rs, RSh
andJs
vs. temperature T Si(n,
p = 703A9.cm)-In2O3(Sn) structure.]
En prenant pour
dépendance
deJs
en fonction de Tune variation de la forme
A ri *
étant la constante de Richardson effective(9,
p.389)
onobtient,
voirfigure 2,
àpartir
de larégion
haute
température :
Cette valeur de CfJBn est
beaucoup
trop faible parcomparaison
avec les valeurs deVoc
obtenues. Ce résultat estcaractéristique
d’un mécanisme de conduc- tionplus complexe
à l’interface métal-semiconducteur.3.2 CARACTÉRISTIQUES CAPACITÉ-TEMPÉRATURE. - Les
caractéristiques
C- V pour les mêmes diodes ont été mesurées à lafréquence
de 1 MHz et pour diffé-rentes
températures.
On observe, voirfigure
3. que la loi C - 2- V est bien suivie(c’est
le cas de toutes lesstructures
étudiées).
Nous avons vérifié que lapente correspond
à la densité de porteurs du matériau dedépart,
soitND
=7,8
x 1014cm- 3.
Fig. 2. - Energie d’activation, voir figure 1.
[Activation energy plot, see figure 1.]
Fig. 3. - Caractéristiques capacité-tension.
[C-V characteristics.] ]
Les valeurs de
hao(T)
obtenues parextrapolation
pour C - 2 = 0
permettent
d’en déduire la valeur de la hauteur de la barrière qJ Bn :Dans cette
expression
le terme correctiff (8)
est unefonction de
l’épaisseur à
de la couche isolante[12]
à l’interface I.T.O.-silicium.
Le tableau II résume les
principaux paramètres
déterminés à
partir
de lafigure
3. nous n’avons pas tenu compte de la contribution du terme enf (b).
On remarque que 9B. est sensiblement constant entre 282 K
(~Bn ~ 0,94 eV)
et 77 K(~Bn ~
1,08eV).
Pour toutes les diodes
préparées
selon la méthodedécrite nous avons trouvé PBn = 1 ± 0.1 eV. On
Tableau Il. -
Vao, ND,
(PB. enfonction
de latempé-
rature T. Même diode que tableau 1.
[Vao, IVD,
PBn vs. temperatureT,
same diode as in table1.]
remarquera que la valeur ainsi déterminée pour PBn est
beaucoup plus importante
que celle déduite del’énergie
d’activation descaractéristiques
I-V. L’en- semble des résultats obtenussuggère
fortement laprésence
d’une coucheinterfaciale,
nous reviendronssur ce
point
dans la discussion.3.3 MESURES
PHOTOÉLECTRIQUES.
- Lafigure
4représente
lescaractéristiques
I-V dans l’obscurité et sous éclairement solaire simulé AMI pour deux substrats de silicium p = 2Q.cm et p = 7 03A9.cm.Les rendements de conversion obtenus sont voisins
de ’1
= 10%
avecVoc
variant de 470 à 500 mV suivant les substrats(les
conditions depréparation
étantidentiques), Jsc
varie de 28 à 32 mA .cm- 2
et le facteurde
remplissage
de 0,6 à 0,68.Fig. 4. - Caractéristique 1 V dans l’obscurité et sous éclairement solaire simulé AMI. T = 296 K. (a) Si (n, p = 2 03A9.cm)-I.T.O.,
S = 0,1 cm 2. (b) Si (n, p = 7 n. cm)-l. T. 0., S = 1,5 cm2.
(1 V characteristics in dark and under simulated sunlight AMI, T = 296 K. (a) Si (n, p = 2 0. cm)-I.T.O., A = 0.1 cm2. (b) Si (n,
p = 7 Q.cm)-I.T.O., A = 1.5
CM2.]
Nous avons observé une très
légère
sublinéarité dans ladépendance
duphotocourant Is,
en fonctionde la
puissance
lumineuse incidente. La tension encircuit est de la forme
([9],
p.643) :
avec une valeur de n
qui correspond
sensiblement à celle déduite descaractéristiques
I V.Ces résultats sont
pratiquement identiques
à ceuxque nous avons obtenus pour des structures
Si(n)- Sn02 [13].
La courbe deréponse spectrale [1] indique
un
photocourant plus important
vers les courteslongueurs
d’onde que les diodesp-n+ classiques.
La queue de
réponse spectrale
vers lesgrandes longueurs
d’onde permet de déduire àpartir
de larelation :
Fig. 5. - (Réponse spectrale) 1/2 en fonction de l’énergie des photons
incidents.
[(Spectral
response) 1/2
vs. photon energy.]la valeur de la hauteur de barrière
(cf. Fig. 5).
