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Les actes informatifs

No documento Nathalie Colineau (páginas 125-131)

PREMIERE PARTIE

4. Les marques de l’acte de dialogue

4.3. Les actes informatifs

Les actes informatifs regroupent une grande catégorie d’énoncés qui jouent un rôle différent dans le dialogue. On distingue les informations sur la tâche, les informations sur le but, les information en réponse, les confirmations, les affirmations, les acquiescements, les réponses explicatives et les expressifs.

Ces actes sont très hétérogènes, les formes linguistiques relevées sont diverses et très peu de marques collectées sont spécifiques. Pour certains actes même, seul le contexte d’énonciation permet véritablement de les identifier.

Cependant, nous avons relevé certaines marques intervenant dans le marquage de ces actes, nous les étudierons dans les sections suivantes.

4.3.1.Les expressions verbales

Tout comme pour les requêtes et les engagements, nous avons étudié les formes verbales relevées dans les actes informatifs. La différence porte sur le procès du verbe, puisque les énoncés informatifs comportent des verbes d’état.

Nous nous sommes intéressé principalement à deux informations :

1 — aux constructions avec le verbe « faire ». Elles sont nombreuses et marquent très souvent les informations portant sur le but.

2 — à l’agent du verbe, nous rencontrons en plus des marques des locuteurs, des marques impersonnelles (« on », « ça », « il », etc.)

4.3.1.1.Les verbes informatifs

Dans la plupart des cas, le noyau verbal comportant un verbe dit « informatif », ne permet pas de spécifier le rôle que joue cette information dans le dialogue. Il peut s’agir d’une information sur la tâche, d’une réponse à une question , etc. Ainsi, l’information prédicative ne permet pas de déterminer l’acte accompli, même si elle permet de réduire l’ensemble des choix interprétatifs. Il est donc nécessaire de prendre en compte d’autres informations, soit lexicales, soit contextuelles.

Par contre, pour d’autres actes de dialogue comme les informations portant sur le but, le prédicat verbal est facilement identifiable. En effet, les informations portant sur le but sont

toutes introduites par le verbe « faire » précédé de la préposition « pour ». En réalité, c’est la préposition plus que le verbe lui-même, qui marque véritablement le but

(204) « que tu mets pour faire les côtés » (C11église.144) (205) « pour faire les pieds de d’une fille » (C11église.182bis)

Par ailleurs, on rencontre le verbe « faire » dans d’autres types de construction où il remplit une fonction tout à fait comparable à celle d’un verbe d’action. Ainsi, on note :

(206) « et maintenant tu fais pareil avec la gauche » (C11forêt.67) requête

(207) « tu fais quatre couches comme ça quatre couches de quatre petits carrés e »

(C11église.37) requête

Pour clore sur les constructions prédicatives comportant des verbes informatifs, on notera la présence de certains verbes modaux. Ils aident à la discrimination entre les constructions verbales, mais ne permettent pas pour autant d’identifier l’acte. On citera :

(208) « hum je crois qu’en fait il fallait plus les espacer les barres » (C11église.127) information en initiative

(209) « hé ben dé/ déjà j’voulais aller au centre commercial » (C1.172) information en réponse (210) « Oui si tu peux » (C5lampe.68) confirmation

4.3.1.2.Les agents

Contrairement aux actes de requêtes ou d’engagement, les actes informatifs comportent en plus des marques des locuteurs, des marques impersonnelles variées. Celles-ci associées aux autres marques du prédicat, permettent d’identifier l’acte comme un acte informatif. On note :

(211) « ah mais elle va pas être horizontale alors » (C5égypte.41) (212) « comme ça ça fait une petite maison » (C5maison.34) (213) « on s'est mal débrouillé » (C5égypte.43bis)

(214) « il en faut attends huit je crois » (C11église.20) (215) « et là, bon le premier dessin est fini » (C11ballon.74)

Nous avons distingué deux types de marques : d’une part les pronoms personnels renvoyant à un référent comme en (211) ou les groupes nominaux désignant directement l’objet comme en (215), et d’autre part les marques impersonnelles comme en (212), (213) et (214).

