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1 ère partie : Problématique vectorielle et nuisance : des enjeux de société

B. La nuisance : mieux la connaître pour mieux la contrôler

B.1. Etude sociologique sur la nuisance due aux moustiques en Rhône-Alpes

B.1.2. Résultats

L’enquête de 2005 étant réalisée sur un grand territoire comprenant le territoire d’étude de 2004, et les résultats des deux enquêtes n’étant pas différents, nous ne présentons ici que les résultats traités de 2005.

L’échantillon de population est proche de la population mère mais n’est pas représentatif selon les critères retenus d’âge, de sexe et de catégories socioprofessionnelles.

Les femmes sont sur-représentées (60% au lieu de 52% ) et les personnes les plus jeunes (15- 19 ans) et les plus âgées (>75 ans) de l’échantillon sont sous-représentées. Les inactifs et ouvriers sont également sous-représentés dans notre échantillon.

B.1.2.1. Perceptions et représentations associées au moustique

« Que vous évoque le mot Moustique ? »

Les personnes interrogées associent en grande majorité le moustique aux piqûres et à la sensation (« ça gratte » ou « ça gonfle ») qu’elles génèrent, à un désagrément, plutôt qu’à une souffrance. En effet les mots les plus cités à l’évocation du mot « moustique » sont

« piqûre » (39%), « gêne » (17%), « démangeaisons » (13%).

« Estimez-vous que le moustique est un animal nuisible ? »

Pour près de 59% des personnes interrogées, le moustique est un animal nuisible (figure 8). Cette réponse est surtout observée chez les femmes et les personnes âgées (plus de 60 ans). La gêne est la première raison évoquée (26%), suivie des piqûres (22%), et de la transmission de maladies (17%) à l’homme. On observe que les deux-tiers des personnes habitant les zones rurales (les secteurs de la vallée de l’Isère et du Haut Rhône) considèrent que le moustique est nuisible, alors que les citadins (habitant Chambéry et Aix-les-bains) sont partagés.

« Selon vous, dans la nature, le moustique a-t-il une utilité ? »

Plus de la moitié des répondants pensent que le moustique a une utilité dans la nature.

Parmi eux, près d’une personne sur deux perçoit le moustique comme un animal à la fois nuisible pour l’homme et utile pour son écosystème. Il s’agit en majorité de personnes d’âge moyen, entre 20 et 60 ans.

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« En France, pensez-vous que les moustiques transmettent des maladies à l’homme? » Il apparaît que la population interrogée est très mal renseignée sur les risques de transmission de maladies à l’homme par les moustiques. 40% d’entre eux pensent que c’est actuellement le cas, contre 44% qui pensent qu’aucune maladie n’est actuellement transmise à l’homme par les moustiques français. Les personnes âgées sont les plus nombreuses à associer le moustique aux transmissions, mais très peu citent des maladies (20 répondants citent le paludisme et 7 le SIDA).

B.1.2.2. Perception de la nuisance due aux moustiques

« Etes-vous gêné par les moustiques? »

Un peu plus de la moitié de l’échantillon est gênée au moins occasionnellement, 16%

se disent souvent gênés. La nuisance n’est pas fortement ressentie à l’échelle du territoire d’étude mais les moustiques restent un inconfort dans la région pour une partie de la population. Un contraste s’établit dans l’intensité de la gêne ressentie en fonction du lieu d’habitation, les personnes habitant en zones rurales se déclarant beaucoup plus facilement gênées que les personnes des villes ou zones péri-urbaines.

2,5%

(8)

58,9%

(188) 38,6 %

(123)

Question : « Estimez-vous que le moustique est un animal nuisible ? »

Question : « Selon vous, dans la nature, le moustique a-t-il une utilité ? »

57,7%

(184) 22,3%

(71) 20%

(64) Oui

Non NSPP

Figure 8 : Répartition relative des caractères nuisible et utile du moustique dans les témoignages

n1

n2 g1 n3

g2

g3

g4

z1 z2

z3

z4 z5

z6 Villes et zones péri-urbaines

Gêne faiblement ressentie

Les moustiques ne sont pas nuisibles Zones rurales

Gêne occasionnelle à forte Les moustiques sont nuisibles

Légende : La carte montre les positions des 13 modalités.

25.3% de la variance est expliquée par les deux axes représentés.

Les non-réponses ont été ignorées.

