La bonne humeur toujours contagieuse qui me remontait le moral lorsque j'étais au fond d'une vague (les vertus de l'humour anglais. Une évaluation de la nuisance perçue permettrait d'adapter la lutte contre les moustiques aux attentes de la population.
Introduction générale
- Les moustiques et les zones humides
- Moustiques, risque sanitaire et nuisance
- Le contrôle des moustiques : modalités, limites et enjeux environnementaux
- Problématique de l’étude
Il y a 50 ans, les réactions humaines aux morsures (irritation, éruption cutanée, provoquant souvent de l'insomnie et de la prostration) étaient considérées comme le problème numéro un en entomologie médicale au Canada (West, 1961). Face à ce paradoxe, les disciplines de la biologie et de l’écologie ne suffisent pas à elles seules à trouver des solutions viables aux problèmes de lutte contre les moustiques.
1 ère partie : Problématique vectorielle et nuisance : des enjeux de société
Prévenir le risque sanitaire : référence au passé (Sérandour et al., 2007)
- Matériel et méthodes
- Résultats
- Evolution démographique dans les communes de la plaine alluviale
- Les populations d’Anophèles dans les vallées alpines
- Relations entre conditions météorologiques et évolution démographique
- Aménagements hydrauliques dans la vallée de l’Isère et évolution démographique
- Aménagements hydrauliques dans la vallée de l’Arc et évolution démographique
- Discussion
- Contrôle des crues, densité des populations d’Anophèles et fluctuations démographiques
- Un message du passé à replacer dans le contexte actuel de changement global
Sur la période, les températures moyennes du mois de juin sont associées à une mortalité dans les communes de la vallée de l'Isère l'année suivante. Le cas de transmission du paludisme dans la vallée de l'Isère n'est pas unique.
La nuisance : mieux la connaître pour mieux la contrôler
- Etude sociologique sur la nuisance due aux moustiques en Rhône-Alpes
- Méthode
- Résultats
- Apports de la sociologie à la problématique biologique de démoustication
- Le dualisme entre visions anthropocentrique et biocentrique du rapport aux moustiques
- Dualisme anthropocentrisme / biocentrisme et démoustication
- Perspectives : un projet d’observatoire de la nuisance
220 questionnaires ont été distribués par téléphone aux habitants de 15 communes de la zone considérée (Figure 7). Plus de la moitié des personnes interrogées estiment que les moustiques sont bénéfiques par nature.
- Un protocole d’enquête sociologique adapté aux besoins du gestionnaire
- Le recueil d’informations de plaignants
Outre le suivi des populations de moustiques sur le terrain, l'outil sociologique constitue un volet essentiel de l'observatoire régional des nuisances. Des questions visant à évaluer la sensibilisation à l'EID ou la perception de la lutte contre les moustiques peuvent être ajoutées.
2 ème partie : Biologie et contrôle des moustiques du genre Coquillettidia
Caractérisation des gîtes larvaires
- Etude bibliographique
- Les types de zones humides colonisées par Coquillettidia
- La végétation caractéristique des gîtes colonisés par Coquillettidia
- Présentation de l’hypothèse de l’étude de terrain
- Matériel et méthodes
- Localisation des gîtes étudiés
- Caractérisation de la végétation des gîtes
- Mesures des caractéristiques physiques des gîtes
- Mesures des caractéristiques chimiques des gîtes
- Prospection/échantillonnage de larves de Coquillettidia dans les gîtes
- Analyses statistiques des données
- Résultats
- Distribution de Coquillettidia dans les stations
- Analyse de la distribution de la végétation terrestre dans les stations
- Analyse de la distribution de la végétation aquatique dans les stations
- Caractéristiques physiques des stations et distribution de Coquillettidia
- Caractéristiques physico-chimiques de l’eau des stations et distribution de Coquillettidia
- Discussion
La stagnation de l'eau entraîne une faible teneur en oxygène de l'eau et de la boue de fond. Les observations floristiques sur les rives et à la surface de l'eau ont été séparées pour être analysées séparément. L'humidité relative de l'air a été mesurée à une hauteur de 50 cm au niveau des berges et à 10 cm au dessus de la surface de l'eau (3 répétitions) à l'aide d'un thermohygromètre (Carl Roth).
Dans les endroits où les larves se reproduisent, la température de l'air est en moyenne plusieurs fois supérieure à la température de l'eau. Le tableau 6 rassemble les valeurs mesurées des paramètres physico-chimiques de l'eau aux 20 stations. La teneur en oxygène des eaux de surface des stations est faible ; varie de 0 à 7,8 mg/L.
La teneur en oxygène de l'eau dans les stations colonisées ou non ne diffère pas significativement (Mann & Whitney U-test : U = 42,5 ; p = 0,595), cette variable n'explique pas la répartition des Coquillettidia dans les stations. La conductivité de l'eau semble influencer la répartition des larves dans les 20 stations d'étude. Nous n'avons pas montré de relation entre la présence de larves de Coquillettidia et la teneur en oxygène de l'eau, contrairement à d'autres auteurs, qui ont mesuré ce paramètre au niveau de la rhizosphère (Batzer & Sjogren, 1986a).
