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Application au calcul de la perm´eabilit´e des pˆates de ciment

En pratique, compte tenu de l’isotropie du mat´eriau, il suffit d’imposer par exemple une vitesse unitaireUUU =~ex selonO~x pour d´eterminer la perm´eabilit´e ´equivalente. Les conditions sur le bord du VER impos´ees se r´eduisent alors `a :

sur les faces y1 = constante v1(y1 =C, y2) = Ux (5.7a) sur les faces y2 = constante v2(y1, y2 =C) = 0 (5.7b)

5.2 Application au calcul de la perm´ eabilit´ e des

la pˆate de ciment : kl =kφ=0 =kCSH

·

1− 1−φCSH

1−φc

¸2

(5.10) o`uφc repr´esente la fraction volumique critique de CSH obtenue par percolation,φCSH la fraction volumique de CSH etkCSH la perm´eabilit´e `a l’eau des gels CSH. En s’appuyant sur les travaux de Bentz et al.[Bentz et al., 1996] φc est prise ´egale `a 0.17. Les travaux de Powers [Powers, 1958] ont donn´e pour la perm´eabilit´e `a l’eau des gels CSH la valeur de 7.10−16 m.s−1. La fraction volumique de CSH peut ˆetre obtenue par la relation :

φCSH = VCSH

Vnonhyd+VCH +VCSH

(5.11) o`uVnonhyd d´esigne le volume total d’´el´ements du ciment non-hydrat´es,VCSH le volume total de CSH et VCH le volume total de CH. Les volumes des hydrates sont d´efinis `a partir de l’hydratation de la pˆate de ciment par les formules (4.12a et 4.12) donn´ees au chapitre 4. On peut ainsi calculer la conductivit´e hydraulique de la phase solide de la pˆate de ciment.

La formule de Katz-Thompson permet ´egalement d’identifier la perm´eabilit´e de la phase cpillaire `a partir du rayon dit de pore critique, qui est le rayon de pore pour lequel, `a un instant donn´e, est assur´e une connectivit´e dans le r´eseau capillaire.

Pour cela, on suppose cette fois la perm´eabilit´e de la phase solide n´egligeable devant celle du r´eseau capillaire. A partir de la relation de McLachlan et al. (1986-1990) [Cui and Cahyadi, 2001], la perm´eabilit´e de la pˆate de ciment s’´ecrit :

k = kcap

(1−φc)t(φ−φc)t (5.12)

Et en identifiant `a l’´equation de Katz-Thompson, on obtient pour la perm´eabilit´e kh

de la phase la plus perm´eable et donc du r´eseau capillaire : kh = 1.8

226l2c(1−φc)2 (5.13)

o`u lc d´esigne le rayon de pore critique et φc la fraction volumique de la porosit´e pour laquelle il existe un r´eseau capillaire. La valeur de φc est obtenue par percolation et choisie ´egale `a 0.18 suivant les travaux de Powers [Powers, 1958]. Ainsi, la perm´eabilit´e de la phase capillaire et celle de la partie solide de la pˆate de ciment peuvent ˆetre calcul´ees d`es que le degr´e d’hydratation de la pˆate est fix´e et le rayon de pore critique donn´e. Des mesures de ce rayon de pore critique peuvent ˆetre d´eduites de la courbe logarithmique de distribution des pores dans la pˆate de ciment obtenue par porosim´etrie f(r) = log(r), et il correspond `a la coordonn´ee du premier ’pic’ de la courbe pour des pores de diam`etres sup´erieurs `a 1 nm. Les pores de tailles plus petites n’´etant pas consid´er´es comme des pores capillaires permettant la circulation de fluides. Un exemple

Figure 5.1 —Courbe logarithmique de porosim´etrie d’une pˆate de ciment de rapport E/C= 0.4 tir´ee des travaux de Cui et Cahyadi [Cui and Cahyadi, 2001].

est donn´ee `a la Figure 5.1.

