A.4 Erreurs des calculs de reconstruction
B.1.2 Equation ´elastique lin´eaire
Dans la suite on va s’int´eresser seulement aux d´eformations du corps `a partir de la configuration initiale. On va consid´erer une ´equation de l’´elasticit´e finie, qui s’exprime pour la contrainte de Boussinesq Θsous la forme :
Θ= ˜Θ(F) (B.7)
o`u F est le gradient de la transformation. On va supposer que le gradient du d´eplacement :
H =∇u
est petit, de mani`ere `a pouvoir n´egliger les termes en H d’ordre sup´erieur `a 1 dans les d´eveloppements des fonctions. Dans cette hypoth`ese on peut ´ecrire l’´equation constitutive B.7 au premier ordre sous la forme :
Θ = Θ(F˜ ) = ˜Θ(I+H)
= Θ(I˜ ) +DFΘ(I˜ )H (B.8)
ouDFΘ(I˜ ) est la d´eriv´ee de Fr´echet de ˜Θpar rapport `aF calcul´ee sur la configura- tion initiale. On remarque que ˜Θ(I) est la contrainte sur la configuration initiale est donc ´egale `a la contrainte r´esiduelle σ, et que l’application lin´eaireo DFΘ(I˜ ) peut ˆetre repr´esent´ee par un tenseur d’ordre quatre, qu’on va noterC[σ]. Pour distinguero Cdu tenseur habituel d’´elasticit´e, qui ne d´epend pas de la contrainte r´esiduelle on va le nommer pseudo-tenseur de l’´elasticit´e. Avec ces notations l’´equation constitutive de l’´elasticit´e lin´eaire avec des contraintes r´esiduelles s’´ecrit sous la forme :
Θ=σo +C[σ]Ho (B.9)
Le premier `a formuler cette ´equation est Cauchy dans ses Exercices de math´ematiques [20]. Il a explicit´e la d´ependance du pseudo-tenseur de l’´elasticit´e C[σ] de la contrainte r´esiduelle `o a l’aide du principe d’objectivit´e.
Dans ce travail on va se r´ef´erer `a deux approches plus r´ecents, l’une due `a Man- del [53] et l’autre due `a Hoger [28]. Pour faciliter la comparaison on va noter les quantit´es correspondantes `a l’un ou l’autre approche parM respectivement H.
L’approche de Mandel part d’une expression de la densit´e d’´energie (correspon- dante `a la contrainte de Piola-Kirchoff) d´evelopp´ee jusqu’au deuxi`eme ordre inclus :
π(E) =σ Eo +1
2ELME (B.10)
o`uE = 12(FTF−I) est le tenseur de d´eformation de Green-Lagrange, etLM est un tenseur d’ordre quatre sym´etrique. Cette forme assure que le principe d’objectivit´e est respect´e.
Mesures non destructives 112
Il est important de remarquer en ce point, qu’on n’a pas supposer que LM est ind´ependant de la contrainte r´esiduelle σ.o
A partir de la densit´e d’´energie la contrainte de Boussinesq s’´ecrit sous la forme :
Θ=FDEπ(E) (B.11)
Apr`es on peut remplacer la d´eformation de Green-Lagrange E avec la petite d´eformation ǫ= 12(∇Tu+∇u), et on obtient :
Θ = σo +H σo +LMǫ
= σo +ωσo +ǫσo +LMǫ (B.12)
avec ω = 12(H −HT) et ǫ = 12(H +HT). Pour calculer la contrainte de Cauchy utilisons la relation :
σ =J−1ΘF (B.13)
ou J =detF etJ−1 peut ˆetre remplac´e par 1−trǫdans l’approximation des petites d´eformations. En d´eveloppant les produits on obtient :
σ= (1−trǫ)σo +ωσo −σoωo +ǫσo +σoǫo+LMǫ (B.14) Revenons maintenant `a l’expression du pseudo-tenseur de l’´elasticit´e. La composante d’indice ijkldu pseudo-tenseur d’´elasticit´e a l’expression suivante :
CijklM [σ] =o σojl δik+LMijkl (B.15) Entre les parties sym´etrique et anti-sym´etrique du gradient des d´eplacements et celles du CM[σ]∇u on a les relations suivantes :
– CM[σ]ωo =ωσ, pour chaqueo ω anti-sym´etrique ;
– asymCM[σ]ǫo = 12(ǫσo −σ ǫ) pour chaqueo ǫsym´etrique ; – symCM[σ]ǫo = 12(ǫσo +σ ǫ) +o LMǫpour chaque ǫsym´etrique.