La valeurobtenue : ~Bn ~
0,925
eV dans le cas de lafigure
5 esten
général plus
faible de 0,03 à 0,05 eV que celle déduite des mesures C-V. D’autre part, afin d’étudier lesconséquences
de latechnique
depréparation
sur lesubstrat de
silicium,
nous avons évalué lalongueur
dediffusion des porteurs minoritaires
Lp
en utilisantdeux méthodes de mesure
(i)
àpartir
de laréponse spectrale
du courant de court-circuitIse (ii)
par desmesures de courant induit en utilisant un
microscope
à
balayage
JEOL(E.B.I.C.).
La relationgénéralement
vérifiée
qui
relieIse
àLp
est[14] :
La mesure
[15]
consiste àajuster
la valeur de l’intensité lumineuse L à différenteslongueurs
d’onde afin deconserver une valeur constante pour
Isc,
a est lecoefficient
d’absorption.
On obtient ainsi :où K est une constante
dépendant
descaractéristiques
de la cellule et de la valeur arbitraire choisie pour
Isc.
La relation
(9)
est valable dans le cas oùLp
estplus
grande
que lalargeur w
de la zone decharge d’espace
et inférieure à
l’épaisseur d
du substrat de silicium.(d ~
400 gm dans le cas de noscellules).
La valeur ducoefficient
d’absorption
a doitégalement
vérifier les conditions : aw 1 et ad >1, correspondant
à uneénergie
lumineuse absorbée dans la masse de l’échan- tillon.La variation de L en fonction de a -1 pour différentes
longueurs
d’onde nous apermis
de déterminer parextrapolation Lp ~
40-50 gm. La mesure deLp
parcourant induit conduit à des valeurs
plus
faibles[1]
Lp ~
20-30 gm. Il faut remarquercependant
que parcette dernière méthode la contribution de la recom-
binaison en surface est
importante,
conduisant à unedurée de vie effective des porteurs
plus
faible.4. Discussion. - Le modèle d’une structure de
type Schottky abrupte
dans le silicium semble se confirmer.En
effet,
lareproductibilité
des mesures C-V T esttrès bonne, les résultats obtenus pour différentes diodes
prises
sur le même substrat conduisent à des valeurs de lfJBnidentiques
à ±0,02
eVprès.
La loi C - 2 ’" Vest linéaire sur toute l’échelle de mesure
(entre
+
0,25
V et - 5V).
Pour différents substrats de silicium n
(les
conditionsde
préparation
étantidentiques)
ayant des résistivités entre 2 et 7Q.cm,
ladispersion
dans les mesures delfJBn ne
dépasse
pas0,05
eV : lfJBn =0,9
±0,05
eV àT = 293 K. Pour des
jonctions abruptes,
l’accordentre les valeurs de lfJBn déterminées par mesures
capacitives
ouphotoélectriques
est engénéral
excel-lent. Les résultats que nous avons obtenus conduisent
cependant
à une déterminationplus
faible d’environ0,03
eV pour la valeur de lfJBn par une mesurephoto- électrique.
Il estprobable
que laprésence
d’une couche isolante interfaciale dont nous avonsnégligé
l’influence(cf.
relation(5),
dans l’évaluation delfJBn(C-V)), expli-
que ce
phénomène.
Dans le cadre de cette théorie
[12]
uneépaisseur
de15 à 20
A
suffit àexpliquer
cet écart.Les
caractéristiques I- V- T présentent
par contre des variationsimportantes,
aussi bien sur les valeurs deJs
que de n. Les valeurs de
lfJBn(I-V)
obtenues(en général lfJBn(C- V)
estégal
à 3 ou 4 foislfJBn(I- V))
associées auxtrès faibles valeurs de
et aux valeurs
importantes
de n >2
à T xr 290 K confirment laprésence
d’une couche interfaciale isolanted’épaisseur
nonnégligeable.
Nous avonsreporté figure
6, la variation deVoc/n
en fonction deqJBn( C- V) et qJBn(I- V )
à T = 293K,
pour des cellules obtenues par diverses conditions depréparation.
On remarque que la loi idéale :
n’est pas
suivie,
lapente
estpositive
mais différente de 1Fig. 6.
- ’Voc/n
en fonction de PBn (mesures C- V et 1 V).[(Vo,ln) VS. PBn (C-V and I V measurements).]
dans le cas de
V.,In
=f(9Bn(,- Y))
et elle estnégative
dans le cas de
Vo,ln
=f(~Bn(C-V)).
