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Chapitre 2 Méthode

2.1. Recrutement et manipulations expérimentales

2.1.4. Au laboratoire

À leur arrivée au laboratoire, les participants étaient accueillis par le chercheur principal. Le chercheur principal montrait alors aux participants la pièce où se déroulerait l'expérimentation, en leur expliquant que la plus grande partie du protocole serait informatisé, ainsi que la pièce dans laquelle le débriefing se déroulerait (pour plus de détails, voir ci-après).

À la suite de cette présentation, les participants étaient invités à prendre connaissance du formulaire d'information et de consentement. Après avoir signé le formulaire, l'alcoolémie des participants était mesurée une première fois afin de s'assurer d'une concentration d'alcool dans le sang nulle, condition nécessaire au début de l'expérimentation. Les participants étaient alors pesés en vue du dosage de leur consommation alcoolisée ou non alcoolisée (pour plus de détails, voir ci-après).

Les participants étaient ensuite invités à répondre à une première partie des questionnaires proposés en format papier-crayon. Cette première partie se composait d'un questionnaire sociodémographique, comprenant également certaines questions relatives aux habitudes sexuelles, ainsi que des versions françaises de l'inventaire de personnalité narcissique (Narcissistic Personality Inventory), de l'échelle des distorsions cognitives relatives au viol (Rape scale), et des antécédents de coercition sexuelle (Sexual Experiences Survey - Short form). Afin de limiter au maximum les inférences des participants quant à la suite de l'expérimentation, ces trois questionnaires étaient présentés comme des questionnaires en cours de validation et indépendants de l'étude. Il était expliqué aux participants que nous profitions de leur présence pour essayer de valider ces questionnaires. Pour renforcer cette explication, les participants étaient ensuite invités à s'installer devant un ordinateur. Les participants étaient informés qu'ils allaient alors être amenés à répondre maintenant aux questionnaires directement en lien avec l'étude à laquelle ils avaient accepté de participer.

Cette seconde partie de questionnaires, informatisés, était alors composée des versions françaises de deux sous-échelles du questionnaire sur les attentes positives envers l'alcool

(Alcohol Expectancy Questionnaire), de l'échelle de machiavélisme (Mach-IV), de l'échelle d'impulsivité issue de l'inventaire multidimensionnel sur le développement, la sexualité et l'agression (Impulsivity scale), et de l'échelle de psychopathie auto-rapportée (Self-Report Psychopathy Scale-III).

Dès que les participants avaient terminé de remplir ces questionnaires, ils leur étaient demandés d'appeler le chercheur en haussant quelque peu leur voix. Bien que l'écran du participant soit cloné11 sur un second écran se trouvant dans une pièce partageant un mur mitoyen avec la pièce dans laquelle se déroulait l'expérimentation, il avait été expliqué aux participants que le chercheur ne resterait pas dans cette pièce, et ce, afin d'offrir aux participants le plus d'intimité possible. À vrai dire, le chercheur principal n'était présent dans cette pièce adjacente que pour lancer les différentes parties de l'expérimentation et s'assurer, de temps à autre, qu'aucun problème ne soit survenu. L'application informatique développée pour cette recherche, et présentée en détail ci-après, ainsi que les consignes fournies, entre les parties de l'expérimentation et à l'écran, permettaient de pouvoir laisser les participants seuls dans la pièce.

À la suite de la seconde partie des questionnaires, les participants étaient alors informés de la condition expérimentale dans laquelle ils étaient répartis, soit Avec alcool ou Sans alcool. Afin d'éviter tout effet d'appréhension, les participants n'étaient informés qu'au dernier moment de leur répartition. Cette répartition, totalement aléatoire, était toutefois établie avant que les participants n'arrivent au laboratoire. Le logiciel en ligne Research Randomizer (Urbaniak & Plous, 2013) a été utilisé afin de répartir les participants, selon leur ordre d'arrivée au laboratoire. Le chercheur principal préparait alors les mélanges d'alcool et de tonic ou simplement de tonic devant les participants. La procédure d'administration est présentée plus en détail ci-après. À la suite de la consommation d'une boisson alcoolisée ou non- alcoolisée, les participants étaient alors soumis aux vidéos utilisées pour étudier la perception des intentions comportementales (les résultats sont présentés au Chapitre 3). Plus exactement,