Etude de la relation plante-insecte
- Introduction
- Matériel et méthodes
- Matériel animal
- Matériel végétal
- Molécules de synthèse
- Protocole d’extraction des composés racinaires des plantes
- Protocole de récolte des exsudats racinaires des plantes
- Traitement des échantillons de terrain
- Analyse de la composition chimique des extraits par CPG-MS
- Protocole de suivi du comportement de fixation des larves à un support
- Protocole de suivi du comportement d’orientation des larves
- Résultats
- Facteurs influençant la fixation des larves (Sérandour et al., 2006)
- Nature du signal impliqué dans l’orientation des larves vers les racines
- Identification des médiateurs chimiques impliqués dans cette relation plantes-larves
- Complexité du signal chimique attractif pour les larves de Coquillettidia
Des échantillons de terrain ont été prélevés au site Tremblay (Savoie, figure 13) dans un fossé colonisé par des larves de Coquillettidia. Le comportement d'attachement des larves de Coquillettidia aux racines des plantes est influencé par les variations des conditions environnementales. Nous avons testé la réponse des larves à différentes plantes en termes d'habitat (zone humide/terre cultivée), de stature (macrophyte/herbacée) et de position.
Il semble que les composés polaires et lipophiles présents dans les racines des plantes participent à l’attraction des larves. Le signal chimique responsable de l’attraction des larves est présent dans les exsudats des plants de maïs et de quenouilles. Les larves de Coquillettidia sont attirées par les échantillons d'eau et de boue prélevés directement sur les sites de reproduction des larves.
Enfin, nous avons testé la réponse des larves à un cocktail constitué de ces molécules, à des concentrations proportionnelles à celles retrouvées dans les exsudats. Les racines de maïs et de quenouilles contiennent les 5 composés attractifs, ce qui explique l'attraction des larves de Coquillettidia vers les racines cassées. L'attraction des larves de Coquillettidia a été mise en évidence pour 5 produits que nous avons détectés et mesurés dans les racines in situ, dans les exsudats de maïs et de quenouilles et dans des échantillons de terrain.
L'attraction des larves à partir de solutions imitant le maïs et les exsudats de queue est équivalente, tandis que la teneur en glycérol est 10 fois inférieure pour la solution de queue. Dans cette étude, nous avons démontré que l’attachement des larves de Coquillettidia aux racines des plantes était l’aboutissement d’une séquence comportementale complexe.
Mise au point d’une stratégie larvicide contre Coquillettidia
- Synthèse bibliographique
- Moyens de lutte contre les populations larvaires de Coquillettidia
- Moyens de lutte contre les populations adultes de Coquillettidia
- Hypothèse d’un contrôle anti-larvaire via le couvert végétal
- Mécanismes de pénétration foliaire d’une substance organique exogène
- Transport dans les tissus conducteurs de la plante
- Libération par les racines dans l’environnement
- Présentation de la démarche expérimentale
- Matériel et méthodes
- Molécules de synthèse
- Matériel végétal
- Matériel animal
- Protocole de suivi de l’acquisition d’un xénobiotique par des larves de moustiques
- Protocole des tests toxicologiques sur larves de moustiques
- Protocole d’extraction des xénobiotiques des plantes
- Résultats
- Mise au point du protocole de traitement des plantes
- Mise au point de la stratégie larvicide avec un insecticide systémique
- Influence du traitement des plantes au diméthoate sur la fixation de larves de Coquillettidia
- Perspectives d’utilisation de la stratégie insecticide pour le contrôle de Coquillettidia
Enfin, certains des produits de dégradation de la molécule idéale devraient être toxiques pour les larves de moustiques. Le mannitol s'accumule dans la feuille de la plante traitée et seulement 5,2 % de la quantité déposée a migré vers d'autres organes végétaux. Une très faible proportion de l’herbicide a été transférée à la plante puisque moins de 5 % de la quantité déposée a été retrouvée dans les parties aériennes, les racines et l’eau non traitées.
Le glyphosate a bien pénétré dans les feuilles des plants de maïs, puisque plus de 70 % de la quantité déposée a été retrouvée dans le système d'eau de la plante après 14 jours (Tableau 15). La divulgation de la distribution de l'insecticide dans le système maïs-eau a été réalisée grâce à des tests toxicologiques au cours desquels des larves de moustiques ont été exposées aux extraits de plantes traités. Ces molécules semblent pénétrer dans les feuilles et se répartir dans tous les organes de la plante traitée.
De la quantité déposée, 1 % a migré vers les parties souterraines, dont 22 % ont été récupérés après 14 jours en piscine (tableau 18). Le rejet de radioactivité dans le bain végétal a été suivi à l'aide d'aliquotes prélevées tous les 7 jours. La toxicité différentielle des extraits de plantes est cohérente avec la distribution observée de la radioactivité dans les plantes.
