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D E L ' A B U S D E C O N F I A N C E Article 491 du Code pénal :

Quiconque aura frauduleusement soit détourné soit dissipé au préjudice d'autrui des effets, deniers, marchandises, billets, quit- tances, écrits, de toute nature, contenant ou opérant obligation ou décharge et qui lui avait été remis à la condition de les rendre ou d'en faire un usage déterminé, sera puni d'un emprisonnement d'un mois à cinq ans et d'une amende de vingt-six francs à cinq cents francs.

Le coupable pourra, de plus, être condamné à l'interdiction, con- formément à l'article 33.

Cette espèce de fraude que prévoit l'article 491 est demeurée pendant longtemps dans la classe des dois civils qui peuvent donner lieu à des dommages-intérêts, mais qui ne motivent l'application

d'aucune peine.

Ce n'a pas été sans hésitation que le législateur s'est hasardé à chercher, dans l'incrimination de certains contrats, les éléments d'un délit et, par conséquent, la base d'une poursuite criminelle. Les dif- ficultés que cette matière a soulevées, ont montré, en effet, qu'il n'est permis à la loi pénale d'y pénétrer qu'avec une extrême pru- dence. (Boitard, Leçons de droit criminel, n° 456.)

Le Code de 1810 prévoyait pour l'abus de confiance une peine de six mois à deux ans, mais si le fait était commis par un ouvrier dans la maison du maître, par un officier public ou ministériel, par un domestique, i l devenait crime puni de la réclusion.

Une sérieuse difficulté résulte de la similitude de l'abus de con- fiance et du vol domestique et les divergences de notre jurispru- dence le démontrent. Nous l'examinerons par la suite.

E n droit romain et dans l'ancienne jurisprudence française, l'abus de confiance était assimilé au vol.

Dans la législation française, la distinction entre Te vol et l'abus de confiance se rencontre pour la première fois dans le Code pénal de 1791.

L a fraude est une condition essentielle du délit d'abus de con- fiance, comme des délits de vol et d'escroquerie.

Dans son rapport fait au nom de la Commission de la Chambre, M . Pirmez disait :

« Le projet range parmi les conditions essentielles du vol et de l'escroquerie l'existence d'une intention frauduleuse. L'abus de confiance, dans son mobile et dans le résultat qu'il poursuit, est une infraction de même nature que le vol ; i l paraît dès lors naturel de ne la punir que lorsque l'agent a été mû par une intention perverse.

L'extension donnée à l'infraction paraît rendre plus nécessaire la mention expresse de ce qui est du reste déjà dans l'esprit de la loi actuelle. » (Nypels, Légis. crim., t. III, p. 545, n° 32.)

L a fraude dont i l s'agit ici, c'est naturellement et uniquement l'intention de se procurer à soi-même ou à autrui un bénéfice illicite quelconque; elle est indépendante notamment de l'existence des manœuvres frauduleuses requises pour l'existence de l'escroquerie.

L a fraude est d'ailleurs la circonstance qui distingue notre délit de l'inexécution du contrat; l'inexécution ne donne lieu q u ' à une, a«tion civile : la fraude seule peut motiver l'action criminelle.

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Ainsi, un mandataire, auquel des fonds ont été remis pour les employer, cédant à un besoin pressant, les utilise momentanément pour lui-même avec la ferme résolution d'accomplir prochainement son mandat ; s'il n'est pas insolvable, s'il se croit parfaitement en état de satisfaire aux obligations du mandat, son action n'est pas fraudu- leuse; on peut lui reprocher d'avoir méconnu ses engagements, mais cet oubli momentané du contrat ne donne lieu q u ' à l'action en dom- mages-intérêts, que le Code civil ouvre au mandant dans son article 1996. (Cass. France, 5-11-35 et 27-44.)

Quicl si maintenant, par un événement ultérieur et imprévu, le mandataire se trouve dans l'impossibilité de remplir son mandat, son action deviendrait-elle ipso facto frauduleuse ?

Nous ne le croyons pas, cet événement imprévu, indépendant de la volonté du mandataire, ne peut imprimer le caractère de délit à un fait qui, à son origine, n'avait pas ce caractère.

(Nypels et Servais, Code pénal, int., art. 491, n° 4.) Le simple retard dans l'exécution du mandat, par exemple, la rétention au delà du terme convenu des sommes confiées, ne suffit pas, elle seule, pour'constituer la fraude.

(Cass. France, 29-12-1866.) C'est ainsi que nous voyons fréquemment acquitter par nos tribu- naux correctionnels pour abus de confiance, des prévenus qui ont exécuté leur mandat au moment de leur comparution à l'audience, ou dans le délai qui leur fut fixé par- le tribunal.

I l résulte de cela que toute poursuite pour abus de confiance doit être précédée d'une mise en demeure de restituer, car i l ne peut y avoir de détournement frauduleux, de détournement légal, qu'autant

«sue l'agent refuse la restitution ou se trouve par son fait dans l'im- possibilité de l'opérer.

Les mots « détourner ou dissiper » indiquent l'action de l'agent par laquelle i l s'approprie la chose qui lui a été confiée, l'action par laquelle i l en dispose, comme si elle était la sienne. Or, cette appro- priation suppose deux faits distincts, la main mise sur la chose confiée et l'intention d'en faire sa propre chose, la dissipation et la fraude. (Boitard, loc. citée, n° 457.)

(A suivre.) B . D E W E Z , Jumet.

O F F I C I E L

Commissaires de police. N otminations. — Par A . R. du 14-3-26,

M.Vanhoucke est nommé commissaire de police de la commune de Wo- luwe-St-Lambert (arr. Brabant).

Le traitement annuel du titulaire est fixé à la somme de 11.525 fr.

Démissions. — Par A . R. du 11-3-26, la démission offert par M . Ca~

lus J. J., de ses fonctions de commissaire de police de la commune de Lierre (arr. de Malines), est acceptée.

Il est autorisé à conserver le titre honorifique de son emploi.

Commissaires de police en chef. — Dèsignations. — Des A. R. dès.

23 et 30-1-26 approuvent Des arrêtés par lesquels les bourgmestres de Malines, Molenbeek-St-Jean et Charleroî ont désigné respectivement:

M M . Lepez A . , Vanhoof Fr., et Bertrand A., pour remplir, pendant l'année 1926, les fonctions de commissaire de police en chef de ces lcalités.