S E Biotechnol.Agron.Soc.Environ.201014(S1),91-96
1.INTRODUCTION
L’intérêtdel’usagedel’isotopelourd,stable,15Nest qu’il permet de préciser l’origine de l’azote qui est impliquédansunemultitudedeprocessusd’uncycle complexe (Destain et al., 1997; 2001; Khelil et al., 2005) (minéralisation, organisation microbienne, prélèvement par les plantes, divers mécanismes de pertes). C’est en particulier le cas pour l’étude de la lixiviation où on peut s’intéresser soit à l’ensemble de la fumure, soit simuler un reliquat après culture
enajoutantdel’engraismarquéenautomneetsuivre la progression du nitrate dans le profil du sol en automne.
Le lysimètre, qui est un système fermé, permet quantàluidemesurertantlefluxdedrainagequela concentration en nitrate de l’eau recueillie. Certains lysimètres,installésdepuisplusde30ans,ontpermis d’estimer les pertes d’azote par drainage pour diffé-rentesculturesourotationsculturales(Balif,1996).
L’objectif de cet article est d’affiner les bilans en azotedesparcellesagricolesdansdessituationsàrisques
L’isotopestable
15
Netlelysimètre,desoutils
complémentairespourl’étudedelalixiviationdel’azote
danslessolsagricoles
Jean-PierreDestain
(1),NathalieFonder
(2),DimitriXanthoulis
(2),VéroniqueReuter
(1)(1)CentrewallondeRecherchesagronomiques(CRA-W).DépartementProductionvégétale.RueduBordia,4.
B-5030Gembloux(Belgique).E-mail:destain@cra.wallonie.be
(2)ULg-GemblouxAgro-BioTech.AsblEpuvaleau.Unitéd’Hydrologieetd’Hydrauliqueagricole.PassagedesDéportés,2.
B-5030Gembloux(Belgique).
L’isotopestable15Naétéutilisédansdesexpérimentationsencaseslysimétriquesvisantàétudierlalixiviationdel’azotedans
lessolsagricoles.ÀGembloux,unapportdenitrated’ammoniaqueprésentantuneabondanceisotopiquede2,161At%15N
aétéappliquéàraisonde200kgN.ha-1dansdeuxlysimètres,avantunecultured’épinardsuiviedeharicotetd’unfroment
d’hiver.Larécupérationdel’azoteparlesculturesaétéde39,8%danslepremierlysimètreetde62,2%danslesecond. Lesconcentrationsenazotenitriquedeseauxpercoléesdusecondontétéconstammentplusélevéesquedanslepremier, probablementàcaused’unemoindreimmobilisationmicrobienne.ÀRemicourtetOmal,unreliquatde150kgN.ha-1(simulé
parunapportde15NH
415NO3enautomne)acomplètementdisparuduprofildusol(0-90cm)dèsjuilletdel’annéesuivante.
Uneculturedefromentd’hiveràOmaln’arécupéréqu’environ9%del’azoteapportéàl’automne.Lamesuredelateneur enazotenitriquedeseauxpercoléesamontrédesvaleursnettementplusélevéesàRemicourt(jusqu’àplusde70mgN.l-1)
suiteàunapportimportantdecompostricheenazote,qu’àOmal.L’isotope15Nn’apuêtredétectédansaucunedeseaux
lysimétriques,probablementparunmanquedesensibilitédel’appareil. Mots-clés.Azote,isotopestable15N,lysimètre,lixiviation.
