Signification fonctionnelle des séquences signal :
leur rôle dans le transfert des lactoprotéines
à travers les membranes du réticulum endoplasmique
P. GAYE J. C. MERCIER
Laboratoire de Physiologie de la Lactation
&dquo;‘ Laboratoire de Biochimie et Technologie Laitières
LN.R.A. 78350 Jouy-en-Josas, France.
Summary.
Thefunctional significance of signal
sequences : their role in thetransfer of lacto- proteins
across theendoplasmic
reticulum membrane.The mammary
gland
of the ruminantsynthesizes
and secretes six major proteins : 4 caseins( 1X8 1’
a$2,p and x),
a-lactalbumin andp-lactoglobulin.
The information which deter- mines the translocation of these proteins across theendoplasmic
reticulum membrane resides in their transient amino terminal sequences, the so-called «signal sequences ».These sequences are cleaved
by
aspecific
membrane proteaseduring
the transfer of nas- centpolypeptide
chains to thelumen
of microsomal vesicles.The
signal
sequences of the variouslactoproteins
share common features(high hydro- phobicity
and clusteredhydrophobic residues)
with other secretory proteins but differsignificantly
in bothlength
and primary structure. Thesignal
sequences of the 3 « calciumsensitive » caseins
( 1X8 1’
as2 andp)
show ahigh degree
ofhomology,
suggesting thatthey
derive from a common ancestor.
The
study
of lactoprotein signal sequences from various mammalian species revealedthat the primary structures of the short-lived amino terminal sequences have been well conserved in the course of evolution.
Introduction.
Parmi les nombreuses
protéines synthétisées
dans lecytoplasme
certaines vont y demeurer pour être transférées dans différentscompartiments
cellulairesspécifiques (mitochondries, peroxisomes, chloroplastes)
ou insérées dans des membranes(pro-
téines
transmembranaires),
alors que d’autres vont être acheminées à l’extérieur de la cellule. Pour atteindre leur localisation définitive cesprotéines
devrontobligatoire-
ment franchir une ou deux membranes. Ces destinations différentes
supposent
l’exis-tence de
systèmes
de transfert et de reconnaissancesélectifs,
et l’onpouvait
se deman-der
quelle
était la nature dessignaux qui permettent
à uneprotéine
nouvellementsynthétisée
d’êtreaiguillée
convenablement vers le site cellulaire pourlequel
elle estprogrammée.
La découverte dans les cellules sécrétrices
eucaryotes
de nombreusesjonctions
ribosomes
membranes,
et la démonstration que les chaînespolypeptidiques
sécrétéesen voie de
synthèse
étaient transférées unidirectionnellement dans la lumière du réti- culumendoplasmique,
ontpermis
de démontrer le rôle fonctionnel du réticulum endo-plasmique
dans le transfert desprotéines
à travers les membranes(Palade, 1975).
Ce
type
d’interaction fournissait les conditionstopologiques idéales, puisque
dansce cas les sites de
synthèse
et de transfert sont étroitement liés. Toutefois iln’apportait
aucun éclaircissement sur les mécanismes
impliqués
dans l’attachement sur les mem-branes des
polyribosomes responsables
de lasynthèse
desprotéines
sécrétées. Dansce domaine le
progrès conceptuel majeur peut
être attribué au modèleproposé
par Blobel et Sabatini(1971)
etdéveloppé
ultérieurement par Milstein et al.(1972)
etBlobel et Dobberstein
(1975).
Selon ce modèle connu sous le nomd’hypothèse
dusignal,
touteprotéine
sécrétée seraitsynthétisée
sous la forme d’unepréprotéine qui
contiendrait à son extrémité amino-terminale une
séquence
d’acides aminéssupplé-
mentaire, la
séquence signal.
Cetterégion pourrait
reconnaître des sites membra- nairesspécifiques
et induire unejonction
ribosomemembrane, qui permettrait
letransfert unidirectionnel de la chaîne
polypeptidique
naissante dans la lumière du réticulumendoplasmique.
Cetteséquence signal
serait excisée trèsrapidement,
avantmême la finition de la chaîne
polypeptidique,
par uneprotéase spécifique
localiséesur la face interne de la membrane microsomiale.
Le
développement
desystèmes
acellulairescapables
de traduire efficacement dif- férentstypes
d’ARNs messagers apermis
de démontrer la validité de cemodèle pour
une
grande
variété deprotéines
sécrétées etplus
récemment pour certainesprotéines
de membranes
(Blobel
etal., 1979).
