Etude et modélisation de la dégradation des transistors MOS
submicroniques soumis à
unecontrainte électrique
B. Cabon-Till et G. Ghibaudo
Laboratoire de
Physique
des Composants à Semiconducteurs, UA-CNRS 840, ENSERG, 23 Av. des Martyrs,38031 Grenoble, France
(Reçu le 14 novembre 1985, révisé le 14 janvier 1986, accepté le 14 janvier 1986)
Résumé. - Le vieillissement des TMOS
submicroniques
est étudié par l’évolution expérimentale de la mobilité d’effet de champ03BCFE (transconductance
normalisée en régime ohmique) au cours de contraintes de différentes durées. L’évolution de la tension de seuil extrapolée et celle de la tension de seuil de mobilité sont également étudiées.Les
dégradations
les plus importantes sont observées en fin de contrainte pour les plus fortes tensions de grilleappliquées.
Les variations du maximum de mobilité et de tensions de seuil au cours du temps montrent deuxrégimes : prédominance
de la dégradation de mobilité en début de contrainte, et création dominante d’états d’in- terface et/ou de charges fixes avec diminution du taux de variation de mobilité aprèsplusieurs
heures de contrainte.Les dégradations de mobilité sont corrélées à la variation de la tension de seuil de mobilité et à celle de la tension de seuil extrapolée. Enfin, les résultats
expérimentaux
sontanalysés
grâce à un modèle de transconductance basésur la
dépendance
de la mobilité avec la charge d’inversion.Abstract. - The
ageing
of submicron MOSTs is studied here by way of theexperimental
variation of the field effect mobility 03BCFE (normalized transconductance in the ohmicregion)
with stress time. The changes in the extra- polated threshold voltage and themobility
threshold voltage are also presented. The largestdegradations
were seenafter a long time of ageing at the highest
applied
gate voltages. By examining the variation of the mobility maxi-mum and the threshold
voltages
with stress time, two distinct regions were distinguished : firstly, for short stress times, one of dominantmobility degradation,
and secondly for stress times of many hours, one of dominant inter- face states and/or oxide fixed charges generation and a lower rate of mobility variation. Themobility
degradationis correlated to the variations of
mobility
threshold voltage and extrapolated threshold voltage. Experimentalresults are then analysed with a model of transconductance based on an inversion charge
dependent mobility.
Classification
Physics Abstracts 73.40Q - 73.90
1. Introduction.
Nous
présentons
les effetsd’une
contrainte élec-trique
de duréevariable appliquée
sur des transistors MOSsubmicroniques
à canal n enrichi.Les
dégradations
de transconductance(ou
demobilité)
et de tension de seuil des transistors MOS soumis àd’importants champs électriques
ont faitl’objet
de nombreusespublications [1-5]. Cependant beaucoup
d’avis controversés demeurent quant au rôle des trous chauds[6-8]
ou des électrons chauds[2, 5, 9] injectés
dansl’oxyde pendant
la contrainte.La tendance actuelle à la réduction des dimensions des MOS entraîne une
augmentation
de cesdégra-
dations dues à l’accroissement du
champ électrique.
Nous donnons ici une illustration de telles
dégrada-
tions pour des transistors de
longueurs
de cantalultracourtes
0,4
limL,,h 1,4
gm etayant
de finesépaisseurs d’oxyde (tox
= 26nm)
cequi
fait une desoriginalités
de ce travail. Les difficultés dans ce casrésident dans les effets
électriques
de canaux ultra-courts dus au caractère bidimensionnel du fonction- nement du transistor.
Nous
exploitons
lescaractéristiques expérimentales ID(YG)
du TMOSaprès
vieillissement et enrégime ohmique,
cequi
limite les effets liés au perçage[10]
et àla
dissymétrie
des rôles de source et de drain. L’évo- lution descaractéristiques ID(VD) après
contraintea
déjà
étéprésentée
antérieurement[11].
Lesdégrada-
tions sont localisées. à une
petite région près
dudrain,
entraînant une
inhomogénéité
du canal : lerégime ohmique
nepermettra
d’étudier que les valeurs moyennes, sur toute lalongueur
ducanal,
des para- mètres considérés. Apartir
des vieillissementspré- sentés,
nous proposons un modèleanalytique
per- mettantd’interpréter
lesdégradations
observéesexpé-
rimentalement et
d’expliciter
les rôles que les états d’interfaces y tiennent.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01986002105030500
Les valeurs
expérimentales ID(VG) en régime ohmique
permettent directement l’obtention de la conductanceGD
=ID/VD,
et de la transconductanceGG
=03B4 ID/03B4VG
ou de la mobilité d’effet dechamp
03BCFE
proportionnelle
à la transconductance et nor-malisée aux faibles tensions de drain et aux dimen- sions du TMOS
[12-13] :
où
VD
= tension dedrain,
W =largeur
ducanal, Cox
=capacité d’oxyde
degrille, LCh
=longueur
du canal.
