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De la Lumiere: Mémoire de Augustin Frenel

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Texto

(1)

V -

L E S C L A S S I O U E S D E L A S C I E N C E

P u b l iéssous l a direction de MM

.

H.A B R A H A M, H. G A U T I E R,H

.

L E C H A T E L I E R .J

.

L E M O I N E

V

*

D E L A L U M I È R E

)'

M E M O I R E

Y

de

A U G U S T I N F R E S NE L

Avec 5gravures dans le texte eti planche hors texte.

\l

0

( y

J *

* S .* t

L i O T E C A

h l£G!S T R

.

DATA

m JJUJI

L I B R A I R I E A R M A N D C O L I N

I O

^

, B O U L E V A R D S A I N T

-

M I C H E L, P A R I S 1 9 1 4

Tous droits dereproduction,de traductionetd’adaptationréserves pourtouspays.

?

(

1. l'iit1 lit"‘11*1«qiiMljinfi

(2)

A V E R T I S S E M E N T

En publiant la collection des Classiques

dela

Science , nous esp érons

ê

tre utiles à tous ceux que la Physique et la Chimie inté ressent ,

aux

professeurs,

aux é

tudiants des grandes Ecoles et des Facultés, aux

é

l èves des classes de PEnseignement secondaire .

Notre intention est de pr é senter successivement

au

public scientifique les mémoires fondamentaux dus aux savants fran ç ais et é trangers qui ont ouvert les grands chapitres de la science

.

Chacun des volumes de la collection comprendra soit divers m

é

moires d

'un

seul savant, soit des m

é

moires de plusieurs auteurs se rapportant à

un

meme ordre d

'

idées .

La Soci été fran

ç

aise de Physique a fait r

é

imprimer

,

d

'une

fa

ç

on luxueuse , les

œ uvres

de quelques physiciens fran çais ( Amp è

re

, Coulomb , Becquerel , Curie , etc

.

) . En

Allemagne, Ostwald a publi

é

, dans

sa

langue , de nom -

breux m émoires dus à des chimistes et des physiciens de diverses nationalit és .

Nous voulons

r

éaliser de m

ê

me

,

dans un but d

intérêt

g é n éral ,

une

édition française

à

bon march

é

, facilement

accessible au grand nombre . Nous le faisons d ’

une

façon

absolument d

é

sinté ress ée , ce qui nous a permis de

demander aux éditeurs des sacrifices correspondants .

Auteurs et é diteurs esp

è

rent que le public , par l

'

accueil

(3)

AVERTISSEMENT

lente, maiscertaine, del'observation

,

pour de

s

é

duisantes

rêveries, peut-être seront-ils arrêtés sur ce terrainglissant en

voyant

un homme de

g

énie quaucun détail ne rebutait

.

Ht dailleursà une époque

o

ù, sauf quelques honorables exceptions,la publicationd'un livre est une opération pure

-

mentmercantile; où les traité

s

de science

,

surtout, (aillés

sur

le même patron

,

nediffèrent

entre

eux

que par

des nuances de rédaction souvent imperceptibles; o ù chaque auteur néglige bien scrupuleusement toutes lesexpériences, toutesles th éories

,

tous lesinstruments que son préd éces seur immédiataoubliés ouméconnus

,

on accomplit

,

jecrois

,

un devoiren dirigeant lattentiondescommen çantsvers les

sources

originales. C

est

là,

et

làseulement, quilspuiseront d'importants sujetsderecherches;c

est

là quilstrouveront lhistoirefid èle des découvertes, qu'ils apprendront à dis- tinguerclairement levraide lincertain

,

àsedélierenfin,des théories hasardées quelescompilateurs

sans

discernement adoptent avec une aveugle confiance

. . .

»

{Ann.de Phys,etChim

.

[2]

,

LIV, 396,1833.)

AVERTISSEMENT vil

qu ’ il fera à

ces

classiques, leur apportera la preuve que la publication r

é

pondait bien

à une

nécessité.

Cette publication para

î

t d

'

ailleurs

ê

tre

la

ré alisation d

un

u que l

on trouve souvent formul é par de nom -

breux é

crivains qui ont recommandé la lecture des

m

é moires originaux comme le meilleur moyen de dé

ve

- lopper chez les

é

tudiants l

esprit scientifique , tout

en

contribuant aussi à leur culture littéraire . Nous donnons ci - dessous quelques citations de savants qui nous parais

-

sent avoir encourag é

à

l

avance notre tentative .

LeComitéde Publication:

VI

.\

fl.

ABRAHAM

,

H

.

GAUTIER

, II.

LE CHATELIER

, J. LEMOINE.

Éloge historique dAlexandre Volta. Par FRANçOISARAGO,

Secrétaire perpétuel de VAcadémie des Sciences

.

(Lu à la séance publique du 26 juillet 1833

.

)

«

.

.. La lettreàLichtenberg, endate de1786

,

dans laquelle Volta établit

par

de nombreuses expérienceslespropriété

s

des électromètres à paille, renferme

sur

les

moyens

de rendrecesinstrumentscomparables

, sur

lamesure des plus fortes charges,sur certaines combinaisons del’électromè

tre

et du condensateur, des vues inté

ressantes

dont

on

est é

tonn

é de netrouver aucune trace dans les ouvrages les plus ré

cents

.Cettelettre nesaurait être trop recommandée

aux

jeunesphysiciens

.

Ellelesinitiera àlart sidifficile des expériences; elleleur apprendra à se défier des premiers

aper

ç

us,

àvarier sans cessela formedesappareils;etsiune imagination impatiente devait leur faire abandonner la voie

Les méthodes denseignement des sciences expérimentales

.

