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Constituants p-menthaniques absentes de nos banques « Terpènes » et/ou

CARACTERISATION CHIMIQUES DES MENTHES POUSSANT A L’ETAT SAUVAGE EN CORSE

IV. MENTHA SUAVEOLENS EHRH

IV.6.1 Constituants p-menthaniques absentes de nos banques « Terpènes » et/ou

« Littérature ».

IV.6.1.1 L’isopipériténone

Les valeurs des déplacements chimiques ont été relevées dans le spectre de la fraction F9 de l’huile essentielle de Mentha suaveolens ssp. suaveolens. Les différences de valeurs des déplacements chimiques entre les données présentes dans la banque « Littérature » (Guillon et al., 2000) et celles observées au laboratoire présentent des variations (Δδ) plus grandes (Δδ > 0,07 ppm ) que celles habituellemement trouvées. Ces différences sontt probablement due à un mauvais positionnement du zéro et aussi liée au fait que le spectre ait été enregistré en mélange. Les valeurs de déplacement chimique caractéristique i) 199,40 ppm d’une fonction cétone ii) 113,54 ppm carbone méthylénique Csp2 iii) 53,83 ppm carbone déblindé en α de la fonction cétone ainsi que les valeurs 162,04/143,35/126,71 ppm caractéristiques

d’insaturations. L’ensemble des ces valeurs et les observations résultantes permettent de confirmer que ce constituant est l’isopipériténone isomère de position de la pipériténone dont une des doubles liaisons n’est pas située sur les carbones 4 et 8 mais entre les carbones 8 et 9.

N° Guillon et al.δ (ppm)

δ (ppm) 33

1 161,8 162,04

2 126,6 126,71

3 199,2 199,40

4 53,7 53,83

5 27,5 27,71

6 30,2 30,35

7 24,1 24,22

8 143,1 143,35

9 113,4 113,54

1 2

3 4 5 6

7

8

9 10

O

10 20,5 20,65

Figure 18 : Structure et déplacements chimiques de l’isopipériténone 33 relevés dans le spectre de RMN du 13C de l’huile essentielle de Mentha suaveolens ssp.

suaveolens (L.) Hudson et décrits dans la littérature (Guillon et al., 2000).

IV.6.1.2 L’acétate de néoiso-isopulégyle

Les valeurs des déplacements chimiques de l’acétate de néoiso-isopulégyle ont été relevées dans le spectre de la fraction F3 de l’huile essentielle de Mentha suaveolens ssp.

suaveolens. Les valeurs de déplacements chimiques de ce composé ne sont pas présentes dans la littérature. Ce constituant a été préparé au laboratoire par estérification du néoiso- isopulégol. L’identification est réalisée par comparaison des valeurs dans la fraction avec celles enregistrées pour le produit pur. En effet, le Δδ reste faible (0,01-0,06 ppm) malgré la présence d’autres constituants. À notre connaissance ce constituant n’a jamais été identifié à partir d’une source naturelle.

N° REF δ (ppm) 35 1 28,10 28,04 2 35,62 35,60 3 72,20 72,18 4 45,48 45,47 5 22,64 22,71 6 30,65 30,68 7 20,87 20,85

8 145,65 145,62

9 111,67 111,65

10 23,15 23,12 11 170,58 170,59

O O

1 2

6

7

3 4 5

8

9 10

11 12

12 21,35 21,35 Figure 19 : Structure et déplacements chimiques de l’acétate de néoiso- isopulégyle relevés dans du produit pur (REF) et dans le spectre de RMN du

13C de la fraction F3.

IV.6.1.3 La 8-hydroxymenthone

Les données de la littérature (Von Poser et al., 1996) nous ont permis d’identifier la 8- hydroxymenthone une cétone p-menthanique à partir d’une fraction enrichie (F3-8-6 45,0%) de l’extrait d’hydrolat de Mentha suaveolens ssp. insularis. Ce produit est aussi présent à l’état de traces dans l’huile essentielle de Mentha suaveolens ssp. insularis. Nous reportons ci-dessous les données spectrales de ce composé (Figure 20). Toutes les valeurs de déplacements chimiques des carbones de ce composé ont été observées dans les spectres de RMN du 13C et sont conformes à celles décrites dans la littérature. Il est à noter que l’analyse par CPG-SM de l’hydrolat ne permet pas d’identifier ce composé (spectre de masse en mode IE en Annexe 4, p. 195).

