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René Guénon et le renouvellement de la spiritualité islamique

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Academic year: 2017

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© Université de Mostaganem, Algérie 2005

René Guénon et le renouvellement

de la spiritualité islamique

Ahmad Abd al Qouddous Panet t a Comunit à religiosa isl amica Milano, It alia

Résumé :

Aut eur de livres import ant s, comme Orient et Occident et La crise du monde moderne, René Guénon a inf luencé par son œuvre de nombreuses personnes, dans le monde ent ier, qui ont essayé de réorient er leur exist ence selon des valeurs spirit uelles et un dynamisme int ellect uel ret rouvé. Ses médit at ions sur la crise de l'homme moderne, la ment alit é prof ane, scient if ique, psychologique, ant hropologique, épist émologique, ont à t ort placé Guénon parmi les int ellect uels "t radit ionalist es", à côt é d'aut res aut eurs conservat eurs qui f ont souvent l'obj et d'une discriminat ion f act ieuse de la part du "monde bien-pensant de la cult ure occident ale".

Mots-clés :

spirit ualit é, Guénon, myst icisme, Islam, Occident .

***

En 1951, mourait au Caire René Guénon, écrivain f rançais qui avait adhéré à la religion musulmane, et qui avait t rouvé en Egypt e l’ endroit où vivre les vingt dernières années de sa vie et où il découvrit et suivit les enseignement s de plusieurs maît res musulmans.

Aut eur de livres import ant s, comme "Orient et Occident " et "La crise du monde moderne"

,

Guénon a inf luencé par son œuvre de nombreuses personnes, dans le monde ent ier, qui ont essayé de réorient er leur exist ence selon des val eurs spirit uelles et un dynamisme int ellect uel ret rouvé.

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insécurit és de l’ âme passionnell e, dans la sensibilit é perdue par l’ homme moderne du bon goût et de la qualit é de l a cont emplat ion en vert u d’ une hyperact ivit é obsessionnelle qui produit la misère et "le règne de la quant it é", dans l ’ oubli de l a nat ure de l a créat ion et de l a f inalit é de l’ exist ence qui provoque la barbarie ent re les peuples et l’ ignorance ent re les individus.

Ses médit at ions sur la crise de l’ homme moderne, la ment alit é prof ane, scient if ique, psychologique, ant hropologique, épist émologique, ont à t ort placé Guénon parmi les int ellect uel s "t radit ional ist es", à côt é d’ aut res aut eurs conservat eurs qui f ont souvent l ’ obj et d’ une discriminat ion f act ieuse de la part du "monde bien pensant de la cult ure occident ale", pour le seul f ait qu’ elles expriment des réf lexions dif f érent es de la t endance du marché et de la mode du moment .

Dans le cas de Guénon, ce rapprochement a eu au moins deux conséquences négat ives. La première f ut sans aucun dout e celle de le "cat aloguer" dans les méandres des "amat eurs de l a t radit ion et des sciences ésot ériques", en méconnaissant la port ée du renouveau int ellect uel de son œuvre qui va bien au-delà de ces cercles lit t éraires et occult ist es rest reint s. Paradoxalement , ce sont j ust ement ces cercles pseudo-lit t éraires qui revendiquent la déf ense de l’ œuvre de Guénon en ut ilisant les armes ridicules et art if icieuses d’ un "langage guénonien" ou d’ un "cult e ésot érique de sa f onct ion" pour légit imer leur incapacit é à s’ occuper des responsabilit és spirit uelles incombant à chaque homme, et pouvoir ainsi j ust if ier leur dét achement des "choses de ce monde" et leur at t achement morbide à l’ imaginat ion individuelle au suj et de l ’ au-delà.

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pour légit imer cert ains courant s de pensée ou de pouvoir qui ne sont int éressés que par le cont rôle de ce monde, et qui n’ ont aucune sensibilit é pour le sacré.

D’ un côt é, nous avons les prisonniers de l’ imaginat ion de l’ aut re monde qui deviennent souvent les t héoriciens du dét achement de ce monde et , de l ’ aut re côt é, nous avons l es milit ant s des illusions de ce monde qui créent une conf usion sur la réalit é de l’ aut re monde. Prisonniers et t héoriciens, imaginat ions, illusions et conf usions. Ce sont t out es les expressions d’ un él oignement d’ une aut hent ique perspect ive t radit ionnelle et spirit uelle.

