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Présentation du réacteur auto-agité par jet gazeux

No documento formation des polluants (páginas 92-98)

Chapitre IV Étude expérimentale de l'oxydation de constituants de biocarburant en JSR

2. Présentation du réacteur auto-agité par jet gazeux

2.1 Principe de fonctionnement

Le réacteur auto-agité par jet gazeux ou Jet Stirred Reactor (JSR) permet d’étudier les mécanismes d’oxydation des hydrocarbures en fonction de la température, de la pression, de la richesse et du temps de séjour des gaz dans la zone réactionnelle. Le réacteur que nous avons utilisé a été mis au point par Dagaut et al.[198]. Au sein du réacteur auto-agité, la vitesse du mélange est supposée infiniment rapide par rapport au temps de séjour des gaz dans la zone réactionnelle. Les fractions molaires des espèces et la température sont donc théoriquement homogènes en tout point du réacteur. En l’absence de phénomènes de diffusion, la vitesse de conversion des réactifs en produits est donc contrôlée uniquement par la cinétique chimique.

2.2 Description du réacteur auto-agité

Le dispositif expérimental utilisé au cours de ce travail de thèse est constitué de trois parties principales : le vaporisateur, la chambre réactionnelle et le système de prélèvement. La Figure IV-1 présente un schéma détaillé du réacteur auto-agité.

Les carburants étudiés sont généralement sous forme liquide à température ambiante. Il est donc nécessaire de les faire passer sous forme gazeuse pour pouvoir étudier leur oxydation en réacteur auto-agité. A cette fin, le carburant liquide est acheminé jusqu'à un ensemble

atomiseur-vaporisateur à l’aide d’une pompe HPLC. Il est ensuite injecté sous pression dans l’atomiseur au niveau de l’orifice annulaire où il va être atomisé grâce un flux d’azote appelé azote auxiliaire. Le brouillard ainsi formé va ensuite pénétrer dans le vaporisateur constitué de grilles insérées dans une enceinte chauffée à une température légèrement supérieure à la température de vaporisation du composé étudié. Le réactif ainsi vaporisé, est alors introduit dans le réacteur par un tube capillaire en quartz.

Figure IV-1 : Schéma du réacteur auto-agité par jets gazeux

La zone réactionnelle proprement dite se présente sous la forme d’une sphère en silice fondue dont le volume est de 29,5 cm3. Un dispositif de préchauffage permet d’amener l’ensemble des composés gazeux à une température proche de celle étudiée avant même leur injection dans le réacteur. Cela permet de minimiser les différences de température en son sein, et donc de favoriser l’homogénéisation en température. L’admission des gaz se fait par quatre injecteurs ayant un diamètre de sortie de 1 mm et des directions de jet opposées deux à deux pour assurer une bonne homogénéité dans l’ensemble du volume réactionnel. Dans la

zone de mélange, le carburant est mis en contact avec les flux d’oxygène et d’azote principal acheminés par un circuit parallèle à celui de l’hydrocarbure pour éviter toute réaction prématurée en amont du réacteur. Le flux d’azote principal sert à diluer le réactif de manière à éviter l’apparition d’un gradient de température élevé. Nous sommes donc bien en présence d’une oxydation homogène, uniquement contrôlée par la cinétique chimique de combustion.

Un thermocouple Pt/Pt-Rh 10% gainé de quartz est utilisé pour mesurer la température des gaz tout au long du processus. Le réacteur est placé dans un four permettant d’étudier la cinétique de réaction jusqu'à 1300 K environ. Cet ensemble four-réacteur est lui-même localisé au sein d’une enceinte pressurisable permettant de travailler à haute pression (jusqu'à 10 atm).

Les produits formés lors de la combustion sont prélevés à l’aide d’une sonde sonique en quartz. Le maintient d’une différence de pression importante entre les gaz dans le réacteur (10 atm) et la sonde de prélèvement (50 mbar) permet de figer la réaction et ainsi d’obtenir un mélange gazeux contenant les produits de combustion. Une ligne en téflon, chauffée à 175°C, prolonge la sonde jusqu’à la cellule d’analyse du spectromètre infrarouge et permet d’éviter toute condensation. Les produits formés sont alors analysés en ligne par FTIR. A la sortie de cette ligne chauffée, un tube en Teflon achemine également les gaz dans un ballon en Pyrex préalablement vidé grâce à une pompe à palettes. Les gaz sont alors prélevés et stockés en vue d’une analyse chromatographique ultérieure.