ParLUCIEN POINCARÉ.

(Conférence duMusée pédagogique

,

1904.)

V

«

. .

. Hetenonsaussiceconseilde lire parfois

aux

élèves ce qu'ont écrit les grandssavants eux-mêmes

.

Eh quoi! dira

-

t-

on

, vousvoudriez qu

on

lû t,au lycée,les mémoires origi-

naux

;folle entreprise! Ne

sentez - vous

pas que vous con- damneriez ainsi les malheureux enfants déj à surmené

s

à une nourriture trop substantielle,quilsne sauraient digérer

,

et quils ne pourront absolument rien comprendre à un langage beaucoup trop élevé et trop compliqué pour leurs

(4)

AVERTISSEMENT IX AVERTISSEMENT

jeunes intelligences ? Il y

a

ici, bien entendu

,

une question de tact, et lon devrasoigneusement régler la dose selon la

mesure

des intelligences à qui l’onsadressera;mais quon

v

érifie par l'expérience

,

et lon

constatera

que telle ou telle pageécrite par un Pascal, un Arago ou un Rerthelot, a, dans sa profondeur, plus de lumineuse clarté et plus de réelle simplicité queles chapitrescorrespondantsde beau

-

coup de traités, dits élémentaires

,

où des auteurs

,

qui remontent

rarement

à la sourceet qui se copientsouvent les uns lesautres, ont reproduit, avecdes déformations de plus en plus fâcheuses,la

pens

ée premièredesinventeurs

. . .

»

VIII

apprenant

dans un

cours

les sumés des expériences de

Lavoisier

ou de Dumas, on nétudie

pas

mieux la science

qu

on n’étudierait la

po

ésie dramatique en

apprenant

des ré

sum

és des pièces de

Corneille .

A cô

t

é et autour des faits,' il y a

tout

un cortège didées dans un cas, de sentiments et de mélodie dans l

autre ,

qui constituent bien plus

que

les faits

mat

ériels la science ou la

po

ésie

.

Les résumés

,

bons

pour

lapréparation aux

examens, sont st

ériles pourle d é

ve -

loppementdel’esprit etde l’imagination.

. .

»

[Revuegénérale desSciences,IX, 104, 1808.)

L/enseignement scientifique généraldans ses rapports avec l industrie.

ParHENRY LECHATELIER

.

«

... Pour

développer cette activitéindividuelle,ilfaudrait que, dans les sciences expérimentales, comme cela existe pour les sciences mathématiques, les devoirsécrits, les tra

-

vaux personnels des élèves tinssent une large place dans renseignement,etne

se

réduisissentpas àquelquesrarescal

-

culs mathématiques, le plus

souvent

pourvus

dintérêt , surtelle ou telle question de physique

.

On pourrait faire analyser les mémoires scientifiquesoriginauxqui

sont

restés classiques : ceux de Lavoisier, Gay

-

Lussac,

Dumas

, Sadi

Carnot

,

Régnault, Poinsot,en demandant de bien mettre en relief leurs points essentiels; faire discuter les avantages comparatifs de deux méthodes expérimentales ayant un

m

ê

me

objet:celleducalorimètreàglaceet du calorimètreà eau , par exemple; faire desprogrammesdexpériences pour des recherchessur unsujetdonné:en unmot,imitercequi se fait avecbeaucoup de raison dans Renseignement litté- raire

.

Avant tout

,

cequilfaudraitemprunteràcet enseigne

-

ment est la lecture

r

éguliè

re

des auteurs classiques. En

i

J

(5)

T A B L E D E S M A T I E R E S

4'

Rages

. AVERTISSEMENT

.

Avis

AU

LECTEUR

.

NOTICE

BIOGRAPHIQUE

v

XII

A x i u

1

)

E LA LUMI

È

RE Nature de la lumiè

re

Diffraction de la lumiè

re

Des anneaux colorés

De la ré flexion et de la réfraction

De la double r é fraction et de la polarisation . . Coloration des lames cristallis ées .

Modifications que la r éflexion imprime à la lumière polaris ée

1

4

(>

7 72 83

. .

108

?

128

if

A

(6)

MEMOIRE DE FR ESNE L

toujoursêtre égalau

rapport

entre leurs vitesses de propa

-

gationdans les deux milieux;en

sorte

que

,

si les divers rayons lesparcouraient avec la mêmevitesse, ils seraient égalementréfractéset il nyaurait pas dedispersion

.

Ilfaut doncsupposerque danslesmilieuxréfringents les ondes de diverseslongueursne se

propagent

pas avec lamemevitesse, ou, en d ’

autres termes

, ne

sont

pasraccourcies suivant le même

rapport

.Cette consé

quence

paraî

t

au premier abord en contradictionavec lesrésultats des

savants

calculs deM

.