La quantité d'insecticide rejetée dans la rhizosphère des plantes traitées est faible (0,1 % de la dose déposée), mais suffisante pour observer des effets toxiques sur les larves de moustiques aux doses appliquées (mortalité de 41 % à la dose de 2 mg par plante, soit environ 40 mg/m² de surface foliaire). La toxicité de la formulation commerciale Neemarin a été démontrée pour les larves de moustiques Anopheles stephensi (Liston, 1901) et Culex quinquefasciatus (Say, 1823), pour lesquelles les CL50 sont respectivement de 0,35 et 0,69 mg/L (Vatandoost et Vaziri).
Conclusion générale
Nous avons montré que des catégories de personnes ayant une vision anthropocentrique et une vision biocentrique de l'attitude envers les moustiques coexistent au sein de la population. Cette analyse de la désagrégation de la perception du désagrément dans la population trouve une application pour l'EID, qui permet d'estimer pour chaque catégorie de personnes le seuil de désagrément au-dessus duquel une intervention est nécessaire. L'étude a démontré l'intérêt de la recherche sociologique pour suivre les nuisances liées aux moustiques sur un territoire.
Ainsi, un guide méthodologique pour la mise en place d'un observatoire des nuisances a été conçu, basé sur le suivi des populations de moustiques sur le terrain et sur une évaluation régulière des nuisances observées sur la même zone. En nous basant sur des expériences de sociologie et de biologie, nous proposons un nouvel outil de gestion pour le contrôle raisonné des populations de moustiques anthropophiles. Un observatoire des nuisances est un instrument qui offre des perspectives intéressantes en matière de lutte contre les moustiques, mais n'est applicable que pour le suivi de populations dont la localisation est connue et contre lesquelles les traitements sont efficaces.
Les moustiques du genre Coquillettidia provoquent donc des nuisances, mais leur contrôle est inefficace car les populations de larves vivent en profondeur et sont donc difficiles à localiser et à atteindre avec les méthodes de traitement habituelles. Notre exploration de l'écologie et de la biologie larvaire des moustiques du genre Coquillettidia a abouti à des perspectives concrètes de gestion.
Notre exploration de l’écologie et de la biologie larvaire des moustiques du genre Coquillettidia a abouti à des perspectives de gestion concrètes
L'attachement des larves aux racines des plantes dépend de médiateurs chimiques d'origine végétale et est influencé par les conditions environnementales. L'étude en laboratoire du comportement des larves a mis en évidence l'influence de paramètres environnementaux abiotiques (intensité lumineuse, teneur en oxygène de l'eau) et biotiques (nature et morphologie du support d'attache) sur l'attachement aux racines des plantes. Ce cocktail de molécules s'est révélé très attractif pour les larves, validant la fonction de médiateur chimique du glycérol, de l'uracile, de la thymine, de l'uridine et de la thymidine.
La découverte des mécanismes qui contrôlent ce comportement de fixation, dont dépend la survie des larves, peut ouvrir des perspectives intéressantes en termes de contrôle des populations larvaires de Coquillettidia. Nous avons déterminé les conditions dans lesquelles un insecticide systémique, le diméthoate, peut pénétrer dans une plante aquatique et se transférer d'un traitement foliaire vers les parties souterraines. Nous avons démontré que les racines dégageaient alors un pouvoir insecticide dans le milieu aquatique, auquel les larves de moustiques sont sensibles.
A court terme, l'attachement des larves de Coquillettidia aux plantes traitées est interrompu et une mortalité est observée après une exposition prolongée. La stratégie larvicide développée offre donc des perspectives très prometteuses dans le but de contrôler les populations de Coquillettidia. Nous apportons les éléments nécessaires pour comprendre le comportement d'attachement des larves aux racines des plantes aquatiques, caractéristique écologique responsable de l'inefficacité des traitements.
Bibliographie
Traité sur la géographie médicale et les statistiques et les maladies endémiques, y compris la météorologie médicale et la géologie, les lois statistiques de la population et de la mortalité, la répartition géographique des maladies et la pathologie comparée des races humaines. Examen des données sur la sensibilité des moustiques en URSS aux souches importées de parasites du paludisme. Données et recommandations de la réunion conjointe du Groupe d'experts de la FAO sur les résidus de pesticides dans l'alimentation et l'environnement et du Groupe d'experts de l'OMS sur les résidus de pesticides, Rome, 24 septembre - 3 octobre 1984.
Biodiversité et histoire de l'occupation des sols des paysages riverains alpins (exemple de la rivière Isère, France). Topographie médicale précise sur la vallée s'étendant de Chambéry au Lac du Bourget et notamment sur la commune de La Motte Servolex. La possibilité que le virus du Nil occidental s’établisse en dehors de son aire de répartition naturelle : considération des vecteurs potentiels de moustiques au Royaume-Uni.
Efficacy of aerially applied Arosurf MSF in the control of the cattail mosquito, Coquillettidia perturbans. Efficacy of slow release formulations of fenthion (Baytex) in the control of Mansonia breeding in polluted pond habitats. Laboratory tests of the effects of p-cresol and 4-methylcyclohexanol on oviposition by three species of Toxorhynchites mosquitoes.