11 Pour être tout à fait précis, c'est en fait le participant qui disposait d'un écran cloné, l'unité centrale se trouvant dans la pièce adjacente où seul le chercheur pouvait entrer. Le participant disposait d'un écran cloné et d'un partage des commandes avec le chercheur (un clavier étant disponible dans les deux salles).

les consignes étaient une première fois données à l'oral puis un exemple était réalisé avec les participants, à la suite de quoi le chercheur principal quittait la pièce et démarrait la tâche expérimentale.

Une fois cette tâche terminée, les participants étaient alors répartis dans deux nouvelles conditions expérimentales, soit Avec excitation sexuelle et Sans excitation sexuelle. De nouveau, bien que cette répartition ait été établie avant l'arrivée des participants, ces derniers n'étaient pas informés de la nature de l'extrait vidéo auquel ils seraient exposés au cours de l'expérimentation. Suite à l'exposition à l'extrait vidéo de leur condition expérimentale, les participants étaient alors soumis à la bande audio utilisée pour étudier le temps de latence pour indiquer qu'une femme n'est plus intéressée par avoir une relation sexuelle (les résultats sont présentés au Chapitre 4). À la fin de la bande audio, les participants devaient répondre à des questions relatives au plaisir pris et à l'intention sexuelle manifestée par la femme, à une version française de l’échelle d'attribution du blâme à la victime et à l'agresseur (Perceptions of Victim and Perpetrator), et rapportaient leurs intentions comportementales d'utiliser des stratégies coercitives pour avoir une relation sexuelle (les résultats sont présentés au Chapitre 5). Des remerciements indiquaient aux participants que l'expérimentation était terminée et qu'ils devaient appeler le chercheur principal pour passer à l’étape suivante.

À cette dernière étape, les participants étaient invités à s'installer dans la seconde pièce, où une console et des jeux vidéos étaient mis à leur disposition. Par ailleurs, les participants se voyaient offrir de l'eau et des jus de fruit pour se réhydrater ainsi que des barres chocolatées et des chips. Cette collation était proposée à tous les participants, mais était particulièrement utile (et appréciée) pour les participants ayant consommé de l'alcool. La console et les jeux vidéos constituaient une distraction le temps que la concentration d'alcool dans le sang des participants soit redescendue à un niveau nous autorisant à les laisser partir. Toutefois, avant de partir, un débriefing permettait de répondre aux différentes questions des participants, mais également de les sensibiliser à des enjeux relatifs à la coercition sexuelle, et en particulier aux effets de l'alcool en matière de coercition sexuelle. Ce débriefing était proposé aux participants n'ayant pas consommé d'alcool tout de suite après l'expérimentation. De manière générale, ces participants restaient le temps d'une collation, les participants étant à jeun depuis environ 5 heures à la fin de l'expérimentation. Enfin, le chercheur principal remerciait à nouveau les

participants d'avoir pris part à l'étude et leur remettait la compensation financière de 50 dollars.

Par ailleurs, l’application informatique utilisée a permis d’évaluer le temps moyen de chacune de ces étapes. La passation des questionnaires informatisés a duré en moyenne 11,64 minutes (ET = 2,95), la première tâche expérimentale a duré en moyenne 13,32 minutes (ET = 1,38), et la seconde tâche expérimentale a duré en moyenne 13,77 minutes (ET = 1,36). Par ailleurs, la présentation de l’expérimentation, l’approbation du formulaire d’information et de consentement, ainsi que la passation des questionnaires en version papier a duré environ 30 minutes, le temps alloué à la consommation d’alcool a été de 9 minutes, et la période d’absorption par l’organisme a été en moyenne de 20 minutes (pour plus de détails, voir ci- après). Ainsi, et bien que la durée moyenne des transitions entre les différentes étapes, ou par exemple de la préparation de la consommation des participants, n’ait pas été mesurée, il semble raisonnable d’estimer à entre 1h45 et 2h00 la durée moyenne de l’expérimentation, avant l’étape du débriefing.