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Evolution de la littérature sur le phénomène d’incubation

Introduction de la Partie 1

Chapitre 2 Le phénomène d’incubation : des concepts aux processus

2.1. La littérature sur le phénomène d’incubation

2.1.1. Evolution de la littérature sur le phénomène d’incubation

Dans leur travail, Albert et Gaynor (2001) mettent en relief quatre champs d’analyses:

(1) des recherches à portée géographique ; (2) des recherches descriptives ;

(3) des recherches prescriptives ; (4) des recherches évaluatrices.

2.1.1.1. Les recherches à portée géographique

Albert et Gaynor (2001) précisent que les recherches à portée géographique sont les études émanant de différents pays qui tendent à suivre le niveau de l’activité d’incubation au sein de chaque pays. La grande majorité des recherches entre 1985 et 1995 ont porté sur les incubateurs aux Etats-Unis. Les recherches sur la France, l’Angleterre, le Canada, l’Australie, ont émergé depuis 1995 et, ces derniers temps, des études ont été conduites sur les pays nouvellement industrialisés tels que la Chine, le Brésil, la Corée et l’Europe de l’Est. Les véritables études globales sont pratiquement inexistantes, même si l’on recense quelques tentatives de Lalkaka et Bishop (1996) (une étude sur 140 incubateurs de sept pays nouvellement industrialisés) et de Hansen, Nohria et Berger (2000) (une étude globale sur les incubateurs de la nouvelle économie) et de l’OECD (1997 et 1999)74.

Le manque d’études globales n’est pas étonnant. En effet, Weinberg (1987), Lalkaka (1997) et Autio et Klofsten (1998) ont tous mis en lumière la sensibilité de la structure, des fonctionnements et de la gestion des incubateurs aux conditions de l’environnement local.

Ainsi, les études globales ont été gênées par des difficultés d’application de méthodes standard de collecte et d’analyse de données dans des modèles semblables de programmes d’incubation à cause de la diversité des pratiques d’incubation des nations.

74 Cette organisation a rassemblé des exemples de différents pays, mais la totalité des travaux réalisés ne représente pas une étude globale vraiment intégrée.

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Tableau 6 - Les approches des recherches sur les incubateurs identifiés par Albert et Gaynor (2001) Les recherches à

portée

géographique Les recherches

descriptives Les recherches

prescriptives Les recherches évaluatrices

Buts des recherches

(a) Représenter une vue d’ensemble sur l’incubation.

(b) Décrire

l’environnement pour l’innovation et le rôle des incubateurs

(c) Définir l’incubation

(d) Distinguer l’incubateur des autres programmes de soutien.

(e) Classifier les différents types d’incubateurs

(f) Identifier les caractéristiques clés de types spécifiques d’incubateurs.

(g) Mettre en avant l’importance relative de différents types d’incubateurs.

(h) Définir le cycle de vie d’un incubateur.

(i) Illustrer le rôle des incubateurs dans le développement économique.

(j) Identifier les dispositifs des programmes réussis d’incubation.

(k) Examiner d’autres issues pour la gestion d’un incubateur.

(l) Mettre en place des directives de meilleures pratiques et des méthodologies visant à informer des directeurs d’incubateur sur des manières efficaces de fonctionnement.

(m) Etablissement des métriques par les quelles des programmes d’incubation peuvent être évalués.

(n) Mesurer l’impact des incubateurs sur les entreprises hébergées et sur l’économie locale.

(o) Classification des programmes d’incubation par ordre d’importance pour le processus de création d’entreprises.

(p) Evaluation de la performance de différents programmes d’incubation.

Questions de recherches

Qui a installé les entreprises situées dans les

incubateurs?

Qui finance les incubateurs?

Quels sont les exemples des programmes innovateurs?

Quels sont les facteurs qui permettent différencier un incubateur d’un autre ?

Comment les incubateurs évoluent-ils ?

Quels sont les facteurs clés de succès des programmes d’appui et d’incubation?

Comment des programmes de développement doivent être conçus pour optimiser le potentiel d’un réseau ?

Quelles sont les meilleures pratiques d’incubation ?

Quels sont les outils d’évaluation des incubateurs ?

Quel est l’impact économique du

programme d’incubation ?

Quel est l’impact de l’incubateur sur les entreprises hébergées ?

Les programmes d’incubation sont ils efficaces ?