La
région
dupoint
d’inflexion de lacaractéristique ID(VG)
fournit 3paramètres intéressants :
2013 03BCm : maximum de la
caractéristique 03BCFE(VG);
-
VGm :
tension degrille correspondante
au maxi-mum IÀ.
(Fig. la),
etchoisie,
parailleurs,
comme tension de seuil[14] ;
-
V Text :
tension de seuil obtenue parextrapola-
tion de la
tangente
à la courbeID(VG)
aupoint
d’in-flexion vers
ID
= 0.Les
paramètres
/lm etV Gm
serontchoisis,
par lasuite,
pour examiner lesdégradations après
vieillisse- ment à cause de leur forte sensibilité enrégime ohmique
dans une
petite région
autour dupoint
d’inflexion descaractéristiques
de transfert.Notons que la mobilité d’effet de
champ
diffèrede la mobilité effective des électrons de la couche d’inversion
qui, elle,
se déduit de la conductance par :où
Qi
=charge
absolue dans la couche d’inversion.Soulignons
que la mobilité dechamp
est différentede la mobilité effective en
régime
de faible inversionet s’en
rapproche,
tout en lui étantinférieure,
enrégimes
de moyenne et de forte inversion.Les valeurs
expérimentales
de /FEpourront
êtrecomparées
aux valeursthéoriques
de cette mobilitécalculées à
partir
des relations(1)
et(2)
par :Nous obtiendrons les variations
théoriques JlFE(V 0)
par une relation liantQi
aupotentiel
desurface et à Jleff
[15],
dans tous lesrégimes
d’inversion du TMOS. Ceci nouspermettra d’analyser
lesdégra-
dations en les reliant aux créations d’états d’interface d’une
part,
et aux fluctuations depotentiel
de surfaced’autre
part.
Nous montrerons ainsi que ladégrada-
tion de mobilité ne
peut
pass’expliquer
seulement parune
augmentation
de la densité d’états d’interfacecomme cela a
déjà
étépublié [2, 3, 5].
Demême,
nousanalyserons
la corrélation entre ladégradation
dumaximum de mobilité J-l,n et celles de la tension de
Fig. 1. - Variation expérimentale de 1À,, (mobilité d’effet
de champ) avec la tension de grille
VG. Caractéristiques
typiques de ladégradation : caractéristique
initiale (0),après
2 h (1), 10 h(2),
50 h (3), 70 h(4)
de contrainteVG
=Vp (T2,
Fig. la) et VG >VD (T3,
Fig. 1 b)appliquées
à unTMOS à très court canal.
[Experimental
variation of 03BCFE (field effectmobility)
with gate voltageVG.
Typical characteristics of device degrada- tion ; initial curve (0), after 2 hours (1), 10 hours (2),50 hours (3), 70 hours (4) of stress with
VG
=VD (T2,
Fig. la)and
VG
>VD (T 3’
Fig. 1b)applied
on a very short channelMOST.]
seuil de mobilité
VG.
associée et de la tension de seuilV Text.
Les modèles considérés bien
qu’unidimensionnels
rendront bien compte de la
plupart
des effets perçusau cours du vieillissement.
2. Conditions
expérimentales.
Les TMOS
submicroniques
étudiés ont étéfabriqués
au LETI
(Grenoble)
selon un processus technolo-gique
décrit par ailleurs[ 11].
Les
dispositifs
ont étéviéillis
àtempérature
am-biante,
avec source et substrat reliés à la masse.Nous avons étudié l’influence de différentes conditions de
polarisation : VG VD (condition
de maximumde courant de
substrat), VG
=YD (condition
demaximum de courant de
grille),
etVG
>VD.
Celles-ciont été
appliquées
sur des transistors de différentesTableau 1. - Conditions
expérimentales
relatives auxcontraintes
appliquées.
[Experimental
conditions ofapplied
electricalstress.]
Transistor
Longueur
de canalConditions
de contraintelongueurs
de canal et peuvent être résumées selon le tableau I. La tension de drain est maintenue cons- tante(VD # 4,5 V) et correspondant
aurégime
defonctionnement du TMOS en
préavalanche : VD ~ Va
oùVa
est la valeurcritique
définie commela tension de drain au-dessus de
laquelle
on a uneaugmentation
de 10%
de la conductance enrégime
de saturation. La tension de
grille, toujours positive,
n’excède pas 7 V pour éviter le
claquage
del’oxyde.
Les mesures des
caractéristiques
courant-tension sont réalisées sur un bancautomatique comportant
un
picoampèremètre
HP4140B et un microcalculateur HP9826.3. Résultats
expérimentaux.
Pour l’extraction des
principaux paramètres
desTMOS,
nous utilisons une méthodeproposée
anté-rieurement
[14] qui
assure la détermination du maxi-mum de mobilité Jlm’ de la tension de
grille
correspon- danteV Gm
et du coefficient de réduction de mobilité 0 en s’affranchissant des effets dus à la résistance série de source et de drainRSD [16],
0 étant défini en inver- sion forte par :où Jleff = mobilité
effective, VT
= tension de seuil de lacharge
d’inversion[14],
différente deVText [14].