Ce mécanisme n’est d’ailleurspas limité
aux cel-lules
eucaryotes puisque plusieurs précurseurs
ontégalement
été caractérisés chez lesprocaryotes (Davis
etTai, 1980).
Parmi les nombreuxsystèmes
étudiésjusqu’à pré-
sent, seule
l’ovalbumine, principale protéine
sécrétée par l’oviducte depoule,
n’est passynthétisée
sous forme deprécurseur (Palmiter, Gagnon
etWalsh, 1978).
Dans ce casce serait une
séquence signal
internequi
déterminerait sa translocation à travers les membranes du réticulumendoplasmique (Lingappa, Lingappa
etBlobel, 1979).
Les cellules sécrétrices de la
glande
mammairequi synthétisent
engrande
quan-tité six
protéines majeures :
les caséines(a sl , ()(S2’ ! et x),
lap-lactoglobuline
et l’oc-lac-talbumine,
constituaient unsystème particulièrement approprié
pour étudier les processus de sécrétion. Les ARNs messagers codant pour ces différentesprotéines
avaient été trouvés essentiellement dans les
polyribosomes
liés aux membranes du réticulumendoplasmique (Houdebine
etGaye, 1975 ; Gaye
etHoudebine, 1975),
cequi suggérait
l’existence deprécurseurs potentiels
pour leslactoprotéines.
Toutefoisle
comportement électrophorétique
des caséines natives et des chaînespolypeptidiques homologues synthétisées
in vitro ne révélait aucune différence de tailleapparente
engel
de SDS(Gaye
etHoudebine, 1975; Rosen, 1976).
La preuve définitive de l’existence deprécurseurs
nepouvait
donc êtreapportée
que par la détermination de laséquence
amino terminale des
lactoprotéines synthétisées
in vitro. Cetype d’analyse
nous apermis
de démontrer que les 6lactoprotéines majeures synthétisées
par laglande
mammaire de Brebis étaient
synthétisées
sous forme deprécurseurs (Gaye
etal.,1977;
Mercier et al.,
1978a, b).
Desexpériences
de traduction in vitro réalisées dans des sys- tèmes acellulairessupplémentés
avec des membranes microsomiales deglande
mam-maire ont
permis
de démontrer que leslactoprotéines
étaient« ségrégées »
dans lalumière des vésicules microsomiales et converties en
lactoprotéines authentiques
seulement si les membranes sont
présentes
dès le début de la traduction(Gaye
etal., 1979). Synthèse
et translocation sont donc desphénomènes
étroitementcouplés.
Afin de déterminer si le
peptide signal
d’uneprotéine
donnée a conservé unecertaine structure au cours de
l’évolution,
nous avons récemment abordé l’étude desséquences
amino-terminales deprélactoprotéines
de différentesespèces,
et c’est l’en- semble de ces résultatsqui
serontprésentés
dans cette communication. Maisauparavant
nous
rappellerons
brièvement lescaractéristiques
essentielles desséquences signal
des six
prélactoprotéines
ovines.Caractéristiques
desséquences signal
des sixprincipales lactoprotéines synthétisées
par laglande
mammaire de brebis.Les
séquences signal
des trois caséines sensibles au Ca++(« 61 ,
ag2 etp),
de lacaséine x, de la
p-lactoglobuline
et del’a-lactalbumine,
contiennentrespectivement 15, 21,
18 et 19 résidus d’acides aminés(fig. 1).
Al’exception
desprépeptides
des caséinesot si
, as2
et !3 qui présentent
unegrande homologie,
lesséquences signal
deslactopro-
téines diffèrent à la fois dans leur
longueur
et leurstructure primaire.
Ces résultatsindiquent
que lesprotéines synthétisées
par une même cellule nerequièrent
pas néces-sairement le même
signal
pour être transférées à travers des membranes du réticu- lumendoplasmique.
Ces différentesséquences signal possèdent cependant
les mêmesrésidus d’acides aminés en
position
N et C terminales. La méthionine amino-terminalecorrespond
à la méthionine initiatricepuisqu’elle
est insérée dans cetteposition
exclu-sivement par le tARN metf
(Mercier
etal., 1978b ; Gaye
etal., 1979).
Enconséquence
ces
précurseurs représentent
bien lesproduits primaires
de traduction de leurs ARNs messagers.La conversion de ces différents
précurseurs
enlactoprotéines authentiques implique
leclivage
d’une liaisonpeptitique
contenant un résidualanyle.
Cet acide aminéreprésente
sans doute l’un dessignaux
reconnus par1’(s) enzyme(s) de clivage,
maisétant donné l’existence de liaisons
peptidiques
similaires dans d’autresrégions
de cesmolécules,
il est vraisemblable que c’est une conformationparticulière
de cetterégion plus qu’un
élément de structureprimaire qui
est reconnu par les enzymes declivage.
