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Le contenu de la Convention

No documento CONTRE LE BLANCHIMENT D’ARGENT EN ALGERIE (páginas 42-47)

Section I L’Algérie et les conventions onusiennes

B- La convention des Nations-Unies pour la répression du financement du terrorisme

1- Le contenu de la Convention

La convention internationale pour la répression du financement du terrorisme a introduit des dispositions spécifiques afin de combattre ce fléau. Elle a donné une définition détaillée à l’infraction du financement du terrorisme (a) et a précisé les obligations des Etats contractants en matière de lutte contre ce phénomène (b).

a- La définition du financement du terrorisme

Les dispositions de la présente convention s’appliquent sur les infractions liées au financement d’actes de terrorisme.

Commet une infraction au sens de la convention toute personne qui « par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, illicitement et délibérément, fournit ou réunit des fonds dans l’intention de les voir utilisés ou en sachant qu’ils seront utilisés, en tout ou partie, en vue de commettre [un acte de terrorisme au sens de la convention]»97.

L’élément intentionnel et les éléments matériels de l’infraction sont examinés successivement ci-dessous.

(1)- L’élément intentionnel

L’élément intentionnel du financement du terrorisme au sens de la définition de la convention présente deux aspects. Primo, l’acte doit être délibéré. Secundo, son auteur doit avoir l’intention de voir utiliser les fonds pour financer des actes de terrorisme ou de savoir qu’ils seront utilisés à cette fin.

Dans ce second aspect, l’intention et la connaissance constituent les deux branches d’une alternative.

96 La convention relative aux infractions et à certains actes survenant à bord des aéronefs (Tokyo, 14 septembre 1963) et celle sur le marquage des explosifs plastiques et en feuilles aux fins de détection (Montréal, 1er mars 1991) ne figurent pas sur la liste annexée à la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme. Elles portent sur des domaines dont la dimension pénale est mieux définie par deux traités plus récents, à savoir : la convention sur la capture illicite d’aéronefs (La Haye, 16 décembre 1970) et la convention contre les attentats terroristes à l’explosif (New York, 15 décembre 1997) qui ont été effectivement intégrés au texte réprimant le financement du terrorisme.

97 Art. 2, par.1 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

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La convention ne fournit aucune autre information sur ces deux aspects de l’élément intentionnel et il convient donc de les appliquer conformément au droit pénal général de chaque État partie.

(2)-Les éléments matériels

La définition de l’infraction du financement du terrorisme contenue dans la convention comporte deux éléments matériels principaux. Le premier est celui du

«financement».

Le financement est défini de manière très large comme le fait de fournir ou de réunir des fonds. Cet élément est établi si une personne «par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, illicitement et délibérément, fournit ou réunit des fonds […]»98.

Le second élément matériel concerne « les actes de terrorisme » définis dans la convention par rapport à deux sources distinctes. La première est une liste de neuf traités internationaux ouverts à la signature entre 1970 et 199799 qui imposent aux parties d’établir diverses infractions de terrorisme dans leur législation.

La seconde source est une définition générique des actes de terrorisme énoncée dans la convention elle-même. Celle-ci définit comme suit les actes de terrorisme : «tout […] acte destiné à tuer ou blesser grièvement un civil, ou toute autre personne qui ne participe pas directement aux hostilités dans une situation de conflit armé, lorsque, par sa nature ou son contexte, cet acte vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque»100.

Par conséquent, au sens de la définition générale de la convention, un acte est un acte terroriste s’il répond à deux conditions:

- Il est destiné à tuer ou blesser grièvement un civil ou une personne qui ne participe pas activement aux hostilités dans une situation de conflit armé.

98 Art. 2, par. 1 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

99 Les conventions et protocoles qui y sont annexés à la présente convention portent sur la capture d’aéronefs, sur les actes illicites dirigés contre les aéronefs ou les aéroports civils ou contre la sécurité de la navigation maritime ou des plates-formes fixes situées sur le plateau continental, sur les crimes contre les personnes jouissant d’une protection internationale y compris les agents diplomatiques, sur la prise d’otages, sur les crimes relatifs aux matières nucléaires et sur les attentats terroristes à l’explosif.

100 Art. 2, par. 1, alinéa b de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

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- Il vise à intimider une population ou à contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque.

D’autres aspects de la définition des infractions contenues dans la convention peuvent être relevés :

- Pour qu’un acte constitue une infraction au sens de la convention, il n’est pas nécessaire que les fonds aient été effectivement utilisés pour commettre une des infractions visées101 .

- Le fait de participer en tant qu’organisateur ou de complice à la commission d’une infraction sont également considérés au même titre que l’infraction elle-même102 .

- Les tentatives de commission d’une infraction sont érigées en infraction au même titre que les infractions elles-mêmes103.

La convention ne s’applique pas lorsque l’infraction a été commise à l’intérieur d’un seul État, que l’auteur présumé est un national de cet État et se trouve sur le territoire de cet État et qu’aucun autre État n’a de raison, en vertu de la convention, d’établir sa compétence par rapport à l’auteur présumé104.

b- Les obligations des États parties à la Convention

Afin d’assurer le niveau le plus élevé de coopération entre les parties en ce qui concerne la lutte contre le financement du terrorisme, la présente convention contient des dispositions détaillées relatives à l’entraide judiciaire, à l’extradition et aux mesures préventives.