Au cours des vieillissements
étudiés,
le facteur 0 subit auplus
une diminution de 10%.
L’évolution des autresparamètres D03BCm/03BCm, 0394VGm, 0394VText
estplus
sensible au vieillissement.
La
figure
la montre, àpartir
des courbes03BCFE(VG),
l’évolution des
paramètres VGm
et Jlm au cours de 4étapes
de vieillissement du transistorT2.
Cescaractéristiques
montrent que ladégradation
a lieuprincipalement
autour dumaximum y.
de mobilitécorrespondant
à unrégime
de fonctionnement du transistor dans la transition entre l’inversion faible et forte. On constate une faible variation des tensions de seuilVGm
etV Text.
Ce type dedégradation
est attribuéprincipalement
à une réduction de la mobilité dans lecanal,
et a étéinterprété
par une création d’états d’interface induite par uneinjection
d’électrons chauds du canal(C.H.E.) plutôt
que par uneaugmentation
de
charges piégées
dansl’oxyde [2].
Lafigure
1 bmontre la
caractéristique 03BCFE(VG) d’un
transistorT3 après
vieillissement. On remarque ici par contre unetrès forte variation de
VGm
dès le début de la con-trainte.
L’évolution au cours du temps des
paramètres
Jlm’VGm et V Text
estreprésentée
avec une échelle semi-logarithmique
sur lesfigures
2a et 2brespectivement
pour des transistors
T2
etT 5.
La variation de la tension de seuilextrapolée 0394VText,
très faible(cas
deT2)
et
parfois négative (cas
deT5)
au début du vieillisse- ment, s’accélère ensuite[1],
ce que nousexpliquerons
par la suite. La variation de
VGm garde,
comme Jlm’toujours
le mêmesigne
et est bienplus grande
que celle deV Text.
A cetitre, VGm apparaît
comme unparamètre
très sensible au vieillissement. Onpeut
noter que
VGm
etV Text
varientproportionnellement
dans le cas de
plus
fortes contraintes(cas
deT2
appa- raissant sur laFig.
2a et deT3).
Fig.
2. - Evolution au cours du temps de la variation relative du maximum de mobilité li. (- - -) et de la variation de la tension de seuilVText (-· )
(échelle de gauche),ainsi que celle de la tension de seuil
VGm
() (échellede
droite),
pour un TMOS à très court canal soumis à la contrainteVG
=VD (Fig.
2a), et un TMOS à canal « long »soumis à la contrainte
VG > VD
(Fig. 2b).[Curves
of the relative variation of the mobility maximum/lm (- - -) and absolute variations of the threshold voltages V Text () (left scale) and V Gm (-0-)
(right
scale) withstress time for a very short channel MOST stressed under the bias condition
VG
=YD (Fig.
2a) and for a« long »
channel MOST stressed under the bias condition
VG
>YD
(Fig.2b).]
La
figure
3a montre, sur une échellelogarithmique,
que le modèle de variation au cours du temps de transconductance et de tension de seuil
proposé
par Takeda[3,17]
et Chen[4] s’applique
aux variationsde la tension de seuil de mobilité
VGm
pour des durées de vieillissement relativement courtes :VGm ~ tn ;
lapente n
dépend
fortement de la tension degrille appliquée
lors de la contrainte[3, 17],
etprend
lavaleur 1
lorsque VG
= 7V,
et0,25 lorsque VG = 4,8 V,
pour un transistor dont le canal est relativement
long (T4
etT 5).
Ilapparaît
sur lesfigures
3a et 3b que cette lois’applique
aussi aux variations du maximum de mobilité y. dans la limite de faiblesdégradations (faibles
tensions de contrainteet/ou
faiblesdurées) :
pour de
longues
durées de vieillissementapparaît
unediminution du taux de variation de la mobilité
[17-18].
Ceci permet de
distinguer
deuxrégimes
de vieillisse- ment :- le
premier,
pour de faibles durées de contraintes’accompagne
d’unedégradation prédominante
dela
mobilité ;
- le
deuxième, après
delongues
durées de con-trainte,
estmarqué
par unedégradation prédominante
de tensions de seuils liée à une
plus
forte création d’états d’interfaceet/ou
decharges négatives
dansl’oxyde.
Les
figures
3a et 3b montrentégalement,
pour les deuxtypes
delongueur étudiés,
que lesdégradations
consécutives à 100 h de contrainte sont
plus impor-
tantes pour les tensions de
grille appliquées
lesplus
fortes lors de la contrainte.
Toutefois,
pour des durées de contrainte inférieures à 10h,
ladégradation
dumaximum de mobilité
peut
êtreplus importante
pour des tensions degrille appliquées
faibles comme celaa
déjà
été observé[17].
Pour les durées de vieillissementenvisagées
ici(100
h aumaximum),
on peut noter que les transistors deplus grandes longueurs
de canalne vieillissent pas pour les tensions de
grille appliquées
faibles :
VG VD.
Cettecondition, qui correspond pourtant
au maximum de courant de substrat pources
transistors,
est souvent considérée comme laplus
efficace
[1,17,19].