Bien que ces
séquences signal
soientprésumées
contenir les mêmes sites de recon-naissance, il est clair que leur structure diffère notablement. Elles
possèdent cependant
certaines
caractéristiques
structurales communes :1)
Une double structureamphipa- tique comportant
unsegment
trèshydrophobe (de
9 à 17 résidus d’acidesaminés), précédé
par unerégion polaire chargée positivement ; 2)
un fortpotentiel
à former des structurespériodiques
en hélice oc et à un moindredegré
unrepliement
enstructure P
étendue
(Austen, 1979 ;
Garnier etal., 1980).
Selon certains auteurs cetype
de confor-mation
pourrait permettre
l’insertionspontanée
de cetteséquence hydrophobe
dansla bicouche
lipidique
de lamembrane,
et 3 modèles ont été récemmentproposés
(Chan
etal., 1979 ;
Garnier etal., 1980 ;
vonHeijne, 1980).
Comparaison
des structuresprimaires
desséquences signal
deslactopro-
téines de différentes
espèces.
Dans cette étude nous avons considéré les
précurseurs
delactoprotéines d’espèces proches
sur leplan phylogénique (Brebis
etVache)
et ceuxd’espèces
relativementplus éloignées,
tels lesprécurseurs
deslactoprotéines
de Porc et deLapin.
Cette dernière étude a nécessité aupréalable : 1)
L’isolement et la caractérisation des différentes lac-toprotéines (caséines, p-lactoglobuline
etce-lactalbumine)
de cesespèces ; 2)
l’obten-tion
d’anticorps spécifiques
contre cesprotéines ; 3)
l’isolement et la traduction d’ARNs messagers codant pour ces différentes molécules.Caséines. - La
comparaison
de laséquence
amino terminale desprécurseurs
descaséines de
4espèces
différentes révèle une distributionirrégulière
des mutations(fig. 2).
Lesséquences signal
de lacaséine p ovine,
bovine et deLapin présentent
uneparfaite
identité structurale en contraste avec lapartie
amino terminale des caséines natives. Les deux substitutionsqui peuvent
être observées dans laséquence signal
dela
caséine porcine
sont de nature conservative et n’affectentprobablement
pas d’une manièresignificative
lescaractéristiques
conformationnelles de cetterégion.
Enoutre l’une de ces mutations
correspond
à une formeallélique.
Unehomologie
struc-turale tout aussi
remarquable
aégalement
été observée lors de l’étude desséquences
des
peptides signaux
desprécurseurs
des caséines xsibovine,
ovine et deLapin (fig. 2).
!-Lactoglobulines.
- Laséquence
amino-terminale de lap-lactoglobuline porcine
native a considérablement muté par
rapport
à sonhomologue
ovinepuisqu’il
ne per-siste qu’une homologie
de 50 p. 100(fig. 3).
Par contre laséquence signal
de cetteprotéine
a subi peu dechangement.
Parmi les trois mutationsobservées,
deux sontconservatives et la conformation de cette
région
de la molécule n’estprobablement
pas affectée.oc-Lactalbumines. - La
comparaison
desséquences
amino-terminales despré-
curseurs d’«-lactalbumine de 4
espèces
révèle l’existence d’unegrande
variabilité(fig. 4).
Les mutationsapparaissent
toutefoisplus
nombreuses dans larégion
amino-terminale des «-lactalbumines natives que dans le
peptide signal.
Ainsi leshomologies
calculées pour les
précurseurs
des «-lactalbumines ovine etporcine
sontrespective-
ment de 85 p. 100 pour les
séquences signal
et de 60 p. 100 pour les 30premiers
résidusde la
région
amino-terminale des molécules matures. Dans le cas de lapré
ct-lactal-bumine de
Lapin,
laséquence signal
et lapartie
amino-terminale de laprotéine
native ont évolué
parallèlement.
Conclusion.
L’information
qui
détermine la translocation de différentes classes deprotéines
à travers les membranes du réticulum
endoplasmique
est contenue dans desséquences spécifiques
transitoires, localisées dans lapartie
amino-terminale de ces molécules àl’exception
toutefois de l’ovalbumine(Palmiter, Gagnon
et!Nalsh, 1978).
La détermi-nation des structures
primaires
deséquences signal
d’unegrande
variété deprotéines
de cellules
eucaryotes (protéines
sécrétées etprotéines
demembranes)
et dequelques protéines d’origine procaryote
n’a révéléjusqu’ici qu’une homologie
structurale limi- tée(Blobel
et al.,1979).
