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CHAPITRE 4 CARACTERISATION PHYSIQUE ET PERCEPTIVE DE SITUATIONS DE

4. Résultats

4.3. Analyse des verbatims

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152 fait des extrapolations au comportement supposé des conducteurs : « le plaisir sadique du conducteur », « le mec prend un malin plaisir à faire du bordel sous ma fenêtre », « Quand il y a des motos avec des pots d’échappement tunés, ça me dérange », « Je déteste être dérangé chez moi par un bruit fait exprès, illégal », « ça peut tuer en week-end, les mobylettes trafiquées ». A travers ces commentaires, on perçoit un ressentiment de certains sujets qui stigmatisent le comportement de certains conducteurs de deux-roues motorisés par rapport à de précédentes expériences qu’ils auraient pu avoir à leur domicile.

Concernant la description des bruits de passage, nous avons été amenés à regrouper l’ensemble des verbatims en 4 classes différentes : « aspect temporel », « aspect spectral »,

« durée », « intensité » et « onomatopée ». Le Tableau 4.6 montre les pourcentages, calculés sur le nombre total d’occurrences, de verbatims regroupés dans ces 4 classes pour les 7 catégories.

Cat. 1 Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Cat. 6 Cat. 7 Moy.

Aspect

temporel 34% 13% 27% 32% 19% 67% 27% 31%

Aspect

spectral 29% 59% 20% 39% 45% 11% 33% 34%

Durée 17% 4% 7% ... ... ... 5% 5%

Intensité 20% 18% 43% 16% 23% 22% 31% 24%

Onomatopée ... 6% 3% 13% 13% ... 4% 6%

Tableau 4.6 : Récapitulatif de l’analyse des verbatims concernant le bruit routier en rapport avec la description des bruits de passage.

Nous voyons que les classes « aspect temporel » et « aspect spectral » regroupent en moyenne les deux tiers des occurrences. Dans la classe « aspect temporel », nous avons regroupé par exemple des verbatims tels que : « progressif », « irrégulier », « pétarade »,

« pas de fluctuation », etc. Dans la classe « aspect spectral », nous avons regroupés par exemples des verbatims tels que : « aigu », « plus grave », « strident », etc. Nous voyons que la classe « durée » regroupant des verbatims tels que « bref », « éphémère », « long », etc. apparait plus marginale (5% des occurences en moyenne). Il en va de même pour la classe « onomatopée » qui regroupe des verbatims telles que « hiii », « vrrr », « Pschhh », etc. (6% des occurences en moyenne). Enfin dans la classe « intensité », qui rassemble 24% des occurrences en moyenne, nous avons regroupé des verbatims tels que « très forts », « élevé », « assez doux », etc.

Concernant les jugements à propos des bruits de passage, il a été difficile de répartir sans ambigüité les verbatims dans des classes différentes. Nous nous contentons donc seulement de donner dans le Tableau 4.7 les pourcentages, calculés sur le nombre total d’occurrences, de verbatims liés au désagrément sonore (par exemple « désagréable »,

« j’aime pas », « déplaisant », etc.) et à la gêne sonore (par exemple «gênant », « me gêne », « plus gênant », etc.), que nous avons pu repérer sans ambigüité.

Cat. 1 Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Cat. 6 Cat. 7 Moy.

Désagrément 15% 7% 9% 20% 14% 12% 8% 12%

Gêne 23% 20% 36% 22% 47% 54% 39% 34%

Tableau 4.7 : Pourcentage des références au désagrément et à la gêne dans les jugements émis par les sujets sur les bruits de passage de chaque catégorie.

De manière générale, nous voyons que les jugements libres portés par les sujets concernant les bruits de passage sont presque 3 fois moins reliés au désagrément sonore (en moyenne 12%), qu’à la gêne sonore (en moyenne 34%).

153 De l’analyse des verbatims concernant les bruits de passage, on retient principalement que les sujets ont de manière générale bien identifié le « type de véhicules » et le « type d’allures », ce qui conforte notre démarche. Concernant, les descriptions, nous avons vu également que la majorité d’entre elles concernent les aspects spectraux et temporels des bruits de passage, ce qui est cohérent avec l’analyse linguistique effectuée lors du test de catégorisation libre et verbalisation libre (cf. Chapitre 3 ).