Les
figures
4a et 4breprésentent
lesdégradations
de la
caractéristique
de transfertLog ID(VG) en
inver-sion faible au cours de différentes
étapes
du vieillisse- ment, pour différenteslongueurs
de canal et différentes contraintes. Lafigure
4a compare l’effet d’une même contrainteappliquée (YG
=YD) à
deux transistors delongueurs
de canaldifférentes,
et montre unedégra-
dation
plus prononcée
pour les canaux lesplus
courts.Pour ces
derniers, l’augmentation
de la pente S = ôLog (Io)/bV G
de cettecaractéristique s’oppose
auxeffets habituels dus à la création d’états d’interface : cette
pente
nepeut permettre
d’évaluer correctement la densité d’états d’interface[20]
car elledépend
aussidu taux de fluctuations de
charge
à l’interface cequi
entraîne une mobilité effective réduite en
régime
defaible
inversion,
inférieure à la mobilité microsco-pique [21],
et non constante dans cerégime ;
cet effetFig. 3. - a) Variation des paramètres
VGm(2013)
(échellede droite) et y. (- - -) (échelle de
gauche)
au cours du temps,en échelle logarithmique, pour deux contraintes différentes
appliquées
à un TMOS à canal « long ». b) Variationrelative du maximum de mobilité y. au cours du temps en échelle
logarithmique,
pour trois contraintes appliquéesà un TMOS à canal très court.
[a)
Log-log plot ofAV,. ( )
(right scale) andLB¡,Lm/ ¡,Lm
(- - -) left scale) for a « long » channel device stressed under two bias conditions. b)Log-log plot
of the relative shiftin,y.
with time for a very short channel device stressed under three biasconditions.]
peut
conduire à uneinterprétation
erronée de lapente
S en inversion faible. Lafigure
4b montreégalement
que, pour une contrainteVG
=VD/2 appliquée
à un transistor de canal très court, lapente
S diminue en début de contrainte(forte dégradation
dans les
premières
minutesdéjà
observée sur laFig. 3b)
avec uneaugmentation
du courant, pouraugmenter
ensuite commeprécédemment
avec dimi-nution du courant, tout en conservant une valeur inférieure à la
pente
initiale. Cecis’apparente
à uneaugmentation
des effets de perçage au début de la contrainte[10],
maispeut
être aussiinterprété
par unegénération
de trous par ionisation parimpact
auvoisinage
dupoint
depincement
ducanal,
dans lesubstrat,
entraînant un abaissement de la barrière depotentiel
de lajonction source-substrat,
et, consé-quemment,
uneinjection
accrue de la source(effet
detransistor
bipolaire parasite) [1, 10].
Fig. 4. - a)
Caractéristiques
de transfert en inversion faible avant (I) et après (A) 50 h d’une même contrainte VG = YDappliquée
à un TMOS à canal « long »(Lch
= 1,4 gm, ) et très court(Lch
= 0,403BCm, - - -).
b) Caracté-ristiques
de transfert en inversion faible, initiale, etaprès
trois étapes de vieillissement d’un TMOS à très court canal soumis à la condition
VG
=VDI2.
[a)
Transfer characteristics in weak inversion before (I)and after (A) 50 hours of ageing of a « long » channel device
(Lch
= 1.4 am, 2013) and a very short channel device(Lch
= 0.4 gm, - - -) stressed under the same bias condition.b) Initial transfer characteristics in weak inversion and its evolution after three aging steps of a very short channel device stressed under the bias condition
VG
=VD/2.]
Enfin,
nousprésentons
sur lafigure
5 la corrélation entre lesdégradations expérimentales
dumaximum y.
de mobilité et celles de la tension de seuil associées
V Gm
pour des transistors à canal très courtTl, T2
etT3.
Lespoints expérimentaux
dechaque
courbecorrespondent
à desétapes
de vieillissementayant
la même durée. Pour les deux conditions de contrainteVG VD et VG
=VD,
lespoints représentatifs
setrouvent sur la même courbe mais avec une
amplitude
de
dégradation
finaleplus
faible pour la conditionVG VD.
La courbe relative à la conditionVG
>VD,
quant à
elle,
ne se superpose pas avec lesprécédentes :
Fig. 5. - Corrélation expérimentale entre la
dégradation
relative du maximum de mobilité J1.m et la variation de la tension de seuil de mobilité
VGm
pour un TMOS à canal très court soumis à trois contraintes différentes. Cinq pointsont été sélectionnés sur chaque courbe et
correspondent
aux mêmes durées de vieillissement : 10 min, 2 h, 5 h, 10 h,
25 h.
[Experimental
correlation between the relativedegradation
of the
mobility maximum y.
and the variation of themobility threshold voltage
VGm for a
very short channel device stressed under three bias conditions. Fivepoints
havebeen selected on each curve and correspond to the same
stress time : 10 min, 2 h, 5 h, 10 h, 25
h.]
les variations
importantes
deVGm témoignent
d’uneplus grande
création d’états d’interfaceet/ou
d’unpiégeage important
decharges négatives
dansl’oxyde,
et ceci dès le début de la contrainte.