N°δ (ppm) Von Poser et al. δ (ppm) 15

1 35,5 35,55 2 51,5 51,48 3 215,1 215,24 4 58,7 58,72 5 28,7 28,70 6 34,0 33,88 7 22,2 22,25 8 71,4 71,31 9 28,5 28,43

O

OH 1

2 3 4 5

6

7

10 8 9

10 25,7 25,71 Figure 20 : Structure et déplacements chimiques de la 8-hydroxymenthone 15 décrits dans la littérature (Von Poser et al., 1996) et observés dans la fraction F3-8-6 de l’extrait d’hydrolat de Mentha suaveolens ssp. insularis.

IV.6.1.4 La 8-hydroxy-p-menth-4-èn-3-one

La présence de la 8-hydroxy-p-menth-4-èn-3-one a tout d’abord été suggérée par une analyse de l’huile essentielle de Mentha suaveolens ssp. insularis par le couplage CPG-SM.

Ensuite nous avons relevé dans la fraction F10 (7,9 %) une série de déplacements chimiques.

Cette série est conforme à celle publiée pour la 8-hydroxy-p-menth-4-èn-3-one par Von Poser et al., (1996). On note pour le carbone portant la fonction alcool, une valeur de déplacement chimique anormalement élevée qui peut être reliée au mode opératoire utilisé par les auteurs. En effet, ils ont élué ce composé selon un gradient pentane – oxyde de diéthyle et une évaporation incomplète du solvant peut expliquer une confusion entre le pic fonctionnel de l’oxyde de diéthyle (65,8ppm) et le carbone C8 de la 8-hydroxy-p-menth-4- èn-3-one.

N° δ (ppm)

Von Poser et al. δ (ppm) 33

1 30,1 30,13

2 47,5 47,48

3 202,2 202,30

4 143,6 143,78

5 143,6 143,57

6 34,2 34,15

7 21,0 20,97

8 65,8 71,83

9 29,0 29,07

O

OH 1

2 3 4 5

6

7

10 8 9

10 29,0 28,87

Figure 21 : Structure et déplacements chimiques de la 8-hydroxy-p-menth-4-èn-3- one (δ (33) ppm) observées dans la fraction F10 (7,9 %) de l’huile essentielle de M.

suaveolens ssp. insularis et décrits dans la littérature (Von Poser et al., 1996).

IV.6.1.5 La 8-hydroxyisomenthone

La 8-hydroxyisomenthone a été concentré dans une fraction oxygénées F3-8-7 (65,5%) obtenue par une série de chromatographie sur colonne ouverte à partir de l’extrait d’hydrolat de M. suaveolens ssp. insularis (Figure 17). Deux séries de déplacement chimiques sont relevées dans cette fraction, l’une correspondant à la 8-hydroxymenthone tandis que la série de signaux majoritaires appartient au composé absent de nos banques.

L’ensemble des séquences de RMN 1D et 2D, 1H, 13C, écho de spin (nombres de protons liés au carbone), COSY (corrélation 1H-1H) et HSQC (corrélations 1H-13C, 1J) et HMBC (corrélations 1H-13C ; 2J, 3J et 4J), ont été mises en œuvre afin de déterminer la structure de ce composé et de proposer une attribution de l’ensemble des déplacements chimiques pour les spectres 1H et 13C.

La séquence d’écho de spin ainsi que le spectre de RMN du 13C, combinée à l’analyse par CPG-SM (pic moléculaire à 155 g.mol-1), nous permettent d’avancer la formule C10H18O2

et d’en déduire la présence de deux centres d’insaturation (spectre de masse en mode IE en Annexe 5, p. 196). D’autres précisions peuvent être apportées : d’une part le premier centre d’insaturation correspond à une fonction cétone (216,20 ppm) et d’autre part, le deuxième centre d’insaturation pourrait être un cycle. De plus, le carbone caractéristique résonnant à 71,59 ppm ainsi que son intensité sont en accord avec la présence d’une fonction alcool tertiaire (Annexe 6, p. 197).

Le spectre de RMN du proton est assez complexe du fait de la multiplicité importante de nombreux signaux. A l’aide de la séquence HSQC (Annexe 7, p. 198), il est possible de faire plusieurs observations :

ƒ six protons équivalents résonnant à 1,23 ppm sous forme d’un singulet sont portés par le C9 (25,23 ppm) et C10 (28,49 ppm). La multiplicité de type singulet permet donc de déduire que les C9 et C10 sont liées à un carbone tétrasubstitué (C8, 71,83 ppm).

ƒ les trois protons méthyliques résonnant sous forme de doublet à 0,96 ppm sont portés par le carbone C7 résonnant à 18,68 ppm. Cette multiplicité (doublet) permet donc de déduire que le C7 est lié au carbone méthyne C1 résonnant à 31,57 ppm.