Pois- son sur lapropagation des ondessonores dans les fluides élastiques dedensitésdifférentes; mais il faut observer que ses équations générales sont fondées sur lhypothèse que chaque tranche infiniment mincedu fluide n’est

repouss

ée

que par

latrancheen

contact

,

et qu

’ainsi la force accéléra

-

trice nes’étend qu’à des distances infiniment petites relative

-

ment

à la longueur d’ une ondulation. Cette hypothèse

est

sansdoute parfaitementadmissible pour les ondes sonores, dontles plus

courtes ont

encorequelques millimè

tres

de lon

-

gueur;mais elle pourrait devenir inexacte

pour

les ondes lumineuses,dontlesplus longues n’

ont

pas un millièmede millim è

tre

. Il

est

très possible que lasphère dactivité de la forceaccélé ratrice qui détermine la vitesse de propagation dela lumière dansun milieu réfringent,ou la dépendance mutuelle des moléculesdont il secompose, s’étende à des distancesqui nesoient pasinfiniment petitesrelativement à un milliè me de millim ètre; cela ne contrarierait point les idées que lexpérience nous donne de la petitesse de ces sphères d’activité. Orilest aisé de voir, par des considéra

-

tionsmécaniques, que,silasphèredactivité des forcesaccé

-

l é ratricessétendeffectivement àdesdistancessensiblesrela- tivementàlalongueurdes ondulations lumineuses,celles qui sont les plus longues doivent êtremoins ralenties dans leur marche par les milieux denses, ou moins raccourcies, en proportion, queles ondulations plus

courtes

,

et par

consé

-

quentdoiventêtremoins réfractées;ce qui seraitconforme à laseule règle générale que lexpérienceait dé

couverte

jus- quà

pr

ésentdans le phénomène dela dispersion.

Quoiquilensoit,les faits d é

montrent que

les ondes lumi

-

neusesde diverses longueurssepropagent avecdes vitesses différentes dans les m êmes milieuxréfringents suivant des

82 DE LA DOUBLE REFRACTION ET D E LA POLARISATION

rapports variables, dont les lois sont encore entièrement inconnues,et qui paraissent tenirdune manièretrèsintime à la naturechimique des corps

.

Les vitesses de propagation des divers rayonsprésentent-elles aussi quelque différence dansléther seul,telque celui qui remplit les

espaces

cé lestes? Cest une question à laquelle ilest difficilederé pondreavec certitude, mais que des observations astronomiques de M. Arago paraissent cependant résoudrenégativement l.

83

DK LA DOUBLE R ÉFRACTION ET DE LA POLARISATION

57

. —

Lorsquonfait tomber unfaisceau lumineuxsurune desfaces naturellesdun rhomboïde de spath calcaire, il se divise dans son intéventdes

routes

différieur en

rentes

,et prdeuxé autres faisceaux, qui sui

-

sentent

ainsi deux images des objets vus au traversdu rhomboïde

.

On adonnéle nom de doubleréfraction àcephénomène,ainsiquàtousceux du mêmegenre que produisentbeaucoup d

autres

cristaux,quand on les taille en prismes

pour

rendre plus sensible la sépara

-

tion des deux images

.

58

. —

Mais cette bifurcationde la lumièren’

est

pasle seul fait remarquable qu’offre la double réfraction: chacun des faisceauxdanslesquelsse divisent les rayons incidents jouit de propriétés singulières,qui établissentdesdifférences entre ses cotés

.

Pourdécrireavec précision lesphénomènesqu’elles pré

sentent

,ilest nécessaire d'employeret de faire connaître les expressions usitées

.

Dans les cristaux o ùles lois de la double réfraction

sont

réduites à leurplus grande simplicité,ilesttoujoursunecer- taine direction autourde laquelle leschoses sepassent de la même manièrede touslescôtés,quon appelle l’axedu cris- tal . Il nefaut pas le regarder comme une ligne unique;on peut concevoir autant daxes dans un cristal que de lignes parallèles à

cette

direction;

et

cependant celui-ci porte le nomde cristal à unseul axesi d’ailleurs ily aune parfaite similitudedans lesphénomènes optiques

tout

autour de laxe

. I

1

.

VoyezY Astronomie populaire,t

.

1,p.405

.

t

(7)

A V I S A U L E C T E U R

Le Mémoire de Fresnel

,

reproduit dans

ce

volume

,

parle

r

presqueà chaque page de franges d'interf é

rence

et de dif

-

fractionmaisn'endonne

aucune

image.Orilestimpossible dese faireune idéeexactede

ces

phénomènes,sur unesimple description

;

il faut les avoir

vus .

Il a semblé utile

,

pour faciliter la lecture de ce M émoire

,

de donnericiquelques reproductions photographiquesde frangesobtenues par les procédés mêmesde Fresnel

.

Nous devonsces photographies à 1'obligeance de M

.

E

.

Dupuy

,

étudiant à la Facult é des Sciencesde Paris

.

Lessix premiè

res

figuresreprésententlesombresdeclous

ou

d'aiguille éclairées parunpoint lumineux

.

Les photographiesi et 2 ontété obtenues

avec

une durée moyenned'expositionde la plaque, de faç

on

à permettre de discerneràla fois les frangesextérieuresde diffraction

,

trèsbrillanteset les franges intérieures d'interf érence

,

très sombres

.

Les photographies 3 et moins exposé

es ,

laissentvoir plus nettementles frangesextérieures.

Les photographies 5 et 6

,

plus exposées

,

laissent voir plusnettementles franges intérieures.

La photographie 7donneunexemple des franges obtenues

au

moyendes deux miroirs deFresnel

.

1 2

A

3

L

3Bs••il , -

5 6

fin?' gjÜÜyi

^

a.?}*:«&»*$ü>:

1

:

' - ' f*,-V

Ü 7

F R A NC

.

R S\)I N T E R F É RENCE E T DE DIFFRACTION

PL

.

I

.

(p

.

XII-xm)

.

LESCLASSIQUES I>F.LASCIENCE

.

N

-

Mrmoirele Frosiici.