Les
caractéristiques
de corrélation entre lesdégra-
dations de tension de seuil et de mobilité
présentent
desrésultats
analogues
dans le cas de transistors de moins courteslongueurs
de canal(T4
etT 5).
Elles serontétudiées et modélisées dans le
paragraphe
suivant.4. Modélisation.
Quelques
modèles dedégradation
de mobilité ontdéjà
été considérés dans lalittérature;
ces modèlesempiriques
font état d’une décroissancehyperbolique
du maximum de mobilité avec les valeurs absolues des
charges
fixesQf
et descharges
d’états d’interfaceQss
créés[12] :
Cette décroissance a été
expliquée
par des collisionsavec les centres
chargés
de l’interface et lesphonons.
Ce
type
de modèle a été utilisé par la suite pour corréler lesdégradations
de transconductance et de tension de seuil à la création d’états d’interface[2].
La dimi-nution relative de transconductance
GG
est alorsproportionnelle
à la densitéNss
d’états d’interfacecréés selon la relation :
Des observations
expérimentales,
utilisant le pompage decharge
avecVG VDI
ont confirmé cette corréla-tion entre la
dégradation
de mobilité etl’augmentation
d’états d’interface
[3, 5, 6], lorsque
les états créés sont des étatsaccepteurs. Néanmoins,
ces mêmes auteursont
remarqué
une absence de corrélationlorsque
une contrainte
VG = VD
estappliquée
auTMOS, qui engendre
des états donneurs parinjection
d’électrons chauds. C’est dans ce cas que nous avons observé desdégradations
maximum et nous ne pourrons pas lesinterpréter
par de tels modèles.Dans ce
travail,
lesdégradations expérimentales
de mobilité se manifestent essentiellement dans la
région
du maximum de mobilité(moyenne inversion)
et en faible inversion. Cela
suggère
un mécanisme dedégradation
selonlequel l’écrantage électrostatique
dûà la
charge
desporteurs
de la couche d’inversion atté-nue en forte inversion les effets
qui
induisent la réduc- tion de mobilité. Un tel processuscomplexe
dedégra-
dation de mobilité doit reposer sur les effets des fluctuations de
potentiel
à l’interface et desphéno-
mènes de localisation des
porteurs qui
en résultent[22-24].
4.1 DESCRIPTION DU MODÈLE UTILISÉ. - Plusieurs modèles de fonctionnement du TMOS enrichi ont été
proposés [25-30].
Ces modèles prennent en compte lesprincipaux
effets de canaux courts tels que la modula- tion de lalongueur
effective du canal par lepotentiel
de
drain,
la saturation de vitesse desporteurs,
la réduc- tion de mobilité en forteinversion,
les courants d’in-version
faible,
etc.Bien que ces modèles décrivent avec
précision
lefonctionnement du TMOS en
régime
d’inversionforte,
ils ne donnent pas dedescription complète
de laconductance et de la transconductance dans toute l’étendue des
régimes
d’inversion du transistor. Une telledescription
doit en effet être continue de la faible à la forte inversion et utilise une loisimple
dedépen-
dance de la mobilité effective avec la
charge
dans lacouche d’inversion
[15] :
où Mo est une mobilité constante
dépendant
des méca-nismes de
collisions, Qc
est unecharge critique (Qc ~ lol 3 qcm - 2)
àpartir
delaquelle
la mobilitédécroît
[15], Q;
est lacharge
dans la couche d’inversion.Pour un TMOS à canal n dont le
dopage
du substrat estNA,
les lois dedépendance
deQi
et deVG
avec lepotentiel
de surface’P s
sont données par[31] :
avec q =
charge
absolue del’électron, k
= constantede
Boltzman, Esi
=permittivité
dusilicium, n; =
concentration
intrinsèque
desporteurs,
T =tempé-
rature
absolue, VFB
= tension de bandesplates
etQD
est la
charge
absolue de la zone désertée :et
Qss
est lacharge
absolue des états d’interface mesurée par rapport à la condition de bandesplates :
et
Nss
est la densité d’états d’interfacesupposée
constante sur tout le gap. La relation
(6)
est valabledans tous les
régimes
d’inversion. En effet :- dans le
régime
d’inversionforte,
lacharge
d’in-version Q;
est sensiblementégale
àCOX(VG - VT)
.
( VT
= tension de seuil de lacharge d’inversion)
et la loi de mobilité
prend
la forme de la relation(4)
dans
laquelle
0 =COX/Qc;
- la relation
(6)
permetd’intégrer également
leseffets dus aux fluctuations de
potentiel
etagissant
dansles
régimes
de faible et moyenne inversions. Ces fluc- tuations depotentiel
entraînent un désordre et unelocalisation des
porteurs
en bord debande,
cequi
estanalytiquement
décrit par[15, 23, 24] :
où ,uoo est la valeur de la mobilité en l’absence de fluctuations de
potentiel,
et a. est l’écart type de la distribution dupotentiel
de surface relié à l’écart type de la distribution decharge
6q par une relation capa- citive de la forme :dans
laquelle CD, Css, Ci
sontrespectivement
lescapacités
dedéplétion (CD
=03B4QD/03B403A8s),
d’états d’in- terface(Css
=qNss),
et decharge
dans la couche d’inversion(Ci
=03B4Qi/03B4Ys).
