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Description du fonctionnement du Centre Opérationnel de Défense Cette partie se focalisera sur le fonctionnement interne du Centre Opérationnel de Défense

P. C Service

1.3. De la théorie à l’opérationnel : illustration par deux observations

1.3.2. Description du fonctionnement du Centre Opérationnel de Défense Cette partie se focalisera sur le fonctionnement interne du Centre Opérationnel de Défense

(COD), sur la base des observations faites lors de l’exercice Euratech et des inondations de 2005 et sur des apports bibliographiques. La structuration du COD peut être évolutive en fonction du département et de la nature de l’évènement.

Le COD est activé sur ordre du Préfet lorsque la situation le nécessite, après réception d’une vigilance météorologique ou d’une alerte (lors d’accidents industriels) provenant soit :

− de l’exploitant d’une installation industrielle lorsque le sinistre dépasse l’enceinte du site. Dans ce cas là, le Préfet déclenche le Plan Particulier d’Intervention ;

− des services de Météo France (Services de Veille) dans le cas de phénomènes météorologiques ;

− des Services de Prévision des Crues ;

− des Services de Secours (Services de Veille) ;

− des maires lorsque ces derniers sont dans l’incapacité de gérer et de contenir le sinistre.

Dès la réception de la vigilance ou de l’alerte, les agents du SIDPC préviennent les acteurs susceptibles d’intervenir. Une liste des personnes prenant part au processus de gestion est consignée dans l’annuaire de crise. Progressivement, les différentes entités publiques comme privées rejoignent le COD et s’organisent en fonction des missions qui leur sont confiées.

1.3.2.1. Des missions diverses ….

Les missions prioritaires à assumer pendant la phase opérationnelle de la gestion de la crise, selon la circulaire du 26 mars 1993, sont :

− la protection des populations (alerte, information, secours) ;

− la continuité de l’action gouvernementale (sécurité des bâtiments publics, points sensibles, transmissions et communications) ;

− le maintien de la sécurité intérieure et la maîtrise des problèmes d’ordre public ;

− la garantie et la protection des fonctions essentielles à la vie nationale (ravitaillement, transports, production d’énergie, de télécommunication) ;

− la communication à destination du public et de la presse.

Sur la base des observations et du guide d’aménagement des centres opérationnels de préfectures (DDSC, 2002), l’ensemble des missions exercées au COD peuvent être regroupées selon sept cellules principales amenées à varier selon l’évènement (Cf. Figure 4) :

− la cellule commandement ;

− la cellule soins secours sauvetage ;

− la cellule hébergement ;

− la cellule ordre public ;

− la cellule expertise-évaluation ;

− la cellule réseaux vitaux ;

− la cellule transmission technique ;

− la cellule réponse aux appels du public.

Cette typologie est évolutive en fonction du mode de management du Préfet. En effet, certains décideurs préfèrent prendre du recul par rapport à la situation et se baser au COD, d’autres, agissant directement sur le terrain, déconcentrent la cellule de crise.

Figure 4 : Organisation de la réponse de sécurité civile

Le commandement du COD est placé sous l’autorité du Directeur des Opérations de Secours (DOS), fonction assurée par le Préfet. En l’absence de ce dernier, cette fonction peut être confiée par intérim au Directeur de cabinet du Préfet. Le DOS est secondé par le personnel du Service Interministériel de Défense et de Protection Civile (SIDPC). Des attachés de préfecture sont également informés de la situation et rejoignent le COD afin d’assurer les fonctions de logistique et de secrétariat. De plus, une cellule de communication est activée pour la prise en charge des médias, l’organisation des conférences de presse, la rédaction et la diffusion des communiqués de presse afin d’informer les populations. Quatre moyens de communication sont privilégiés : un affichage des communiqués de presse, une diffusion sur le site Internet de la Préfecture, une diffusion sur Radio France Bleu et une diffusion télévisée sur les chaînes locales et nationales. En 2004, à la suite des inondations de 2002 dans le Gard, une convention à été signé, entre la DDSC et Radio France8 permettant ainsi une information des populations. La cellule de commandement, synthétise l’ensemble des informations provenant des autres cellules et coordonne l’action des divers moyens.