(8)

N O T I C E B I O G R A P H I Q U E

S U R

A U G U S T I N F R E S N E L

FRESNEL(Augustin-Jean)

,

néleiOmai1"788àBroglie(Eure)

,

entra à seize ans à l'ÉcolePolytechnique eten sortitdans lecorpsdes Ponts-et-Chaussées.Nomm éenVendée

,

puisàNvons

,

ilfutrévoqué par le Gouvernement desCent-Jours

,

maisréintégrépar la seconde Restauration.Autorisé,en1817,à passer quelquetempsàParis

,

il yfut nomméTann éesuivante,ingé nieur duCanalde1Ourcq, puis attaché auservice des phares en 1819.Il mourut à Ville-dAvray le 14 juillet 1827. AugustinFRESNELavaitété élu membre de lAca- démie des Sciences en 1823, et membre de la Société Royale de Londres en 1825

.

Dèssonenfance, AugustinFRESNELfutgraveet mélancolique ;et sa complexion faible,sa santé délicate favorisèrent peut-être un penchant naturelàl'observation etàlaméditation

.

Maiscetteten

-

dancemélancoliquesallia toujoursàune grande noblesse desen- timentsetàunegrande fermeté decaractère.

Jeuneencore,lors duretourde Napoléon de Pile dElbe,il donna généreusementlapreuvedelénergiedeses convictions

.

Convaincu queleretour delEmpereur feraitlemalheur de laFrance,Augus

-

tin FRESNELsarma,montaà chevaletalla rejoindre larmée roya

-

liste du Midi qui semblait vouloir organiser la résistance

.

Obligé derentrerà Nyons

,

malade,huépar la population, des

-

titué parleGouvernement

,

FRESNELdutseretirerauprès de samère, au villagedeMathieu,près deCaen

.

Le repos forcé qu'il prit alors,l’amenadéfinitivementàlaScience

.

Depuis près duneann ée,FRESNEL méditaitvolontierssurles diffi

-

cultés de la théorie de la lumière,sur les obscuritésetles compli

-

cations de cettethéorie dans lhypothèse de l'émission

.

Pendant

1. Voir,pour plus de détails, laNotice surA

.

J

.

Fresnel,par A.Marc.(Caen,1845).

If

i

n

*-Â-

r J MIlflM

*«-

i

i

(9)

NOTICE B I O G R A P H I Q U E

séjour àMathieu

,

sesidées prirent uneformeplus précise et cestlàquilrédigea sonpremier mémoiresur ladiffraction.

LamitiédArago

,

que Fresnel était alléconsulter en serendant Normandie,

fit

bientôtappeler àParis le jeuneingénieur qui venait dêtre réintégré par la seconde Restauration

.

11 put alors, pendant quelquesannées,soccuperavecunefécondeactivité deses recherchesscientifiques

,

etsestravaux fondamentauxdatentdecette courtepériode

.

Toutce que nousappelons 1 «optique physique » est tributairedeFresnel

.

Dans létudede la diffraction etdes inter- férences, de la polarisation, de la double réfraction

,

partout il coordonne les faits par des conceptions simples: application du principegénéraldes interférencescombinésystématiquement avec le principe dHuYGHENS;transversalité desvibrations lumineuses ;

généralisationde lanotion desurfacedonde.

Certes,les résultatsquil donnene sont pas toujours nouveaux

,

et ses démonstrations ont pu quelquefois être incomplètes ou inexactes

.

Maiscest néanmoinsgrâce àses efforts que lathéorie

desondulationssest constituée surdes bases solides en un corps dedoctrine

,

maintenant centenaire, auquel sonnom restelégiti- mementattaché

.

Malheureusement sa santé s’altérait gravement

.

Membre très actif de laCommission des Phares, répétiteurà lEcole Polytech

-

nique,ilse fatiguait beaucoup trop; aussi

,

pendantlesdernières années de sa vie

,

si douloureuses, son activité scientifiquese res- treignit-elle au problème difficile de l’éclairagedes phares. Nous lui devons laréalisation pratiquedespharespuissantsàprojecteurs lenticulaires ; et les grandsprogrèstechniquesqu'il a faitréaliser dans cette voie ne sont pas lun de ses moindres titres à notre reconnaissance

.

La plupartdesécritsde FRESNEL ne furent publiésquaprès sa mort1. 11nefitguèreimprimer lui-même que le Mémoire surla Diffraction

,

couronné parl’AcadémiedesSciences (1819) ; quelques courts extraitsdesmémoires quil présentait àl'Académie et un articledidactique, De la Lumière, où il résume la marche deses idées et l’ensemble desa théorie, article quiparut en 1822dans lesupplémentàlatraductionfran çaise de la Chimie deThomson

.

Cest cedernier exposé que nous réimprimons aujourd'hui. Nous avons respecté letexte de FRESNEL

,

tel quil a étéinséré, avecles correctionsde lauteur

,

dansles CEuvres d'AugustinFresnel.

11

.

A

.

'

S

XIV

D E L A L U M I È R E

son

l

I*AH

en

A U G U S T I N F R E S N E L

\ NATURE DE LA LUMIÈRE

t'4 L

Les physiciens sont depuis longtemps partagéssur la nature de la lumière.Les uns supposent quelle est lancée parles

corps

lumineux,etles

autres

quellerésulte desvibra

-

tions dun fluide élastique

infiniment

subtil répandu dans l’espace,commelesondes vibrationsdel’air.Lesystèmedes

ondulations

,qui est d û au gé nie de Descartes,et que

Huy -

ghensa plus habilementsuivi dansses conséquences,a été aussi adopté parEuler, et, dans ces derniers temps,

par

le célèbredocteur Thomas Young, auquel loptique doit beau

-

coupde découvertes importantes

.