Variables : - Nuisible : n1 : Oui; n2 : Non; n3 : NSPP

- Gêne : g1 : Souvent, g2 : Occasionnellement, g3 : Rarement, g4 : Jamais

- Zone : z1 : vallée de l'Isère, z2 : Chambéry, z3 : sud du lac, z4 : Aix les Bains, z5 : Chautagne, z6 : Beley-Yenne

Figure 9 : Analyse des correspondances multiples représentant les différences de sensibilités des personnes habitant en zones rurales et urbaines

« Comment définiriez-vous votre sensibilité aux moustiques? »

La majorité des répondants est sensible aux moustiques, ils sont moins de 40% à déclarer les supporter. Les hommes sont de façon générale plus tolérants envers ces insectes que les femmes. La sensibilité aux moustiques déclarée par les répondants est d’autant plus élevée que la gêne ressentie est forte (figure 9). De même les personnes les plus sensibles déclarent à 86% que le moustique est nuisible, contre 28% seulement pour les plus tolérantes.

Le territoire d’étude semble touché de façon hétérogène par la nuisance due aux moustiques. En zones rurales la gêne ressentie est plus forte qu’en ville, et elle est associée à une sensibilité plus forte de la population aux moustiques.

41 La sensibilité aux moustiques semble aussi être liée à l’âge des personnes interrogées et à la représentation qu’ils ont du moustique (figure 10). Nous identifions trois catégories de personnes qui affichent une sensibilité différente à ces insectes :

Les personnes âgées (plus de 60 ans) pour qui le moustique est nuisible et vecteur de maladies, sont les plus gênées ;

Les classes d’âge moyen (20-60 ans) qui associent davantage le moustique à un inconfort passager qu’à une nuisance ou un risque sanitaire, et lui attribuent une utilité dans la nature, affichent une sensibilité modérée ;

n1 n2

n3 u1

u2

u3 T1

T2 T3 s1

s2

s3

s4 c1

c2

c3

c4 c5

Personnes âgées

Sensibilité forte aux moustiques Moustiques nuisibles

Moustiques sans utilité particulière Transmission de maladies par moustiques Personnes jeunes

Sensibilité faible aux moustiques Peu concernées par les moustiques

Méconnaissance des risques sanitaires associés aux moustiques Pas (encore) de représentation du moustique

Personnes actives d’âge moyen Sensibilité modérée aux moustiques Moustiques ne sont pas nuisibles Moustiques ont une utilité dans la nature Pas de transmission de maladies par moustiques

Figure 10 : Analyse des correspondances multiples représentant 3 catégories de personnes aux représentations et sensibilités différentes

Légende : La carte montre les positions des 18 modalités.

23.3% de la variance est expliquée par les deux axes représentés.

Les non-réponses ont été ignorées.

Variables : - Nuisible : n1 : Oui; n2 : Non; n3 : NSPP - Utile : u1 : Oui; u2 : Non; u3 : NSPP

- Transmission maladies : T1 : Oui; T2 : Non; T3 : NSPP

- Classe d’âge : c1 : 15-19 ans; c2 : 20-39 ans; c3 : 40-59 ans; c4 : 60-74 ans; c5 : + de 75 ans - Sensibilité : s1 : Vous les ignorez s2 : Vous les tolérez

s3 : Vous êtes rapidement importunés s4 : Vous trouvez cela insupportable

Les jeunes (15-20 ans), qui se sentent peu concernés par les moustiques, la nuisance et les risques sanitaires qui lui sont attribués, disent tolérer, voire même ne pas remarquer la présence de ces insectes.

B.1.2.3. Connaissance et perception sociale de la démoustication

53% des personnes interrogées disent savoir que leur commune est démoustiquée. Les gens savent que leur commune est démoustiquée parce qu’ils voient les agents traiter chez eux ou dans leur voisinage, ou parce qu’ils habitent à côté d’un établissement de l’EID. Ce chiffre est au plus bas dans les villes, ce qui s’explique par une action plus discrète : il y a moins d’interventions chez les particuliers car peu d’entre eux possèdent un jardin, et plus d’interventions invisibles comme le traitement des vides sanitaires. La majorité de la population ignore qu’une structure est chargée de démoustiquer, seuls 14% parlent d’une entreprise de démoustication. 56% des personnes ne peuvent pas répondre quand on leur demande comment procèdent les agents EID. Ceux qui répondent parlent de traitement par pulvérisation de produits dans les points d’eau stagnante. La réponse est exacte mais vague, car peu d’entre eux savent quel type d’insecticide (chimique, biologique) est utilisé. Il n’empêche que 41% des répondants attribuent à la démoustication un effet nocif, sur l’environnement (100%) et sur la santé (67%).

Les personnes qui ont des attentes envers l’EID sont de deux types :

Celles qui ressentent une gêne, et veulent plus d’efficacité de l’EID ; ils sont souvent demandeurs (45%) d’informations sur l’établissement, les moustiques, les moyens de lutte employés.

Celles qui ne sont pas vraiment gênées qui désirent des informations du même ordre (33%) et certains mentionnent parmi leurs attentes la prise en compte, pendant les traitements, du respect de l’environnement.

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