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Ere internent des Commissaires de police

No documento POLICE ADMINISTRATIVE ET JUDICIAIRE (páginas 133-136)

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» Supposez ces bulletins i m p r i m é s dans toutes les capitales et rayonnant sur tous les pays,

» portant jusqu'aux moindres brigades de gendarmerie l'avertissement qui les doit tenir en

» éveil ; supposez ces bulletins échangeant leurs avis et leurs documents, et l'impunité du

» criminel vous semblera presque impossible-11 en coûterait moins cher aux contribuables

» et ils seraient mieux p r o t é g é s . »

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que clans un petit pays comme le nôtre, la création d'un Bulletin de signalements ou d'un système de fiches comme celui que nous préconisons, rendrait à la Justice d'incal- culables services. F. 0.

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gnilé, leurs efforts tendraient nous pouvons l'affirmer, à cacher ses tares au public, tout en accomplissant, discrètement mais scrupuleusement leur

DEVOIR- L A RÉDACTION.

Voici le passage du poulet de M. le Juge, dédié aux commissaires de police :

« Autant le rapport est prolixe sur les défauts des garcles-champètres,

» autant est-il sobre d'appréciations sur les rôles des commissaires de

» police. Mais i l rend indirectement hommage à ces fonctionnaires, en

» manifestant le regret de ce que les communes populeuses, par raison

» d'économie, ne se décident point partout à s'assurer leur concours.

» Je regrette de ne pouvoir partager pleinement ces idées et souscrire,

» sous réserves, à ce vœu. Oh! sans doute, à leurs débuts, les commis-

» saires déploient des qualités réelles et font concevoir de grandes espé-

» rances. Sortis généralement des rangs de l'armée, ils ont de la tenue et

» une certaine crânerie dans les moments difficiles, et savent se faire

» respecter des méchants. Mais hélas! l'or pur de ces belles qualités s'altère

» par l'alliage de défauts qui percent chaque jour davantage. Comme un

» beau songe, elles s'évanouissent et cèdent rapidement la place à l'incurie

» et à la cupidité. En relation avec ses collègues, le débutant s'aperçoit

» bien vite que ceux-ci ont principalement à cœur d'arrondir leur traite-

» ment, que, notamment, ils ont un portefeuille d'assurances, i l se 33 demande pourquoi i l hésiterait à entrer dans la môme voie? N'a-t-il pas

« un rang à tenir? Ne convient-il pas de mettre ses enfants en pension et

» de leur donner une éducation soignée? Un maigre traitement de 2,000 fr.

» peut i l solder tous ces frais? Le voilà agent d'assurances. Dès ce

» moment, i l n'a plus les mains libres, i l ménage ses clients actuels et j) ceux qui pourraient le devenir éventuellement.

33 Son àpreté au gain déteint sur les gardes-champêtres qui, guidés par 33 un chef irréprochable, exécuteraient ponctuellement ses ordres, mais 33 n'obéissent maintenant qu'à contre-cœur et maugréent de voir répartir 33 sur leur tête toute la mauvaise besogne. Mais pendant que le commis-

» saire apprend ainsi à braver la colère des concurrents jaloux et évincés, 3) qu'à leurs réclamations de concurrence déloyale, i l s'essaie à opposer

» un iront d'airain, les années se passent. Dans l'intervalle, ses enfants 33 ont grandi, déjà des fils ont conquis l'un ou l'autre diplôme donnant 33 accès à une carrière, mais d'autres enfants, moins aptes à l'étude, 33 devront être lancés dans le commerce. Avec leur clairvoyance admirable, 33 le père et la mère ont prévu la chose et en ont longtemps conféré. Ils

>3 ont passé en revue les différents négoces qu'on pourrait avantageuse-

» ment entamer. Le père serait partisan d'un trafic qui ne soulèverait pas 33 d'orage dans la commune, mais la mère, plus passionnée, sinon plus 33 avide, en préconise un sur lequel l'influence du commissaire pourrait se 33 répercuter. Après bien des tergiversations, ils se décident à donner la 33 préférence à la boulangerie, voire même à un débit de liqueurs et de 33 tabac

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» Le mécontentement est au comble dans le village. Cette fois; les con-

» currents poussent des cris à fendre l'àme, les dénonciations anonymes

» pieu vent au parquet, mais quoi? Est-ce que le commissaire a dépassé la

» limite de ses droits? Est-ce que le commerce n'est pas au nom du fils

» majeur ou du moins émancipé et autorisé à faire le commerce? Et n'esf>

» ce point le fait d'un bon père de famille de soigner pour l'établissement

» de ses enfants? Ah oui ! le commissaire peut se targuer de rester dans la

» légalité et tirer vanité de ce que le parquet comme le conseil communal

» sont impuissants à mettre une barrière à ces agissements, pour ne pas

» dire ces indélicatesses, mais au fond ne doit-il pas se sentir mortifié de

» constater que son autorité morale et sa liberté d'action qui étaient déjà

» ébranlées, sont totalement annihilées? Est-ce que l'ordre | ublic ne subit

» point par là une atteinte déplorable?

» Certes, i l serait téméraire de ma part de condamner en bloc tous les

» commissaires, et d'imputer à tous, sans distinction, les faits que je viens

» de dénoncer et flétrir; il peut s'en rencontrer qui sont (1) indemnes de

» toute faute, mais ces abus présentent néanmoins un tel caractère de

» généralité, sont communs à tant, de ces fonctionnaires, qu'il m'est bien

» permis de ne pas nourrir à leur endroit la môme bonne opinion que les

» membres de la commission.

» Et n'était-ce que les journaux ont l'ait connaître que M. le Ministre

» vient de déposer le projet de loi sur la réforme de la police rurale, je

» me serais l'ait scrupule de venir étaler ces misères; mais les choses en

» étant à ce point, i l ne sert de rien de mettre la vérité sous le boisseau.

» Au surplus, nous vivons dans un temps où l'on court volontiers sus aux

» abus et ceux qui veulent en vivre ou du moins en bénéficier, n'ont qu'à

» se dire que leur conduite peut bien être tolérée momentanément, mais

» que le mépris public ne tardera pas à fondre sur leurs têtes ! »

* * *

N'est-ce pas que M. le Juge de paix De Vliegher, de Waarschot, est réellement charmant! !

L'expression «il peut s'en rencontrer» accentue seulement ses aimables intentions! ! 11 ne dit pas : « i l s'en rencontre », non, « il peut s'en rencon- trer », pour bien montrer qu'il doute qu'on puisse découvrir un commis- saire de police dont les bonnes dispositions, au début de sa carrière, n'aient rapidement cédé la place A L'INCURIE, A LA CUPIDITÉ, ET QUI N E VERRA BIENTÔT FONDUE SUR SA TÈTE LE MÉPRIS P U B L I C

Si nous n'avons pas à nous montrer honorés des aménités de M. le Juge, nous avons cependant à le remercier de nous avoir appris que le mépris public est une matière fusible au contact du chef d'un commissaire de police!

(1) Nous respectons l'orthographe; le respect est une de nos qualités, permettez-nous d'en user, M. le Juge.

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