Stable15Nisotopeandlysimeter,complementarytoolsinordertostudythenitrogenleachinginagriculturalsoils.Stable
15Nwasusedinlysimetrictrialsconductedwiththeaimtostudynitrateleachingofagriculturalsoils.AtGembloux,arate
of200kgN.ha-1as15NH
415NO3withanisotopicabundanceof2.161At%15Nwasappliedintwolysimetersbeforeaspinach
crop,followedbybeansandwinterwheat;inthefirstlysimeter,totalrecoverybycropswaslessthan39.8%whileinsecond lysimeter,recoverywas62.2%.ConcentrationsofN-NO3-inleachedwaterwerealwayshigherinlysimeter2thanlysimeter1,
probablyduetolessmicrobialimmobilizationofnitrogen.AtRemicourtandOmal,asimulatedmineralresidueof150kg N.ha-1(rateof15NH
415NO3appliedinautumn)hascompletelydisappearedfromthesoilprofile(0-90cm)alreadyinJulyof
thefollowingyear.AtOmal,awintercrophasrecoverednomorethan9%ofnitrogenrateappliedinautumn.Measurement ofN-NO3-concentrationinleachedwaterhasshownclearlyhigherlevelsatRemicourt(evenmorethan70mgN.l-1probably
causedbyanapplicationofhighrateofcompostrichinnitrogen)thanisOmal.Stable15Nisotopecouldnotbeanalyzedin
d’un point de vue de la lixiviation d’azote (rotations culturales comportant des cultures légumières) en combinantlesdeuxoutils.
Troisexpérimentationsontétémisesenplace: – unsuivienconditionstotalementcontrôléessurune succession culturale épinard/haricot/blé d’hiver d’une fertilisation azotée marquée dans deux lysimètres installés depuis 30ans sur le site de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques à Gembloux,
– lamesuredelavitessedepercolationdansleprofil racinaired’unreliquatautomnalsimulé(application d’unedosed’engraismarquéde150kgN.ha-1), – un suivi de la percolation d’un reliquat automnal simulé(applicationd’unedosed’engraismarquéde 150kgN.ha-1)danslesdeuxlysimètresinstallésdans le périmètre irrigué de Hesbaye (Remicourt et Omal).
2.MATÉRIELETMÉTHODES
Pour l’ensemble des expérimentations réalisées en sols limoneux profonds, l’isotope lourd15N est mis en œuvre. L’engrais minéral appliqué est du nitrate d’ammoniaque15NH
415NO3présentantuneabondance isotopiquede2,161At%15Npourl’expérimentation1 etde5,500At%15Npourlesexpérimentations2et3.
Pour faciliter son homogénéité d’épandage, l’engraisestdissoutdansdel’eauetrépartiàl’aidede flaconsdoseurs.
Dans les placeaux, les profils de sols, prélevés à la sonde hydraulique, sont analysés pour leur contenuenazotetotaletenazoteminéral(extraction KCl 0,1N suivant la méthode adoptée par le réseau REQUASUD).Unealiquotedessolutionsd’extraction estconservéeetévaporéeàsecaprèsacidificationen vuedudosageauspectromètre.Ilenestdemêmepour les eaux en provenance des lysimètres pour lesquels jusqu’à1litred’eauestévaporéàsec(pooldeplusieurs échantillons).
Les échantillons de végétaux prélevés soit dans les cases lysimétriques de Gembloux, soit dans les placeaux, sont séchés, finement broyés avant leur passageauspectromètredemasse.
Le spectromètre de masse utilisé est un appareil demarqueEUROPAScientific,coupléàunanalyseur élémentaire DUMAS. Il fournit comme résultat analytiquelateneurenazoteetsonrapportisotopique 15N/14N, de celui-ci on déduit l’abondance isotopique naturelle (0,3663At%15N) et on la confronte à celle de l’engrais d’origine. Les diverses teneurs en azote (Ntotal,N-NO3-,N-NH
4+)deséchantillonsdesols,des extraitsetdeseauxsontobtenuesparlachimieclassique humide,préalablementaupassageauspectromètrede masse.
Quant aux dispositifs expérimentaux, ils sont constitués par des lysimètres cylindriques de 2m2 de superficie et de 2m de profondeur à Gembloux, etàRemicourtetàOmal,pardeslysimètresde1m2 enterrésà50cm,etdoncnonvisibles,d’unehauteur totalede1,50metdontl’exutoireestsituéendehors duchamp.
