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4.3 U NICITÉ DES PROBLÈMES DE RADIATION ET DE DIFFRACTION

4.3.2 Décroissance dans la direction transverse

Dans cette sous-section, notre objectif est de démontrer la proposition suivante :

Proposition 4.8 Siφest solution du problème(Prad)homogène, alors φ|Σ L1(R+) et∂φ/∂x|Σ L1(R+).

Pour montrer cette proposition, nous allons avoir besoin d’une série de lemmes. Tout d’abord, grâce au résultat de la sous-section précédente, il est facile de démontrer le lemme suivant.

Lemme 4.2 Si φ est solution du problème (Prad) homogène, alors pour tout n N, il existe une constanteCn>0telle que

nφ

∂xn(x, z)

Cn

(|x| −a)n+1/2, ∀z∈R+,∀|x| ≥a, (4.25) Démonstration. Nous utilisons la décomposition sur les modes denφ±/∂xn, en utilisant la condi- tion de rayonnement(R±)et le fait que les composantes propagatives sont nulles :

∀x≥ ±a, nφ±

∂xn (x, z) =

R+α±λ λn/2e

λ(|x|−a)Φ±λ(z)p±λ dλ .

Ensuite, en utilisant les mêmes arguments que dans la preuve de la proposition 4.6 (utilisation de l’égalité de Cauchy-Schwarz et majoration de |Φ±λ(z)p±λ|), nous obtenons le résultat voulu, puisqu’il ne reste que les composantes évanescentes, en utilisant :

+

0

λn1/2e2

λ(|x|−a)dλ= 2(2n)!

[2(|x| −a)]2n+1.

Remarquer que ce résultat, pourn= 0, donne le même comportement que l’onde diffractée dans un milieu homogène : elle décroît comme1/√

x quandx +. Pourtant, il ne nous reste que des modes évanescents, mais ceux-ci sont de moins en moins bien décroissants quandλ 0+. Cependant, nous obtenons un comportement plus décroissant pour les dérivées par rapport àx deφ, ce que nous allons utiliser dans la suite.

La transformation de Fourier généralisée, qui permet de diagonaliser la partie transverse de l’équation de Helmholtz (−∂2/∂z2−k(z)2), nous a permis d’avoir des renseignements sur le com- portement de la solution dans la direction longitudinale. L’idée est maintenant de renverser le point de vue : nous allons utiliser la transformation de Fourier généralisée adaptée à la partie longitudinale de l’équation afin d’obtenir des renseignements sur le comportement de la solution dans la direction transverse. Jusqu’à la fin de cette sous-section, nous nous placons au-dessus de la perturbation :z b. La transformation recherchée n’est alors rien d’autre que la transfor- mation de Fourier standard, c’est elle qui permet de diagonaliser le laplacien. Si nous avions eu k̸=k+, alors la transformation n’aurait pas été pas la transformation de Fourier standard (voir la conclusion de ce chapitre). Nous notons

b

φξ := 1

2π

Rφ(x, z) eiξxdx

la transformée de Fourier deφpar rapport àx. Attention à ne pas confondre les notations entre la transformation de Fourier standard (variable de Fourierξ∈R) et la transformation de Fourier

généralisée (variable spectrale λ∈ Λ±). Dans toute la suite de cette sous-section, nous n’utilise- rons plus que la transformation de Fourier standard (et elle n’intervient qu’ici). Par ailleurs, de manière plus rigoureuse, la transformation de Fourier est ici à interpréter au sens des distribu- tions (i.e. dans S(R), l’espace des distributions de Schwartz). Grâce au résultat du lemme 4.2, nous démontrons le lemme suivant.

Lemme 4.3 Siφest solution du problème(Prad)homogène, alors pourz≥b,

ξφbξ(z) =





A(ξ) e

ξ2−k2(z−b) pour|ξ| ≥k,

B(ξ) ei

k2ξ2(zb)+D(ξ) ei

k2ξ2(zb) pour|ξ|< k,

(4.26)

oùA, B etDsont des fonctions de classeC, sauf peut-être enξ = 0(B etDsont continues enξ = 0) et elles sont nulles ainsi que toutes leurs dérivées par rapport à ξ en ±k. De plus, quand|ξ| → +∞, (m/∂ξm)A(ξ) =O(|ξ|n), pour toutm, n∈N.

Démonstration. En utilisant (4.25) et le fait que φ(., z) est de classeC, pour toutz b(car elle vérifie l’équation de Helmholtz homogène), nous obtenonsxn1nφ/∂xn(., z)∈L1(R), pour tout n 1, pour tout z b. Ainsi, sa transformée de Fourier vérifie (en utilisant le théorème de Riemann-Lebesgue) :(n1/∂ξn1)(ξnφbξ(z)), est une fonction continue et qui tend vers0à l’in- fini, pour toutn≥ 1. Puisque∂φ/∂xvérifie l’équation de Helmholtz homogène avec le nombre d’onde k, pour z b, nous obtenons la décomposition (4.26). Remarquer qu’il ne peut pas y avoir de composantes exponentiellement croissantes (du typee+

ξ2k2(zb)) carφest une distri- bution tempérée. En effet, elle appartient àL2(O) +L(O), puisque nous pouvons décomposer la solution sous la formeφ = φ1 +φ2, oùφ±1 L(O±) (proposition 4.3, deuxième point) et φ2∈L2(O) +L(O)(proposition 4.6, deuxième point).

