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Le devoir de diligence à l’égard des clients ordinaires

No documento CONTRE LE BLANCHIMENT D’ARGENT EN ALGERIE (páginas 184-189)

Section I La prévention du blanchiment de l’argent

1- Le devoir de diligence à l’égard des clients ordinaires

Les assujettis doivent identifier les clients ordinaires et conserver les documents y relatifs. Ces clients peuvent être des clients habituels (a) ou occasionnels (b).

a- Le client habituel

Le client habituel est celui qui sollicite de manière régulière l’intervention d’un assujetti. Il peut s’agir d’une personne physique ou morale agissant pour son propre compte ou pour un compte d’autrui.

(1)- Client habituel agissant pour son propre compte

Lors de l’entrée en relation avec un nouveau client personne agissant pour son propre compte, l’assujetti doit s’assurer de l’identité et de l’adresse de ce client et s’informer de sa profession. Il peut s’agir d’une personne physique ou morale.

676 Art. 3, par.1 du règlement n° 12-03 relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

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La vérification de la personne physique se fait par le contrôle de son identité, adresse et profession.

Cependant, la vérification de l’identité de la personne physique doit s’opérer par la présentation de documents officiels originaux en cours de validité comportant obligatoirement une photographie de la personne qu’elle que soit résidente ou non résidente. C’est ce que prévoit l’article 7, paragraphe 2 de la loi n°05-01, modifiée et complétée « La vérification de l’identité d’une personne physique se fait par la présentation d’un document officiel original en cours de validité et comportant une photographie… copie en est conservée».

Présentent un tel caractère, la carte nationale d’identité, le passeport, le permis de conduire et la carte de séjour. Il est recommandé pour tous ces documents de relever le numéro de document afin de permettre à l’administration de s’assurer de leur régularité. Il y a lieu, par ailleurs, de rapprocher la signature de la pièce d’identité de celle déposée par le client et de s’assurer que la photographie ressemble à la personne présentant le document d’identité677. Enfin, l’assujetti doit faire une copie sur tous les documents présentés.

Selon l’article 7, paragraphe 2 de la loi n° 05-01, modifiée et complétée, la vérification de l’adresse se fait par la présentation d’un document officiel en établissant la preuve678.

L’identification n’est pas suffisante si elle ne s’accompagne pas de la connaissance de l’activité de ses clients. Les assujettis doivent obtenir des renseignements sur l’activité de leur client et ne pas se contenter d’indications vagues ou de termes génériques comme « homme d’affaire », « commerçant »,

…etc.

Selon les lignes directrices sur les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle de la banque d’Algérie du 08 février 2015, l’assujetti doit obtenir du client, personne physique, au minimum des données concernant :

- La filiation du client.

- La nationalité du client.

- L’activité du client.

- L’objet attendu de l’ouverture du compte.

- Les données sur les revenus et autres mouvements d’affaires à confier à l’établissement, ainsi que les sources de ces mouvements le cas échéant.

677 O. Jerez, Le blanchiment de l’argent, 2eme éd. Paris : Revue banque, août 2003, p.270. ISBN: 2- 86325-353-0

678 Voir, aussi, l’art. 5, par. 3 du règlement n°12-03 relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

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- Les modalités d’utilisation du ou des comptes (versement/retrait d’espèces, virements, encaissement/ paiement de chèques, etc…).

Concernant la vérification de l’identité de la personne morale, l’assujetti doit exiger la présentation de ses statuts et de tout document établissant qu’elle est légalement enregistrée ou agréée et qu’elle a une existence réelle au moment de l’identification679.

A propos de la domiciliation de la personne morale, il est recommandé à ce propos de faire une attention particulière lorsque les comptes doivent être ouverts dans des agences dans le ressort desquelles la personne morale n’a pas ni siège ni une activité significative apparente.

Les banques doivent faire preuve d’une grande vigilance lorsque l’entreprise utilise les services d’une société à domiciliation car ces sociétés sont essentiellement « des boîtes aux lettres » qui n’ont aucune activité réelle dans le pays ou est indiqué leur siège social.

En outre, il faut s’assurer, dans la mesure du possible, de l’activité réelle de l’entreprise, de sa cohérence, de son objet social et de ses principaux critères financiers (patrimoine, revenus, chiffre d’affaires...etc.).

Selon les lignes directrices sur les mesures de vigilance à l’égard de la clientèle de la banque d’Algérie du 08 février 2015, l’assujetti doit obtenir du client, personne morale, au minimum des données concernant :

- Des éléments concernant la structure de propriété et de contrôle de la personne morale, permettant d’identifier la personne physique qui exerce, en dernier ressort, un contrôle sur celle-ci ou, à défaut, occupe la position de dirigeant principal.

- L’identité des gestionnaires et autres dirigeants de la personne morale, association à but non lucratif ou autres organisations.

- L’objet attendu de l’ouverture du compte.

- Les données sur les revenus et autres mouvements d’affaires à confier à l’établissement, ainsi que les sources de ces mouvements le cas échéant.

