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3.3) Conditions d’une reconsolidation

No documento post-natal, étude chez le raton (páginas 39-43)

Malgré la généralisation du processus de reconsolidation, l’administration d’agent amnésiant post-réactivation ne semble pas systématiquement perturber la mémoire (Dawson

& McGaugh, 1969; Gold & King, 1972; Squire et al., 1976; Biedenkapp & Rudy, 2004;

Cammarota et al., 2004; Hernandez & Kelley, 2004; Blaiss & Janak, 2007). L’absence de démonstration de la reconsolidation peut être liée à :

- l’agent amnésiant ; soit parce que la dose est trop faible, soit parce que la cible moléculaire de l’agent amnésiant n’est pas impliquée dans ce processus, ou bien parce que la structure ciblée n’est pas requise (lors d’injections locales) (voir tableau 3).

et l’Homme ont montré que la reconsolidation peut ne pas être induite en présentant le SC seul : le SC doit être présenté dans l’environnement de l’apprentissage (ex : DeVietti &

Holliday, 1972; Hupbach et al., 2008). De plus, l’efficacité d’un indice peut évoluer avec la maturité du souvenir. Pascale Gisquet-Verrier et ses collègues ont étudié l’effet de plusieurs indices de rappel (lumière, choc, contexte expérimental) sur la rétention à différents délais d’une tâche d’évitement de discrimination lumineuse. Ils montrent que le stimulus discriminatif (la lumière) est efficace à 1 heure mais plus dès 3 jours, alors que le contexte expérimental qui n’était pas efficace à 3 jours le devient à 21 jours (Gisquet-Verrier et al., 1989).

- La discordance entre ce que l’animal attend et ce qui arrive. Maria Pedreira et al. ont étudié l’effet d’un inhibiteur de la synthèse protéique après réactivation d’une mémoire de peur au contexte (association entre un contexte et un stimulus visuel de danger; 15 essais) chez le crabe. Lors du rappel, la moitié des animaux est remise dans le contexte d’apprentissage et reçoit le SI (1 essai), tandis que l’autre moitié est juste exposée au contexte (SC). L’agent amnésiant perturbe la mémoire de peur lorsqu’il est administré après la présentation du contexte seul, mais pas après la présentation SC-SI (Pedreira et al., 2004). Ces résultats suggèrent que la reconsolidation est induite lorsqu’on présente un indice mais pas tous les stimuli présents lors de l’apprentissage. Si le renforcement attendu est présenté après le SC, alors le processus de reconsolidation n’aurait pas lieu. Cette observation semble être généralisable : dans une autre tâche, la reconsolidation n’apparaît que si la situation de rappel différe quelque peu de celle de l’acquisition (Winters et al., 2009). Le processus de reconsolidation ne semble donc se produire que lorsque de nouvelles informations sont présentes lors du rappel.

L’efficacité du SC pour induire une réactivation n’est cependant pas sans ambiguité.

En effet, dans une expérience typique de réactivation, le stimulus conditionné (SC) est présenté sans le renforcement. Opérationnellement, ceci constitue un essai d’extinction : nouvel apprentissage durant lequel l’animal commence à apprendre que le stimulus inconditionné ne suit plus le SC. L’extinction entraîne une atténuation, et non une augmentation de la réponse (Fig 9). Ainsi, lorsqu’on perturbe le processus d’extinction, on empêche l’atténuation de la mémoire. L’administration d’agent perturbateur suite à un rappel peut entraîner soit une amnésie (perturbation de la reconsolidation), soit un maintien de la mémoire (perturbation de l’extinction) (Berman & Dudai, 2001; Vianna et al., 2001). Il semble donc y avoir une compétition entre ces deux processus. Or il a été montré que ces deux processus ne dépendent ni des mêmes circuits neuronaux (Bahar et al., 2004; Mamiya et al., 2009) ni des mêmes mécanismes moléculaires (Suzuki et al., 2004; Tronson et al., 2006), et qu’ils sont exclusifs l’un de l’autre.

Figure 9 Protocole et résultats pour l’étude de la reconsolidation et de l’extinction de la mémoire. (+ : expression de la mémoire originelle, - : perturbation de la mémoire)

Les conditions qui semblent être déterminantes pour le devenir de la trace sont les suivantes (Fig 10):

- La durée et la répétition de l’épisode de rappel (Pedreira & Maldonado, 2003;

Suzuki et al., 2004). Par exemple, dans le conditionnement de peur au contexte, l’administration d’anisomycine lors d’une brève présentation au contexte (3min) perturbe l’expression de la peur conditionnée, tandis que l’injection d’anisomycine après une présentation prolongée (30min) augmente les performances lors du test de rétention (Suzuki et al., 2004). Une brève présentation du SC semble donc aboutir à une reconsolidation de la mémoire, alors qu’une présentation prolongée conduit à une extinction de la trace mnésique.

- La force et l’âge de la trace. L’équipe de Yadin Dudaï a montré que l’anisomycine administrée après le rappel (SC) d’une aversion gustative conditionnée perturbe la mémoire (blocage de la reconsolidation) lorsque la trace provient d’un apprentissage en deux essais (fort souvenir). À l’inverse, lorsque la mémoire est issue d’un apprentissage en un seul essai (faible souvenir), l’injection d’anisomycine post-rappel entraîne une résistance à l’extinction (Eisenberg et al., 2003). Il semble donc que la réactivation d’un souvenir fort entraînera une reconsolidation, alors qu’une extinction résultera de la réactivation d’un souvenir faible. Outre la force de la trace, plusieurs travaux ont montré que l’âge de la trace était déterminant pour observer une reconsolidation (Litvin & Anokhin, 2000; Milekic & Alberini, 2002; Eisenberg &

Dudai, 2004; Suzuki et al., 2004; Tronel et al., 2005; Boccia et al., 2006; Frankland et al., 2006). Par exemple, Maria Milekic et Cristina Alberini ont étudié l’effet de l’anisomycine après un rappel réalisé à différents délais post-acquisition. Elles montrent que la mémoire est perturbée lorsque le traitement (rappel + anisomycine) est fait 7 jours après l’apprentissage, mais pas 14 jours plus tard (Milekic & Alberini, 2002), indiquant qu’une

totalement consolidé, malgré la phase initiale dépendante de la synthèse protéique. La reconsolidation correspondrait alors au prolongement de la consolidation de la mémoire (Dudai & Eisenberg, 2004; Alberini et al., 2006).

Figure 10 Conditions déterminant le devenir de la trace : reconsolidation ou extinction.

Néanmoins, comme le soulignent Nader et Hardt (Nader & Hardt, 2009), ces données sur les conditions de la reconsolidation restent controversées puisque d’autres études n’ont pu montrer les mêmes limites de la reconsolidation: une trace ancienne peut être reconsolidée (Nader et al., 2000; Debiec et al., 2002; Lee et al., 2005; Diergaarde et al., 2006; Wang et al., 2009), la répétition des essais de rappel peut engager un processus de reconsolidation (Stollhoff et al., 2005) et la présence de tous les éléments de l’apprentissage peut entraîner une réactivation (Pedreira et al., 2002; Bozon et al., 2003a; Sangha et al., 2003; Valjent et al., 2006b).

Même si le rappel de la mémoire n’aboutit pas toujours à un processus de reconsolidation, il semble néanmoins que ce phénomène soit généralisable; reste à trouver les conditions optimales permettant une reconsolidation de la mémoire (Dudai, 2006; Nader

& Wang, 2006; Sara & Hars, 2006; Tronson & Taylor, 2007).

No documento post-natal, étude chez le raton (páginas 39-43)