4.3.2. Concernant le bruit industriel

Concernant le bruit résultant de l’activité du site industriel à proximité de la zone enquêtée, il a été montré qu’il provient de trois sources principales : deux groupes de refroidissement et une bouche de ventilation (cf. ANNEXE A, établie notamment à partir de [MV09, Ala09]). Il a été ensuite montré que ces sources appartiennent à 3 différentes catégories perceptives de bruits industriels permanents et stables, respectivement les catégories 2, 4, et 6 (cf. ANNEXE A d’après [MV09, Ala09]). Enfin, Le Nost [Nos07] avait proposé pour ces catégories perceptives les noms suivants : « grosses souffleries » pour la catégorie 2, « machines tournantes » pour la catégorie 4 et « sources peu caractéristiques » pour la catégorie 6.

Le Tableau 4.8 résume les résultats de l’analyse des verbatims concernant l’identification du bruit industriel.

En considérant l’ensemble des verbatims, il nous a paru opportun de les regrouper dans 7 classes différentes :

« Circulation d’air » qui regroupe des verbatims tels que « ventilation »,

« soufflerie », « climatiseur », etc. ;

« Electricité » qui regroupe des verbatims tels que « groupe électrogène »,

« turbine », « transformateur », « bruit électrique », etc. ;

« Machine » qui regroupe des verbatims tels que « moteur qui tourne »,

« machine », « pompe », « machine qui tourne », etc. ;

« Action » qui regroupe des verbatims tels que « sifflement »,

« bourdonnement », « ronronnement », « ronflement », etc. ;

« Chantier » qui regroupe des verbatims tels que « construction », « travaux »,

« grue », etc. ;

« Séquence amorphe » qui regroupe des verbatims tels que « bruit de fond »,

« brouhaha », « fond sonore », etc. ;

« Autres » qui regroupe des verbatims tels que « alarme », « sirène »,

« chauffage », « cours d’eau », « ordi », etc.

Cat. 1 Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Cat. 6 Cat. 7 Moy.

Circulation d’air

27% 31% 32% 40% 21% 35% 33% 31%

Electricité 12% 5% 8% 5% 5% 3% 2% 6%

Machine 6% 7% 4% 9% 12% 5% 12% 8%

Action 10% 11% 10% 14% 12% 11% 13% 12%

Chantier ... 9% 8% 3% ... ... 4% 3%

Séquence amorphe

19% 25% 22% 17% 26% 32% 13% 22%

Autres 26% 12% 16% 12% 26% 14% 23% 18%

Tableau 4.8 : Récapitulatif de l’analyse des verbatims concernant le bruit industriel.

154 En moyenne, 39% des occurrences font référence aux classes « circulation d’air » et

« machine », ce qui est en accord avec le fait que ce bruit industriel est notamment composé de sources appartenant aux catégories perceptives « grosse soufflerie » et « machine tournante » (cf. [Nos07]). Nous voyons de plus qu’en moyenne 22% des occurrences sont liées à une classe que nous avons nommée « séquence amorphe », en référence aux travaux de Maffiolo [Maf99] et Guastavino [Gua07] (cf. Chapitre 1 ). Il est intéressant de voir qu’en comparaison aux bruits de passage qui sont fluctuants, le bruit industriel est permanent et stable, et qui plus est de niveau sonore plus faible (cf. section 2.1.1), ce qui est cohérent avec le fait que les sujets le décrivent comme « un fond sonore » ou un

« brouhaha ». Nous voyons qu’en moyenne 18% des occurrences sont liées à la classe

« autres » pour laquelle il n’a pas été possible de trouver un dénominateur commun. Cette classe témoigne du fait que les bruits industriels sont, de manière générale, plus difficiles à identifier que les bruits provenant de la circulation routière. Le pourcentage moyen d’occurrences liées à la classe « action » est relativement important (12%) et va dans le même sens que les références à la classe « autres ». Les sujets font référence à une action qui peut générer le bruit plus qu’à la source de bruit elle-même peut-être parce la nature de cette source n’est pas claire pour eux. Enfin les classes « électricité » et « chantier » rassemblent quant à elle en moyenne 9% des occurrences.

