Aspect pelucheux

1,4 mm 3 mm

1,5 2,0 2,5 3,0 3,5 4,0 4,5 5,0 5,5

Fréquence du tuilage (ondulations/m)

Moyenne Moyenne±Ecart-Type

Figure III.21- Evolution de la fréquence du tuilage en fonction de l’épaisseur nominale du déroulage.

L’épaisseur est le seul facteur qui influe sur la fréquence du tuilage. Selon la figure III.21, les ondulations sont plus fréquentes sur les placages minces que sur les placages épais. Cet écart pourrait être associé au fait que l’influence du rayon de déroulage est plus visible sur le placage mince que sur le placage épais. De plus les placages minces séchant plus vite que les plus épais, les retraits tangentiels, apparaissent plus tôt sur les placages minces. Cependant ce dernier effet est peu probable car ces mesures ont été faites juste après déroulage sur des placages encore verts.

L’ensemble de ces résultats ne peut être confronté qu’à des résultats issus de mesures effectuées suivant le même procédé expérimental. Cependant nous ne possédons que de valeurs obtenues lors d’une étude menée par Chantre (1994). Il s’agit d’un indice de tortuosité relevé après séchage sur des placages représentant 11 cultivars de peuplier. Cette étude indiquait également que la planéité des placages ne varie pas significativement suivant les cultivars. La même recherche a pu mettre en évidence une variation significative selon la position radiale, les déformations étant plus marquées dans le premier quart du volume déroulé, alors que nos mesures n’ont été faites que sur 1es 10 derniers mètres déroulés et sur bois vert.

L’analyse de variance ne révèle aucun effet significatif des facteurs station, cultivar et épaisseur nominale, ni de leurs interactions sur le pourcentage de placages contenant de la peluche. Mais les graphiques ci dessous montrent que c’est au niveau des stations humide et profonde que nous observons le pourcentage de placages pelucheux le plus faible avec 59%.

La station riche affiche le pourcentage le plus élevé 79%. Rappelons que les 4 stations sont représentées par plusieurs parcelles qui recouvrent une grande diversité du point de vue des conditions climatiques et surtout du point de vue traitements sylvicoles. L’élagage par exemple et l’un des facteurs qui peut favoriser la formation du bois de tension et par conséquent la peluche. Sacre (1974) a observé chez le Robusta que 5 arbres élagués avaient 51% de bois de tension contre 36% pour les non élagués.

Station argileuse Station riche Station profonde Station humide

30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux

Moyenne Moyenne±Ecart-Type

I 45-51 Raspalje Beaupré Blanc du Poitou I-214 Flevo Ghoy Fritzi Pauley Dorskamp Robusta

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux

Moyenne Moyenne±Ecart-Type

Figure III.22 - Variation du pourcentage de placages pelucheux suivant le type de station

Figure III.23 - Variation du pourcentage de placages pelucheux suivant les cultivars.

En comparant les cultivars nous pouvons tout de même établir 3 classes à titre indicatif :

 Cultivars générant peu de surfaces pelucheuse : I 214 ; Dorskamp.

 Cultivars moyennement générant de surfaces pelucheuses: Robusta, Flevo, Ghoy.

 Cultivars très générant de surfaces pelucheuses : Beaupré ; Raspalje ; Blanc du Poitou ; I 45-5 ; Fritzi Pauley.

Le I 214 est le cultivar le moins pelucheux avec un pourcentage de placages présentant de la peluche de 39%. Par contre Le Fritzi Pauley apparaît comme le plus pelucheux avec un pourcentage de 85%. La variabilité de la peluche selon les cultivars pouvant être liée à la variabilité de la proportion du bois de tension ou à celle de la densité, dans l’hypothèse où les arrachements de fibres seraient d’autant plus faibles que le bois est dense, nous avons cherché à mettre en évidence des corrélations entre la peluche et respectivement la proportion de bois de tension et la densité.

-5% 0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

Proportion du bois de tension (%) 0

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux (%)

y = 55,6492 + 109,8102*x;

r = 0,3280; p = 0,0036; r² = 0,1076

280 300 320 340 360 380 400

Infradensité (Kg/m³) 0

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux (%)

y = 100,0351 - 0,1009*x;

r = -0,0926; p = 0,4229; r² = 0,0086

Figure III.24 - Evolution du pourcentage de placages pelucheux en fonction de la proportion du bois de tension mesurée par FCBA.