Par ailleurs, on a consid´er´e le point de vue adopt´e au chapitre pr´ec´edent pour sch´ematiser le VER qui est g´en´er´e en ajoutant des particules de ciment toutes de mˆeme perm´eabilit´e dans la partie poreuse. La distribution granulom´etrique des particules retenue est celle donn´ee au chapitre 4.

5.2.2 Perm´ eabilit´ e de la pˆ ate de ciment

Diff´erents volumes repr´esentatifs de la pˆate de ciment ont ´et´e g´en´er´es par le mod`ele B´eton Num´erique pour les rapports E/C retenus allant de 0.3 `a 0.8. Les r´esultats de l’homog´en´eisation num´erique en termes de perm´eabilit´e ´equivalente de la pˆate de ciment sont compar´es, dans un premier temps, aux r´esultats d’essais men´es par Cui et Cahyadi [Cui and Cahyadi, 2001] pour les rapports E/C = 0.3 et E/C = 0.4. La porosit´e a ´et´e mesur´ee par ces auteurs par porosim´etrie au mercure et le rayon de pore critique est d´eduit des courbes de distribution des pores. Sa valeur est prise ´egale `a 0.01µm. Nous avons retenu d’´etudier la perm´eabilit´e des pˆates `a 210 jours, la validit´e du mod`ele Katz-Thompson pour les mat´eriaux cimentaires au jeune ˆage n’´etant pas clairement attest´ee et dans la mesure o`u nous n’int´egrons pas la cin´etique d’hydrata- tion dans notre mod´elisation, il semble en effet pr´ef´erable de se limiter aux mat´eriaux

suppos´es hydrat´es. En utilisant la d´emarche pr´esent´ee au paragraphe pr´ec´edent pour d´eterminer la perm´eabilit´e des constituants de la pˆate de ciment, la perm´eabilit´e du r´eseau capillaire kh et celle de la partie solide de la pˆate kl ont ´et´e calcul´ees pour les diff´erentes pˆates de ciment. Elles sont donn´ees au Tableau 5.1.

E/C Degr´e d’hydratationαhyd Porosit´e capillaire φ kl[m2] kh[m2]

0.3 0.732 0.059 2.04 10−23 5.46 10−19

0.4 0.93 0.091 2.85 10−23 5.46 10−19

0.5 0.96 0.171 2.93 10−23 5.46 10−19

Tableau 5.1 —Perm´eabilit´es des phases des pˆates de ciment `a 210 jours.

Les r´esultats de la simulation sont ´egalement compar´es `a ceux fournis par les mod`eles classiques d’homog´en´eisation introduits dans le chapitre 2 : (HS) borne inf´erieure de Hashin-Shtrinkman, (Mat) borne inf´erieure de Matheron, (KT) formule de Katz-Thompson (5.9) dont les r´esultats sont tir´es de [Cui and Cahyadi, 2001] et (CUI) r´esultats exp´erimentaux fournis par Cui et Cahyadi [Cui and Cahyadi, 2001]. Le Ta- bleau 5.2 pr´esente cette confrontation, la perm´eabilit´e ´etant donn´ee en [.10−23 m2].

E/C HS Mat Simu. KT CUI

0.3 2.298 2.315 2.46 4.33 <2.69 0.4 3.424 3.487 4.0683 10.2 12.2 0.5 4.417 4.751 8.4547

Tableau 5.2 —Perm´eabilit´e ´equivalente des pˆates de ciment en [.1023m2]. Com- paraison de la simulation, des essais et des mod`eles analytiques.