Le systèmede lé mission, ouceluide Newton,soutenu

par

le grand nom de son

auteur,

et jedirais presque par

cette

réputation dinfaillibilité que son immortel

ouvrage

des Principeslui avait acquise, a été plus généralement adopté. L’

autre

hypoth èse paraissait m ême entièrementabandonnée, lorsque M

.

Youngla

rappe -

léeàlattention des physiciens

par

desexpériences curieuses, qui en

pr

ésentent une confirmation frappante

,

et

semblent

en m ême

temps

bien difficilesàconcilier avec le système de lémission

.

Lesphénomènes nouveaux,

compar

ésauxfaitsantérieure

-

ment

connus

, augmentent tous lesjours les probabilité

s

en faveur du système des

ondulations

. Quoique n égligé long

-

temps,et plusdifficile à suivredansses conséquences méca- niques que 1 hypothèse de lémission, il fournit déjà des moyens de calcul beaucoup plusétendus

.

Cest undes

carac -

tères les moins équivoques de la réalitédune th éorie

.

Quand

MÉMOIRE DE FRESNEL

.

I

! (

1.Œuvres d'Augustin Fresnel

.

,avec une introduction parE. \ erdet,3vol.in-i°

.

Imprimerie Nationale,1800.

1

(10)

(

MÉMOIRE DE ERESNEL

une hypothèse est vraie, elle doit conduire h la découverte des

rapports

numé riques qui lient

entre

euxlesfaitsles plus éloignés;lorsquelleest fausse au contraire,elle

peut

repré- senter à la rigueur les phénomènes pour lesquelsellea é

t

é imagin ée, comme une formule empirique

repr

é

sente

les mesuresentreles limitesdesquelleselle

t

écalculée; mais elle ne saurait d é voiler les nœuds

secrets

qui unissent ces phénomènesàceuxdune autre classe .

Ainsi, parexemple

.

M

.

Biol, encherchant

, avec autant

de sagacité que de persévérance, leslois des beaux phénomènes de coloration que M. Arago avait découverts dans les lames cristallisées,

reconnut

que les teintes quelles

pr

ésentaient suivaient à l’égard de leurs épaisseursdes lois analogues à celles des anneaux colorés

,

cest

-

à-dire que les épaisseurs

de deux lames cristalliséesde même nature , qui donnaient deux teintes quelconques,étaient dans le môme

rapport

que lesépaisseursdes lamesdair qui réfléchissaient des teintes semblablesdanslesanneauxcolorés.Cellerelation,indiquée par l'analogie

,

indépendamment de toute idée théorique

,

était déjàsans doute

tr

ès remarquable et très importante ; mais M

.

Young a é

t

é plus loin à l’aide du principe des interférences,qui

est

uneconsé

quence

immédiate dusystème desondulations. Il a découvert

une

relation bien plusintime encore entre ces deux classes de phénomè nes ; cest quela différence de marche entre les

rayons

qui ont été réfractés ordinairement dans une lame cristallisée et ceux qui ont éprouvé la réfraction extraordinaire est

pr

écisé ment égale à la différence des chemins

parcourus

parles rayons réflé- chis,à la premi ère et à la seconde surface de la lame dair qui donne la même teinte que la lame cristallisée :ce n

est

plus ici un simple

rapport

, mais une identité.

Je pourrais ajouter encore que les lois sicompliqu ées, en

apparence

, des phénomènes de ladiffraction

, que

lon avait vainementessavéde deviner avec lessecours ré unis de lex

-

périence

et

dusystème de lémission, onté

t

é indiquées dans toute leurgén éralitépar lesprincipesles plus simplesde la théorie desondulations

.

Sansdoute lobservationaconcouru aussi àcettedécouverte; mais seule elle nelaurait

pas

faite; tandis

que

sur ce sujet

,

commesurplusieurs

autres,

la théorie desondulations pouvait, à la rigueur, devancer l'

exp

érience

NATURE DE LA LUMI ÈRE

et annoncer

d’avancelesfaitsavec

toutes

leurs particularités

.

2.

Les résultats

que

nousvenons de citer prouvent suffi-

samment

que le choix d'unethéorie n’

est

pointindifférent

.

Son utilité ne se borne

pas

àfaciliter l’élude des faits en les réunissant par groupes plus ou moins nombreux, daprès leurs

rapports

les plus frappants. Un autre but non moins important dune bonne théorie doit ê

tre

de contribuer à l’

avancement

de la science,à la découverte des faits et des

rapports

entre les classesde phénomènes les pins

distinctes et

en

apparence

les plus ind é pendantesles unesdes

autres.

Or ilestclairqu’en partantdune hypothèse imaginaire la causede lalumiè re,on n’atteindrapasaussi promptement le butquesilonétait à cetégard dans lesecretde la nature. La théorie dont l'hypothèse fondamentale

est

vraie, quelque rebelle quelle soit d'ailleurs à lanalyse mathématique, indiquera, m ê me

entre

les faits les plus éloignés, des rela

-

tions intimes qui seraient toujours restées inconnues dans 1autresyst ème. Ainsi,sansparler du désirsi naturel qu'on doit avoir dans

tous

les cas de connaître la v é rité, on voit combien ilestinté

ressant

pourlesprogrèsdeloptique et de tout cequi sy rattache, c

est -

à-dire la physique

et

lachimie entières,de savoir si les molécules lumineuses

sont

lancées descorpsquinouséclairentjusqu'ànosyeux,ousila lumière est

propag

ée par les vibrations d'un fluide intermédiaire auquelles particules de cescorpscommuniquent leurs oscil- lations. Et quon ne suppose pas que c’est unedeces ques- tions à la solution desquelles il est impossible darriver; parce qu'elle a paru longtemps indécise, il ne faut pas conclure quelle ne

peut

être décidée

.