Mais nous devons surt out reconnaît re qu’ il y a, chez cert ains de ces mauvais lect eurs, une incapacit é chronique à dist inguer et à réunir, sans les conf ondre, ce monde avec l’ aut re monde, et par conséquent à comprendre et à appliquer dans leur vie les enseignement s du shaykh Abd al-Wahid Yahya René Guénon. Ce n’ est pas par hasard si c’ est j ust ement de cet t e manière qu’ il ét ait appelé, au Caire, par le digne rect eur de l ’ Inst it ut ion Religieuse d’ Al-Azhar, le shaykh Abd al-Halim Mahmud, qui connaissait et appréciait Guénon en t ant que savant musulman occident al. Parmi les mérit es reconnus à Guénon par le rect eur d’ Al-Azhar, il y avait sans aucun dout e son ext raordinaire préparat ion vis-à-vis de la doct rine sacrée et des correspondances de celle-ci à l’ int érieur des dif f érent es t radit ions religieuses, ainsi qu’ une rare capacit é à t ransmet t re cet t e connaissance, sans la vul gariser, dans un l angage encore accessible à l’ Occident moderne.

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maïeut ique nat urelle de ceux qui, t out en cont inuant à lire et à écrire, ont ret rouvé le goût du t émoignage spirit uel.

Dans cet t e perspect ive, la présence d’ une communaut é de musulmans occident aux qui sachent suivre l’ exemple int ellect uel islamique du shaykh Abd al Wahid Yahya Guénon représent e une possibilit é part iculièrement int éressant e pour l’ avenir de la communaut é islamique et de la civilisat ion occident al e. En ef f et , la réorient at ion t radit ionnelle opérée par les membres de cet t e communaut é, unie à la conscience des caract érist iques hist oriques, scient if iques et cult urelles qui ont dét erminé le progrès et le dével oppement du syst ème de vie occident al permet t rait à ces musulmans de représent er un exempl e d’ universal it é islamique int égrée dans la sociét é cont emporaine. Il serait souhait able que ces musulmans occident aux puissent donner plus de visibil it é et un plus large écho à une perspect ive int ellect uelle qui sache renouveler la cont ribut ion des réf lexions des savant s islamiques quant à l’ hist oire du monde et à la science, sans t omber dans les opposit ions horizont ales ou dans les conf usions ent re sacré et prof ane, ent re réalit é spirit uelle et mat érielle.

Un exemple int éressant , en Europe j ust ement , est représent é par une branche aut onome de la "Tarîqa Ahmadiyya Idrîsiyya Shâdhiliyya"

,

conduit e par le Shaykh Yahya ibn Abd al Wahid Pall avicini, "Tarîqa" qui se réunit principalement à Milan, dans les locaux de la mosquée "al-Wâhid", et dont l es membres part icipent également à des act ivit és inst it ut ionnelles et cult urelles sous la dénominat ion de CO. RE. IS. (Communaut é Religieuse Islamique) en It alie et de I. H. E. I. (Inst it ut des Haut es Et udes Islamiques) en France.

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Shadhiliyya à laquell e ét ait direct ement rat t achée l’ inspirat ion du "Khidr" (le "Verdoyant ", symbole de la Tradit ion immuabl e, "dîn al-qayyima" ou "ad-dîn al-qayyim" dans le Coran), personnage auquel f it rapidement allusion René Guénon (rat t aché lui aussi à la Shadhiliyya), qui déclara ne pas voul oir s’ y arrêt er "parce que la chose le concerne de t rop près".

En t ant que représent ant s de la Tarîqa Ahmadiyya Idrisiyya Shadhiliyya, nous ne voulons en aucune manière nous proposer comme les successeurs ou les disciples exclusif s de René Guénon ; cert ainement pas parce que nous pensons, comme d’ aut res l ’ ont f ait , devoir apport er quelque réserve à son enseignement , mais parce que cela serait cont raire à l’ esprit même de cet enseignement qui a t ouj ours placé au cent re l a Vérit é et la Tradit ion.

