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Introduction

6. Analyse des données

6.8 Orvet des Balkans

DansΝ leΝ resteΝ duΝ domaineΝ grecΝ nousΝ retrouvonsΝ cetteΝ mêmeΝ croyanceΝ dansΝ leΝ θéloponnèse,ΝenΝThessalie,ΝenΝύrèceΝσentrale,ΝenΝεacédoine,ΝenΝThrace,ΝsurΝl‘îleΝdeΝSamosΝetΝ de Leucade (APGM)έΝδeΝjourΝoùΝleΝreptileΝestΝcapableΝdeΝvoirΝvarieΝselonΝlesΝrégionsΝbienΝqu‘ilΝ resteΝ toujoursΝ unΝ jourΝ sacréκΝ leΝ samediΝ Υθéloponnèse,Ν Thessalie,Ν δeucade,Ν ύrèceΝ σentrale,Ν εacédoine)ouΝ bienΝ leΝ jourΝ deΝ laΝ fête de SaitΝ ύeorgesΝ ΥύrèceΝ σentrale,Ν Thessalie,Ν Thrace,Ν Samos) ouΝ sinonΝ leΝ VendrediΝ SaintΝ ΥThessalie)έΝ θlusΝ particulièrement,Ν dansΝ laΝ conscienceΝ populaire,Ν leΝ jourΝ deΝ laΝ fêteΝ deΝ StΝ ύeorgesΝ correspondΝ auΝ jourΝ oùΝ l‘orvetΝ pourraitΝ voirΝ soitΝ seulement le matin etΝjusqu‘àΝceΝqueΝlaΝmesseΝseΝtermineΝΥThrace),ΝsoitΝseulementΝpendantΝuneΝ heureΝΥSamos)έΝθarΝailleurs,ΝàΝEubéeΝetΝenΝThrace,ΝonΝditΝqueΝSaintΝύeorgesΝaΝrenduΝl‘orvetΝ aveugleΝparceΝqueΝceΝdernierΝaΝessayéΝdeΝmordreΝsonΝcheval ou le saint lui-mêmeέΝEnΝoutre, àΝ EubéeΝ onΝ croitΝ queΝ leΝ saint,Ν commeΝ deuxièmeΝ punition,Ν aΝ tracéΝ leΝ reptileΝ avecΝ sonΝ épée,Ν commençantΝparΝsesΝyeux,ΝsurΝlesΝdeuxΝcôtés,Νd‘oùΝlesΝdeuxΝplisΝquiΝparcourentΝleΝcorpsΝdeΝ l‘orvetέΝδaΝcécitéΝestΝaccompagnéeΝd‘uneΝsurditéΝprésuméeΝdansΝlesΝreprésentations du reptile enΝεacédoineΝetΝàΝIkariaoùΝl‘onΝditΝrespectivementΝqueΝ« pendant six mois il ne voit pas et lesΝsixΝmoisΝsuivantsΝilΝn‘entendΝpas»ΝouΝbienΝ« un mois il ne voit pas et le mois suivant il n‘entendΝpas»ΝΥAPGM).

ρnalyseΝdesΝdonnéesΝlinguistiques (cf. carte onomasiologique : C.8/Annexes)

DeΝmanièreΝcohérenteΝavecΝlaΝreprésentationΝdominanteΝdeΝlaΝpetiteΝbêteΝcommeΝnonΝ voyante,Ν l‘orvetΝ desΝ ςalkansΝ estΝ désignéΝ dansΝ lesΝ variétésΝ deΝ δesbosΝ parΝ desΝ formesΝ construitesΝtoutesΝsurΝleΝmotifΝ« aveugle »έ

