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CHAPITRE 2 CONSTITUTION DU MATERIEL SONORE : ENREGISTREMENTS IN SITU

4. Protocole d’enregistrement stéréophonique in situ

4.1. Bruit de la circulation routière

4.1.1. Les lieux d’enregistrement

Rappelons que l’objectif de ces travaux de thèse est dans un premier temps de caractériser physiquement et perceptivement les bruits de la circulation routière et dans un deuxième temps de caractériser physiquement et perceptivement des situations de multi- exposition au bruit routier et au bruit industriel.

Il conviendra alors dans un souci de réalisme d’effectuer des enregistrements in situ de bruits de la circulation routière dans des zones où les riverains sont également impactés par le bruit provenant d’installation industrielle.

Avant ces travaux de thèse, un tel repérage a été mené par le laboratoire dans la région lyonnaise, grâce aux informations données par le Grand Lyon, Acoucité, les services de la DRIRE40, et des services « hygiène et santé publique » des mairies concernées. Les enregistrements de bruits de la circulation routière ont été effectués dans les zones

40 Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche, et de l’Environnement.

81 d’habitation de l’agglomération lyonnaise situées à proximité de ces sites industriels.

Certains de ces sites se situent en centre ville, d’autres en périphérie.

Nous avons également réalisé bon nombre de ces enregistrements dans la commune de Marcy l’Etoile située dans le Grand Lyon, dans laquelle a eu lieu l’enquête de gêne sonore financée par l’AFSSET [MV09]. Cette enquête socio-acoustique a été traitée sous l’angle de la multi-exposition au bruit routier et au bruit industriel permanent et stable dans le cadre du projet de recherche NOISI-EXPO financé par l’ADEME (contrat n°0866C0066)41. Les données de cette enquête, présentées dans le rapport du projet de recherche NOISI- EXPO [EEO10], nous serviront pour confronter nos résultats obtenus en laboratoire (Chapitre 5 de ce mémoire de thèse) par l’étude d’une situation de multi-exposition au bruit routier et au bruit industriel.

Enfin, nous avons veillé à effectuer des enregistrements qui puissent nous permettre de décrire chaque situation de la typologie physique de bruits routiers en milieu urbain proposée dans la première partie de ce chapitre.

4.1.2. Le matériel utilisé

Les enregistrements stéréophoniques ont été réalisés au moyen du couple ORTF Schoeps MSTC 64© avec des bonnettes anti-vent Schoeps BBG©.

Les signaux stéréophoniques ont été enregistrés sur un enregistreur stéréophonique portable Tascam HD-P2©. Les signaux sont échantillonnés à 44.1 kHz avec une résolution de 24 bits.

Simultanément aux enregistrements stéréophoniques, des enregistrements monophoniques ont été réalisés par un microphone omnidirectionnel GRAS 40AE© et son préamplificateur PRES21A©. Ces signaux monophoniques ont été enregistrés sur un autre enregistreur portable (Fostex FR-2 Field Memory Recorder©) avec les mêmes réglages que ceux utilisés pour enregistrer les signaux stéréophoniques (44.1 kHz, 24 bits). Une bonnette anti-vent a également été utilisée pour ce microphone. Ces signaux monophoniques ne sont pas destinés à la restitution lors de tests d’écoute, mais réalisés afin de donner l’information sur les niveaux sonores réels d’enregistrement, puisque les microphones du couple ORTF ne permettent pas d’être étalonnés à cet effet. Avant chaque enregistrement, le microphone omnidirectionnel est donc étalonné au moyen d’un calibreur acoustique de classe 1 Norsonic 1251©.

Le microphone omnidirectionnel est placé au centre du couple ORTF, légèrement en hauteur de celui-ci.

4.1.3. Le protocole d’enregistrement

Conformément aux préconisations des normes NF S 31-010 [AFNOR96] et NF S 31- 085 [AFNOR02], le couple ORTF et le microphone omnidirectionnel sont placés à une hauteur de 1m50 du sol et, dans la mesure du possible, à au moins 2 mètres de toute paroi réfléchissante (façades, etc.). L’axe du couple ORTF est placé perpendiculairement à l’axe de la route afin d’optimiser l’orientation de l’angle utile de prise de son par rapport à l’axe de passage des véhicules.