L’approche de Hoger [28, 29, 30] est diff´erente. Elle part pratiquement de la formule :
Θ=σo +C[σ]Ho (B.16)
en consid´erant :
C[σ]o ·H =DFΘ(I˜ )H (B.17)
La forme particuli`ere de C[σ] est obtenue en utilisant le principe d’objectivit´e et lao sym´etrie du tenseur de Cauchy, qui fournissent les deux propri´et´es suivantes :
– CH[σ]ωo =ωσ, pour chaqueo ω anti-sym´etrique ;
Mesures non destructives 113
– asymCH[σ]ǫo = 12(ǫσo −σ ǫ) pour chaqueo ǫsym´etrique ;
Hoger d´efinit directement LH `a l’aide de la partie sym´etrique du pseudo-tenseur de l’´elasticit´e, soit :
LMǫ=symCH[σ]ǫo (B.18)
pour chaqueǫsym´etrique. Suite `a ces consid´erations on peut exprimer la composante d’indice ijkldu pseudo-tenseur d’´elasticit´e dans la forme :
CijklH [σ] =o 3 4
σojl δik−1 4
σokj δil− 1 4
σoik δlj−1 4
σoil δjk+LMijkl (B.19) Ce qui conduit `a l’expression suivante pour la contrainte de Boussinesq :
Θ=σo +ωσo +1
2(ǫσo −σ ǫ) +o LHǫ (B.20) et `a l’expression suivante :
σ=σo +ωσo +σ ωo +1
2(ǫσo −σ ǫ)o −(trǫ)σ+Lǫ (B.21) pour la contrainte de Cauchy.
En comparant les r´esultats des deux approches on remarque que la seule diff´erence se trouve dans la partie sym´etrique du pseudo-tenseur de l’´elasticit´e. On a :
– dans l’approche de Mandel : symCM[σ]ǫo = 1
2(ǫσo +σ ǫ) +o LMǫ – dans l’approche de Hoger :
symCH[σ]ǫo =LHǫ
Comme on n’a pas fait aucune hypoth`ese sur la d´ependance de LM ou LH de la contrainte r´esiduelle, on a obtenue deux mod`eles similaires, car on peut consid´erer :
LHǫ=LMǫ+1
2(ǫσo +σ ǫ)o (B.22)
N´eanmoins il est important de d´eterminer la partie du pseudo-tenseur de l’´elasticit´e qui ne d´epend pas des contraintes r´esiduelles car elle repr´esente les modules ´elastiques du corps en absence des contraintes r´esiduelles. Cette question reste encore ouverte.
D’un point de vue pratique la solution est de postuler par exemple que LM ou LH sont exactement les modules ´elastiques du corps.
Mesures non destructives 114
Avec les notations pr´ec´edentes les ´equations fondamentales de l’´elasticit´e lin´eaire avec des contraintes r´esiduelles ont, dans le cas statique, en Ω, la forme suivante :
ǫ = 1
2(∇u+∇Tu) ω = 1
2(∇u− ∇Tu) (B.23)
Θ = σo +C[σ] :o H divΘ = 0
o`u le pseudo-tenseur de l’´elasticit´eC[σ] est soit celui de Mandel soit celui de Hoger.o On rappelle que la contrainte r´esiduelle doit aussi satisfaire aux ´equations ( B.1) et ( B.2). En cons´equence, les conditions aux limites en forces impos´ees s’´ecrivent pour la contrainte de Boussinesq sous une forme simplifi´ee. On a :
– dans l’approche Mandel :
ΘMn= (LM ·ǫ)n (B.24)
– dans l’approche Hoger :
ΘHn= (−1 2
σ ǫo +LHǫ)n (B.25)
Pour les conditions aux limites exprim´ees `a l’aide de la contrainte de Cauchy on obtient les mˆemes expressions, car le terme au premier ordre en H de la traction est le mˆeme pour les deux contraintes.