δesΝ désignationsΝ[tif its] (PP. 3-5, 9-15, 18-24) ; [cif ics] (P. 2) ; [cif its] (PP. 3, 17) ; [tif iks] (PP. 16, 17) ; [cif iks] (P.17) ; [sf its] (P.1) et [c or tif its] dansΝlesΝvariétésΝ septentrionalesΝdeΝl‘îleΝΥθθέΝζ-8) sont les continuateurs du gr. anc. « aveugle »ΝavecΝleΝ suffixe – ,Ν utiliséΝ pourΝ formerΝ desΝ nomsΝ masculinsΝ véhiculantΝ lesΝ caractéristiquesΝ queΝ laΝ baseΝexprimeέΝEllesΝprésententΝtoutesΝleΝphénomèneΝdeΝlaΝchuteΝdeΝlaΝvoyelleΝ[i]ΝatoneΝpost- tonique,ΝcaractéristiqueΝdesΝparlersΝdeΝl‘île selonΝleΝmodèle [tif itis] > [tif its]. Des formes plus sporadiques [cif ics], [cif its], [cif iks] et [tif iks] manifestentΝ leΝ phénomèneΝ duΝ passageΝduΝ[t]ΝàΝ[c]ΝdansΝunΝcontexteΝdeΝvoyelleΝpalataleΝsuivante,ΝréaliséeΝouΝsous-jacente, ainsiΝqu‘uneΝévolutionΝversΝuneΝarticulationΝplusΝpostérieureΝdeΝl‘occlusiveΝpalataleΝnonΝvoiséeΝ

– deΝ[c]ΝàΝ[k]Ν– dans [tif iks] et [cif iks]60, favoriséeΝsansΝdoute par la perte du contexte de palatalisationΝ aprèsΝ l‘effacementΝ deΝ laΝ voyelleΝ [i]Ν enΝ positionΝ atone61έΝ QuantΝ àΝla forme composéeΝ[cor tif its],Ν elleΝ aΝ laΝ particularitéΝ deΝ répéterΝ leΝ motifΝ « aveugle »véhiculéΝ uneΝ première fois par le turc kôr« aveugle »Ν ΥFTS 1962, sous kôr)Ν etΝ uneΝ deuxièmeΝ parΝ leΝ composant [tif its]. Enfin, la variante [sf its] présente unΝ phénomèneΝ d‘assimilationΝ progressive de [t] en contact avec la consonne fricative labiodentale qui produit le changementΝ duΝ modeΝ d‘articulationΝ deΝ l‘occlusiveΝ avecΝ uneΝ évolutionΝ enΝ fricativeΝ etΝ conservationΝduΝlieuΝd‘articulationΝcommunΝauxΝdeuxΝsegmentsέ

Chantraine (1968, sous à ) reporte les formes gr. anc. , ‹ et désignantΝdesΝserpentsΝainsiΝnommés,ΝcommeΝ l‘auteur leΝspécifie,ΝàΝcauseΝdeΝleursΝ petitsΝyeux,ΝquiΝpourraientΝêtreΝeffectivementΝdesΝorvetsέ

DansΝ lesΝ variétésΝ grecquesΝ modernes,Ν desΝ formesΝ corréléesΝ avecΝ laΝ mêmeΝ familleΝ étymologiqueΝqueΝlesΝdésignationsΝvuesΝci-dessus pour Lesbos – bienΝqueΝparfoisΝélargiesΝparΝ d‘autresΝ formateursΝ – sontΝ bienΝ représentées : cf. Υθéloponnèse,Ν ύrèceΝ centrale,Ν Eubée,Ν Zakynthos,Ν θatmos,Ν ρmorgos) ; (Lemnos62, Imvros, Thrace, Samos, εacédoine,Ν Épire,Ν Thessalie,Ν δeucade) ; – un continuateur du gr. anc.

« Ophisaurus apodus, Pseudopus apodus »Ν ΥAGEL 1968, sous ) – Υθéloponnèse) ; , avec le suffixe augmentatif ,ΝΥθéloponnèse,ΝEubée,ΝIcarie) ;

, avec le suffixe augmentatif – , (Naxos) ; , avec le suff. flex. masc. – (Corfou, Zakynthos) (APGM). DansΝlesΝvariétésΝdeΝThrace,ΝnousΝretrouvonsΝmêmeΝunΝtypeΝ avec redoublement de la motivation « aveugle »ΝdansΝl‘occurrence , analogueΝàΝ celuiΝqueΝnousΝavonsΝrelevéΝàΝεolyvos,ΝàΝVafeiosΝetΝàΝSkalaΝSkamnias,ΝàΝδesbos.