Le mod`ele de Katz-Thompson donne lui de bons r´esultats, et les simulations un ordre de grandeur correct. En conservant les perm´eabilit´es des constituants de la pˆate correspondante `a un rapport E/C = 0.5, la perm´eabilit´e ´equivalente est ´egalement calcul´ee pour des pˆates de ciment avec rapports plus ´elev´es E/C = {0.6,0.7}. Les propri´et´es des phases sont donn´ees en Annexe A.1. Dans ce cas, la porosit´e des pˆates est tr`es ´elev´ee et l’hydratation est suppos´ee compl`ete. Le coefficient d’hydratation est pris ´egal `a 1. La Figure 5.2pr´esente l’´evolution de la perm´eabilit´e `a l’eau ´equivalente de la pˆate de ciment sur l’ensemble des rapports E/C ´etudi´es. Cette perm´eabilit´e `a l’eau est obtenue en fonction de la perm´eabilit´e intrins`eque `a partir de la loi de Darcy sous la forme ´etablie dans le chapitre (1) :

vvv =−kkkiρg µf l

. µ

gggrad(P ρg +zzz)

(5.14) o`u g ≃ 10 m.s−2 d´esigne l’acc´el´eration de la pesanteur, ρ = 1000 kg.m−3 la masse volumique de l’eau, µf l = 1 10−3 kg.m−1.s−1 sa viscosit´e dynamique etz la coordonn´ee ascendante du point d’application.

Comme nous pouvons le constater, la perm´eabilit´e ´equivalente augmente en fonction du rapportE/C. Cela peut, dans un premier temps, s’expliquer par l’augmentation de

Figure 5.2 —R´esultats de la simulation pour la perm´eabilit´e `a l’eau des pˆates de ciment en fonction du rapportE/C.

la perm´eabilit´e de la phase solide de la pˆate de ciment qui d´epend du degr´e d’hydrata- tion. Mais l’augmentation de la perm´eabilit´e ´equivalente est plus influenc´ee encore par l’augmentation de la porosit´e de la pˆate de ciment. En effet, on le constate pour des rapports E/C sup´erieurs `a 0.5 o`u la perm´eabilit´e de la phase solide est la mˆeme pour chaque cas mais avec une fraction volumique de la porosit´e diff´erente.

Nous avons cherch´e `a confronter ces r´esultats avec les mesures de perm´eabilit´e `a l’eau des pˆates de ciment r´ealis´ees par Powers et al. [Powers et al., 1954]. Les r´esultats des simulations donnent une perm´eabilit´e `a l’eau plus faible que celle mesur´ee pour ce mˆeme type de pˆate de ciment. Cet ´ecart peut s’expliquer par le fait que les essais ont

´et´e effectu´es pour des degr´es d’hydratation inf´erieurs `a ceux simul´es sur des pˆates de ci- ment `a 28 jours, donc plus jeunes. Or, les tests exp´erimentaux [Cui and Cahyadi, 2001]

ont montr´e que la perm´eabilit´e d’une pˆate de ciment diminue avec l’augmentation du degr´e d’hydratation. C’est ce qui peut justifier la diff´erence entre les r´esultats du calcul et les mesures exp´erimentales.

Le choix de prendre le mˆeme rayon de pore critique pour chaque pˆate peut aussi contri- buer `a donner des r´esultats diff´erents des essais. Ce rayon varie en fait en fonction du degr´e d’hydratation et du type de pˆate de ciment [Baroghel-Bouny, 1994].

5.2.3 Localisation des flux hydrauliques

La localisation des flux hydrauliques au sein de la microstructure permet ici de visua- liser l’´ecoulement du fluide `a travers les phases de la pˆate de ciment. Elle est pr´esent´ee au Figures 5.3 pour diff´erentes pˆates de ciment de rapport E/C = {0.3,0.4,0.5}. Cette visualisation permet de v´erifier s’il existe un r´eseau connect´e dans le VER. Aussi, on peut voir l’absence de r´eseau connect´e pour la pˆate de rapport E/C = 0.3, puis l’apparition et l’augmentation de ce r´eseau lorsque le rapport E/C augmente.

Figure 5.3 —Localisation des flux hydrauliques locaux induits par un flux macro- scopique selon l’axeOxdans les pˆates avecE/C= 0.3 (en haut `a gauche),E/C= 0.4

(en haut `a droite),E/C= 0.5 (en bas)

5.3 Application au calcul de la perm´ eabilit´ e des