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90 HISTOIRE DES ORACLES

No documento HISTOIRE DES ORACLES (páginas 120-123)

PREMIÈRE DISSERTATION

91 Bureau de Propheties écrites, dont ils estoient les Maistres, les Dispensateurs, et les Interpretes.

Jc ne doute point que ces Gens-là, pour rhoiineur de leur Mcticr, ne fissent quelqucfois les difficiles avec ceux 5 qui les vouloient gagner, sur tout si on leur demandoit des choses dont il n'y cust pas lieu d'esperer beaucoup de succc-s, telle qu'cstoit Ia nouvcauté que Lisandcr avoit dcssein d'introduirc dans le Gouvernement de Sparte, Pcut-cstre mesmo le party d'Agesilas, qui cstoit alors 10 opposé à celuide Lisander, avoit soupçonné quelquc chose de ce projet, et avoit pris les dcvans auprés des Oraclcs.

Les Prctres d'Hammon cussent-ils pris Ia pcine de venir du fond de Ia Libic à Sparte, fairc un prociís à un honime tel que Lisander, s'ils ne se fussent entendus 15 avcc ses Ennemis, et s'ils n'y eussent este poussez par

eux ?

CHAPITRE XI.

Nouveaux élahlisscmeiis d'Oracles.

Les Oracles qu'on ctablissoit quelquefois de nouve;iu, 20 font autant de tort aux Demons que les Oracles cor-

rompus '.

I. Van Dale, 432. — «11 est manifeste selou vous, que ces iiouvciux Oracles n'ont pii estre que des impostures des hommcs ; d'oà vous concluez qu'onne pcut pas se dispenscr de porter Ic même jugement des plus anciens. Jc doute Monsieur, que Ia comparaison que vous faites de CCS nouveaux Oraclcs avec les anciens, soit tout à fait juste, et quand clle Ic seroit, il me scmble qu'cllo nc prouvcroit pas grand'chosc. Pre- mierement il n'est pas trop seür qu'Héphestion, Antinoüs et Auguste

IIISTOIRE DES ORACLES

Aprds Ia mort d'Ephcstion, Alexandre voulut abso- lumcnt pour se consoler, qu'Ephestion fust Dieu '.

Tous les Courtisans y consentirent sans peine. Aussi tost voilà dcs Temples que Ton bastit à Ephestion en plusieurs 5 Villes, des Pestes qu'on institui; en son honneur, des

ayent rendu dcs Oracles dans les temples qui leur ont este consacrez aprcs leur mort; et les Auteurs que vous citez pour le prouver, nous laissent au moins en liberte d'en douter.

En cfTct Lucien dit seulement que les flatteurs d'Alexandre voyunt jusqu'oú alloit sa passion pour Héphestion, n'oubliüient rien de tout ce qui estoit capable de Tentrelenir et de raugmenter, en rapportant je ne sçay combien d'apparitions de ce nouveau Dieu, en luy attribuant des guérisons et en vantant ses Oracles. Qui ne voit que Lucien ne donne tout cela que pour des mensonges, que ces Courtisans débitoient hardiment, pour mieux faire leur cour à leur maitre ? 11 se mocque de Ia làche complaisance de ces indignes flatteurs.et de Ia sotte présomp- tion d'Alexandre, qui se crut non seulement un Dieu luy-mêmc, mais encore assez puissant pour en faire d'autres. » Baltus, Répome, 159-161. — De nieme pour Antinoüs. « Spartien en estoit si persuade, qu'il n'3 point fait de difhculté d'aioúter, que les repouses en vers que Ton faisoit courir sous le nom de cette nouvclle divinitò, passoient pour estre de Ia compositiou d'Hadrien méme, bien loin que Ton crilt qu'elles eussent este renduês par Antinoüs ou par ses Prétres. » Ib., 160. — « L'Oracle d'Auguste n'est pas plus certain que ceux d'IIcplies- tion et d'Antinoüs. Ce qui vous a donne lieu de Tétablir, c'est un petit mot du poete Prudence (1. I, contra Symmaclnim) qui dit pour se mocquer des Dieux du paganisme, qui avoient tous este faits par des hommcs, que les Romains en suivant cet exemple, avoient aussi fait Dieu TEmpereur Auguste, en luy élevant un temple, luy consacrant des prétres, luy ofTrant des sacrihces, se prosternant devant son autel et luy demaudant des réponses. II me sem^e que ces réponses pourroient bien estre celles que les Aruspices rendoient touchant le succès des sacrifices, aprés avoir examine les entrailles des victimcs ; et non pas des Oracles tels que les faux prophetes des idoles en rendoient par Ia voye de Ia fureur et de Pentliousiasme. duoy qu'il en soit, c'est un Poete qui parle, et qui par plusieurs périphrases qui signifient toutes à peu près Ia mème cliose, veut seulement donner à entendre qu'Augu5te fi\t reconnu pour une divinité. » Ihid., 162-164. —Au surplus, même confirmes, ces or.-icles ne prouveraient rien pour Tim- posture des oracles en general, « parcc que je ne vois pas ce qui auroit pu empécher les démons de s'eniparer des temples de ces nouvelles divinitez, et d'y étaler leurs impostures et leurs prestiges, comme dans les autres oú ils rendoient des oracles depuis tant de siecles. Ont-ils coiltume de s'endormir sur leurs interets et de négliger les occasions qui se présentent de séduire les hommes, et d'ctendre leur empire ? » Ibid., 164-16;.

I. Van Dale, 450-4!2.

FREMIERE DISSERTATION

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Sacrifices qu'on lui fait, des gucrisons miraculeuses qu'on luy attribue, et afin qu'il n'y manquast rien, des Oraclcs qu'on luy fait rendre. Lucien dit qu'Alexandre estonné d'abord de voir Ia Divinité d'Ephestion réüssir si bien, 5 Ia crut enfin vraye luy-mesme, et se sceut bon gré de n'estre pas seulement Dieu, mais d'avoir encore le pouvoir de faire des Dieux.

Adrien fit les mesmas folies pour le bel Antinoüs '. II

fit bastir en mémoire de luy Ia Ville d'Antinopolis, luy

IO donna des Teniples et des Prophetes, dit saint Jerôme ;

or, il n'y avoit des Prophetes que dans Ics Temples à

Oraclcs. Nous avons encore une Inscription Greque

qui porte,

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