Nous pensons même quelle l'est déjà,

et

qu’aprèsavoircomparéattentivement les deux

syst

èmes et les explicationsquilsdonnentdes ph éno

-

m ènes

connus

jusqu’à présent,on ne sauraitméconnaî

tre

la supériorité de la théorie desondulations.

En nous proposant spécialement lexposition des faits, nenousinterdirons donc point lesvues th éoriques qui ontsi puissamment contribuéà ladé

couverte

de leurs lois

. Nous

croyonsqu’il sera égalementutile à

renseignement et

à lavancement de la science de faire connaître les principes les plus essentiels et les plus féconds dune théoriedont les avantagesont été

trop

longtempsm é

connus .

Lesbornes dece

2 3

/\

sur

en

nous

(11)

M ÉMOIRE DE FRESNEL

supplément,

et

lobjetprincipal de l'ouvrage qu'il doit compl é- ter,ne nous permettrontpasdentrer danslesdétails descal

-

culs; mais,aprèsavoir expliqu é pourchaque question phy

-

sique comment elle devient un problème mathémathique, nous feronsconnaî

tre

les principaux résultats de l'analyse.

Nous

nous occuperons

dabord de la diffraction de la lumière,quon doit naturellement placer au commencement d’

un

traité doptique, puisquelle a pour objet le cas le plus simple des ombres portées par les

corps

opaques, celui où lobjet éclairantestréduit à unpoint lumineux;

et

nousdon- neronsà l« exposition deces phénomènes l’é tendue

qu

ilsnous paraissent mériter, comme les plus

propres

a décider la grande question dontnous venonsde parler.

DIFFRACTION DE LA LUMIERE

celles deGrimaldi;caril dit dans la vingt-huitièmequestion du livreII! deson Optique,enobjectant ausystèmedes ondu- lations

que

lesondes lumineuses devraientserépandre dans l’ombre des

corps

:« il est vrai

que

les

rayons

, passant le longdun corps, s’infléchissentun

peu, comme

jel’ai fait voir plus haut;maiscetteinflexionne se fait pasvers Vombre, elle se fait du cô

t

é

oppos

é

et

seulement lorsque les rayons

passent

«a une très petitedistance du corps,après quoi ilsse

propagent

en ligne droite

.

»Ona peineàconcevoir

comment

l’inflexion de la lumière dans l’ intérieur des ombres a

pu

échapper à un aussi habile observateur,

surtout

quand on réfléchit qu’il avait fait des expériencessur les

corps

les plus é troits,puisqu’ il a même employé descheveux.Onserait

tent

é de croire que ses préventions théoriques

ont

pu contribuer

,

jusquà uncertainpoint,àluifermer lesyeuxsurces phéno- mènes importants, qui affaiblissaient beaucoup lobjection principale sur laquelleil fondait lasupé riorité deson

syst

è

me.

Gomme

cette

inflexion de la lumière dans lintérieur des ombresest un fait capital, nous croyonsdevoir insister sur les détails de l’

exp

ériencequi létablit.

Pour

la faire dune manièrequi ne vous laisse aucun douteà cet égard, intro- duisez la lumière solairedans une chambreobscurepar une

ouverture

pratiquéeàson volet,et

que

vous aurez recouverte dune feuille détain

perc

ée d’un petit trou dépingle, dun dixième de millimè

tre

au plus; au lieu de laisser tomber directement les rayons solaires sur l

ouverture

, ce qui ne permettrait pas de les suivre loin dans la chambreobscure à

cause

de leurobliquité, recevez-lessur un miroir situéen dehors, et incliné de manière à les réfléchir dans une direc

-

tion àpeu près horizontale Placez maintenantdans le cô ne lumineux,Wormé par les rayonssolaires ainsi introduits

,

un filde fer ou dacier oudetoute autre matière parfaitement opaque, ayant, par exemple, l millimètre de diamè

tre

.Je supposerai,pour lixer les id ées, quil est à 1 m è

tre

dupetit trou,etquele

carton

blancsurlequel vousrecevez son ombre

est

placé à2 mè

tres

plusloin,c’

est -

à

-

direà3 mètresdu volet

.

Si le petit

trou

était infiniment étroit, si le point lumineux étaitunpoint mathé matique,il est clairque lombre géomé

-

trique

trac

ée surlecartondevrait avoir3 millimè

tres

delar

-

geur;jappelleainsi l'ombre dont les limitesseraient tracées

5

DIFFRACTION DE LA LUMIÈRE

3.

On appellediffractionde lalumièrelesmodifications quelle é

prouve

en passant auprès des

extr

émitésdes

corps

. Lorsque lon fait entrer les rayons solaires dans une chambre obscure

par

une

ouverture

d’ un très petitdiam è

tre

, on remarque queles ombres des

corps,

au lieu dê

tre

termi

-

nées nettement et dune mani ère tranchée , comme cela devrait arriver si la lumière marchait toujours en ligne droite, sont fonduessur leurs

contours et

bordées de trois frangescoloréesbien distinctes dont leslargeurs

sont

inégales et

vont

en diminuant delapremièreà latroisième;quand le

corps

interposé

est

assez é troit

,

on voit même des franges dans son ombre, qui parait alors divisée par des bandes obscureset des bandes plus claires

,

placées à des distances égales les unes des autres. Nous appellerons cette seconde

esp

ècedefranges: frangesintérieures, etles

autres

franges extérieures.