Les protocoles expérimentaux sont repris dans le tableau1.Ilyestsignaléquepourleslysimètresde Remicourt et Omal, l’application d’engrais marqué a étéeffectuéesurunesuperficiede2m2,doubledecelle du lysimètre enterré, le centre du cercle d’épandage correspondant aux coordonnées levées par DGPS du centredulysimètreenfoui. 3.RÉSULTATS 3.1.Étudedudevenird’unefumureazotée apportéeaudébutd’unesuccessionculturale épinard/haricot/blé.Essailysimétriquede Gembloux
Les valeurs reprenant la production de masse engendrée par un seul apport d’azote (200kgN.ha-1) avantépinard,lesexportationsd’azoteetlecoefficient réeld’utilisationdecettefumuresontreprisesdansle tableau2.
La production de biomasse totale ne s’est élevée qu’à 11,7t.ha-1 pour le lysimètre1, alors qu’elle est plusdudouble(24,2)pourlelysimètre2.Ilenestde même pour l’exportation d’azote (253,7 et 477,4kg N.ha-1),ainsiquepourlecoefficientréeld’utilisation, mesuré grâce au marquage isotopique (39,8 et 62,2). Alors qu’un seul apport d’azote a été réalisé avant épinard,l’azotenonprélevéparcetteculturenes’est plusavérétrèsdisponiblepourlesculturessuivantes, carilétaitprobablementfortementorganiséou,mais c’estpeuprobablepourlaculturedeharicot,lessivé. L’organisation, ou immobilisation microbienne, a semblé également prépondérante dans le lysimètre1 oùunevégétationligneuses’étaitdéveloppéependant plusieursannéesavantsaremiseenexpérimentation.
La même différence de comportement des deux lysimètress’estmarquéeencequiconcernelaquantité d’azote(nitrique)percoléesurunepériodeallantdela 1reculturejusqu’àla3e,soitdel’année2006àjuillet 2008(Tableau3).
Pourlelysimètre1,lesvaleursdesconcentrations enazotedeseauxtrèsfaiblesaudébutontaugmentéen janvier2008,cequidevaitàpeuprèscorrespondreà l’arrivéedureliquatdelafumureappliquée.Cependant, les quantités d’azote percolées sont restées faibles, en raison de l’immobilisation prépondérante dans ce lysimètre.
Tableau1.Protocolesexpérimentauxdesessaismenés—Experimentallayouts.
Natureetlocalisation Composantesdu Précédents DoseNappliquée Époqued’application Cultures del’essai bilan15Nmesurées culturaux (kgN.ha-1) (2006)
LysimètresGembloux Biomasse Jachèrenon 200(1) 03.05 Épinard,
(nombre2-2m2) Eaudepercolation entretenue haricot
− en2006
Bléd’hiver
en2007
PlaceauRemicourt Nsol(totaletminéral) Froment 150(2) 12.09 Carotte
d’hiver en2007
PlaceauOmal Nbiomasseblé Fève, 150(2) 28.09 Bléd’hiver
Nsol(total+minéral) épinard en2007
LysimètreRemicourt Eaudepercolation Froment 150(2)(3) 22.09 Carotte
(nombre1-1m2) d’hiver en2007
LysimètreOmal Eaudepercolation Fève, 150(2)(3) 20.10 Bléd’hiver
(nombre1-1m2) épinard en2007
(1)15NH
415NO3:abondanceisotopique2,161At%15N—isotopicabundance2.161At% 15N.
(2)15NH
415NO3:abondanceisotopique5,500At%15N—isotopicabundance5.500At%15N.
(3)l’applicationsurunesurfacede2,216m2estréaliséeàl’aplombdulysimètreenterréà50cmsouslasurfacedusol—Thespreadingon
a2.216m2areaisrealizeduprightofthelysimeterburiedat50cmdepthinthesoil.
Tableau2.Production de biomasse, exportation et coefficient réel d’utilisation de l’azote par les cultures (lysimètres de Gembloux)—Drymatterproduction,Nremoved,Nrecovery(trueusing15N)bycrops(Gemblouxlysimeters).