2.3 Calcul des débits

Le calcul des débits gazeux est effectué à partir de l’expression du temps de passage τ des gaz dans le réacteur (cf. équation IV-1). Lors des expériences réalisées au cours de cette thèse, le temps de passage τ reste constant tandis que la température varie ce qui nécessite de diminuer les débits de réactifs lorsque la température augmente.

amb amb r r

P P T T D

= V

τ (E IV-1) Avec τ temps de passage moyen des gaz dans le réacteur (s)

Vr volume du réacteur (cm3)

Dr débit total à l’entréedu réacteur (cm3/s) Tamb température ambiante (K)

T température de travail (K) Pamb pression ambiante (atm) P pression de travail (atm)

A partir de cette équation et des fractions molaires Χi à l’entrée du réacteur il est possible de calculer le débit gazeux de chacun des réactifs grâce à l’équation IV-2 :

T T X V D X

Di i i i r amb

= τ

= (E IV-2) L’hydrocarbure étant injecté sous forme liquide, il est nécessaire d’exprimer le débit de liquide à injecter DHC(l) en fonction du débit gazeux voulu DHC(g) (cf. équation IV-3).

amb amb HC

HC RT

g MP D

l

D ( )= ( ) ρ (E IV-3) Avec M masse molaire du carburant (g.mol-1)

Ρ masse volumique du carburant (g.cm3)

2.4 Analyse des échantillons

2.4.1 Analyse FTIR

La spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (ou Fourier Transformed Infra Red, FTIR) est une technique d’analyse basée sur l’absorption de rayonnement infrarouge par les gaz à analyser. Elle permet, via la détection de vibrations spécifiques de certaines liaisons chimiques, d’effectuer l’analyse des espèces présentes dans les gaz. En effet, lorsque la longueur d’onde du faisceau lumineux est voisine de celle de l’énergie de vibration de la molécule analysée cette dernière va absorber le rayonnement et une diminution de l’intensité transmise pourra être mesurée. L’analyse FTIR consiste alors à examiner les spectres d’absorption de ces gaz et à distinguer la contribution de chaque espèce par rapport à des spectres étalons, ce qui permet de déterminer les produits en présence ainsi que leurs quantités.

Cependant, il est important de noter que seules les liaisons polaires absorbent dans l’infrarouge. Les molécules diatomiques symétriques ne sont donc pas détectées par FTIR (O2 et H2 par exemple). De plus, les hydrocarbures d’une même famille ont des spectres d’absorption similaires. C’est pourquoi l’analyse spectroscopique FTIR est complétée par l’analyse chromatographique en phase gazeuse.

Le spectromètre utilisé durant cette étude est un Nexus. La gamme de nombre d’onde étudiée, comprise entre 500 cm-1 et 3500 cm-1, permet d’évaluer les principales espèces présentent dans les gaz en sortie de réacteur. Dans notre cas, l’analyse FTIR permet de mesurer les concentrations en H2O, CO2, CO, CH2O, CH3OH, CH4, C2H2, C2H4, C2H6 et C3H6.

2.4.2 Analyse par chromatographie en phase gazeuse

Les échantillons prélevés dans les ballons sont stockés à une pression de 50 mbar environ. Afin de conserver une bonne sensibilité avec les appareils utilisés, les gaz sont comprimés à l’aide d’un piston thermostaté à une pression proche de 1 bar avant d’être injectés dans les différents chromatographes.

La Chromatographie en Phase Gazeuse (CPG) est une technique d’analyse qui permet la séparation des constituants d’un mélange selon leur affinité respective entre la phase mobile (gaz vecteur) et la phase stationnaire (colonne). Les espèces qui s’associent fortement avec les particules composant la phase stationnaire sont retenues plus longtemps si bien que chaque constituant traverse la colonne en un temps caractéristique, appelé temps de rétention. Trois chromatographes sont utilisés pour analyser la totalité des produits suivis. Leur fonctionnement est brièvement abordé ci-après et le Tableau IV-1 regroupe leurs conditions d’utilisations.

Dans un premier temps, les échantillons sont injectés dans un chromatographe Varian 3400 équipé d’une colonne en alumine et d’un détecteur à ionisation de flamme (FID) permettant la détection des produits d’oxydation hydrocarbonés comportant de 1 à 6 atomes de carbone. Un deuxième chromatographe, équipé une colonne DB624 et un détecteur à ionisation de flamme permet non seulement la détection des hydrocarbures mais également celle des composés oxygénés (aldéhydes, cétones…). De plus cette colonne permet une séparation rapide des composés de haute masse molaire (plus de 6 atomes de carbone). Enfin, l’hydrogène et l’oxygène moléculaires sont dosés au moyen d’un chromatographe Varian 3300 équipé d’une colonne CP-carboPlot P7 et d’un détecteur à conductibilité thermique (TCD). Le gaz vecteur utilisé est l’azote et non l’hélium comme pour les autres chromatographes car H2 et He ont une conductibilité thermique trop proche pour que le catharomètre puisse détecter avec précision la présence de l’hydrogène.