(1)- L’entraide et l’extradition

Les dispositions de la présente convention vont généralement plus loin que les neuf conventions relatives au terrorisme. Elles imposent aux États de s’accorder mutuellement une aide judiciaire ainsi que l’extradition. En réalité, l’établissement d’un cadre uniforme, détaillé et exhaustif en matière de coopération internationale dans le domaine du financement du terrorisme pourrait bien être l’une des réalisations les plus importantes de cette convention.

101 Art. 2, par. 3 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

102 Art. 2, par. 5 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

103 Art. 2, par.4 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

104 Art. 3 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

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Concernant l’entraide judiciaire, les États parties s’engagent à s’accorder l’entraide judiciaire la plus large possible pour toute enquête ou procédure pénale ou d’extradition relative aux infractions établies conformément à la Convention105. Ils ne peuvent invoquer le secret bancaire pour refuser de faire droit à une demande d’entraide judiciaire et les infractions visées dans cette demande ne peuvent être considérées, aux fins d’extradition ou d’entraide judiciaire, comme des infractions fiscales106 ou politiques107.

La convention contient, en ce qui concerne les obligations des États parties en matière d’extradition, des dispositions détaillées analogues à celles que l’on trouve dans la plupart des autres conventions réprimant le terrorisme.

Tout d’abord, les infractions prévues dans la convention sont considérées comme cas d’extradition dans tout traité d’extradition conclu entre États parties avant l’entrée en vigueur de la convention. De plus, les parties s’engagent à inclure ces infractions dans tout traité d’extradition qu’ils pourront conclure entre eux par la suite108.

En outre, si nécessaire, les infractions sont réputées, aux fins d’extradition, avoir été commises tant sur le territoire de l’État dans lequel elles ont été perpétrées que sur le territoire de l’État ayant établi sa compétence conformément aux paragraphes 1 et 2 de l’article 7 de la convention109. Cette disposition est destinée à garantir que l’extradition ne soit pas refusée au motif que l’infraction n’a pas été commise sur le territoire de l’État requérant.

Les dispositions de tous les traités ou accords d’extradition conclus entre États parties sont réputées être modifiées entre les parties dans la mesure où elles sont incompatibles avec la présente convention110.

La convention applique le principe aut dedere aut judicare (poursuivre ou extrader) en ce qui concerne les infractions qu’elle énonce. Si l’Etat requis n’accepte pas d’extrader la personne vers l’État partie qui a établi sa compétence, il doit, sans aucune exception, soumettre l’affaire à ses autorités habilitées à engager des poursuites111.

105 Art. 12, par. 1 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

106 Art. 13 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

107 Art. 14 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

108 Art. 11, par. 1 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

109 Art. 11, par. 4 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

110Art.11, par.5 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

111 Art.10, par. 1 de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

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(2)- Les mesures préventives

L’incrimination du financement du terrorisme est obligatoire dans la convention.

En revanche, seules quelques dispositions générales de la convention qui traitent de mesures préventives énoncées à l’article 18 sont obligatoires. Cela résulte du fait que les mesures préventives sont empruntées aux recommandations du GAFI, qui demeurent la norme internationale pour le blanchiment de capitaux et qui ne sont pas juridiquement contraignantes.

Il n’empêche que la convention établit une obligation générale, pour les États parties, d’exiger des institutions financières et autres intermédiaires financiers qu’ils prennent les mesures requises pour identifier leurs clients et qu’ils accordent une attention particulière aux opérations inhabituelles ou suspectes.

Les États parties sont tenus de coopérer pour prévenir les infractions établies par la convention, en prenant toutes les mesures possibles. À cette fin, ils sont tenus d’envisager d’adopter des règles qui font partie des recommandations du GAFI112. Les États parties s’engagent à établir et à maintenir des échanges d’informations entre leurs organismes et services compétents (qui pourraient être les cellules de renseignements financiers) afin de faciliter l’échange sûr et rapide d’informations sur les infractions visées dans la présente convention113.

Malgré ses importantes dispositions, la convention pour la répression du financement du terrorisme ne prévoit pas de suivi de sa mise en œuvre. Ainsi, elle n’a pas suscité un grand intérêt auprès des Etats. D’ailleurs, quatre pays seulement114 l’ont ratifié avant les attentats du11 septembre 2001.

C’est pourquoi, le Conseil de sécurité a adopté le 28 septembre 2001, après les évènements du 11 septembre 2001, la résolution 1373 qui a accélérée le processus de ratification de la présente convention 115 puisqu’elle insiste, de manière fort logique pour que les États ratifient le traité onusien de 1999. Il a également, mis en place un comité contre le terrorisme (CCT) qui a pour but de surveiller la mise en œuvre des dispositifs traitant la lutte contre ce fléau.

112 Art. 18, par. 1, al. b de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

113 Art. 18, par. 3, al. a de la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme.

114 Le Botswana, l’Ouzbékistan, le Royaume-Uni et le Sri Lanka.

115 Les Nations-Unies avaient déjà adopté deux résolutions dans ce sens : la première, le 15 octobre 1999 visant les Taliban et la seconde, le 19 décembre 2000 à l’encontre d’Oussama ben Laden. Ces résolutions 1267 et 1333 demandent le gel des fonds de certains individus et des entités qui leur sont associés.

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