8 Circulaire NOR/INT/E/04/00001/J du 5 janvier 2004

SIDPC

Maire

Préfet DOS

DOS

Cellule Ordre Public Police Gendarmerie DDE, Armée Cellule Soins Secours

Sauvetage SP SAMU

Cellule Transmissions SP SAMU

Cellule Réseaux Vitaux France Telecom EDF, SNCF, ASF

Cellule Hébergement

DDASS Croix-Rouge

Cellule Expertise Météo France, DRIRE, IRSN

Communauté de commune, Conseil Général, Inspection académique, DDAF,

COD

PCO

PC Terrain Autres structures PMA

Hôpitaux,

CODIS

Centre 15 Centre 17

MIC COGIC

EMZ - COZ

SIDPC

Maire

Préfet DOS Préfet DOS

DOS

Cellule Ordre Public Police Gendarmerie DDE, Armée Cellule Soins Secours

Sauvetage SP SAMU

Cellule Transmissions SP SAMU

Cellule Réseaux Vitaux France Telecom EDF, SNCF, ASF

Cellule Hébergement

DDASS Croix-Rouge

Cellule Expertise Météo France, DRIRE, IRSN

Communauté de commune, Conseil Général, Inspection académique, DDAF,

COD

PCO

PC Terrain Autres structures PMA

Hôpitaux,

CODIS

Centre 15 Centre 17

MIC COGIC

EMZ - COZ MIC COGIC

EMZ - COZ

La cellule soins secours sauvetage définit et coordonne les stratégies en termes de secours à victimes. Elle est composée de représentants des Sapeurs Pompiers et des Services Aide Médicale d’Urgence (SAMU). Les acteurs assurent, via le CODIS et le Centre de régulation du 15, les actions de planification des secours et de sauvetage des personnes sinistrées et informent le Préfet de la situation. Ils anticipent également les conséquences afin de demander, si nécessaire, des renforts auprès de la zone de défense.

La cellule hébergement a en charge la gestion des hébergements et des centres d’accueil pour les personnes sinistrées. Les missions sont assurées par des représentants des Services de la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) et de la Croix- Rouge. Lorsque les victimes sont en nombre important, l’armée vient en support. Les acteurs recensent les différents lieux d’hébergements et les ressources nécessaires à leur fonctionnement. Les inspections académiques et les Conseils Généraux sont également parties prenantes de cette mission puisqu’ils ont la charge et la gestion des établissements scolaires (internats et gymnases), lieux potentiels d’accueil.

La cellule ordre public est composée des représentants des forces de police et de la gendarmerie nationale. Ils ont en charge le maintien de l’ordre, la définition des points de blocage des routes pour la mise en sécurité des personnes avec l’aide conjointe des Services de la DDE (mise en place de barrages routiers). Ils recensent également les indices et ils facilitent les enquêtes judiciaires. Ils coordonnent également l’action de la police et de la gendarmerie sur le terrain.

La cellule expertise et évaluation a en charge principalement l’analyse de l’évènement déclencheur. La présence et les compétences des experts présents en cellule de crise varient en fonction de l’évènement. Dans le cas d’évènements déclencheurs de type naturel et principalement lors d’inondations, un prévisionniste des Services de Météo France est présent. Dans le cas d’un accident industriel, un représentant des services de la Direction Régional de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) et le représentant de l’exploitation industrielle sont présents. Pour un évènement de type radiologique ou nucléaire, des experts des services de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire peuvent intervenir. Lors d’une pollution accidentelle des ressources en eau, des sols ou de l’air, l’évaluation des rejets et de la toxicité est assurée par la DDASS qui prend appui sur des experts.

Lors d’une crise, les réseaux vitaux (Electricité, télécommunication, autoroute, SCNF,…) sont extrêmement vulnérables. Des représentants des grands opérateurs sont donc présents au COD. Ils déterminent les stratégies à mettre en place, ils coordonnent leurs moyens avec ceux des autres entités et informent le Préfet de la situation.

Selon l’ampleur et la nature de la situation, d’autres acteurs s’ajoutent à ce dispositif de base comme par exemple des représentants des mairies, des communautés de communes, de l’Office National des Forêts, des radios France Bleu,...