Lysimètre Culturesetannées Productiondebiomasseaérienne Exportationd’azote Coefficientréel
(kgMS.ha-1) (kgN.ha-1) d’utilisation(%)
1 Épinard2006 3720 102 36,1
Haricot2006 3578 125 3,1
Froment2007 4465 26,7 0,6
Total 11763 253,7 39,8
2 Épinard2006 5740 194 50,3
Haricot2006 9070 240 10,9
Froment2007 9440 43,4 1,0
Total 24250 477,4 62,2
Tableau3. Quantité d’eau percolée, sa concentration moyenne en N-NO3- et quantité d’azote percolée (lysimètres de
Gembloux)—Volumeofwatercollected,concentrationinN-NO3-andnitrogenleachedintheGemblouxlysimeters.
Lysimètre Période Quantitéd’eaupercolée Concentration Quantitéd’azote Quantitéd’azote
(l) N-NO3
- percolée percolée
(mg.l-1) (gparlysimètre) (kgN.ha-1)
1 2006 129 0,1 0,1 0,3
2007(=>10.04) 281 0,5 0,1 0,7
2007(01.08-31.12) 167 11,0 1,8 9,2
2008(01.01-22.04) 435 24,1 10,5 52,4
2008(22.04-17.07) 21 23,0 0,5 2,4
Total 1033 13,0 65,0
2 2006 151 65,0 9,8 49,1
2007(=>10.04) 417 81,0 33,8 168,9
2007(01.08-31.12) 66 52,1 3,4 17,2
2008(01.01-22.04) 490 42,8 21,0 104,0
2008(22.04-17.07) 104 41,9 4,4 21,8
le résultat de la surminéralisation due à la remise en culture.
Pour identifier la provenance de l’azote percolé, minéralisation naturelle ou reliquat simulé (engrais 15N), les échantillons d’eau ont été analysés au spectromètre de masse. Aucun enrichissement iso-topiquen’acependantpuêtredétecté,probablementen raisondumanquedesensibilitédel’appareiloud’un enrichissementinsuffisantdel’engraisdedépart.
3.2.Étudedelavitessedepercolationdansleprofil racinaired’unreliquatautomnalsimulé
Letableau4 reprend l’évolution au cours du temps des quantités d’azote minéral totales et issues du reliquatdansleprofildusolpourlesexpérimentations deRemicourtetOmal,oùunreliquatde150kgN.ha-1 sousforme15NH
415NO3estsimulé.
À Remicourt, la quantité minérale totale présente dans le profil a été en permanence très élevée, probablement en raison d’un apport très important d’azote organique sous forme de compost, l’année antérieure à l’expérimentation. Le reliquat automnal simulé a été totalement retrouvé (et même plus en raison de la variabilité expérimentale) et a persisté jusquefinjanvierdansles90cmsupérieursduprofil, ensuitelaquantitéretrouvéeadiminuénettementpour disparaitreenété(27juillet2007).Lalixiviationpeut êtresuivieenfigure1.
À Omal, où la quantité d’azote minéral dans le profil fut plus faible, la lixiviation s’est déroulée suivantlemêmerythme,maisunepartiedel’azotea été récupérée par la culture de froment d’hiver qui a étéimplantéeégalementàl’automne,cequiexplique lanettediminutiondeconcentrationenazotedèsle3 mai2007.
Cettefractionrécupéréeparlebléd’hiverapuêtre évaluéeparmesureducoefficientréeld’utilisationde l’engraisparlefroment(partieaérienne:paille+épis) surunepartienonperturbéeduplaceaudeprélèvement (Tableau5). Celui-ci s’est élevé à 9,3% de l’azote appliquéàl’automne.
3.3.Suividelapercolationdureliquatenazote automnalsimulédansleslysimètres
Letableau6 reprend les quantités d’eau et d’azote percoléessurlapériodeexpérimentaleautomne2006-été2008.
