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Le traitement des combinaisons d’indices liés

No documento Nathalie Colineau (páginas 170-174)

DEUXIEME PARTIE

3. Le fonctionnement du réseau d’analyse d’actes de dialogue

3.1. Le traitement des combinaisons d’indices liés

w1

x2

+

p s

N(p) = p

x1

w2

xn wn

w1

xn x11

+

p s

N(p) = p

x1

wm wn

f(x) w11

xm

le second modèle comporte un site le premier modèle est classique

Figure 15 : Représentation des unités du réseau

Cette modélisation21 permet d’opérer des traitements différents sur les entrées de l’unité. On peut ainsi effectuer un traitement supplémentaire.

Le site est modélisé par une fonction quelconque, tout dépend du traitement souhaité. Dans le réseau proposé, les sites ont été modélisés par l’opérateur de sommation suivi d’une fonction filtre. Ainsi, les sites utilisés opèrent un filtrage sur les données prises en compte par l’unité.

Les connexions qui arrivent directement à l’unité sont immédiatement prises en compte dans le calcul du potentiel de l’unité. Par contre, les connexions qui passent par le site sont prises en compte sous certaines conditions.

La condition est la suivante : si le site a « n » connexions en entrée, il ne laisse passer l’activation que si ces « n » connexions sont actives. Dans le cas contraire, il stoppe la propagation de l’activation.

Ceci permet de modéliser les connexions qui ont un lien de dépendance avec d’autres connexions. Si la combinaison de connexion est complète, c’est que l’information reçue par le site est complète, sinon ce sont des activations parasites.

Ainsi, si une sous-combinaison de marques conduisant à une interprétation n’est pas complète, alors l’interprétation ne sera pas retenue. Si au contraire, la sous-combinaison est complète, l’activation du site sera communiquée à l’unité et l’interprétation admise.

21 Nous reprenons cette modélisation du simulateur de réseaux connexionnistes Rochester développé par le département d’informatique de l’Université de Rochester dans l’état de New-York. Elle a été reprise dans d’autres simulateurs tel que SNNS développé par l’Institute for parallel and distributed high performance systems (IPVR) de Stuttgart.

3.1.2.Le mécanisme des « sites »

Les sites ne sont pas attachés à toutes les cellules, seules les cellules du sous-réseau des rôles et des actes de dialogue en possèdent. Ils permettent de filtrer certaines activations et de modéliser le fait que certaines connexions (i.e. sous-combinaisons d’indices) ont des liens de dépendance.

Nous allons illustrer ceci avec différents exemples.

(258) « il faut déplacer la pyramide » (C6égypte.7) requête

(259) « bon alors il faut faire des pyramides » (C5égypte.1) information d’un but (260) « déplacer le rond » (non attesté dans le corpus) requête

Si l’on prend les énoncés (258) et (259), on voit qu’un même indice linguistique (il<falloir>) peut apparaître dans une combinaison d’indices ne conduisant pas à la même interprétation (cf. Figure 16 ci-dessous, combinaison d’indices ab et ad).

requête

information d'un but il <falloir>

déplacer <prop inf>

faire <prop inf>

déplacer <verbe inf>

exprime une obligation

exprime une action

exprime un but instruction (a)

(b)

(c)

(d)

Figure 16 : Le mécanisme des sites

Dans un cas on a une requête, dans l’autre l’information qu’un but est posé. L’indice a lui seul ne porte pas cette information, c’est la combinaison de cet indice avec d’autres qui conduit à l’une ou l’autre des interprétations.

Cependant, lorsque l’indice linguistique « il<falloir> » apparaît, on ne peut pas dire a priori quel est l’acte de dialogue énoncé. A cette étape de l’analyse, la requête est aussi valide que l’information d’un but (la différence porte uniquement sur la probabilité que cet indice marque plus la requête que l’information d’un but ou inversement). On activera par conséquent les deux possibilités, tout en sachant qu’une seule des deux est correcte. C’est là que les sites jouent un rôle, car l’activation n’est pas immédiatement prise en compte par

l’unité. Le site attend d’avoir reçu une information complète pour communiquer celle-ci à l’unité ; autrement dit d’avoir une combinaison d’indices complète.

Ainsi selon le type d’indice linguistique qui viendra compléter la combinaison, on aura une requête (avec le verbe « déplacer » qui exprime une action, combinaison a et b) ou bien l’information d’un but (avec le verbe « faire » qui exprime un but, combinaison a et d).

La figure illustre deux cas différents de l’utilité des sites.

Le premier cas — il s’agit de l’utilisation du site comme filtre contre les activations parasites (entre les deux combinaisons d’indices ab et ad, seule la combinaison complète est transmise à l’unité).

Le deuxième cas — il montre la différence entre les indices libres (c sur la Figure 16) et les indices dépendants (a, b et d sur la Figure 16).

La Figure 16 illustre aussi deux emplois du verbe « déplacer » avec les énoncés (258) et (260).

Lorsque ce verbe est dans une proposition subordonnée infinitive, il est lié au verbe de la proposition principale. Ces deux indices (verbe de la principale et verbe de la subordonnée) deviennent ainsi des indices liés, leur interprétation sera conjointe. Un site est utilisé pour modéliser cette dépendance. Alors que ce même verbe « déplacer », s’il est employé en tant que verbe d’une proposition principale infinitive, sera considéré comme un indice autonome ayant son interprétation indépendante. Dans ce cas, la connexion avec l’unité est directe, on ne passe pas par un site.

Si l’on prend un autre exemple :

(261) I « maintenant je prends le petit triangle » (non attesté dans le corpus) demande de conf.

(262) I « maintenant tu prends un grand triangle » (C11église.165) requête

Les énoncés (261) et (262) présentent presque les mêmes marques, mais la différence est capitale. En (261) l’agent est « je » ; l’acte s’interprète comme un engagement à accomplir une action. Par contre, en (262) l’agent est « tu » et le locuteur est instructeur ; l’acte s’interprète donc comme une requête. Le locuteur demande à son partenaire de faire une action.

Si l’on se reporte à la Figure 17, on voit comment le jeu des indices s’établit et notamment quelles sont les combinaisons d’indices. Seul le site ayant une combinaison complète d’indices communiquera l’activation à l’unité.

engagement d'une action future maintenant

je

tu

prendre

requête

exprime une action marque de l'interlocuteur

marque du locuteur connecteur linéaire

autre

Figure 17 : Un ou plusieurs sites

La Figure 17 illustre un cas avec une unité à un site et une autre unité à deux sites. Une unité a autant de sites que de combinaisons possibles d’indices liés.

La figure montre qu’un même indice linguistique (ici « je ») peut être impliqué dans plusieurs combinaisons d’indices et par conséquent pointer sur plusieurs sites à la fois. Si l’on avait eu l’énoncé « maintenant je veux que tu déplaces le rond » à la place de l’énoncé (262), on aurait eu une autre combinaison d’indices avec la marque « je » ayant pour interprétation une requête.

A travers ces exemples, nous avons montré l’usage que nous faisons des sites et leur utilité d’une part pour mettre en évidence les liens de dépendance qui existent entre certains indices linguistiques, et d’autre part pour limiter les activations parasites, afin de ne conserver que l’information pertinente.

No documento Nathalie Colineau (páginas 170-174)