Le Tableau 4.9 résume l’analyse des verbatims concernant la description du bruit industriel. Comme pour les bruits de passage, nous avons regroupé l’ensemble des verbatims dans 4 classes : « aspect temporel », « aspect spectral », « durée », « intensité » et « onomatopée ».

Cat. 1 Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Cat. 6 Cat. 7 Moy.

Aspect

temporel 50% 45% 48% 64% 67% 76% 58% 58%

Aspect

spectral 37% 35% 28% 14% 19% 21% 21% 25%

Durée 3% ... 2% ... ... ... 3% 1%

Intensité 10% 14% 17% 20% 12% 3% 18% 13%

Onomatopées ... 6% 5% 2% 2% ... ... 2%

Tableau 4.9 : Récapitulatif de l’analyse des verbatims concernant la description du bruit industriel.

Comme pour les bruits de passage ce sont les classes « aspect temporel » et « aspect spectral » qui regroupent la majorité d’occurrences (en moyenne 83% pour ces deux classes cumulées). Ces classes regroupent respectivement des verbatims tels que : « régulier »,

« monotone », « continu », « stable », « pas fluctuant », etc. et « sourd », « strident »,

« grave », etc. Les descriptions relatives à l’aspect spectral montrent que les sujets ont repéré la complexité du bruit industriel qui, de par son appartenance à différentes catégories perceptives, possède différentes caractéristiques spectrales : contenu basses fréquences pour la catégorie 2, et contenu important dans les moyennes fréquences pour la catégorie 4.

La classe « intensité », moins présente dans les descriptions des sujets, regroupe des verbatims tels que : « plus doux », « moins fort », « faible », « moins bruyant », etc. Ces descriptions sont cohérentes avec le fait que selon le protocole expérimental adopté, les niveaux sonores du bruit industriel sont plus faibles que ceux du bruit routier. Enfin, les classes « durée » et « onomatopée » qui regroupent respectivement des verbatims tels que

« prolongé », « qui dure », etc. et « chhhh », « vreuuuuuh », « brrrrr », etc. apparaissent très marginales puisqu’elles regroupent à elles deux en moyenne 3% des occurrences.

Pour les mêmes raisons que celles invoquées pour les bruits de passage, nous nous contentons de donner dans le Tableau 4.10 uniquement les pourcentages sur le nombre

155 total des occurrences liées au désagrément sonore (par exemple « désagréable », « pas agréable », « détestable », etc.) et à la gêne sonore (par exemple « gêne plus », « gênant », etc.), que nous avons pu repérer sans ambigüité parmi les verbatims traduisant un jugement sur le bruit industriel.

Cat. 1 Cat. 2 Cat. 3 Cat. 4 Cat. 5 Cat. 6 Cat. 7 Moy.

Désagrément 6% 7% 4% 4% 10% 9% 11% 7%

Gêne 17% 22% 27% 31% 55% 56% 23% 33%

Tableau 4.10 : Pourcentage des références au désagrément dans les jugements émis par les sujets sur le bruit industriel.

De manière générale, nous voyons une tendance accentuée par rapport au bruit routier : les sujets ont émis environ 5 fois moins de jugements que l’on pourrait relier au désagrément sonore (en moyenne 7%), que de jugements que l’on pourrait relier à la gêne sonore (en moyenne 33%).

On retient que même si les sujets ont relativement bien identifié les sources du bruit industriel, cette identification est plus dispersée que pour les bruits de passage. Le caractère stable et permanent du bruit industriel ressort au travers du fait que les sujets l’assimilent à un bruit de fond. Dans les descriptions, les aspects spectraux et temporels apparaissent saillants pour les sujets, notamment le caractère continu et non fluctuant que l’on peut recouper avec l’assimilation du bruit industriel avec un fond sonore amorphe. Cela mérite notamment d’être contrasté avec l’aspect variable des bruits de passage auxquels est combiné le bruit industriel dans le cadre de nos travaux.

4.4. Prédiction des gênes spécifiques due au bruit industriel et