À Remicourt, les quantités percolées sont restées modestesjusqu’enjanvier2008,momentoùlenitrate issudelaminéralisationetdureliquatsimuléatteignent leplancherdulysimètre.Lesconcentrationsennitrate sontdevenuesmêmeexcessivementélevées(73,5mg N-NO3-.l-1enjuillet2008).
À Omal, à la même période, une élévation de la teneurenazotenitriquedeseauxpercoléesaégalement étéobservée,maissemblenerésulterquedureliquat simulé.
Malheureusement,iciaussi,lesdosagesisotopiques sesontrévélésnégatifs.
4.DISCUSSION
La mesure des pertes en nitrate à partir des sols agricolesn’estpastoujoursaiséeàeffectuercaronse heurtesouventàdesproblèmesdevariabilitéliéetant ausolqu’auclimat.Deplus,parmilestechniquesde mesure, certaines sont parfois difficiles à interpréter, c’estlecasnotammentdesbougiesporeuses,dontla sphèred’influencen’estpassouventclairementconnue
Tableau4.Évolutiondel’azoteminéraltotaletdel’azoteminéralprovenantdel’engrais(enkgN.ha-1)suruneprofondeur
desolde90cmàRemicourtetOmal—Evolutionofthetotalmineralnitrogenandmineralnitrogenoriginatingfromthe fertilizer(inkg.ha-1)onasoilprofile0-90cminRemicourtandOmal.
17.11.2006 16.01.2007 23.01.2007 07.03.2007 03.05.2007 27.07.2007 Remicourt
Nminéraltotal (NH4++NO
3-) 209,6 334,9 287,7 276,4 299,9 302,3
Nminéral
provenantdu 147,7±21 180,5±16 155,7±27 82,6±16 44,0±12 -reliquatsimulé*
Omal
Nminéraltotal (NH4++NO
3-) 101,1 185,4 173,3 98,4 19,1 24,6
Nminéral
provenantdu 93,4 132,7 110,2 53,1 9,1
-reliquatsimulé*
Remicourt
Omal
17.11.2006
17.11.2006 16.01.2007
16.01.2007 23.01.2007
23.01.2007 07.03.2007
07.03.2007
03.05.2007 03.05.2007
% N appliqué % N appliqué % N appliqué % N appliqué % N appliqué
% N appliqué
% N appliqué % N appliqué % N appliqué % N appliqué
0 - 30 cm 30 - 60 cm 60 - 90 cm
0 - 30 cm 30 - 60 cm 60 - 90 cm
20 80
0 40 60 0 20 40 60 80
20 80
0 40 60
20 80
0 40 60
20 80
0 40 60
20 80
0 40 60
20 80
0 40 60 0 20 40 60 80
20 80
0 40 60 0 20 40 60 80
Figure1.Répartition de l’azote provenant de l’engrais marqué dans le profil du sol à Remicourt et Omal (% N appliqué)—DistributionofnitrogenoriginatingfromthelabelledfertilizerinthesoilprofileatRemicourtandOmal(%N applied).
Tableau5. Production de biomasse, exportation d’azote et coefficient réel d’utilisation de l’azote de l’engrais par le blé d’hiveràOmal—Drymatterproduction,nitrogenremovedandtruerecoveryofnitrogenfertilizerbywinterwheatatOmal. Bléd’hiver Productiondebiomasse Nexporté Nexportéprovenantde Coefficientréeld’utilisation 08.2007 (kgMS.ha-1) (kgN.ha-1) lafumure(kgN.ha-1) (%Nappliqué)
Paille 10033 47,1 3,86 2,57
Épis 11395 184,2 10,14 6,76
Total 21428 233,3 14,00 9,33
Tableau6.Quantitéd’eaupercoléeetlixiviationdel’azotedansleslysimètresdeRemicourtetd’Omal—Volumeofwater collectedandnitrogenleachedinthelysimetersofRemicourtandOmal.