La séquence HMBC (corrélations 1H-13C ; 2J, 3J et 4J) permet à partir des corrélations proton-carbone suivantes de tirer les conclusions suivantes :

ƒ les protons H6a et H2b corrèlent avec respectivement les C1, 2, 4, 5 et C1, 3, 6, 7 et permettent ainsi de déduire la position du méthyle sur le cyclohexane par rapport à la fonction cétone.

ƒ le H4 corrèle avec les C3, 5, 8, 9, 10 permettent de positionner le groupement isopropyle par rapport à la fonction cétone.

Ces deux observations confirment que le squelette de cette molécule est bien de type para menthanique et que le groupement hydroxy-isopropyle est lié au carbone en α de la fonction cétone (59,03 ppm).

OH

O

Figure 22 : Structure et corrélations HMBC (protons résonnant à 2,13 et 2,39 ppm) de la 8-hydroxyisomenthone.

OH O

H4 H6a

H6b H1

H2a

H5a

δ (13C) Spin δ (1H)

ppm écho H ppm Multiplicité (J, Hz) COSY HMBC

1 31,57 CH 2,42 m

2 49,56 CH2 a 2,53 ddd (13,4 ; 5,8 ; 0,5) 2b C-1, 3, 6, 7 b 2,13 ddd (13,4 ; 3,0 ; 2,0) 2a C-1, 3, 4, 6, 7

3 216,20 C - -

4 59,03 CH 2,39 ddd( 12,3 ; 6,0 ; 1,2 ) 5b C-3, 5, 8, 9, 10 5 24,34 CH2 a 1,80 td (12,4 ; 4,0) C-1, 4, 6, 8

b 2,05 dm C-4, 6

6 30,64 CH2 a 1,92 dt (12,9 ; 4,3) 6b C-1, 2, 4, 5, 7

b 1,68 dm 6a C-1, 2, 4, 5

7 18,68 CH3 0,96 d (7,1) 1 C- 1, 2, 6

8 71,59 C - -

9 25,53 CH3 1,23 s C-4, 5, 8, 9, 10

10 28,49 CH3 1,23 s C-4, 5, 8, 9, 10 d : doublet, t : triplet, m : multiplet, ddd : doublet de doublet dédoublé, dt : doublé de triplet, td : triplet dédoublé, dm : doublet de multiplet

Figure 23 : Structure, conformation et données spectrales de la 8-hydroxyisomenthone.

Cette molécule possède 2 centres chiraux, il nous est cependant possible de déterminer sa stéréochimie grâce à l’étude du spectre de RMN du 1H. Le proton H4 résonnant à 2,39 ppm (ddd) réalise un premier grand couplage (12,4 Hz) de type axial-axial (angle dièdre proche de 180°C) avec le proton axial H5a et deux autres couplages de constantes plus faibles. L’un résultant d’un couplage en 3J (6,0 Hz) avec le H5b due à un angle dièdre proche de 0°C et le dernier résultant d’un couplage en 4J (1,2 Hz) avec le proton H6a axial. De plus, le proton H5a résonne à 1,80 ppm (td) et réalise un grand couplage de type triplet (12,4 Hz) avec les deux protons axiaux porté le C4 et C6 (6a). Grace à l’ensemble de ces observations, il est possible d’affirmer que le groupement hydroxy-isopropyle est en position équatoriale énergiquement plus stable.

La stéréochimie du deuxième centre de chiralité et donc la position du méthyle C7 peut être déterminée grâce au spectre de RMN du 1H. En effet, au couplage de type dt du proton axial 6a qui résonne à 1,92 ppm. En effet, le proton H6a axial réalise un seul et unique grand couplage (12,9 Hz) de type axial-axial (angle dièdre proche de 180°C) avec le proton H5a. Si le méthyle était équatorial on observerait un couplage de type t, le proton axial couplerait avec deux protons. Le groupement méthyle est donc en position axiale. Les deux substituants sont donc « cis », il s’agit du composé hydroxylé en position 8 dérivé de l’isomenthone, il s’agit de la 8-hydroxyisomenthone.

Il est à noter que la 8-hydroxyisomenthone ainsi que son stéréoisomère la 8- hydroxymenthone possèdent des spectres de masse parfaitement superposables en impact électronique. Seuls les indices de rétention sur colonne apolaire (1231 vs. 1238) mais surtout sur colonne polaire (1764 vs. 1821) dans le cas d’une identification par le couplage CPG-SM permettent de distinguer ces deux stéréoisomères.