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Submitted on 1 Jan 1977
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Teneur en ADN de l’ovocyte de souris au stade préleptotène de condensation chromosomique
Michèle Hartung, Catherine Souchier, A. Stahl
To cite this version:
Michèle Hartung, Catherine Souchier, A. Stahl. Teneur en ADN de l’ovocyte de souris au stade
préleptotène de condensation chromosomique. Annales de biologie animale, biochimie, biophysique,
1977, 17 (6), pp.997-1004. �hal-00897243�
Teneur
enADN de l’ovocyte de souris
austade préleptotène
de condensation chromosomique
Michèle HARTUNG Catherine SOUCHIER A. STAHL Laboratoire d’Histologie et Embryologie Il,
Faculté de Médecine, 27, boulevard Jean-Moulin
13385 Marseille Cedex 4.
* Laboratoire d’Histologie, Embryologie et Cytogénétique,
Faculté de Médecine, 8, avenue Rockefeller
69373 Lyon Cedex 2.
Summary.
DNA contentof
mouse oocyte at thepreleptotene stage of
chromosome conden- sation.Studies of meiotic onset in the mouse oocyte revealed the existence of a
preleptotene
stage of chromosome condensation. Densitometric studies of thecondensation stage
nucleus, stainedby Feulgen
reaction, showed that this nucleus contained 4C DNA. This observationcompared
withchronological analysis suggested
that the condensation stagewas situated between premeiotic S
phase
andleptotene.
L’existence d’un stade de condensation
chromosomique préleptotène
a étédécrite chez des Insectes
(pour
revue voirWilson, 1928)
et chez de nombreuxvégé-
taux
(pour
revue voirWalters, 1972, 1976).
Il étaitpassé inaperçu
ou considérécomme
dégénératif
chez lesMammifères, jusqu’à
sadescription
dansl’ovogenèse
humaine
(Stahl
etLuciani, 1971),
dansl’ovogenèse
de lalapine (Devictor-Vuillet
et
al., 1973)
et dans celle de la brebis(Mauleon
etal., 1976).
L’étudecytologique
desstades
précoces
de la méiose del’ovocyte
de Souris a montré l’existence d’un stade de condensation dont lescaractéristiques morphologiques
sontparticulièrement
favorables à une
analyse précise.
Il est essentiel de situer dans letemps
le stade de condensation parrapport
au stadeleptotène,
et parrapport
à laphase
desynthèse
de l’ADN
qui précède
lesphénomènes morphologiques
de la méiose.Matériel et méthodes.
Les
préparations cytologiques
sont obtenues àpartir
degonades d’embryons
de Souris femelles
âgées
de 13 à 20jours, prélevées
et traitées selon latechnique
deLuciani et al.
(1974).
Cettetechnique
al’avantage
de fournir sur la même lame desnoyaux de cellules
germinales parfaitement
étalés et des noyaux de cellulessomatiques.
Après
fixation par le méthanol-acideacétique (3/1)
lesgonades
sontplacées
dans del’acide
acétique
à 45 p. 100. Unpipettage rapide permet
la dissociation cellulaire. Les cellules ensuspension
sont étalées sur lamespréalablement glacées.
Les lames sont colorées par la réaction deFeulgen : après hydrolyse
dans HCI 5 N à 260pendant
15 mn, elles sont colorées par la
pararosaniline pendant
1 hpuis
lavées dans trois bains d’eau sulfureuse.Les mesures sont effectuées à l’aide d’un
analyseur d’images (Quantimet 720, Cambridge Instruments) équipé
d’une caméra Plumbicon et d’un module de densito- métrie(Fischer
etBond, 1972).
Les noyaux sont sélectionnés etanalysés
en lumièremonochromatique
de 570 nanomètres delongueur d’onde,
à l’aide d’unmicroscope
Zeiss(Obj.
à immersion X100)
et filmés par la caméra Plumbicon. Le module densi-tométrique permet
la mesure de la densitéoptique
totaleintégrée, correspondant
àchaque
noyau. Les mesures ont été faites sur la mêmepréparation
afin d’éviter les distorsionsimputables
aux facteurstechniques (intensité
de coloration par la réaction deFeulgen,
étalement despréparations).