Périodes Quantitéd’eau TeneurenN-NO3- Quantitéd’azote
recueillie(l) (mg.l-1) percolée(kgN.ha-1)
Remicourt janvier-février2007 43,3 15,0 6,5
mars2007 31,2 13,5 4,2
aout-novembre2007 73,3 16,6 12,2
janvier-février2008 43,2 44,2 19,1
mars2008 74,7 64,7 48,3
avril-juillet2008 87,3 73,5 64,3
Total 353,0 154,6
Omal novembre-février2007 64,2 8,0 5,1
mars2007 39,0 12,7 4,9
janvier-février2008 57,4 20,0 11,5
mars2008 43,5 26,2 11,4
avril-juillet2008 55,0 34,9 19,2
et dont le fonctionnement est délicat en sols lourds (Addiscottetal.,1992).
Si le lysimètre procure des résultats plus aisés d’interprétation,ilestpluscouteuxàmettreenplaceet nesestabilisequ’aprèsunepériodeplusoumoinslongue aprèssonimplantationousaremiseenfonctionnement normal(casdel’expérimentationdeGembloux).
Lesrecherchesutilisant15 Napportentunecompré-hension plus approfondie de la problématique nitrate (Recous et al., 1988; Destain et al., 2001) mais la détectionde15Napparaitparfoisdélicate,commedans leseauxdepercolationdesexpérimentationsmenées ici.
Iln’enrestepasmoinsquelesobservationsréalisées lors de ces essais mettent clairement en évidence le risque de lixiviation de nitrate sous des rotations culturales comportant des légumes, et où la culture suivante de froment d’hiver est peu efficace pour préleverlereliquatengendréparleslégumes,d’autant plus que son développement racinaire n’atteint que relativementtardlebasduprofiloùcereliquatsesitue (celui-ci se situant au-delà des 90cm dès le mois de mai).
Unreliquatenazoteminéralàl’automneestdonc clairementsynonymed’azotepotentiellementlessivable s’il ne peut être piégé par une culture intermédiaire adéquate(moutarde,ray-grass)ouéventuellementpar l’épandaged’unematièreorganiqueàC/Nélevé(type paille),immobilisantdel’azote.
De toute manière, il faudra considérer que ce piégeageesttemporaireetquelecycleimmobilisation – minéralisation a un turn-over assez rapide dans les sols cultivés. Outre la gestion de l’interculture, l’adaptationdelafumureauxbesoinsdescultures,en
tenant compte du potentiel de fourniture en azote du sol,resteunmoyenefficacedelimitercereliquaten azoteminéraldusoletsonrisquedelixiviation.
Remerciements
LesauteursadressentleursplusvifsremerciementsauSPW-DGARNEpourlefinancementpartieldecetterecherche.
Bibliographie
AddiscottT.M. & WithmoreA., 1992. Farming, fertilizersandnitrateproblem.Wallingford,UK:CAB International.
BalifJ.L.,1996.LeslysimètresensoldecraiedeChâlons- sur-Marne.In:TrenteansdelysimétrieenFrance1960-1990.Paris:INRAÉditions;COMIFER,115-249. DestainJ.-P.etal.,1997.Améliorerl’efficiencedel’azote,
priorité économique, nécessité environnementale. Gembloux,Belgique:CRA-W,4-10.
DestainJ.-P.,ReuterV.&GoffauxM.J.,2001.L’intérêtde l’emploidel’isotopelourd15Ndansl’étudeducyclede
l’azotedanslessolsagricoles.Pedologie-Themata,11, 13-15.
KhelilM.N., RejebS., HenchiB. & DestainJ.-P., 2005. Effectoffertilizerrateandwaterirrigationqualityonthe recoveryof15NlabelledfertilizerappliedtoSudangrass.
Agron.SustainableDev.,25,137-143.
RecousS., FresneauC., FaurieG. & MaryB., 1988. The fateof15Nlabelledureaandammoniumnitrateapplied
to winter wheat crop. II. Plant uptake and efficiency. PlantSoil,112,215-224.