La distance microphone-véhicule est variable et a été contrainte par l’architecture urbaine des différents lieux d’enregistrement et la préconisation des normes citées précédemment. D’une manière générale, cette distance est inférieure à 10 mètres.

41 Les résultats de cette enquête de gêne sonore ([EEO10, PMMR+12]) sont résumés dans l’Annexe A de ce mémoire de thèse.

82 La durée des séquences enregistrées est variable, entre quelques minutes à plusieurs dizaines de minutes.

4.1.4. Informations complémentaires

Au cours des enregistrements, un certain nombre d’informations sont relevées :

− Lieu d’enregistrement ;

− Données temporelles (date, heure de début, heure de fin de l’enregistrement) ;

− Données météorologiques (notamment présence de vent léger)42 ;

− Morphologie du lieu (rue en tissu ouvert ou rue en « U ») ;

− Présence d’un carrefour, arrêt de bus, feu de signalisation, etc. ;

− Evènements sonores particuliers (avertisseur sonore, avion, conversation de passants, etc.) ;

− Passage des véhicules, en prenant soin de repérer le type de véhicules (véhicule léger, bus, poids lourds ou deux-roues) et le moment de passage dans l’enregistrement.

Le recueil de ces données complémentaires était destiné à faciliter le dépouillement des séquences enregistrées. Au final, environ 8 heures de séquences de circulation routière ont été enregistrées entre les mois de mai et septembre 2009.

4.1.5. Dépouillement

L’ensemble des séquences enregistrées ont fait l’objet d’une écoute attentive, et des bruits de passage de véhicules routiers, décrivant l’ensemble des situations de la typologie physique a priori proposée dans la section 1 (cf. Tableau 2.2), ont été extraits.

Pour l’extraction de ces bruits de passage, nous avons veillé à ce qu’aucun bruit

« parasite » (par exemple, vent, voix, oiseaux, autre véhicule, etc.) ne soit présent. La durée des bruits de passage extraits n’est pas normalisée sur une base objective (par exemple tous les bruits fixés à 7s), mais sur la base de la durée de l’évènement sonore qui est le passage du véhicule routier (cf. [Maf09]). De ce fait les durées sont variables et s’étendent d’environ 3s à 9s.

Au total nous avons conservé 57 bruits de passage de véhicules routiers.

4.2. Bruit industriel

La problématique pour l’enregistrement du bruit industriel n’est pas la même puisque les sources émettrices sont fixes. Nous avons décidé de conserver la même méthode d’enregistrement stéréophonique que les bruits de la circulation routière pour deux raisons : (1) dans un souci d’homogénéité, étant donné que nous serons amenés à combiner bruits de la circulation routière et bruit industriel, (2) cette technique a été utilisée dans de précédents travaux de thèses étudiant les bruits industriels permanents et stables ([Nos07, Ala09]).

Toujours dans l’objectif de confronter nos résultats obtenus en laboratoire aux données de l’enquête in situ, effectuée en 2009 à Marcy l’Etoile (cf. [EEO10, PMMR+12), nous avons décidé d’enregistrer le bruit industriel provenant de l’installation impactant les riverains enquêtés de Marcy l’Etoile. Ce choix était pertinent car le bruit avait été caractérisé comme stable [EEO10] et la direction du site industriel ne prévoyait pas de travaux d’insonorisation des sources de bruit impactant la zone enquêtée. Nos différents passages dans cette zone enquêtée, entre les périodes d’investigation de la zone en octobre 2008 et nos

42Tous les enregistrements ont été effectués par temps sec.

83 enregistrements en septembre 2010, nous ont confortés dans le choix de ce bruit pour confronter nos résultats obtenus en laboratoire aux données d’enquête obtenues un an auparavant.

Le matériel utilisé est le même que pour les bruits de circulation routière (section 4.1.2 de ce chapitre). L’enregistrement a été effectué de nuit, de manière à éviter la présence de bruit routier, au cours du mois de septembre 2010, devant l’un des pavillons au cœur de la zone enquêtée, à environ 60m de l’axe routier qui longe le site industriel (cf. ANNEXE A).

Le protocole respecte les préconisations des normes citées en section 4.1.3 de ce chapitre. L’axe du couple ORTF est dirigé en direction des principales sources émettrices de l’installation industrielle.