Tableau IV-1 : Conditions d'utilisation des différents chromatographes

Chromatographe Colonnes Détecteurs Gaz vecteur Programmation en température

Produits dosés

Varian 3300

CB-CarboPlot P7 L = 10 m Dint = 0.53 mm

Df = 1 µm

TCD N2

15 mL.min-1

T = 35°C t = 1,7 min

isotherme

H2 O2

Varian 3400

CP-Al2O3/KCl L = 50 m Dint = 0.32 mm

Df = 1 µm

FID He

1,5 mL.min-1

Ti = 70 °C ti = Tf = 200 °C

tf = 26 min

HC<C7

Varian 3800

DB624 L = 60 m Dint = 0.32 mm

Df = 1 µm

FID He

1,5 mL.min-1

Ti = 40 °C ti = 10 min Tf = 250 °C tf = 10 min

HC>C6

La quantification des espèces détectées par chromatographie en phase gazeuse nécessite un étalonnage préalable, permettant de relier le signal détecté (exprimé en unités arbitraires et correspondant à l’aire du pic sous la courbe) à la fraction molaire du composé. Cet étalonnage externe est effectué à partir d’étalons gazeux pour les composés majoritaires. Pour les autres espèces, le coefficient de réponse est généralement déterminé à partir de la règle du nombre

de carbone effectif (ECF) [199] et des coefficients de réponse des composés de structure chimique voisine.

2.4.3 Analyse par spectrométrie de masse

La dernière colonne chromatographique est reliée à un spectromètre de masse. La spectrométrie de masse est une méthode d’analyse qualitative permettant d’identifier les nombreux produits intermédiaires d’oxydation se formant au cours de la combustion des composés étudiés. Le composé sortant de la colonne chromatographique est ionisé par bombardement électronique à 70 eV. Des ruptures de liaisons entraînent la formation d’ions fragments caractéristiques de la molécule initiale. Les fragments pénètrent ensuite dans l’analyseur quadripolaire constitué de quatre électrodes de section hyperbolique parallèles deux à deux. Ils sont alors séparés par un champ électro-magnétique en fonction de leur rapport masse/charge et collectés par un détecteur qui amplifie le signal associé aux ions.

L’ensemble des fragments constitue le spectre de masse dont la lecture permet la détermination de la structure moléculaire. Chaque spectre est comparé à ceux disponibles dans la bibliothèque informatique du logiciel en vue d’une identification.

2.5 Répétabilité et incertitude de mesure

2.5.1 Répétabilité des essais

La répétabilité des essais en réacteur auto-agité par jet gazeux a été estimée lors d’une étude de Dagaut et al. [200]. Ces tests avaient pour but d’étudier l’oxydation du n-heptane lors de deux expériences réalisées avec un an d’intervalle dans des conditions similaires. Les résultats révèlent une très bonne répétabilité puisque les profils d’espèces sont superposables d’une année sur l’autre.

2.5.2 Estimation de l’incertitude de mesure

La validation des modèles cinétiques est tributaire des résultats expérimentaux. Il est donc nécessaire d’évaluer l’incertitude associée à ces résultats afin de pouvoir relativiser la précision des modèles. Les deux principales sources d’incertitude sur les données expérimentales sont le dispositif expérimental et le système analytique.

En ce qui concerne le dispositif expérimental, la composition réelle du mélange gazeux introduit dans le réacteur est tributaire des débits imposés en azote, oxygène et hydrocarbure.

Ainsi, malgré la précision des dispositifs de contrôle, il n’est pas possible d’appliquer les débits théoriquement nécessaires pour obtenir la composition initialement souhaitée. Les débimètres sont étalonnés (coefficient des courbes d’étalonnage supérieurs à 0,995) mais il subsiste toujours une erreur liée à la conversion des débits en tension de consigne. D’autre part, malgré toutes les précautions prises, il est difficile d’assurer une température parfaitement homogène en tout point du réacteur (on estime toutefois que la variation de

température ne dépasse pas 5 K dans l’ensemble du réacteur). Ces incertitudes sur la température et la composition du mélange gazeux se répercutent sur le temps de passage et par conséquent sur la composition des gaz en sortie de réacteur.

Concernant le dispositif d’analyse, plusieurs facteurs peuvent être mis en cause pour expliquer l’erreur sur la mesure : erreur sur les coefficients de réponse, incertitude sur les étalons et la pression d’injection du gaz, séparation difficile de certains pics… En tenant compte de tous ces paramètres, on peut estimer l’incertitude globale sur les résultats expérimentaux inférieure à 15 %.

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