Unegrande
variabilité dans les structuresprimaires
desséquences signal
desprotéines appartenant
à une même famille(immunoglobulines :
Schechter et
al., 1979)
ousynthétisées
par une même cellule(oviducte, glande
mam-maire)
aégalement
été observée. Néanmoins les structuresprimaires
desséquences signal
delactoprotéines homologues d’espèces
relativement distantes sur leplan
évolutif semblent avoir été
remarquablement conservées, puisque parmi
les diffé- renteslactoprotéines
examinées leshomologies
sonttoujours supérieures
à 80 p. 100.De
plus
les mutationsqui
affectent cetterégion
sont pour laplupart
conservatives et par voie deconséquence
elles ne devraient pas altérer defaçon
notable la conforma- tion de laséquence signal.
Lacomparaison
desséquences
d’ADN despré-proinsu-
lines humaine et de Rat
indique également
l’existence d’uneremarquable homologie (>
80 p.100)
dans la structureprimaire
desséquences signal
de ces molécules(Sures
et
al., 1980).
Nos résultatssuggèrent
que lespropriétés
de laséquence signal dépen-
dent non seulement de son
hydrophobicité
maiségalement
d’une conformationparti- culière,
cequi
nécessite une certaineintégrité
de la structureprimaire
de cetterégion.
La
séquence signal
nepourrait
donc tolérerqu’un
nombre restreint d’altérations pour conserver sespropriétés
fonctionnelles et desexpériences
récentes l’ont confirmé.Ainsi,
il a été démontré récemment que leremplacement
d’un résiduglycyle
enposi-
tion 14 par l’acide
aspartique
dans laséquence signal
d’un mutant de lalipoprotéine
de E. coli n’affecte pas la translocation de cette
protéine,
mais abolitcomplètement
leclivage
de cettepréséquence (Lin
etal., 1978).
Des altérationsqui
affectentl’hydro- phobicité
etprobablement
la structure secondaire de laséquence signal peuvent
interférer irréversiblement avec ses fonctions. La diminution de
l’hydrophobicité
dela
séquence signal
de laprolactine
et de l’hormoneplacentaire
humaine par le rem-placement
des résidus leucine par unanalogue,
lap-hydroxyleucine,
réduit considé- rablement la translocation in vitro de cesprotéines. Chaque
substitution d’un résidu leucine par unep-hydroxyleucine
dans laprotéine,
réduitl’hydrophobicité
d’environ800
cal/mole (Hortin
etBoime, 1980).
Les
manipulations génétiques
ontpermis
d’obtenir des mutants bactériens dont les fonctions sécrétrices étaient altérées etl’analyse
desséquences
d’ADN desgènes
des
protéines exportées
apermis
de localiser certaines de ces mutations. Ainsi leremplacement
d’un seul acide aminéhydrophobe
ouapolaire
par un acide aminéchargé
dans lesegment hydrophobe
de laséquence signal
de laprotéine qui
lie lemaltose chez E.
coli,
inhibecomplètement
sonexportation (Bedouelle et al.,1980).
Cesmêmes auteurs ont
également
pu démontrerqu’une
mutationqui
altère la structurepériodique
de laséquence signal
de cetteprotéine
était suffisante pour altérer sonexportation (Bedouelle
etHofnung, 1980).
Beckwith et ses associés
(Bassford
etBeckwith, 1979 ; Bassford, Silhavy
et Beck-with, 1979)
à l’aided’élégantes techniques
de fusion degènes,
ont réussi à obtenir deshybrides
de lap-galactosidase (protéine cytoplasmique) qui possèdent
dans leurpartie
amino-terminale soit uneséquence signal,
soit unfragment plus
substantiel d’uneprotéine
sécrétées. L’addition de laséquence signal
à lap-galactosidase
n’estpas suffisante pour modifier la localisation de cette
protéine,
par contre lesproduits
résultant de la fusion de la
p-galactosidase
avec unfragment plus important
de laprotéine
sécrétée sontrépartis
à la fois dans lecytoplasme
et la membrane.Ces derniers résultats sont
particulièrement
intéressantspuisqu’ils suggèrent
que dans uneprotéine
sécrétée laséquence signal
n’estprobablement
pas le seul domainespécifique
nécessaire à son transfert à travers une membrane.6
e Réunion du groupe Développement, l.N.R.A.,
Clermont-Ferrand/Theix,
22-23 mai 1980.Remerciements. - Nous remercions tout
particulièrement
MlleDominique
Hue etM. Gérard Hazé pour leur excellente collaboration
technique.
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