δaΝcroyanceΝselonΝlaquelleΝlaΝcécitéΝdeΝl‘animalΝseΝrévèleΝàΝunΝmomentΝparticulierΝdeΝlaΝ semaineΝémergeΝdansΝlaΝdésignationΝattestée enΝεacédoine,Ν ,Νc‘est-à-dire « celui qui arrive le samedi »,Ν commeΝ nousΝ l‘avonsΝ égalementΝ évoquéΝ dansΝ lesΝ témoignagesΝ desΝ locuteursΝ d‘EressosΝ etΝ d‘ρgiasosέΝ DansΝ leΝ domaineΝ roman,Ν c‘estΝ l‘idéeΝ queΝ l‘orvetΝ estΝ dangereuxΝunΝjourΝspécifiqueΝdeΝlaΝsemaineΝquiΝestΝvéhiculéeΝparΝdesΝdésignationsΝtellesΝqueΝ occ. [p iko dib endres], glc. [p ika ßj rnes] et cat. [p ik iß enrr s]Ν « pique-vendredi »Ν (Dalbera 1ιιγΝ κΝ γιη)έΝ SébillotΝ Υ1ιζθκΝ βηγ)Ν attesteΝ mêmeΝ uneΝ légendeΝ liéeΝ àΝ ceΝ typeΝ deΝ

60 Cf. §Νγέβέ1

61 Cf. le cas analogue de [lafj aks] dans leΝ§ζέεέ

désignations, selon laquelle «[…]Νl‘orvetΝseΝnommeΝvendrediΝdansΝlaΝύironde,ΝparceΝqu‘ilΝneΝ mord que ce jour-là»έ

UneΝ sérieΝ deΝ travauxΝ surΝ lesΝ désignationsΝ deΝ l‘Anguis fragilis – uneΝ autreΝ espèceΝ d‘orvetΝdeΝlaΝfamilleΝdesΝρnguidés–dansΝl‘espaceΝromanΝontΝpermisΝdeΝreleverΝuneΝfréquenceΝ importanteΝdeΝceΝmotifΝdansΝlaΝglobalitéΝduΝdomaineΝΥDalberaΝ1ιιγ,Ν1ιιη,Νβίί1,Νβίίζa) :

«unΝmodeΝdeΝdésignationΝfondamentalementΝunitaireΝparaîtΝcaractériserΝl‘ensembleΝdeΝ la Romania. L‟ρnguisΝ fragilis des naturalistes y est, avant tout, au plan de la conscienceΝpopulaireΝtelleΝqu‘elleΝnousΝestΝrévéléeΝparΝlaΝlangue,ΝleΝserpentΝaveugle,Ν l‘aveugleέΝσeΝtypeΝfondamentalΝ estΝbienΝ représentéΝauΝθortugal,ΝattestéΝ enΝEspagne,Ν présentΝenΝόrance,ΝrelevéΝenΝςelgiqueΝetΝenΝSuisse,ΝdominantΝet multiforme en Italie en Roumanie et en Moldavie » Dalbera (1997 : 205).

δesΝdésignationsΝromanesΝmotivéesΝparΝlaΝcécitéΝsupposéeΝdeΝl‘animalΝrenvoientΝàΝdeΝ nombreuses sources latines : cf. ORBUS «privéΝdeΝlaΝvue»,ΝCÆCUS« aveugle »,ΝABOCULIS

« aveugle »,Ν LUSCUS « borgne »Ν ouΝ « myope », *BORNIUS « borgne »Ν ouΝ « aveugle »,Ν THWAIRHS « oblique, de travers »Ν et *SLIMB « oblique, de travers, de biais »Ν ΥDalberaΝ 2006 : 207).

EnΝ dehorsΝ duΝ domaineΝ grecΝ etΝ romanΝ leΝ motifΝ « aveugle »Ν revientΝ dansΝ lesΝ dénominationsΝdeΝl‘orvetΝenΝturcΝkôrΝyılan « aveugle »Ν+Ν« serpent »ΝΥFTS 1962, sous orvet), en basque sugitsua, en allemand blindschleiche et en anglais blind-worm (Dalbera 2006 : 206).