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PARIS RELATIFS A DES COMBATS DE COQS.

J E U DE HASARD.

ARRET D E L A COUR D ' A P P E L D E B R U X E L L E S , 8me ch., du 12-12-25.

Attendu que les organisations de combats de coqs telles qu'elles se présentent en la cause et les paris auxquels celles-ci donnent lieu ont été appréciés à bon escient par le premier juge et que c'est par des motifs justifiés que le premier juge considère des organisations de ce genre comme exploitations de jeux de hasard qui, comme i l est d'ail- leurs démontré, ont procuré aux intéressés les bénéfices requis par la loi du 24 octobre 1902;

Que le caractère « de hasard » de ces combats peut d'autant moins être nié que ceux-ci sont régis exclusivement par la force brutale et la sauvagerie inconsidérée des animaux auxquels leur instinct de conser- vation de la vie n'enlève rien de leur cruauté ;

Que pas une intervention humaine, comme par exemple dans les courses de chevaux, par une préparation ou collaboration, ne vient en quoi que ce soit enlever au combat quelque chose de sa brutalité et que par conséquent on peut attendre de combats de l'espèce les suites et les résultats les plus imprévus ;

Attendu que c'est bien dans ces conditions qu'ont eut lieu les com- bats de coqs, les 3-10-17 et 24 mars 1925, ce pourquoi les prévenus comparaissent devant la Cour et que par conséquent i l est superflu de faire ou laisser préciser encore davantage par des experts compé- tents ou des témoins dans quelle mesure, dans les combats de coqs, avant le combat au au cours de celui-ci, se présentent des circonstan- ces spéciales qui permettraient d'augurer du résultat probable ;

Attendu que l'article 561, 6° du Code pénal, qui réprime les com- bats de coqs, ne fait pas obstacle à l'application de la loi du 24 octo- bre 1902 sur les jeux de hasard qui, à l'occasion de combats de l'es- pèce, se présentent alors même que les éléments du délit sont consta- tés dans les faits objet de la poursuite ;

Attendu qu'il est resté établi par l'instruction faite devant la Cour que tous les prévenus, sauf Jordens et Guffens, doivent parfai- tement être considérés comme ayant coopéré directement à ces orga-

nisations de jeux de hasard au point que sans leur assistance le délit n'eût pu être commis :

Que pour ce qui concerne Mattagne et Félix Lenaerts, les combats de coqs avaient lieu dans les dépendances de la maison dont ils avaient l'entière disposition et dont la location ou la possession temporaire pour le combat leur procurait cependant un avantage appréciable ; Qu'en outre l'instruction a établi que ces deux prévenus étaient, aux jours des délits dont s'agit, recruteurs de participants et aussi qu 'ils avaient à cette occasion fait les démarches nécessaires, soit direc- tement, soit par l'entremise de leur fils, en vue de l'impression et de l'estampillage des cartes d'entrée pour les combats ;

Qu'en ce qui concerne Braibant, Zeitmetz, Deneilie et Wautraets, ceux-ci ont été reconnus comme étant les « metteurs en piste » des coqs dans le champ de combat aux jours oû la prévention leur met à charge le délit;

Qu'en ce qui concerne Lenaerts, Joseph, i l a été également établi par l'instruction dont s'agit que, notamment les 3 et 17 mars, i l a payé aux préposés des accises la taxe due sur le jeu et les paris;

Que ces faits démontrent une participation suffisante pour consi- dérer Lenaerts, Joseph, comme coauteur'dans le sens de l'article 66 du Code pénal et non pas comme complice seulement, ainsi que l ' a fait le premier juge ;

Qu'en ce qui concerne Guffcns, celui-ci apparaît simplement au cours de l'instruction comme ayant vendu des cartes d'entrée aux amateurs ou ayant fait de sa caisse certains paiements, mais sans cependant avoir effectivement pris aux faits une part quelconque qui puisse le faire considérer comme organisateur ;

