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PREMIERE DISSERTATION

No documento HISTOIRE DES ORACLES (páginas 37-40)

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JIISTOIKE DES ORACLES

Ce n'est donc qu'un Point de fait dont il s'agit; et comme ce Point de fait a uniquement dcpendu de Ia volonté de Dieu, il estoit de nature à nous devoir estre reveld, si Ia connoissance nous en eust este necessaire.

5 Mais TEcriture Sainte ne nous apprend cn aucune maniere que les Oracles ayenl este rendus par dcs Denions, et dés lors nous sommes en liberte de prendre party sur cette matiere '; elle est du nombre de celles que Ia Sagcsse Divinc a jugées asscz indiferentes pourles 10 abandonncr à nos disputes.

Cependant les avis ne sont point partagcz ; tout le monde tient qu'il y a eu quelque chose de surnaturel

Statues, qu'en eux-mèmes », et qu' ■ on ne peut pas soupíonner un aussi habilc homme de ne savoir pas que Ia plüpart des Oracles ne se rendoient que par des Prôtres, ou par des 1'rétrcsscs, parce que c'est une chose trop connue »: « Je serois fáchè, répond simplcment Baltus(5ui7f, I2j), d'avoir attribué à Mr. de Tontenelle un sentiment qu'il n'auroit jamais eú : je puis dire que j'ai été religieux sur ce point autant qu'on le peut estreei quesouventj'aymieux ainié dissimuler plusieurs choses qu'iladites dans son livre que de lesrelever, conime je le pouvois,etcomme quelques-uns même croyoientque je le devois faire, parce que j'ay toújours appréliendé de le chicaner nial-à-propos et de ne pas juger assez favorablcment de ses sentimens » ; mais ici Terreur était trop claire, trop manifeste, trop lépétée !..„ On verra dans Ia suite, et surtout au cliap. xii, le parti que Baltus a tire, ou cru tirer, de Terreur prétendue de I'ontenclle. — La question était trop importante pour ne pas être Iraitée à fond : Ualtus y est revê nu (Suite, 554-J80) et il a trouvé jusqu'à sept raisons pour prouver que les oracles n'ont pas étc rendus par Ia bouche dcs statues, mais par celle des prêtres. Aprés cela, il espere « que les personnes de mérite qui en ont douté, et qui lui ont fait nicme quelques objcctions sur ce sujet, demeurcront parfaitement satisfaites u. — Encore en 1711, Fontenelle avait laissé subsister le texte primilif.

I. í Sacram Scripturam niliil tale quid nos de Ethnicorum Oraculis docere. » Van Dale, Préface, 18. — Van Dale, 184 : « Sufficiat igitur in hisce nobis Sacra Scriptura : neque ita obstrictos nos teneamus antiquis, ut non liceat dissentire ab ipsis circa illa, quae aut nuUi satis solido superstructa rationis aut traditionis fundamento, nedum Sacrae Scrip- turae, aut grátis, aut sine praevio ac debito examine, assumpserunt. « II serait d'ailleurs dilücile detre plus modeste que Van Dale. « Unus- quisque pro captu aut judicio, judicet de méis sive rationibus sive citationibus, prout ipsi acquum bonumve visum fuerit. Q.uod si meliora circa hanc materiam me docere potuerit, neque id facere ingenue ac modestè dedignatus fuerit, habebit me facilem atque obse- quentem ; nec dedecori milii reputabo, si abjectis propriis armis, dedisse

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dans les Oracles '. D'oü vient cela ? La raison en est bien aisée à trouver pour ce qui rcgarde le temps present. On a cru dans Ics premiers Siccies du Christianisme, que Ics Oracles estoient rendas par des Demons, il ne nous 5 en faut pas davaiitage pour le croire aujourd'huy. Tout ce qu'ont dit les Anciens, soit bon, soit mauvais, est sujct à estre bien repetd, et ce qu'ils n'ont pú eux-mesmes prouver par des raisons suffisantes, se prouve à present par leur autorité seule. S'ils ont préveucela, ils ont bien

manus, et ut transfug.i in aliena castra transvolassc, existimcr. » Le P. lialtus aurait bien fait de méditer ces lignes et de s'en inspirer un pcu plussouvent.

I. B Num Diabolus fucrit Oraculoruni auctor aut in totum, aut pro parte saltem, à ncminc fere in dubium vocutur. Omnes enim primitivac licclesiac scriptorcs, Omnes (nullo pene excepto) posteriores, id asserunt. » Van Dale, 2-3. — Cf. cependant Ia légcre restriction qu'il apporte à cette idée dans si Préfacc, p. 17: « Non omnes igitur lithnici, imo ncc omnes Cliristianae primitivac Hcclesiae, cxistimarunt ca praetcrnaturali ulla Daemonum Diabúlorumve patratu pracstigiisve fuissc peracta.

Pcrpauci fucrunt fateor inter Christianos: at fuissc tam cx Origine quam Clemente Alexandrino patet. Qiiare verba illa mea, pag. 2 et 3.

Dissertationis primae: Omnes enim... íiMcriiiií. Ita corrigenda, ut paren- tliesis illa Qiiãlo pene exfepld) ad primitivac licclesiac Scriptorcs retra- hcnda sit: ac si ctiam álibi aíTcro omnes primitivac Ecclesiac Scriptorcs in illa fuissc sententiâ, Clcmcntem et Originem exceptos volo. » — Et c'est justement ce consentement univcrsel qui, d'après líaltus, dcvrait persuader rontenclle. II osc cependant ctrc d'un avis tout opposò I

« Vous soútenezcc sentiment quoyqucvous reconnoissiez qu'il est entie- rement contraire, non seulcment á ce que les peuples idolatres et Ia plus- part des Pliilosoplies en ont cril ; mais encore á ce que tous les Peres de rHglise, tous les Auteurs licclesiastiqucs et tous les Clirètiens en ont pense jusques i present. Mais bien loin que cette opposition si généralc vous effraie, vous vous en faitcs honneur, et vous tèmoi- gncz dans vostre Préface que vous seriez faché qu'un autre eút enleve à vostre ouvrage Ia gloire de Ia nouveauté du Paradoxe. Ccst li\ un eíTct de ce courage dont vous parlez dans vostre digression sur les Anciens et sur les Modernes, et qui vous porte, comme vous le dites, à vous exposer sans crainte, pour Tintérct de Ia veritc à Ia critique de tous les nutres. 11 faut en cífet avoir bien du courage pour s'opposer au sen- timent de tout le monde, et encore plus pour attaquer, non pas quclques Poetes ou quclques Orateurs payens; mais tout ce qu'il y a de plus sçavant et de plus respcctable dans toute Tantiquité Clirétienne ; et pour entreprcndrc de faire passer les Peres de TEglise pour des gens qui raisonnoient mal, et qui avançoicnt souvent bien des choses qu'ils ne pouvoient prouver par des raisons sulHsantes. » P. 7-9.

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fait de ne se pas donner toújours Ia pcine de raisonner si cxactenient'.

Mais pourquoy tous les premiers Chrestiens ont-ils cru que les Oracles avoient quelque chose de surnaturel?

5 Recherchons-en presentement les raisons; nous verrons

ensuite si elles estoient asse;; solides.

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