Ainsi les relations
(6)
à(10) permettent
uneanalyse
du fonctionnement du TMOS en
régime ohmique
continûment de la faible à la forte inversion et per- mettent de décrire la mobilité d’effet de
champ
enfonction de la tension de
grille.
Les courbes
PFE(VG)
seront simuléescompte
tenu des différentsparamètres
du TMOS extraits descaractéristiques expérimentales
d’inversion forte(0, RSDI 03BC0) [14, 16]
et descaractéristiques expérimentales
d’inversion faible
(NA, r, Nss, VFB···).
On considérera que lesprincipaux paramètres
affectés par le vieillisse-ment seront le taux de fluctuations
r,
la densité d’états d’interfaceNss
et la tension de bandesplates V..
4.2 CORRÉLATION ENTRE LES VARIATIONS DE MOBILITÉ
ET DE TENSION DE SEUIL. - L’influence des fluctua- tions de
potentiel
de surface tant sur lescaractéristiques 03BCFE(VG)
que sur lescaractéristiques
de transfertLog ID(V 0)
en inversion faible a été déterminée pour différents taux de désordre 6q[21].
Laprésence
defluctuations de
potentiel
permetd’expliquer
les deuxfaits
expérimentaux
suivants :l’importante dégrada-
tion de la mobilité 03BCFE autour du maximum /lm de mobilité
[2, 32]
etl’augmentation paradoxale
de lapente de la
caractéristique Log ID(YG) (correspondant
à de fortes valeurs de
Qq).
4.2.1
Dégradation
du maximum 03BCm de mobilité et des tensions de seuilV Om
etV Text.
- Lesfigures
6a et 6bprésentent,
sur les courbes/lFE(V 0)
obtenues par le modèleanalytique précédent (relàtions (3), (6)-(l 0»,
lesdeux effets
caractéristiques
dus à laprise
encompte
de manièreindépendante :
- d’une
part
des fluctuations depotentiel
de surfacepar la variation du
paramètre
(J q àNss
constant(Fig. 6a),
cequi
diminue /lm’- d’autre
part
de la variation de la densité d’états d’interfaceNss
à q constant(Fig. 6b),
cequi
aug-mente fortement
V Om.
La
figure
7représente,
en traitspleins,
ces deux effetspris
chacunindépendamment
sur les mêmes variables /lm etV Omo
Onpeut
remarquer que les variations relatives de 03BCm et absolues deV Om
sont corrélées parune relation linéaire à faible coefficient
lorsque
variele
paramètre Nss
et à fort coefficientlorsque
varie leparamètre
Uq. Onpeut
donc en conclure que ni les effets liés àNss
seul ni ceux liés à Qq seul nepeuvent expliquer
à la foisd’importantes
variations de /lm et de la tension de seuil associéeV Om.
Ces deuxdégrada-
tions observées simultanément doivent
s’interpréter
par une
interdépendance
entre ces deuxphénomènes.
En
particulier,
ladégradation
de la transconductancene
peut s’expliquer
seulement par uneaugmentation
de la densité d’états d’interface
[2, 17, 19].
De
plus,
lesfigures
5 et 7présentent
des similitudes : leurcomparaison suggère
que, dans le cas d’un TMOS à canal très court(Lch 0,4gm),
ladégradation importante
du maximum de mobilité /lms’explique
par un effet dominant des fluctuations de
potentiel lorsque Vo VD et V.,
=VD(cas de T1 et T2),
tandisque les
dégradations
des tensions de seuil liées à la création d’états d’interfaceet/ou
decharges
fixespiégées
dansl’oxyde prennent
autantd’importance
que ces fluctuations de
potentiel lorsque V 0
>VD (cas
deT3).
Les fortes valeurs de la
dégradation
de la mobilité sont donc liées à laprésence
de fluctuations depoten-
tiel et sontjustifiées
par le caractèreexponentiel
del’atténuation de la mobilité effective avec le désordre
(relation (9)).
Unesimple
loihomographique
telle que la relation(5) [2,12]
ne suffit pas àexpliquer
de tellesFig. 6. - Caractéristique
03BCFE(VG)
calculée selon le modèleavec pour paramètre : a)
O’q(Nss constant
=1010 V-1 cm-2,
voir §4 . 2a) ; b)Nss(a constant
= 1010qcm-2, voir §4.2a);
c)
Nss(03C3q
=[03B1Nss]1/2,
voir §4.2b). (Epaisseur d’oxyde
de grille 26 nm; 0 = 0,05V-1; RSD
= 50 Q).[Characteristics 03BCFE(VG) according
to our model with :a) Uq as a parameter (constant
Nss =
10 10 V -cm - 2,
§ 4.2a); b) Nss as a parameter (constant Qq = 1010
qcm-2,
§ 4.2a); c) Nss as a parameter
(uq
=[03B1Nss]1/2, § 4.2b).