Nous avons observé
cependant
une corrélation entre la valeur deVoc/n et le
rendement de conversion yy.Les cellules
analysées précédemment
dans cet articleont des valeurs de
Voc/n comprises
entre 160 et 240 mVenviron,
les valeurs de n sont telles queVoc ~
450 à500 mV et le rendement de conversion sous AMI varie entre 8 et 10
%,
le facteur deremplissage
est voisin de0,65.
Les valeurs deVoc/n
inférieures à 160 mV corres-pondent
simultanément à des valeurs de nplus impor-
tantes,
supérieures
à 3, et à des valeurs deVoc plus
faibles. Les valeurs de lfJBn déterminées par C-V sont voisines de 1
eV,
la loiC-2 ~ V
étanttoujours
suivie.Le facteur de
remplissage
est faible de l’ordre de0,5.
Le rendement de ces structures est inférieur à 7
%.
Ce résultat
pourrait
être associé à uneépaisseur
decouche isolante à l’interface
trop importante.
Danscette
catégorie
on trouve, voirfigure 6,
des cellules dont le vieillissement s’est traduit par une baisse de rendement de conversion. Dans la dernièrecatégorie,
les cellules pour
lesquelles Voc/n
> 240mV,
les valeurs delfJBn(C-V)
sontplus
faibles 9Bn0,8
eV, de même les valeurs de n sont inférieures à 1,5. Il estprobable
que dans ce cas les faibles valeurs observées pour
Voc,
donc pour le rendement de
conversion, proviennent
en
partie
d’une faible valeur del’épaisseur ô
de lacouche interfaciale. Dans cette
catégorie
on trouveles structures Si-I.T.O.
préparées
àpartir
de solutionsdont le
rapport atomique Sn/In
estplus faible,
voirfigure 6,
ainsi que les cellulesSi-Sn02.
Leparamètre dépendant
de manièrecritique
des conditions de fabrication est la tension en circuit ouvertV..
Cette
dispersion importante
observée pourVoc’
dans le cas de substrats
préparés
en faisant varier lesparamètres
de fabrication peuts’expliquer
soit par une variation de l’affinitéélectronique
x(i.e.
travail desortie)
del’I.T.O.,
soit par une variation del’épais-
seur ô de la couche interfaciale. Il semble
qu’une
variation de x permettant de rendre compte de la variation de
Voc
soit à écarter.En utilisant la méthode du condensateur vibrant de Lord
Kelvin,
nous avons effectué des mesures de travail de sortie pour desdépôts
I.T.O. sur substraten pyrex. L’électrode de référence étant en or,
WAu
= 4,75 eV, on évalue ainsiNous n’avons pas observé de corrélation entre la valeur de
WI,T.O,
et lerapport atomique Sn/In
ou latempérature T2
du substrat. Il fautcependant
noterque ces mesures sont très sensibles à des
paramètres (tels
que les conditions denettoyage
dudépôt I.T.O.)
difficilement contrôlables. Des
dépôts préparés
dansces conditions
identiques présentent
des écarts de l’ordre de 150 mV dans la mesure de W. La deuxièmehypothèse,
faisant intervenir laprésence
d’une couche interfaciale isolante semblebeaucoup plus probable.
Il
semble,
parexemple, qu’un
rapportatomique Sn/In important, Sn/In :
0,15 à0,25,
associé à unetempé-
rature
T2
du substratplus faible, T2
450OC,
favorise la croissance d’une couched’oxyde
conduisant auxrendements de conversion
importants il
=10 %
obser-vés. La
présence
de cette couche interfaciale dont lesparamètres
sont très difficiles à contrôler dans le cadre des méthodes depréparation
utilisées peutexpliquer
les résultats contradictoires observés par différents auteurs
[1, 2,16, 17, 18, 19, 20].
Ces différents auteurs utilisent un schémad’hétérojonction abrupte
à l’inter-face Si-I.T.O. l’ensemble des
caractéristiques
1 V etC-V permettant d’évaluer la discontinuité
J1Ec
entreles bandes de conduction de l’I.T.O. et du silicium à l’interface. Les différentes valeurs obtenues sont :
J1Ec
= 0 eV[2] ;
0,4 à 0,5 eV[18] ;
0.6 eV[20]
et 1 eV[1].
Nous avons
également
observé pour certains sub- strats une évolution de la valeur du rendement deconversion il
dans le temps. Ce vieillissement setraduisant par une
dégradation
deVoc
associé à uneaugmentation qJBn( C- V)
de la hauteur de barrière.Remarquons
que ce vieillissementqui
n’est pas larègle
semble confirmer la réactivité de l’interface Si-I.T.O. et la croissance dans le temps de la couche isolante. Nous n’avons pas observé d’évolution sur unepériode
d’un an dans lescaractéristiques
I V etC- V de la
plupart
des structures étudiées. le rendement de conversion est engénéral
stable.5. Conclusion et
développement
futur. - Nous avonspréparé
des structures Si-I.T.O. en utilisant unetechnique
devaporisation simple
etrapide
permettant d’obtenir des rendements de conversion sous AMI 17 = 10%.