Les chercheurs

(a) Lalkaka et Bishop (1996), Hansen, Nohria et Berger (2000), OECD (1997 et 1999)

(b) Weinberg (1987), Lalkaka (1997), Autio et Klofsten (1998)

© Albert (1986), Smilor et Gill (1986), Sherman et Chappell (1998)

(d) Allen (1985), Latona (1988), Allen and McCluskey (1990), Lalkaka and Bishop (1996), Kumar and Kumar (1997), Schmuck (2001) Cariola (1999), Lalkaka (2001)

(e) Mian (1994-1998), Cariola (1999) Bruton (1998), Chesbrough et Scolof (2000), Hansen, Chesbrough, Nohria et Sull (2000), Nash-Hoff (1998), Vinokur-Kaplan et Connor (1997), Weinberg (1987), Carsrud, Svenson et Gilbert (1999), Nowak et Grantham (2000) Hansen, Nohria et Berger (2000)

(g) Rice et Matthews (1995) Allen (1988)

(h) Vinokur-Kaplan et al.

(1997)

(i) Brooks (1986), Carroll (1986), Kuratko et Follette (1987), Campbell (1989), Markley et McNamara (1995), Woods et Rush (1995), Campbell, Berge, Janus et Olsen (1988)

(j) Latona et LeHere (1989), Rice (1992), Lichtenstein (1992), Mian (1994b), Hansen, Nohria et Berger (2000), Smilor (1987a)

(k) Autio et Klofsten (1998), Weinberg (1987), Newton (1994) Lumpkin et Irlande, (1988), Rice et Abetti (1996), Kendall (1987), Duff (1994), Albert (1986) Hayhow (1996), Kumar et Kumar (1997), Nash-Hoff (1998)

(m) Bearse (1998), Sherman (1999), Tornatzky, Batts, McCrea, Lewis et Quittman (1996),

(n) Lalkaka et Shaffer (1998), Campbell et Allen (1987), Allen et Weinburg (1988), Campbell (1989). Markley and McNamara (1996), Lalkaka et Bishop (1996) Bearse (1998) Kumar et Kumar (1997)

(o) Cooper (1985) Fry (1987) Rice (1992) Cassidy and Ross (1996) Mian (1996 a et b), Shahidi (1998), Hekmuat et Wiles (1987)

(p) Mian (1997), Lalkaka et Shaffer (1998), Martin (1997) Markley et McNamara (1994)

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2.1.1.2. Le courant descriptif

Le courant descriptif a porté, en premier lieu, sur la définition du concept d’incubateur.

Toutefois, comme nous l’avons déjà signalé dans le premier chapitre, des différences significatives existent dans l’application du concept. En conséquence, différentes définitions ont été proposées pour distinguer l’incubation des autres formes d’appui.

Le courant descriptif s’est intéressé, en deuxième lieu, à la classification des différents types d’incubateur. Les études initiales ont limité leurs classifications aux incubateurs publics, privés et aux incubateurs des universités.

Ces classifications ont été progressivement élargies au fur et à mesure que le paysage global de l’incubation est devenu plus complexe. Ainsi, des classifications ont été basées sur le lieu (rural, urbain), les objectifs (non lucratif, lucratif), la configuration (résidentielle, virtuelle), le type de parrainage (université, public), le type d’entreprises soutenues (industrielles, technologiques, TIC) et sur des combinaisons de ces variables.

Le courant descriptif s’est focalisé, en troisième lieu, sur les caractéristiques clés de types spécifiques d’incubateurs. Cette focalisation des recherches sur un seul type d’incubateur, a conduit à une meilleure compréhension des différences entre incubateurs de même classe. En effet, compte tenu de la diversité des types d’incubateurs, quelques auteurs ont choisi de se concentrer sur la compréhension de la forme, de la structure, de l’environnement et des activités d’un type particulier d’incubateurs75.

Les recherches descriptives ont concerné, en quatrième lieu, la délimitation des frontières de l’incubation, dans le but de créer un cadre qui fournit une compréhension des différences et des similitudes entre les incubateurs.

Albert et Gaynor (2001) concluent que les travaux antérieurs ont créé soit de larges groupes génériques d’incubateurs, soit des classifications spécifiques pour un sous-ensemble d’incubateurs dans un pays déterminé. Néanmoins, aucune étude n’a réussi à créer un cadre qui met tous les incubateurs dans un ensemble de groupements génériques. Celui-ci peut être convenablement décomposés en sous-ensembles, tout en restant applicables dans la diversité des contextes culturels.