Chaque acteur présent en cellule de crise est relié en permanence à son service d’appartenance permettant de relayer des informations et les décisions prises en cellule de crise. Les acteurs présents au COD vont à la fois collecter de l’information et analyser, évaluer la situation, communiquer et informer soit les personnes susceptibles d’intervenir dans la gestion de l’évènement, soit le public (Wybo, 1998)

Le nombre d’intervenants présents en cellule de crise augmente en fonction du niveau de gravité de la situation. Pour la gestion d’un accident, quelques spécialistes suffisent. Les situations de crise requièrent une convergence beaucoup plus importante d’acteurs qui doivent se coordonner.

1.3.2.2. et un travail coordonné …

La coordination des diverses missions permettant d’assurer une gestion efficace de la situation nécessite un partage d’informations et de connaissances. La gestion des informations et des communications en cellule de crise est donc capitale. Les diverses informations provenant notamment du lieu de l’évènement, vont être analysées, synthétisées et regroupées afin que les acteurs en cellule de crise développent une représentation commune de la situation.

Cinq voies principales de recherche et de partage de l’information, observées lors des deux cas pré-cités, peuvent être définies :

− chaque acteur communique avec son homologue présent sur le terrain ou au siège de sa structure. Les téléphones portables sont utilisés régulièrement pour contacter les personnes concernées ;

− l’utilisation de la main courante : toutes les informations convergentes au COD sont consignées dans la main courante puis partagées au travers de transmission par vidéo projecteur ou papier ;

− des points de situations réguliers : le DOS procède régulièrement (toutes les une ou deux heures) à un point de situation. Chaque acteur synthétise son point de vue, ses actions engagées, les problématiques auxquelles il doit faire face. Les acteurs, ont donc une connaissance de l’ensemble des actions, des difficultés et partagent ainsi, une même représentation de la situation ;

− des communications informelles entre les acteurs, en fonction de leurs affinités ;

− des références au passé. Les expériences antérieures acquises et capitalisées par les acteurs servent de base à la coordination.

1.3.2.3. …mais des problématiques récurrentes

Les observations de ces exercices ont permis de mettre en évidence certaines problématiques récurrentes :

des plans non mis à jour. comme la non mise à jour des annuaires de crise ou des fichiers recensant les lieux d’hébergements ;

la réception et le traitement de la demande de mise en alerte lors d’un accident industriel et de la vigilance dans le cas de phénomènes naturels : du fait principalement de défauts techniques, les alertes et les vigilances peuvent être, soit non reçues par les services concernés, soit non diffusées à l’ensemble des populations. De ce fait, la mise en alerte et le confinement des personnes en sont ralentis ;

des problèmes techniques de transmission des informations. Les principales difficultés en termes de circulation et de transmission de l’information entre les acteurs (du terrain vers le COD) proviennent de problèmes techniques. Comme souligné précédemment, l’information et donc la connaissance qui en découle sont primordiales pour l’anticipation de la situation, la coordination des actions et la prise de décisions ;

des problèmes de communication et de langage commun : les acteurs communiquent entre eux, au sein du COD, et vers l’extérieur, auprès des médias et des populations. Les messages doivent être clairs et chaque personne doit être en mesure de les recevoir. De plus, le manque actuel d’une culture de crise et d’un langage commun entre les différents acteurs accentue ces problèmes. Certains écarts se créent nécessairement lors de ces phases de communication, entraînant une incompréhension entre les acteurs, des conflits voire des rumeurs. La communication entre les acteurs, au sein du COD peut être altérée également par l’ergonomie de la salle de crise. Le cloisonnement des acteurs perturbe les échanges d’informations ;

des frustrations de la part des acteurs présents au COD peuvent apparaîtrent car ils n’ont qu’une vision construite à partir des informations qu’ils reçoivent et non une vision concrète de la réalité ;

− les situations de crise comme par exemple celle des inondations de 2005 induisent du stress chez certaines personnes, particulièrement lors de leur première expérience face à ce type de crise. Les acteurs présents en cellule de crise sont avant tout des hommes et des femmes qui ont également une famille pouvant faire partie des victimes, ajoutant une source supplémentaire d’inquiétude et de stress.

La gestion d’une situation de crise requiert la convergence d’acteurs variés, chacun ayant une sensibilité, une expérience et un bagage technique différent. Du fait de la complexité de l’évènement d’une part, et de la dimension humaine de la réponse, les acteurs sont confrontés à plusieurs problématiques récurrentes telles que des difficultés de communication et de compréhension entre acteurs, des difficultés techniques.