Il en résulte que cette structure ouvre desperspectives
très intéressantes comme convertisseur, photovoltaïque
dans le cadre d’une utilisation com-merciale.
Il nous semble pour l’instant peu
probable
que l’onpuisse
trouver un modèlethéorique permettant d’expli-
quer dans le détail l’ensemble des résultats
photo- électriques
observés. De trop nombreuxparamètres
interviennent au cours de l’élaboration de la structure dont il est difficile d’évaluer avec
précision
l’influencesur les mécanismes de conduction. La
dispersion
desrésultats obtenus par divers auteurs
[1,
2, 17,20]
pour des structures
identiques
l’atteste.Il ne fait donc pas de doute dans notre
esprit
que les efforts futurs doivent surtout êtreportés
sur l’amé-lioration du rendement de conversion. Dans cette
optique,
des études sont en cours(mesures S.I.M.S.) qui
devraient permettre d’obtenir desrenseignements (épaisseurs,
etcomposition)
sur la couche isolante à l’interface Si-I.T.O. Un contrôleplus précis
de cettecouche interfaciale devrait
permettre
une amélio- ration sensible du rendement de conversion.Remerciements. - Les auteurs remercient la D.G.R.S.T. pour son apport financier ainsi que M. J.
Bonnet et les
professeurs
J. P.Fillard,
L. Lassabatere et M. Savelli pour leursupport.
Bibliographie
[1] MANIFACIER, J. C. et SZEPESSY, L., Appl. Phys. Lett. 31 (1977)459.
[2] DUBOW, J. B., BURK, D. E. et SITES, J. R., Appl. Phys. Lett.
29 (1976) 494.
[3] HAACKE, G., J. Appl. Phys. 47 (1976) 4086.
[4] ILES, P. A. et SOCLOF, S. I., 12th Photovolt. Spec. Conf. Rec.
(1976) p. 978, IEEE 1976.
[5] SZEPESSY, L., MANIFACIER, J. C., WADI, K., BRESSE, J. F.
et SAVELLI, M., I Col-Loqui International d’Energia Solar, Barcelona, Spain, 1977.
[6] ISHIGURO, K., SASAKI, T., ARAI, T. et IMAI, I., J. Phys. Soc.
Japan 13 (1958) 296.
[7] MANIFACIER, J. C., DE MURCIA, M. et FILLARD, J. P., Mat.
Res. Bull. 10 (1975) 1215.
[8] MANIFACIER, J. C., SZEPESSY, L., BRESSE, J. F., PEROTIN, M.
et STUCK, R., Mat. Res. Bull. à paraître.
[9] SZE, S. M., Physics of semiconductor devices (Wiley Inter- science) 1969.
[10] HOVEL, H. J., Semiconductors and semi-metals (Academic Press, New York) 1975, Vol. 11.
[11] SITES, J. R. et DUBOW, J. B., Photovoltaic Solar Energy Conf., Luxembourg, p. 930, 1977 (D. Reidel publishing Cy, Dordrecht, Holland) 1978.
[12] GOODMAN, A. M., J. Appl. Phys. 34 (1963) 329.
[13] PEROTIN, M., SZEPESSY, L., MANIFACIER, J. C., PAROT, P., FILLARD, J. P. et SAVELLI, M., Int. Conf. on Solar Elec- tricity, Toulouse, France, p. 48, 1976 (CNES, 31055 Toulouse Cedex).
[14] ROSTRON, R. W., IEEE Trans. Electron. Dev. 9 (1972) 1024.
[15] STOCKES, E. D. et CHU, T. L., Appl. Phys. Lett. 30 (1977) 425.
[16] FABRE, E. et TIJBURG, R., Int. Conf. on Solar Electricity, Toulouse, France, p. 493, 1976 (CNES, 31055 Toulouse Cedex).
[17] ANDERSON, R. L., Appl. Phys. Lett. 27 (1975) 691.
[18] THOMPSON, W. G. et ANDERSON, R. L., Solid State Electron.
21 (1978) 603.
[19] NASH, T. R. et ANDERSON, R. L., 12th Photovolt. Spec. Conf.
Rec., p. 975, IEEE 1976.
[20] MIZRAH, T. et ADLER, D., Appl. Phys. Lett. 29 (1976) 682.