Pour les cellules
germinales,
les mesures ont été effectuées au stade de conden- sation maximum. Les noyauxsomatiques
servant de référence(2C)
ont été sélection-nés de
façon
àprésenter
la même taille et le mêmeaspect chromatinien.
Pourchaque
noyau, les mesures ont été
répétées
5 fois.Résultats.
A. Les
aspects morphologiques.
L’analyse
desaspects
observéspermet
dedistinguer :
10 unephase
decontraction
progressive ;
2° un stade de condensation maximum ; 30 unephase
dedécondensation
qui
aboutitprogressivement
à la formation du noyauleptotène caractéristique.
Les processus de condensation débutent par
l’apparition
de filaments très fins etirréguliers, qui
se ramassent peu à peu autour dechromocentres,
constitués par l’hétérochromatinecentromérique (fig. 1).
Au maximum du stade decondensation,
le noyau renferme 40 blocschromosomiques d’aspect compact (fig. 2).
La déconden- sation se traduit par laréapparition
de filamentsplus épais
etplus réguliers qu’au
début du stade de condensation
(fig. 3).
Ilss’allongent
ensuite, enprenant progressi-
vement
l’aspect
des chromosomes au stadeleptotène (fig. 4).
Une numération des stades observés sur les
préparations, portant chaque
foissur 200
cellules,
montredéjà
de nombreuses cellulesgerminales
au stade de conden- sation, chezl’embryon
de Souris de 13jours.
Leur nombre s’accroît à 14jours.
A15
jours,
lesovocytes qui
se trouvent au stade de condensation sont très nombreux,mélangés
à desovocytes
au stadeleptotène.
A 16jours,
on voit encore de nombreuxovocytes
au stade de condensation mais les stadesleptotène
etzygotène
sontprédominants.
Le stade de condensation devient rare chezl’embryon
de 17jours
et ne se voit
plus
à 18jours,
où les stadeszygotène
etpachytène
sontprédominants
(fig. 5).
B. Etude
densitoméirique.
Les valeurs moyennes de la densité
optique intégrée
de 40 cellulessomatiques
etde 40 cellules
germinales
au stade de consensation maximum sontprésentées
dans letableau 1. L’unité de mesure retenue est le
picogramme (10- 12 g).
Laquantité
d’ADNdes cellules
somatiques
de Souris est de4,98
pg(McCarthy, 1969).
Les résultats de nos mesures sont
exprimés
en valeurdensitométrique
donnéepar le
Quantimet
et enquantité’
d’ADN(en pg)
calculéeaprès
la transformation suivante :(X
x4,98)/4801
où :X = valeur
densitométrique
donnée par leQuantimet.
4801 = valeur
densitométrique
moyenne des cellulessomatiques (tabl. 1).
4,98 = quantité
moyenne d’ADN(en pg)
des cellulessomatiques.
La valeur moyenne de la densité
optique intégrée
des cellulesgerminales
austade de condensation a été trouvée
égale
à8980,
cequi correspond
à une valeurmoyenne de
quantité
d’ADNégale
à9,32
pg(tabl. 1).
La
figure
6 donne unereprésentation graphique
de ces résultats sous la forme de deuxhistogrammes.
On note l’existence de deux modes : 5 pg pour les cellules soma-tiques,
10 pg pour les cellulesgerminales.
La teneur en ADN des cellulessomatiques
étant de
4,98 ±1,18
pg, la teneur en ADN des cellulesgerminales
devrait être de4,98
x2 ! 1,18
x 2 =9,96 ! 2,36. Cinq
noyaux de cellulesgerminales
se situenthors
de cet intervalle. Cecipeut s’expliquer
soit par laperte
accidentelle de matérielchromosomique
lors de l’étalement des cellulesgerminales,
soit par le fait que cer- tainesportions
de filamentschromosomiques
encore peu condensés ne sont pas détec- tées correctement lors des mesures. Au contraire les cellulessomatiques possèdent
unemembrane nucléaire bien définie et un
aspect plus homogène,
cequi
facilite leur sélec- tion. En tenantcompte
de cesdifficultés,
le chiffre réellement trouvé pour les cellulesgerminales (9,32 pg) indique
defaçon
satisfaisante que lesovocytes
au stade decondensation contiennent 4C ADN.
