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CHAPITRE 4. PROBLEMATIQUE GENERALE DE LA THESE

5.1 Etude 1

5.1.2 Méthode

Participants

48 étudiants (24 femmes, 24 hommes), âgés de 17 à 26 ans (M = 20.04, E.T. = 3.20), ont pris part à l’étude sur la base du volontariat. Ils étaient recrutés sur le campus de l’université de Rennes 2 pour participer à une étude portant sur l’évaluation professionnelle.

Procédure et matériel4

La recherche était présentée comme répondant à une demande du Service Universitaire d’Information et d’Orientation (SUIO), afin d’en améliorer le module de préparation à l’insertion professionnelle. Une présentation succincte du module était faite (voir encadré 5.1). La tâche était présentée aux participants comme consistant à prendre connaissance des réponses de candidats lors d’un entretien de recrutement standardisé afin de les évaluer. Il était indiqué aux participants que tous les candidats avaient obtenu une réussite moyenne aux tests préalables.

Les participants prenaient connaissance de huit extraits d’entretien qu’ils devaient ensuite évaluer sur différentes échelles. Chaque extrait se composait des mêmes quatre questions relatives à des comportements (positif et négatif) et des renforcements (positif et négatif) passés. Les huit extraits étaient constitués à partir du croisement des dimensions de lieu de causalité (interne vs. externe), de contrôlabilité (contrôlable vs. incontrôlable) et de stabilité (stable vs. instable). Chacun des huit candidats fournissait quatre explications correspondant au même registre explicatif (p. ex. interne contrôlable stable ; voir tableau 5.1).

Afin d’atténuer tout effet d’ordre de présentation, les huit synthèses d’entretiens ont fait l’objet d’un contre-balancement.

Les variables sexe de l’évaluateur et sexe de l’évalué pouvant impacter l’attribution de valeur sociale, elles ont été prises en compte dans cette étude. Ainsi, les participants ont été scindés en deux groupes, l’un prenait connaissance d’extraits d’entretien d’hommes et l’autre prenait connaissance d’extraits d’entretien de femmes. Le sexe des participants était relevé à la fin de l’expérience.

4 L’ensemble du matériel expérimental est présenté en annexe 1

Encadré 5.1 : Présentation de la recherche

Cette étude a pour but d’étudier les réponses de candidats lors d’un entretien de recrutement. Elle répond à une demande du SUIO (service universitaire d’information et d’orientation), afin d’en améliorer le module de préparation à l’insertion professionnelle mis en place l’année dernière à l’université de Rennes II.

Ce module se déroule en trois étapes : tout d’abord, les étudiants doivent répondre à différents tests de recrutement. Il s’agit de tests susceptibles d’être administrés dans le cadre d’un recrutement ultérieur. Ensuite, ils passent un entretien de type « entretien de recrutement ». Enfin un compte rendu leur est fait. Dans le cadre de cette étude, nous allons vous présenter des extraits d’entretiens. Il s’agit d’extraits d’entretiens de huit étudiants ayant eu à répondre aux mêmes questions. En effet, afin de pouvoir comparer les explications (fournies par les étudiants) entre elles, il était nécessaire que les questions soient les mêmes.

Ces étudiants (âgés de 23 à 25 ans) étaient tous en cinquième année après le baccalauréat (de diverses filières) et ayant une réussite moyenne aux différents tests de la première étape. Afin de conserver l’anonymat de ces personnes, nous allons uniquement vous communiquer les initiales de leur nom et prénom.

Après avoir pris connaissance de ces huit extraits d’entretiens, vous devrez évaluer chacune de ces personnes selon trois consignes différentes, en respectant bien l’ordre des consignes et sans revenir en arrière. En revanche, vous pourrez consulter les extraits autant de fois que vous le souhaitez.

Tableau 5.1 : Synthèse des variables manipulées au travers des extraits d’entretien

Profil Explications

Exemple pour la question : « Après analyse des différents tests auxquels vous avez répondu avant cet entretien, il ressort que vous n’avez pas très bien réussi.

Comment expliquez-vous ce résultat ? » Interne contrôlable

stable

Compétences acquises, efforts habituels

« Sans doute n’ai-je pas acquis les aptitudes nécessaires à la réussite de ces tests » Interne contrôlable

instable

Intentions, efforts occasionnels

« Je n’ai sans doute pas fait suffisamment d’efforts pour obtenir de meilleurs résultats »

Interne incontrôlable stable

Aptitudes, traits de personnalité

« Sans doute n’ai-je pas les aptitudes requises pour réussir parfaitement ces tests »

Interne incontrôlable instable

Humeur, état psychologique et physiologique

« Mes états émotionnels influençant mon travail ont eu des conséquences sur mes performances »

Externe contrôlable stable

Pouvoir d’autrui « La personne qui m’a fait passer ces tests m’a donné ceux qui étaient particulièrement difficiles »

Externe contrôlable instable

Aide d’autrui « Il faut dire que personne ne m’a conseillé et aidé lors de la préparation de ces tests »

Externe incontrôlable stable

Situation, difficulté « Les évaluations ou les tests me mettent mal à l’aise, et il m’était par conséquent difficile de bien réussir ces tests »

Externe incontrôlable instable

Circonstances, chance « Le hasard, je suis tombé sur une série difficile »

Mesures

La plausibilité des explications causales a été mesurée sur la base de Beauvois et Ghiglione (1981). Ainsi, avant la mesure effective, une définition du critère était donnée.

(voir encadré 5.5). Les participants devaient quantifier leur jugement, quant à la plausibilité des explications (d’un point de vue général), sur une échelle de type Likert allant de 0 (explications pas du tout plausibles) à 10 (explications tout à fait plausibles).

L’attribution d’utilité sociale était mesurée par le biais d’un pronostic de réussite professionnelle. Les participants devaient quantifier leur jugement, quant à la possibilité de réussite professionnelle des différents candidats, sur une échelle de type Likert allant de 0 (rien pour réussir professionnellement) à 10 (tout pour réussir professionnellement)

L’attribution de désirabilité sociale était mesurée par le biais d’un item relatif à un jugement de sympathie. Les participants devaient quantifier leur jugement, quant à la possibilité que les candidats correspondent aux types de personnes qu’ils aiment bien, sur une échelle de type Likert allant de 0 (une personne que vous n’aimez pas) à 10 (une personne que vous aimez bien)

L’ordre de présentation de ces trois mesures a fait l’objet d’un contre-balancement systématique.

Encadré 5.2 : Présentation de la consigne de plausibilité

Avec une langue, par exemple le français, on peut construire une infinité de phrases acceptables quant à leur forme et leur sens. Acceptable veut dire que celui qui les entend est en mesure de les comprendre. Mais parmi les phrases acceptables certaines sont plus plausibles que d’autres. Qu'est-ce qu’une phrase plausible ? C’est une phrase que l’on n’est pas étonné d’entendre, dont on a l’impression qu’elle pourrait très naturellement être dite par quelqu’un dans une situation donnée, quelle que soit cette situation.

Par exemple : parmi ces deux phrases, laquelle vous paraît la plus plausible ?

« Pourriez-vous regarder la montre que vous portez à votre bras et me dire quelle heure en indiquent les aiguilles ?

« Pourriez vous, me donner l’heure s’il vous plaît ?»

Il vous est demandé, dans le cadre de cette étude, de juger de la plausibilité des explications (indépendamment de la situation) des différents individus. En d’autres termes, les explications (d’un point de vue général) des différentes personnes sont elles plausibles ?