Figure III.25 - Evolution du pourcentage de placages pelucheux en fonction de l’infradensité.

Une tendance à une corrélation positive entre la peluche et le bois de tension se discerne, elle est positive et significative au seuil de 5 %. La même relation a été révélée par Boury (1993) chez le I- 214. Cependant nous ne constatons aucun lien statistiquement significatif entre la densité et le pourcentage des placages pelucheux, contrairement aux observations de Chantre (1995) qui a mis en évidence une corrélation négative hautement significative entre la densité et l’état de surface du placage partiellement altérée par la peluche de 11 cultivars de peuplier.

1,4 mm 3 mm

30 40 50 60 70 80 90 100

Pourcentage de placages pelucheux (%)

Moy enne Moy enne±Ec art-Ty pe

Figure III.26 - Variation du pourcentage de placages pelucheux suivant l’épaisseur.

Par ailleurs l’épaisseur du placage ne semble avoir aucun effet significatif sur la peluche. Les pourcentages moyens correspondant aux deux épaisseurs nominales sont quasiment identiques. Les phénomènes surfaciques ne sont donc pas accentués par les efforts de coupe.

En triant les placages suivant leur aspect pelucheux, nous avons remarqué que cet aspect est plus marqué au niveau du faux-cœur. Ce constat évoque l’hypothèse de l’existence d’une étroite liaison entre le faux-cœur et l’aspect pelucheux. En effet le pourcentage de placages

pelucheux est corrélé positivement à la proportion du faux-cœur⁹ au seuil de 0,1%. Outre cette corrélation nous constatons aussi que pour chaque billon déroulé plus de 50% des placages pelucheux appartiennent au faux-cœur (figure III.28 et annexe IV). Cette abondance de bois pelucheux dans le faux-cœur serait due à une présence intensive du bois de tension. En effet si on prend en considération la hauteur de prélèvement des billons déroulés, on pourrait admettre que le faux-cœur renferme les cernes formés pendant les premières années et par conséquent plus de bois de tension, car c’est au cours des premières années de croissance que les arbres sont plus susceptibles de former du bois de tension du fait de leur hypersensibilité aux différentes contraintes.

10 20 30 40 50 60 70 80 90

Proportion du faux-coeur (%) 0

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux (%)

y = 35,3953 + 0,7739*x;

r = 0,3654; p = 0,0009; r² = 0,1335

Station humide 3mm

I 45-51 Raspalje Beaupré Blanc du Poitou I-214 Flevo Ghoy Fritzi Pauley Dorskamp Robusta

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux

Aubier Faux-coeur

Figure III.27 - Evolution du pourcentage de placages pelucheux en fonction de la proportion du faux-cœur mesurée par FCBA.

Figure III.28 – Répartition du pourcentage de placages pelucheux entre l’aubier et le faux-cœur, cas des placages de 3mm d’épaisseur issus de la station humide.

Dans l’ensemble les placages obtenus sont pelucheux, le pourcentage moyen est de 65 %. Ce pourcentage élevé serait la conséquence de la forte teneur en eau des bois déroulés. D’après l’avis des dérouleurs professionnels, la tendance au peluchage augmente avec l’humidité du bois. Cependant l’analyse statistique ne met en évidence aucune corrélation significative entre le pourcentage de placages pelucheux et le taux d’humidité des billons déroulés.

100 120 140 160 180 200 220

Taux d'humidité (%) 0

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110

Pourcentage de placages pelucheux (%)

y = 58,8311 + 0,0429*x;

r = 0,0356; p = 0,7539; r² = 0,0013

Figure III.29 –Variation du pourcentage de placages pelucheux en fonction du taux d’humidité.

9 La proportion du faux-cœur a été mesurée par FCBA sur le billon 3.

Il est à noter que la méthode d’estimation de la peluche utilisée a certainement influencé les résultats et donc les différences entre les cultivars. En effet selon cette méthode, un placage ayant une faible proportion de peluche sera classé à l’identique qu’un placage pelucheux sur toute sa surface. Par conséquent il conviendrait d’améliorer la méthode par une qualification exacte des surfaces pelucheuses en utilisant l’imagerie artificielle notamment.