Discussion.
La
fréquence comparée
du stade de condensation entre le 13eet le 18ejour,
parrapport
à celle des stadesleptotène, zygotène
etpachytène, suggère qu’il
se dérouleavant le début du stade
leptotène.
Cette conclusion est en accord avec les constatations de Mauleon et al.(1976)
chez laBrebis,
basées surl’incorporation
dethymidine
tritiée. Elle
rejoint également
celles des rechercheschronologiques
faites chez Lilfium(Walters 19i0, 1972 ;
Bennett etStern, 1975).
La teneur de 4C ADN des noyaux au stade de condensation exclut
qu’il puisse s’agir
de noyauxtélophasiques
ou de noyaux enphase
G1. Demême,
si le stade decondensation
correspondait
à laphase S,
on trouverait des teneurs en ADN inter- médiaires entre 2C et 4C. Lamorphologie
de ces noyaux excluant laphase G2,
onest conduit à admettre
qu’ils
sontengagés
dans uneprophase.
L’éventualité d’uneprophase mitotique qui,
selon Hilscher et al.(1974)
serait celle du derniercycle
mito-tique
desovogonies,
nousparaît
devoir être écartée pour les raisons suivantes :- L’étude ultrastructurale de ce stade révèle l’absence dans le
cytoplasme
del’ovocyte
de centrioles et de microtubules(Hartung
etStahl, 197i) ;
- S’il
s’agissait
de laprophase
de la dernière divisionmitotique
desovogonies,
on devrait trouver au
voisinage
des groupesd’ovocytes
au stade decondensation,
des groupes de cellules enmétaphase
et enanaphase,
cequi
n’est pas le cas(Mauleon
et al., 1976).
L’ensemble de ces faits
indique
que le stade de condensation se situe entre laphase
Squi précède
et conditionne les processusmorphologiques
de laméiose,
et lestade
leptotène.
La
signification
fonctionnelle du stade de condensationpréleptotène
n’est pasconnue. Sa
présence
n’est pas constante chez toutes lesespèces.
Chez celles où ce stade existe, son déroulementpeut présenter une grande variabilité (Walters, 1972).
Diverseshypothèses
ont été formulées sur son rôle : Walters(1970)
asuggéré
que la condensa- tionchromosomique préleptotène pouvait représenter
une réversionpartielle
etspontanée
vers la mitose. Pour Bennett et Stern(1975),
la condensation et la déconden- sationpréleptotènes représentent
une véritable réversion vers la mitose, mais avecsuppression
de lamétaphase
et del’anaphase.
Il faut toutefois remarquer que chez les Mammifères ledegré
de contractionchromosomique
sembleplus
intense que chez lesVégétaux.
Un teldegré
de contraction ne se voit pas dans uneprophase,
ni mêmedans une
prométaphase.
L’absence de centrioles et de microtubulesdisposés
defaçon
à former un
fuseau, indique également
quel’ovocyte
à ce stade ne seprépare
pas àune division de
type mitotique.
Il est
possible
que le stade de condensation soit l’occasion d’unréarrangement
interne des fibres de chromatine en vue d’une
adaptation
aux processusspécifiques
de la méiose. En
effet,
Bennett et Stern(1975)
ont constaté chez Lillium que les chromo-somes du stade de condensation étaient formés de deux chromatides. Par contre,
pendant
ladécondensation,
les filaments sontuniques,
sans chromatides-soeursvisibles;
cet
aspect correspond
à celuiqui
estclassiquement
décrit pour le stadeleptotène.
Chez la
Souris,
ledegré
de condensation est telqu’il
estimpossible
dedistinguer
s’ily a ou non deux chromatides.
Toutefois, l’aspect
très différent des filaments à laphase
de
décondensation,
parrapport
à laphase
decondensation, suggère qu’il
se fait uneréorganisation
de la chromatine en vue du stadeleptotène, impliquant
unedisposition
des fibres chromatiniennes
adaptée
aux événementscaractéristiques
de la méiose.Reçu en avril 1977.
Accepté en juin 1977.
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