- Les modalités d’utilisation du ou des comptes (versement/retrait d’espèces, virement, encaissement/ paiement de chèques, etc…).

679 Art. 7, par. 3 de la loi n° 05-01modifiée et complétée.

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(2)- Client habituel agissant pour le compte d’autrui

Un aspect crucial de l’identification des clients consiste à établir si le client agit pour son propre compte, ou s’il existe un bénéficiaire réel ou un ayant droit économique du compte qui ne peut être identifié dans les documents que conserve l’institut assujetti.

La loi mentionne expressément le cas où il apparait à l’assujetti que la personne qui demande l’ouverture d’un compte ou l’exécution d’une opération pour un autre bénéficiaire « Les mandataires et les employés agissant pour le compte d’autrui doivent présenter, outre les documents prévus ci-dessus (concernant les personnes physique ou morale), la délégation de pouvoirs ainsi que les documents prouvant l’identité et l’adresse des véritables propriétaires des fonds »680.

Dans le cas où il n’est pas certain que le client agit pour son propre compte, les assujettis se renseignent, par tout moyen de droit, sur l’identité du bénéficiaire effectif ou du véritable donneur d’ordres681.

Dans le cadre des virements électroniques, quel que soit le support utilisé (SWIFT, ARTS, ATCI… etc.) et/ou de mise à disposition de fonds, les banques, et les établissements financiers veillent à l’identification précise du donneur d’ordre et du bénéficiaire, ainsi que de leur adresse682.

b- Le client occasionnel

La cliente occasionnelle peut se définir comme toute personne qui, non-client du guichet auquel elle s’adresse, ni d’un autre guichet de banque, demande à effectuer une opération quelle qu’en soit la nature ou à retirer des fonds ou des valeurs mis à sa disposition.

Ne devrait pas être considérée comme un tel client, la personne qui se présente dans une agence où elle est inconnue, mais dont on peut s’assurer qu’elle possède un compte dans une autre agence du même établissement par l’interrogation informatique683.

En pratique, il s’agit du client « de passage » qui ne sollicite pas de manière régulière l’intervention d’un assujetti. Dans certains cas, il s’agit de plusieurs opérations liées entre elles qui peuvent s’analyser en une opération ponctuelle

680 Ibid, par.5.

681 Art. 9 de la loi n°05-01modifiée et complétée.

682 Art. 17 du règlement n° 12-03.

683 O. Jerez, op.cit. p. 271.

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unique, par exemple plusieurs opérations de change manuel effectuées sur une courte période par un même client dans le cadre d’un séjour touristique684.

L’identification des clients occasionnels s’effectue selon les mêmes conditions prévues pour les personnes habituelles physiques ou morales citées ci-dessus685. Tous les renseignements exigés par la loi, cités ci-dessus, concernant les clients habituels ou occasionnels, doivent être conservés et mis à jour annuellement et à chaque modification686.

Selon le règlement n°12-03 relatif à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les banques, les établissements financiers et les services financiers d’Algérie-Poste doivent actualiser les données qu’ils détiennent « annuellement, et au mois à l’occasion d’une transaction importante, d’une modification substantielle des normes de documentation sur la clientèle ou d’un changement important dans le mode de gestion du compte »687.

En application de la cinquième recommandation du GAFI, le législateur a imposé aux assujettis de conserver et de tenir à la disposition des autorités compétentes les documents relatifs à l’identité et à l’adresse des clients pendant une période de cinq ans au moins après la clôture des comptes ou la cessation de la relation d’affaires688.

Ils doivent élaborer des procédures, à l'attention de leurs structures opérationnelles, précisant quelles sont les données à conserver sur l'identification de la clientèle et sur la durée légale et réglementaire de conservation689.

L’article 6, paragraphe 2 du règlement n° 12-03 exige aux banques, aux établissements financiers et aux services financiers d’Algérie-Poste, dans le cas où ils réalisent qu’ils manquent d’informations au sujet d’un client existant, de prendre toutes les mesures pour obtenir le plus tôt possible tous les renseignements nécessaires.

Si après l'ouverture de compte apparaissent des problèmes de vérification et de mis à jour des éléments d'informations concernant l'identification d'un client, les banques, les établissements financiers et les services financiers d'Algérie-Poste

684 Banque de France, Ligne directrices relatives à la relation d’affaires et au client occasionnel, avril 2012, p.4.

685 Voir l’art. 8 de la loi n° 05-01 modifiée et complétée.

686 Art 7, par. 2, 3 et 4 de la loi n° 05-01 modifiée et complétée.

687 Art. 6, par.1 du règlement n° 12-03, op.cit.

688 Art. 14, par.1 de la loi n° 05-01 modifiée et complétée.

689Art. 8, par. 3 du règlement n°12-03, op.cit.

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doivent clôturer le compte, informer la cellule de traitement du renseignement financier et la commission bancaire et restituer le solde. Cette condition doit être mentionnée dans la convention d'ouverture de compte690.

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