4

. —

Grimaldi

est

le premierphysicien qui les ait obser- vées et étudiées avecsoinh

Newton ,

qui sest

occup

é aussi de la diffraction,

et

a

m

ême consacré à ce sujet Je dernier livre de son Optique, ne paraît

pas

avoirremarquélesfranges intérieures

,

quoique ses recherches fussent

post

érieures à

v

-

1.GHIMAI.D I.Phijsico-mathesis de lumine.Bologne,1665

.

(12)

DIFFRACTION DE LA LUMI È RE

rayons infléchis

.

11enconclut queleconcoursdes deux fais

-

ceaux lumineux était nécessaireà leur formation,

et

quelle résultait de l’action qu’ils exerçaient Fun sur lautre; car chacundecesdeuxfaisceaux, pris sé

par

ément, nerépandant danslombre quune lumière continue, leur ré union devrait également produire une lumière continue,sils nefaisaient que se mêler

et

n’exerçaient

pas

une certaine influence l’un sur l’autre

.

7

. —

En

supposant , comme

il est naturel de le faire dans le

syst

ème de l’é mission , que les inflexions diverses des

rayons

lumineux

pr

ès descorps proviennent dune certaine action attractive ou répulsive de ceux-ci sur les molécules lumineuses, on pouvait penser que, danscette expérience, Faction du bord libre du corps étroit é tait modifiée

par

lécran qui touchait lautre bord,de telle façon quelle per dait la propriété de produire des franges intérieures

. Cette

objection devait paraître déjà bien faible quand on remar- quaitqueles franges

ext

érieures produites

par

le bord libre du corpsétroit n’étaient point alté

r

ées par le voisinage de l’écran; mais M

.

Young la leva d’ailleurs complètement en éloignant assez lécran du corps étroitpour que lon ne piit supposer

raisonnablement qu

’il apportaitquelque modifica

-

tion dans les forces attractives ou répulsives decelui-ci,

et

interceptant Fun des deux faisceaux lumineux,

tant

ô

t

avant

qu

ileût

ras

éle borddu corps,et

tant

ôt

apr

ès

,

ce qui faisaittoujours disparaî

tre

lesfrangesintérieures

.

8

. —

It démontra

encore

l’influence mutuelledes

rayons

lumineux,en faisant

passer

la lumière

par

deux petits

trous

suflisamment

rapproch

és; il observa, dans l’ombre de la partie intermédiaire, deslignes obscures et brillantes résul

-

tant évidemment de l’action de ces deuxfaisceaux l'un sur l’autre, puisquellesdisparaissaientd èsqu’un des

trous

était bouché1.

Lesfranl s sont plus

nettes

, lorsquau lieu depercer deux petitstrou dans l’écran on y pratiquedeux lentesparallèles et distantes dun ou deux millimètres;alors on fait égale- mentdisparaîtreles frangesintérieuresen bouchant unedes fentes, quoique la lumière répandue dans 1ombre de la

MÉ MOIRE DE FRESNEL

par des rayons qui n’auraient éprouvé aucune inflexion

.

o.

Calculonsmaintenant decombienla largeur de l'ombre géométriqueabsoluedoit ê

tre

diminuée par lesdimensions du trou éclairant

.

Puisquila

, par

hypothèse,un dixième de

millim

è

tre

de diamètre, les rayons extrê

mes

partiront de points éloignés du centre d'un vingtième de millimètre, et puisque lecarton estdeux fois pluséloigné du fil de ferque celui

-

ci du pointlumineux,la pénombre géométrique devra avoir un dixième de millim ètre en largeur. Ainsi l’ombre géométriqueabsolue nesera diminuée

,

dechaque côté, que d’un dixièmede millimètre,etréduiteen conséquence à une largueur de 2mm,S. Si donc les rayons néprouvaient aucune inflexionen dedans de lombre, cet espace devraitêtredans une obscurité complè

te .

Or, en l’observant attentivement

,

vous y découvrirez des bandes légèrement éclairées,

que

font ressortir les lignes obscures qui les séparent, et vous remarquerez que le

centre

même de lombre estoccupé

par

une bande brillante1. Il résulte doncde cette expérience,si facile à vérifier, quela lumière sinfléchit dans les ombres des corps, comme Grimalcli lavait

remarqu

é A la vérité elle s'affaiblit

tr

ès promptement, à mesure que langle d’in

-

flexion augmente:maiscedé

croissement

rapide na rien de contraireà la théorie des vibrations, qui lexpliqueaisément parlapetitessedes ondeslumineuses,

et

faitmêmeconnaître la loisuivant laquelleil a lieu. Ainsi Newton s’est trompéen supposant quil ne se ré pandait point de lumière derrière les

corps

opaques , et l’objection quil en tirait contre la théoriedes ondulations, reposait sur unehypothèse inexacte

.

fl

Puisque

nous venons

deparlerdes franges intérieures, cest ici le lieu de décrire lexpérience ingénieuse que M.

Young

a faitesurce sujet,

et

la

cons

équence importante quil en a déduite2.

Ayant intercepté avec un écran

toute

la lumièrequi venait dun des côtés ducorps étroit,il

remarqua

que lesfranges situées dans lintérieur deson ombre disparaissaient com- plè

tement

, quoiquil n

t

soustrait ainsi que la moitiédes

6 7

I

e n

1

.

Je donnerai dorénavant Le nom debande brillanteà(ouïebandecompriseentre deuxbandescontigu ësplusobscures, quelle que soit d'ailleursla faiblesse desalumière.

2

.

Expérimenta and Calculations relativelophysicalO plies[l'hilosoplaçaiTran-

sactions for1804

.

) 1. .4.Course of Lecturesounatural Thilosophy,lecturexxxix, platexxx, lig

.