Montrons maintenant les propriétés deA,BetD. Comme pour toutz≥b,φbξ(z)est de classeC par rapport àξsauf peut-être enξ= 0,A,B etDsont de classeCsauf peut-être enξ = 0.

Par ailleurs, nous savons queξφbξest de classeCenξ=±k. Or, d

dξ(ξφbξ(z)) =A(ξ) e

ξ2k2(zb)−A(ξ) ξ

ξ2−k2 (z−b)e

ξ2k2(zb).

En évaluant cette formule enξ = ±k, pour obtenir un résultat de classeC, nous avons forcé- ment :A(±k) = 0. En itérant le processus, nous obtenons :A(n)(±k) = 0, pour tout n N.

Puis, en prenant la formule (4.26) pour|ξ|< k, nous avons également : d

dξ(ξbuξ(z)) = (

B(ξ) ξ B(ξ) i

k2 −ξ2(z−b) )

ei

k2ξ2(zb)

+ (

D(ξ) + ξ D(ξ) i

k2 −ξ2(z−b) )

ei

k2ξ2(zb).

En évaluant cette formule en ξ = ±k, pour obtenir un résultat de classeC, nous obtenons : B(±k) = D(±k). Mais nous savons également que±kbu±k = A(±k) = 0 = B(±k) + D(±k). Donc,B(±k) = D(±k) = 0. En itérant le processus, nous obtenonsB(n)(±k) = D(n)(±k) = 0pour toutn∈N.

Pour finir, comme pour toutn∈ N,ξnubξ(b) 0quand|ξ| →+, on en déduit queA(ξ)tend vers0plus rapidement que n’importe quel polynôme en1/|ξ|. Puis, comme(∂/∂ξ)(ξnubξ(b)) 0 quand|ξ| →+, on obtient le résultat pourA(ξ)et de même pour toutes les dérivées.

Grâce à ce lemme, nous pouvons décomposer la solution sous la forme suivante : pour toutn≥1:

nφ

∂xn(x, z) =φ(n)e (x, z) +φ(n)p (x, z),

φ(n)e etφ(n)p correspondent respectivement à la contribution des modes évanescents et propa- gatifs dans la direction transverse, dont les expressions sont données par :

φ(n)e (x, z) := 1

2π

|ξ|>k

ξn1A(ξ) e

ξ2k2(zb)eixξdξ,

φ(n)p (x, z) := 1

2π

|ξ|<k

ξn1 (

B(ξ) ei

k2ξ2(zb)+D(ξ) ei

k2ξ2(zb))

eixξdξ.

Nous allons maintenant regarder le comportement de chacune de ces deux quantités. Commen- çons par les composantes évanescentes.

Lemme 4.4 Les composantes évanescentes deφdans la représentation avec la transformation de Fourier par rapport àx, oùφest la solution du problème(Prad)homogène, vérifient : pour toutn, p, q∈N, il existe une constanteC >0telle que

φ(n)e (x, z)≤C|x|p(z−b)q, ∀x̸= 0,∀z > b.

Démonstration. Grâce aux propriétés deA(voir le lemme 4.3), remarquer que fn(ξ, z) :=ξn1A(ξ) e

ξ2k2(zb), pour|ξ|> k

peut être prolongée par 0 pour |ξ| < k de telle manière que c’est une fonction de classe C surR. De plus, elle décroît plus vite que n’importe quelle puissance de1/|ξ|, lorsque|ξ| → +, ainsi que ses dérivées par rapport àξ. Ainsi, en faisant plusieurs intégrations par parties, nous obtenons :

φ(n)e (x, z) = 1

2π (i

x )p

|ξ|>k

pfn

∂ξp (ξ, z) eixξdξ, ∀p∈N.

En remarquant que pour toutq N, il existe une constanteC >0telle que pfn

∂ξp (ξ, z)

≤C(ξ2−k2 )q/2e

ξ2k2(zb),

on a φ(n)e (x, z)= C

|x|p

|ξ|>k

(ξ2−k2 )q/2e

ξ2k2(zb)dξ.

En procédant au changement de variableγ =√

ξ2−k2 et par plusieurs intégrations par parties successives, nous arrivons au résultat.

S’il n’y avait que les composantes évanescentes, le comportement donné par le lemme 4.4 nous permettrait de montrer la proposition 4.8. Notre objectif est donc maintenant de montrer que les composantes propagatives dans la décomposition de Fourier sont nulles. Voilà comment nous allons procéder. Nous allons utiliser un argument de phase stationnaire en regardant dans une direction oblique le comportement des composantes propagatives. Comme nous connaissons les comportements denφ/∂xn: équation (4.25) et deφ(n)e : lemme 4.4, qui sont uniformes par rapport àz, cela va nous permettre de montrer que les composantes propagatives sont nulles.