Que par conséquent, ainsi que l'a déclaré le premier juge, i l peut seulement être mis en cause comme complice ;

Attendu que le fait retenu par le premier juge à charge de Jordens n'est pas resté suffisamment établi par l'enquête actuelle ;

Attendu que les contraventions connexes de cruauté envers des coqs mises à charge de Braibant, Zeitmetz et Wautraets sont restées établies devant la Cour telles qu'elles ont été déclarées constantes par le premier juge ;

Que celles-ci ne sont pas restées établies en ce qui concerne Mat- tagne et Lenaerts, Félix, ces prévenus n'ayant pas pris une part directe à l'infraction et l'article 66 du Code pénal n'étant pas appli- cable aux contreventions.

JEU D E QUILLES. — PARIS EXCESSIFS.

HABITUDE REQUISE.

J U G E M E N T DU TRIBUNAL CORRECTIONNEL DE L I E G E du 20-1-26

Attendu que Ra.skynx est prévenu d'infraction soit à l'article 1e r de la loi du 24 octobre 1902 pour avoir exploité en son cabaret des jeux de hasard, soit à l'art. 2 pour avoir toléré sciemment et habi- tuellement, dans un local accessible au public, des jeux donnant lieu à des enjeux ou paris excessifs ;

Attendu que l'instruction a révélé que Raskynx a installé dans son établissement un jeu de quilles accessible au public ;

Qu'il ne prélève aucune rémunération des joueurs; que son profit réside uniquement dans le bénéfice que lui procure le débit de bois- sons aux personnes, joueurs, parieurs ou spectateurs, qui fréquentent le jeu de quilles à certains jours, le samedi et le dimanche notamment;

Attendu qu'il n'a pas été établi qu'on aurait pratiqué chez lui un autre jeu que celui désigné dans le pays sous la dénomination « à la part » et qui consiste à abattre le plus grand nombre possible de quilles ;

Attendu que ce jeu relève beaucoup plus de l'adresse que du hasard ; qu'au surplus i l n'est pas démontré que des paris auraient été engagés à l'aveuglette, qu'il semble, bien au contraire, que les parieurs pouvaient juger de l'habileté des joueurs s'ils ne la con- naissaient déjà pas antérieurement avant de miser sur les coups de boulet de l'un ou de l'autre ;

Attendu, en conséquence, que la prévention d'avoir exploité un jeu de hasard n'est pas établie ;

Attendu, qu'il est acquis que lors de l'irruption des verbalisants, i l se trouvait une somme de 620 francs exposée au jeu en paquets de billets de 100, 50, 20 et 5 francs ;

Attendu qu'aux dires du témoin Barbier un billet de 100 frs. lui appartenant ne figurait dans cette somme que pour 5 frs., à défaut de coupure de cet import ;

Attendu qu'il n'a pu être établi entre combien de parieurs cette somme se répartissait ; -

Attendu, sans doute, que, d'après la rumeur publique rapportée par le verbalisateur Evrard, des sommes importantes étaient enga- gées dans les paris ;

Attendu, toutefois, qu'aucun élément objectif, si ce n'est la somme de 620 frs. saisie n'est venu confirmer les bruits circulant dans le public et portés à la connaissance de la gendarmerie par les dénon- ciateurs anonymes ;

Attendu qu'il échet de remarquer que la saisie en question a été opérée la veille de la fête d'Awans ; qu'il est vraisemblable qu'à cette occasion les paris étaient plus forts qu'en temps ordinaire ; qu'en conséquence, en admettant même que ce jour là ils ont été excessifs,, eu égard à la situation sociale des parieurs, i l n'est pas suffisamment démontré qu'il en était habituellement ainsi ;

Attendu, dans ces conditions, que les préventions mises à charge de Raskynx ne sont pas suffisamment établies ;

Par ces motifs,

Le Tribunal, statuant eontradictoirement, renvoie Raskynx des fins de la poursuite sans frais.