Nous avons donc des combinaisons de marques différentes selon la nature de l’agent. Cette distinction nous permet de faire une présélection entre les différents actes informatifs et notamment de différentier les informations en réponse (portant sur les objets) des informations sur la tâche (présentant plus de marques impersonnelles).

4.3.2.Analyse de quelques exemples

Nous analysons à présent, une série d’exemples portant sur les verbes dits

« informatifs ».

(216) « bon alors il faut faire des pyramides » (C5égypte.1) (217) « pour faire le soleil » (C11église.1bis)

(218) « il faut qu’il y ait des distances égales à la petite barre entre la petite pyramide et la grande » (C6égypte.18)

(219) « et je crois qu'il en faut quatre autres » (C11lampe.60)

Le Tableau 7 ci-contre illustre les combinaisons de marques prédicatives sur les verbes informatifs, il présente pour les énoncés (216) à (219) les différentes marques relevées dans le noyau verbal et la (ou les) interprétation(s) possible(s) de chaque combinaison de marques.

Enoncés Sujets Verbes modaux Prédicats Valeurs discursives

(216) ∅ il<falloir> :

exprime une obligation

faire<prop_inf> : exprime une information

<prop_inf>

information d’un but

(217) ∅ ∅ faire<prep_inf> :

exprime une

information <prep_inf>

information d’un but

(218) il<vb_sub> : marque impersonnelle

<vb_sub>

il<falloir> : exprime une obligation

vb_informatif

<prop_sub> : exprime une information

<prop_sub>

information sur la tâche

information en réponse (219) je<vb_modal> :

marque du locuteur

<vb_modal>

il<vb_sub> : marque impersonnelle

<vb_sub>

<croire> : exprime une croyance

vb_informatif

<prop_sub> : exprime une information

<prop_sub>

information en réponse information en initiative

Tableau 7 : Extrait des combinaisons prédicatives pour les verbes informatifs.

En (216), on a une forme verbale avec le verbe modal « falloir », mais contrairement à l’énoncé (202 « ensuite il faudrait que tu prennes le carré » (C5maison.25) vu précédemment), il ne s’agit pas d’une requête mais d’un acte informatif. En effet, le locuteur annonce un nouveau but. Ainsi, l’interprétation de l’énoncé dépend du type de verbe avec lequel « falloir » se combine. Dans un cas, le locuteur réalise une instruction, dans le second cas, il exprime une information. Le verbe « faire » est un verbe que nous avons distingué des autres verbes informatifs de notre corpus, car lorsqu’il est à l’infinitif, il introduit généralement une information sur un but.

En (217), le prédicat est introduit par une préposition, cette préposition est « pour ». Elle présente le prédicat qu’elle introduit comme une justification ou une explication de ce qui s’est fait ou de ce qui a été demandé précédemment. Selon le type de procès du prédicat introduit, on interprète l’énoncé comme un acte d’information d’un but ou d’information sur la tâche. En (217), il s’agit d’une information sur le but car le prédicat est le verbe « faire ».

En (218), nous avons de nouveau une combinaison avec le verbe modal « falloir ». Dans cet exemple, le prédicat est un verbe informatif autre que le verbe « faire », donc l’information ne portera pas sur le but mais sur la tâche. Il s’agit ensuite, en fonction du contexte d’énonciation courant, de déterminer si cette information est donnée à l’initiative du locuteur ou intervient comme une réponse à une demande.

Enfin en (219), le noyau verbal comporte plusieurs marques différentes. Nous avons le verbe modal « croire », le verbe « falloir » en tant que prédicat de l’énoncé et enfin les marques des sujets syntaxiques (« je » et « il »). C’est la combinaison complète de ces marques qui conduit à l’interprétation d’un acte informatif. Là encore, selon le contexte courant, l’information donnée sera comprise comme une réponse ou non.

Il apparaît que certaines marques sont liées sur le plan interprétatif, c’est-à-dire que le fait de permuter certaines marques entre elles modifie l’interprétation donnée à l’énoncé. Ce n’est pas le cas de toutes les marques : les connecteurs et les phatiques par exemple, peuvent se combiner assez librement avec des noyaux prédicatifs différents.