(Gate oxide thickness 26 nm ; 0 = 0.05
V-1 ; RSD
= 50S2).j
dégradations
de mobilitépouvant
atteindre 30%
de la valeur initiale.
Examinons maintenant les deux
effets,
ceux des fluctuations depotentiel
et ceux des états d’interfacetoujours
considérésséparément,
sur la tension de seuilextrapolée V Text (courbes
en traitspleins
de laFig. 8).
Il
apparaît
sur cettefigure
quel’augmentation
de latension de
seuil LB V Text
est linéaire avec celle de la densité détats d’interfaceNss,
mais quel’augmentation
Fig. 7. - Corrélation théorique entre la variation relative du maximum /lm de mobilité et la variation de la tension
de mobilité VGm
avec pour paramètre :03C3q(Nss
constant =1010 cm-2
V-1,
);Nss( 6q
constant = 101 oqcm-2,
-+-);
Nss
(relié à Uq par : Qq =(03B1Nss)1/2, -
-6.--)).
[Theoretical
correlation between the relative variation of themobility maximum /lm and absolute variation of the
mobility
threshold voltage VGm with : U q as a parameter (constant Nss = 1010 y-1cm- 2,
); Nss as a para-meter (constant Uq = 101 °
qcm- 2,
-+-);Nss (correlated
with Uq
according :
Uq =(aNss)1/2, _
-6.--).]
des fluctuations (Jq entraînent une diminution de
V Text.
Les fluctuations depotentiel,
dans unrégime
oùdomine la
dégradation
demobilité,
peuvent donc à elles seulesexpliquer
les variations très faibles detension
de seuilextrapolée V Text (Fig. 2)
sansinvoquer
de
piégeage
decharges positives
dansl’oxyde.
Cettetension de
seuil,
obtenue parextrapolation
de lacourbe
GD(YG)
aupoint
d’inflexion vers une conduc- tancenulle,
peut être reliée à la conductanceGOm’
à latransconductance normalisée aux faibles tensions de drain
GGdm(GGd
=03B4GD/03B4VG),
et à la tension de seuil de mobilitéVGm,
toutes troisprises
au maximum demobilité :
Fig.
8. - Variationthéorique
de la tension de seuil extra-polée
vText
avec :03C3q(Nss
constant = 1010 cm-2V-1)
etNss(Uq constant
= 1010qcm - 2)
en traitspleins :
Uq relié à Nss par : 03C3q= (03B1Nss)1/2
en traits pointillés.[Theoretical
variation of theextrapolated
thresholdvoltage
VText with :lq(constan,
Nss = 1010 cm-2V-1)
andNss
(constant Uq = 1010qcm-2)
in solid line ; Uq correlatedwith
Nss according
to : Uq =(03B1Nss)1/2
in dottedline.]
Finalement,
onpeut
corréler les variations différen- tielles(au premier ordre)
du maximum 03BCm demobilité,
celles de la tension de seuil associée
V Gm’
et celles de la tension de seuilextrapolée V Text
entre elles par[33] :
Cette relation
permet,
parexemple, d’analyser
lacorrélation entre les variations
expérimentales
desdifférents
paramètres
d’un transistor(T 5)’ après
vieillissement
(voir
tableauII). Ainsi,
deuxrégimes
peuvent être observés :
-
lorsque
les fluctuations depotentiel prédominent,
entraînant une forte diminution de mobilité
(03B403BCm/03BCm 0)
et une faibleaugmentation
de la tensionTableau II. - Correlation entre les variations des
paramètres V Text’ VGm,
et J-lm, obtenueexpérimentalement
etcalculée
d’après
la relation(12), correspondant
à deux valeurs deNss.
[Correlation
between the variations ofVText, VGm,
and 03BCm, inpractice
andaccording
to relation(12)
corres-ponding
to twoNss values.]
de seuil associée
03B4 VGm(03B4VGm
>0) (ces
deux variations sont reliées linéairement sur laFig. 7),
la variationde tension de seuil
extrapolée b V Text
est trèsfaible ;
-
lorsque prédomine
la création d’états d’interfaceet/ou l’injection
decharges négatives
dansl’oxyde,
on observe une
grande
variation de tension de seuil de mobilité03B4VGm
tandis que la variation relative du maximum de mobilité peut saturer(03B403BCm/03BCm = 0).
Dans ce cas, le second terme de la relation
(12)
pouvant êtrenégligé,
la variation de tension de seuilextrapolée V Text
est nettementpositive
et serapproche de
celle deVGm : 03B4VGm
#03B4 VText.
Entre ces deuxrégimes,
lavariation de la tension de seuil
extrapolée peut changer
de
signe (voir Fig. 2b).
De
plus,
différents facteursparasites
peuventégale-
ment modifier la tension de seuil
extrapolée :
la résis-tance série
RsD,
le coefficient 0 de réduction de mobi- lité[16].