75 Tels que les incubateurs technologiques universitaires, les incubateurs de corporation, les incubateurs d'Internet, les incubateurs lucratifs, les incubateurs à but non lucratif, les incubateurs ruraux et les incubateurs virtuels.

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Les recherches descriptives ont insisté, en cinquième lieu, sur le cycle de vie des incubateurs.

Ces études ont montré que les incubateurs sont dynamiques et flexibles. Ils changent souvent de stratégie pour s’adapter aux différentes situations d’appui.

2.1.1.3. Le courant prescriptif

Selon Albert et Gaynor (2001), les travaux prescriptifs se sont concentré d’abord sur l’illustration du rôle des incubateurs dans le développement économique ou sur l’identification des programmes réussis d’incubation76.

Ensuite, le courant prescriptif a porté sur l’identification des facteurs de réussite des programmes d’incubation. Ainsi, un ensemble de variables telles que l’identité des associés, la gamme des services offerts, les réseaux en place, la diversité des entreprises et les qualifications de l’équipe de management, le bas prix du fonctionnement, la qualité de la gestion des facilités, l’accès à la source de financement, l’âge et la taille, l’efficacité de l’intervention, les capacités d’un réseau d’appui… ont été identifiés comme variables clés de réussite d’une structure d’incubation, voire d’un programme de développement.

Puis, les recherches prescriptives se sont concentrées sur d’autres questions qui concernent le management d’un incubateur, comme l’impact des conditions externes sur la gestion d’un incubateur (Autio et Klofsten, 1998 ; Weinberg, 1987), le besoin de conseil financier en fonction de l’étape du cycle de vie d’un incubé (Newton, 1994), les critères à prendre en compte dans la sélection de nouveaux clients (Lumpkin et l’Irlande, 1988), la nécessité d’allouer du temps entre les activités entrepreneuriales et administratives (Rice et Abetti, 1996), les types de services demandés par des incubés potentiels (Wiles et al., 1987) et le réseau des liens avec lequel les incubateurs opèrent (Kendall, 1987 et Etzkowitz, 2000).

Enfin, les recherches prescriptives ont abouti à la mise en place de guides des meilleures pratiques et des guides méthodologiques, essentiellement pour les praticiens du domaine de l’incubation et les responsables des programmes d’incubation et de développement.

76 Pour satisfaire le besoin du secteur public en information, plusieurs recherches ont été réalisées entre 1986 et 1996, illustrant comment les incubateurs contribuent de manière significative et efficace au développement économique local. Ces études ont diminué à partir de 1996, car les promoteurs (publics et privés) se sont plus intéressés à l’amélioration de la performance des incubateurs existants plutôt que sur la création de nouveaux moyens d’appui.

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2.1.1.4. Le courant évaluatif

Les recherches évaluatives ont porté sur quatre thèmes. Le premier thème s’est intéressé aux outils de mesure qui servent à l’évaluation des incubateurs. Toutefois, le problème principal pour les chercheurs est le choix des critères d’évaluation. Ceci est dû à la complexité du phénomène d’incubation.

Malgré le développement des recherches sur la question de l’outil de mesure de la performance des incubateurs, aucun résultat convaincant n’a été trouvé.

Albert et Gaynor (2001) ont conclu qu’« aucune étude n’a pu jusqu’ici lier empiriquement des processus supérieurs d’incubation directement avec de bons résultats ».

De plus, les études évaluatrices n’ont pas réussi à prouver que l’appui d’un incubateur augmente d’une manière significative la performance d’une entreprise incubée comparée à une entreprise non incubée.

Le deuxième thème des recherches évaluatives recensé par Albert et Gaynor (2001), a porté sur la mesure de l’impact des incubateurs sur les sociétés hébergées et sur l’économie locale.

Cette thématique est d’un grand intérêt, d’une part, pour ceux qui ont participé à la mise en place du programme d’incubation et, d’autre part, pour les acteurs et les dirigeants de la structure d’incubation.

Les troisième et quatrième thèmes de recherche du courant évaluatif ont respectivement porté sur le classement des différentes caractéristiques des programmes d’incubation et sur la mesure de la performance des programmes d’incubation. Cette dernière a été généralement mesurée par l’impact du programme sur un ensemble d’acteurs : les promoteurs, l’économie locale et les incubés.