442

.

<

(13)

DIFFRACTION DK LA LUMI ÈRE

viennent,sansalté

ration

,hlasurface duverre convexe. Cest ainsi que loculaire dun té lescope nous fait voir l'image aériennedesobjetspeinte au foyerdel'objectif,imagequon aperçoit également,maisdune manièrebien moinsdistincte, en la recevant sur un carton blanc ou un verre dépoli. Le simple raisonnement pouvaitdonc indiquercemoded'obser- vation, très

pr

éférable à celui que lon avait suivi jusqu

a -

lors, parce qu’ il a lavantagede grossir les frangesetd

aug -

menter en m ême

temps

leur éclat; ce qui permet de les distinguer dansune foule de circonstances o ù on ne lepour- rait

pas

en les

recevant

sur un carton blanc, à cause deleur tinesse oude lafaiblesse de la lumière

.

Pour donner uneid éede la supériorité de

cette

thode

, il suffit de dire qu’elle fait découvrir aisément les franges formées dans la lumière d’

une

étoile un peu brillante

par

l’interposition dun

corps

opaque, et qu’elle fait mêmeaper- cevoir des bandes obscures et brillantesdans l'intérieur de son ombre,silestassezé troitet assezéloignédu

spectateur

; tandis quil serait impossible aux meilleurs yeuxde distin

-

guerl’ombre mêmedece corps, projetéesur uncarton blanc. Pour apercevoir desfranges dans lalumière d’une étoile, il estnécessaire d’employer une louped’un foyerun peu long, tellequelesverresdelunettesordinaires,dun oudeuxpieds du foyer

par

exemple, parce que, si le verreétait plus

con -

vexe, la lumière serait trop affaiblie : il en résulte que le grossissement n’est

pas

aussi grand, et quon ne peut

pas

, danscecas, observerdes franges aussi finesquesi la lumière était plus vive: en gé néral, plus elle est faible,plus il faut diminuer le grossissement. Si lon veut réussir dans

cette

expérience

,

que tout le monde

peut

p

éter facilement, il faut avoir soin,

comme

nous l’avons déjà recommandé, de faire tomber le foyer lumineux du verre convexe au milieu de la pupille, en le tenant à une distance telle que toute sa surface paraisse illuminée, et de chercher alors dans

cette

position relative de l’œil et de la loupe lombre du

corps

opaquedont on veut observerles franges

.

Lai cru devoir m’é tendre un peu sur ce mode d’observa- tion,àcause de In facilitéqu'il donnedé tudiertous lesphé

-

nomè nesde diffraction,etde les mesurer

avec

précision

. Car

on conçoit que pour

mesurer

la largeur des franges,cest

-

à

-

10 MKM01RK DK FRESNKL 1 1

ainsi nommé parce quil maintientles rayons réfléchis dans

une

direction constante, malgré le mouvement diurne du soleil

.

On conçoit en effet que, sans cette précaution, les rayonsréfléchis,changeantdedirection aveclesrayonsinci- dents, feraient éprouver unpetitdéplacement au point lumi

-

neux

qu’ils forment par leurconcours. Mais

cette

immobilité

parfaite

du point lumineux n’est

n

écessaire, comme nous venonsde ledire,quedans le cas où lon veut mesurer les franges ;encore pourrait-on même

,

h la rigueur,se passer dhéliostat, en ne prenant pastrop de mesuresà la fois, de manière que chaque opération durât peu

,

et en employant

une

lentille d’untrèscourt foyer

.

10.

Aprèsavoirindiquéla meilleure manière de former un point lumineux, jevais exposer le procéd é le plus com- modepour observer lesfranges, ensuivant,danscette expo

-

sition,la marchequi me l’a fait découvrir.

Voulantobserverlesfranges extérieures

tr

ès prèsducorps opaque, j’imaginai de recevoirson ornbre sur une plaquede

verre

d époli

, et

de les regarder par derrière avec une loupe

.

Or, en promenant mon œil, armé de la loupe, dans le pro- longementdes franges

,

audel àdu

verre

dépoli,jeremarquai que je les voyaisencore, et m ême beaucoup plus nettement, et qu’elles étaient du reste absolument semblables à celles qui se peignaient surla glace d épolie. Jen conclus

que

son interposition était inutile, et qu’il suffisait de recevoir la lumière directement sur la loupe, en se pla ç

ant

derrière le

corps

qui porteombre et regardant le point lumineux1. La raison en est bien simple; l

effet dun verre convexe est de peindreaufondde l’œil cequi esthson foyer, que ce soit un objet réel, ou une image formée

par

un arrangement quel

-

conque de rayons lumineux

,

pourvu que ces rayons par

-

4

»

.

1. Pourbien voir les frangesilfaut avoirsoin îlefaire tomber ie foyer des rayons réunispar la loupeau milieu de la prunelle,eu la plaçaul. àune distance de l'œ il (elle que toutesa surface paraisseilluminée, quand elle n’est pas dans l'ombre du corpsopaque; ensuite, en conservant les mêmespositionsrelativesde lœiletde la loupe,onlesporte versl'ombredonton veutobserverlesfranges.

Lorsque la loupe nest éloignéedu corps que dune distance précisément égale a celledeson loyer, alorsles bords du corps étantaufoyer même,cest-à-diredansla position propreà lavision distincte, sont tranchés el débarrassés dofranges ; mais ellesparaissentaussitôt quon sen éloigne un peu.Elles reparaissent aussi quand on s'enrapprocheassez pour dépasserla distance focale.La raisonen est facileàdonner , maisnousentraî nerait dansdesdétails un peu trop longs.

;

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