4.3.3.Les marques lexicales

En plus des marques prédicatives verbales, les actes informatifs comportent certaines marques lexicales que nous pouvons exploiter pour leur analyse. Nous avons relevé :

- certains présentatifs comme « c’est » ou « il y a » ;

- des items ou des expressions lexicales d’acquiescement ou de confirmation.

En effet, nous rencontrons de nombreux énoncés dont le prédicat est constitué d’un adverbe ou d’une locution. Dans ces énoncés, l’item ou l’expression lexicale qui constitue le prédicat devient la seule marque permettant d’identifier l’acte et de lui attribuer une valeur discursive.

On notera par exemple :

(220) « oui d’accord » (C1.362) (221) « voilà » (C1.272)

(222) « c’est bon » (C5lampe.79) 4.3.3.1.Les présentatifs

Les présentatifs sont des marques lexicales que l’on rencontre dans les actes donnant une information sur la tâche et dans une moindre mesure, dans les actes apportant une information en réponse à une question.

(223) « ah c'est moi » (C11ballon.3) information en initiative (224) « c’est la même distance » (C6égypte.16) information en initiative (225) « parce qu'il y en a un qui est plus haut que l'autre » (C5égypte.42)

information en initiative (226) « le, c'(l)ui là où il y a la flèche » (C11ballon.44) information en réponse

4.3.3.2.Les formes de réponse et de validation

Nous nous sommes intéressé à des adverbes et des locutions adverbiales rencontrés dans les actes de confirmation, d’affirmation ou d’acquiescement. Certains adverbes sont spécifiques à la confirmation ou à l’acquiescement mais d’autres peuvent figurer dans les trois actes. Nous présentons un récapitulatif de ces marques dans le Tableau 8 ci-dessous en ne mentionnant que les marques les plus représentatives.

Tableau 8 : Répartition des marques de confirmation, d’affirmation et d’acquiescement.

La catégorie autres marques regroupe un ensemble de marques dont le pourcentage est moins représentatif. Nous en donnons quelques exemples.

Il existe d’autres marques de confirmation moins fréquentes comme : « bien », « ça va »,

« c’est bon », « c’est ça », « comme ça », « ouais c’est bien », « oui parfaitement oui ».

De même pour les marques d’acquiescement : « ah d’accord », « ah oui », « ah oui d’accord »,

« bon », « bon alors d’accord », « c’est bon », « comme ça », « hum », « là voilà », « oui bien sûr », « oui c’est ça », « oui d’accord », « ok ».

On remarque qu’il existe des marques simples constituées d’un adverbe et des locutions adverbiales qui sont le résultat de la juxtaposition de plusieurs adverbes. Lorsqu’une combinaison de plusieurs adverbes revient fréquemment, elle constitue une locution adverbiale fixe qui est analysée comme une seule marque. C’est le cas par exemple de « bon alors d’accord ». Par contre si la combinaison est peu fréquente, elle est analysée comme la juxtaposition de deux marques. C’est le cas de l’expression « ok c’est bon ».

*

Les actes informatifs de par le peu de marques qui les caractérisent, sont les actes parmi les plus difficile à identifier correctement. Les critères que nous avons retenus nous permettent de les distinguer des actes plus marqués comme les questions ou les requêtes, mais il est très difficile de départager les actes informatifs entre eux. Nous avons alors recours aux informations structurelles (nature des enchaînements, connecteur, etc.) pour discriminer un contexte situationnel probable.

La dernière catégorie d’actes que nous examinerons porte sur les actions proprement dites. En effet, l’action joue un rôle très important dans notre corpus et contribue tout comme le

Adverbes et locutions adverbiales la confirmation l’affirmation l’acquiescement

d’accord, d’accord + répétition - - 29 %

oui 26 % 83 % 6 %

ouais, ouais c’est bon, ouais d’accord, ouais voilà

12 % - 15 %

voilà, voilà comme ça, voilà + répétition

16 % - 20 %

voilà c’est ça - 17 % -

autres marques 45 % 0 % 30 %

dialogue à l’avancement de la tâche. Les actes langagiers et non langagiers constituent ensemble le tissu du dialogue et participent conjointement à sa progression.

No documento Nathalie Colineau (páginas 125-131)