Commençons par appliquer la phase stationnaire (voir [Vai89] par exemple) aux composantes propagatives.

Lemme 4.5 Pourα ]0,+[etn≥2, nous avons les comportements asymptotiques suivants, quand x→+∞:

|ξ|<k

ξn1B(ξ) ei

k2ξ2(αxb)eiξxdξ P(ξB)ξBn1B(ξB) 1

√x, (4.27)

|ξ|<k

ξn1D(ξ) ei

k2ξ2(αxb)eiξxdξ P(ξB) (−ξB)n1D(−ξB) 1

√x, (4.28)

P(ξB) :=

√ 2π

|ξ1B(1 + α12)|e−iπ/4eix(1+α2)ξBe−iαξBb et ξB := k

1 +α2. (4.29)

Démonstration. Nous n’allons traiter que le cas de l’équation (4.27). Bien entendu, les mêmes ar- guments permettent de démontrer (4.28). La difficulté pour appliquer le théorème de la phase stationnaire réside dans le fait que la phaseϕB(ξ) :=ξ+α

k2−ξ2 n’est pas de classeCdans tout le domaine d’intégration (enξ =±k). De plus,

fnB(ξ) :=ξn1B(ξ) ei

k2ξ2b

n’est pas non plus de classeC dans tout le domaine d’intégration (enξ = 0). Pour remédier à cela, nous écrivonsfnB(ξ) =χB(ξ)fnB(ξ) + χeB(ξ))fnB(ξ),χBest une fonction de troncature de classeCégale à1dans un voisinage deξB, le point stationnaire de la phaseϕB(ξ), qui est donné par (4.29), et égale à0en dehors d’un voisinage deξB(en particulier au voisinage de0et de±k), et oùχeB= 1−χB. Tout d’abord, un argument de phase non stationnaire permet de montrer que

|ξ|<k

e

χB(ξ)fnB(ξ) eB(ξ)xdξ= 1 x

|ξ|<k

e

χB(ξ)fnB(ξ)

i ϕB(ξ) x i ϕB(ξ) eB(ξ)xdξ.

Puis, noter que puisquen≥2,χeB(ξ)fnB(ξ)/iϕB(ξ)est une fonction de classeC1(−k, k)et qui s’annule ainsi que toutes ses dérivées sur le bord du domaine d’intégration. Par une intégration par parties, nous obtenons :

|ξ|<k

e

χB(ξ)fnB(ξ) eB(ξ)xdξ= 1 x

|ξ|<k

d dξ

(χeB(ξ)fnB i ϕB

)

eB(ξ)xdξ,

ce qui donne un comportement de ce terme quand |x| → + au moins aussi décroissant que C/|x|.

Puis, nous pouvons appliquer le théorème de la phase stationnaire à

|ξ|<k

χB(ξ)fnB(ξ) eB(ξ)xdξ.

Ceci nous donne le comportement asymptotique recherché : équation (4.27).

Nous sommes désormais en mesure de démontrer la proposition 4.8.

Démonstration. (proposition 4.8). Comme nous l’avons déjà mentionné, les comportement asymp- totiques (4.27) et (4.28) nous permettent de montrer que les composantes propagatives s’annulent.

En effet, ces deux termes ont un équivalent quandx→+de la forme1/√

x. Or,nφ/∂xn(x, αx) etφ(n)e (x, αx)sont négligeables devant 1/√

xquandx → ∞, en vertu des équations (4.25) et du

lemme 4.4. Ainsi, on en déduit que pourn≥2,φ(n)p (x, αx) =o(1/√

x).Ceci induit que, pour tout n≥2, pour toutα∈]0,+[,

P(ξB)ξBn1B(ξB) +P(ξB) (−ξB)n1D(−ξB) = 0.

On en déduit que B(ξ) = 0 pour tout ξ ]0, k[et D(ξ) = 0 pour tout ξ ]−k,0[. Puis, en prenantα∈]− ∞,0[etx→ −∞, on obtient de la même manière :B(ξ) = 0pour toutξ∈]−k,0[

et D(ξ) = 0pour tout ξ ]0, k[. Puisque B et D sont continus, on a alors B = D = 0 : les composantes propagatives s’annulent pourn≥1. De l’équation (4.26), on déduit que

b

φξ(z) =κ(z)δ0+A(ξ) ξ e

ξ2k2(zb),

δ0est la mesure de Dirac enξ= 0,κ(z)est une fonction dezetA(ξ)est de classeCet s’annule sur[−k, k]. Ainsi,

φ(x, z) = 1

2πκ(z) +φ(0)e (x, z).

L’équation (4.25) impose alors queκ(z) = 0. Puisqu’il n’y a que les composantes évanescentes, le comportement donné par le lemme 4.4 nous permet alors de démontrer le résultat de la proposi- tion 4.8.