Cela montrepourquoi
cette tension de seuilV Text
nepeut
pas être considérée comme unparamètre
fondamental du TMOS comme l’a
déjà
mentionnéBrews
[34].
Nous avons
déjà remarqué (Figs.
6 et7)
que ladégradation
de la tension de seuilV Gm s’interprète
notamment par une
augmentation
de la densité des états d’interface(à laquelle peut s’ajouter
une augmen- tation descharges fixes),
et que ladégradation
dumaximum de mobilité Jlm
s’interprète, quant
àelle, principalement
par uneaugmentation
des fluctuations decharges
dues à laprésence
d’étatschargés
à l’inter-face
Si/Si02. Or,
lesdégradations
de ces deux para- mètresV Gm
et li. se trouventsimplement
liées par la relation(12).
Il reste donc à corréler les fluctuations decharge
àl’augmentation
de la densité d’états d’inter-face,
ainsi un seulparamètre, Nss, permettra
de contrô- ler les taux dedégradations.
Un tel modèle dedégra-
dation est
envisagé
auparagraphe
suivant.4.2. 2 Modèle
analytique
dedégradation.
- Généra-lement,
les modèles courants[2,
5,6, 12, 35-37]
consi-dèrent que les
paramètres
du TMOS évoluent selon les relations :Ces modèles sont
inadaptés
àl’interprétation
de nosrésultats car ils ne tiennent pas
compte
des fluctuations decharge responsables
desdégradations
de mobilité(Fig. 6a)
et dechangements particuliers
de pente de lacaractéristique
de transfert en inversion faible(Fig. 4).
Il existe une relation non linéaire
après plusieurs
heures de contraintes entre les
dégradations
du maxi-mum de mobilité
039403BCm/03BCm
et celles de la tension de seuilassociée 0394VGm (voir Fig.
5expérimentale) :
celasuggère
quel’origine
des fluctuations depotentiel (ou
decharges)
est étroitement reliée à la création decharges
d’interface. Eneffet,
on considère engénéral
que la distribution de
charges
d’interface estpois- sonienne,
de sorte que l’écarttype
Qq des fluctuations decharges
d’une part, et la somme descharges
desétats d’interfaces
Qss
et descharges
fixesQf qui engendrent
ces fluctuations d’autrepart,
sont reliéespar une relation
quadratique [22] :
où À est la
longueur caractéristique
de la distribution descharges
à l’interface. Parsuite,
onnégligera
l’in-fluence des
charges
fixes dansl’oxyde Q f
sur l’écarttype
des fluctuations Qq etconséquemment
sur ladégradation
demobilité,
de sorte que, pourinterpréter
les
dégradations observées,
on utilisera cette relationsous une forme réduite :
Dans notre cas, le coefficient
d’ajustement
a avoisinela valeur 2 x
1010 q2 eV/cm2.
Celacorrespond
à unelongueur caractéristique
À de 30 nm pour la distribu- tion descharges
en surface.A
partir
de ce modèle(Rel. (15)),
nous avons obtenu les courbesthéoriques
de lafigure
6c et desfigures
7 et 8(courbe
enpointillés) qui reproduisent
bien les résultatsexpérimentaux.
Parailleurs,
nous avons étudiéexpé-
rimentalement différentes conditions de contrainte
appliquées
aux TMOS. Dans le cas deT2, T4
etT 5’
nous avons observé une variation
négligeable
dupotentiel
de bandesplates VFB après
le début de lacontrainte ; cecï justifie l’emploi
de la relation(14)
soussa forme réduite
(15).
Deplus,
on notera. que la rela- tion(15)
fait intervenir la valeur absolue descharges injectées
dansl’oxyde
tandis que lepotentiel
de bandesplates
en tient compte par leur sommealgébrique ;
ceci
peut expliquer qu’une
variationimportante
de(Jq
et donc de mobilité soitobservée,
tout en ayant une variation faible deVFB
et des tensions de seuil. Mais ilpeut arriver,
dans le cas deT3,
que l’on observe unevariation
importante
deVFB après
le début de la contrainte(ce qui explique
les fortes variations de tensions de seuilapparaissant
sur laFig. lb) ;
deplus,
des variations
négatives
de la tension de seuil extra-polée
peuvent être observées(cas
deT1
et deT 5)
endébut de contrainte : la relation réduite
(15)
ne suffitplus
alors tout à fait pour décrire cesphénomènes,
elle ne rend pas bien
compte de
toutes les variations deV Text.
La
figure
9 montre les courbes de corrélation entre les variations relatives de mobilité et les variations de la tension de seuil associée : sur cettefigure
se super-posent
les courbes obtenuesexpérimentalement
etcelle obtenue par le modèle étudié ici
(paramétrée
selon la densité d’états d’interface créés
Nss
reliée à (Jqpar la relation
(15))
pour un transistor delongueur
de canal la moins courte
(Lch
=1,4 pm)
soumis àdeux contraintes différentes. On
peut
noter une bonne concordance entre le modèle etl’expérience
pour des durées relativement courtes de contrainte.Cependant
un désaccord existe pour les
grandes
durées dû pro-