Nous t enons cependant à af f irmer que les ef f ort s accomplis depuis des années pour réaliser la Vérit é mét aphysique et en t émoigner, pour sauvegarder le dépôt de l a Tradit ion qui nous a ét é conf ié, pour dialoguer avec les inst it ut ions religieuses, polit iques et gouvernement ales et , enf in, pour édif ier un lieu de cult e, ces ef f ort s, disons-nous, sont des applicat ions, dans des modalit és et à des niveaux dif f érent s, des principes mét aphysiques, et représent ent une des principales modalit és opérat ives dans lesquels l’ enseignement du Maît re doit êt re "rendu réel". Il s’ agit en ef f et de const it uer les moyens nécessaires pour que, dans cet t e f in des t emps, il puisse y avoir un nécessaire point d’ appui t radit ionnel , compat ible avec l es condit ions cycliques, mais cependant cent ral et act if par rapport à elles.

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cert aine mais des ill usions t ypiques de ceux qui observent l es choses de t rop l oin et de l’ ext érieur, sans vouloir en aucune f açon les vérif ier, f aut e d’ une sincère disponibilit é au changement . En d’ aut res t ermes, il ne suf f it cert es pas de se réf érer à l’ œuvre de Guénon pour se libérer des limit at ions de la ment alit é prof ane, caract érisée précisément par cet t e incapacit é de pénét rer au-delà du voile des apparences et par l’ irrésist ibl e désir de se f aire sur t out e chose une opinion personnelle.

Les réalit és auxquell es ont donné naissance la bénédict ion et l’ inspirat ion provenant de la Tarîqa Ahmadiyya Idrisiyya Shadhiliyya opèrent nat urellement dans des cont ext es dif f érent s, mais elles se rat t achent aux mêmes principes, et permet t ent aux membres de la Tarîqa d’ art iculer leur connaissance du monde et de Dieu dans t out es les dimensions, ce qui, sans ces moyens, aurait ét é pour beaucoup réellement impossible.

Cert es, maint s écrivains ont insist é sur la dist inct ion ent re l’ enseignement t radit ionnel et une idéologie humaine ; pourt ant , cet t e dist inct ion n’ apparaît évident e que lorsque la Tradit ion peut s’ exprimer pleinement sous une f orme communaut aire, rit uelle et symbolique, et aussi en s’ appuyant sur les lieux de cult e nécessaires.

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f réquent er les prof anes, car ils sont port eurs d’ un poison mort el ; on ne peut cependant , pour ce f aire, s’ enf ermer dans une t our d’ ivoire.

Ce qu’ il f aut , c’ est créer les condit ions pour que, t out en vivant et en agissant dans ce monde, il soit possible de bénéf icier, d’ une f açon signif icat ive, de la f réquent at ion d’ un cont ext e t radit ionnel. Le Shaykh ad-Darqawi - qui pourt ant vivait à une époque et dans des lieux qui pourraient nous paraît re idéaux auj ourd’ hui - disait à quelqu’ un qui se plaignait de ne pas t rouver des hommes avec qui part ager ses aspirat ions spirit uelles : "Eh bien, engendre-les t oi-même ! "

Les moyens auxquels le Shaykh Abd al Wahid Yahya Guénon a t ouj ours f ait allusion, sans voul oir t rop l es explicit er pour des raisons diverses et compréhensibles, sont peut -êt re apparemment moins éclat ant s que ne voudraient l’ imaginer nombre de ses lect eurs. Ce qui est vraiment éclat ant , en réalit é, ce sont les possibilit és cognit ives qui se développent , une f ois que ces moyens ont ét é const it ués, et qui permet t ent aux bénédict ions d’ opérer et de créer des occasions de connaissance qui dépassent t out e init iat ive et imaginat ion individuelles. On ne voit alors pl us de "vides" au sein de la Créat ion de Dieu, car, en f ait , ces vides correspondent seulement à un "point de vue", le point de vue prof ane.

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source dans la mesure de sa vraie soif de connaissance.

Bibliographie :

1 - René Guénon : Orient et Occident .

2 - René Guénon : La crise du monde moderne.

Pour citer l'article :

 Ahmad Abd al Qouddous Panet t a : René Guénon et le renouvellement de la spirit ualit é islamique, Revue Annales du pat rimoine, Universit é de Most aganem, N° 04, 2005, pp. 51 - 58.

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