• Nenhum resultado encontrado

A ANTINOÜS

No documento HISTOIRE DES ORACLES (páginas 123-127)

FREMIERE DISSERTATION

93

Sacrifices qu'on lui fait, des gucrisons miraculeuses qu'on luy attribue, et afin qu'il n'y manquast rien, des Oraclcs qu'on luy fait rendre. Lucien dit qu'Alexandre estonné d'abord de voir Ia Divinité d'Ephestion réüssir si bien, 5 Ia crut enfin vraye luy-mesme, et se sceut bon gré de n'estre pas seulement Dieu, mais d'avoir encore le pouvoir de faire des Dieux.

Adrien fit les mesmas folies pour le bel Antinoüs '. II

fit bastir en mémoire de luy Ia Ville d'Antinopolis, luy

IO donna des Teniples et des Prophetes, dit saint Jerôme ;

or, il n'y avoit des Prophetes que dans Ics Temples à

Oraclcs. Nous avons encore une Inscription Greque

qui porte,

94

HISTOIRE DES ORACLES

blcs d'cn fairc ^ N'y avoit-il pas assci; de sujct de croiro qu'ils estoient de Ia même nature que les Anciens, et pour juger de Torigine de ceux d'Amphiaraüs, de Tro- phonius, d'Orphée, d'Apollon mesme, ne suffisoit-il 5 pas de voir Torigine de ceux d^Antinoüs, d'Ephestion, et

d'Auguste 2 ?

1. Van Dale, 456. « Quibus aliqiiid saltem saliehat laeva sub parte mamilhw, fucillimè odorabantur id quod res erat ; similiaque cogitare debebant de Trophonii, Amphiarai, Amphilochi, Orphei... Oraculis. »

— « Püurquoy cionc aucun Auteur de rantiquité n'a-l-il pas faít ccs reflexions si aisccs â fairc? Pourquoy aucun ne s'est-il avise dejugcr des anciens Orades par ccs nouveaux, et de produire ceux-cy, pour montrcr que ceux-là nVstoient que des fourberics ? Les Chrêtiens sur tout nc devoicnt-ils pas Ic fairc ? Neannioins Origene qui parle assez au long d'Antinoüs et des hoimeurs qu'on lui rcndoit en Egypte, dit qu'eiure les prodigcs qu'on lui attribuoit, il y en avoit qui estoient reffct de rimposturc du dénion qui présidoit à son templc. Par oü vous voyez que bien loin de conclure de TOracle d'Antinoüs, que les plus anciens n'cstoient que des fourberies des hommes, il reconnoit mêmc dans celuy-ci Topcration du malin Esprit. » Baltus, Réponse, 165. — D'aprcs Lcclerc, les dcmons ont pu se mêler i rinstitution des nou- veaux oracles, mais là-dessus « Ton cst autant en droit de prendrc Ia negalive que Taílirmative ». — « Cela seroit vrai, replique lialtus (Suiíe, 302), si toutes choses d'aílleurs estoient égales, et si Mr. de FontencUe avoit cú des raisons pour prendrc Ia negative, comme les Peres de TEglise, et cn particulíer Origene, en ont eú pour prendre Taffirma- tive. Or Mr. de Fontenelle n'apportc aucune raison, aucunc autorité, pour montrer que ces nouveaux Òracles ont este reííet des fourberies des Prcstres des idoles; au lieu que les Percs de TEglise ayant Tautoritc de TEcriturc Sainte, Icur propre cxperience, et plusicurs autres raisons, qui leur apprenoient, que les Oracles generalenicnt parlant, estoient TeíTet de Timposture et de Ia malice du démon ; ils ont eü droit d'attribuer cncorc ceux-cy \ Ia même cause ; d'autant plus qu'ils y voyoient les mêmesmauvaiseffets et lesmêmes illusions que uans tous les autres. II y a encere une autre diíTerence ; c'est que les Percs de TEglise n'ont pas produit ces nouveaux Oracles comme une prcuve de leur sentimeut ; ce qu'ils en ont dit n*est qu'une suite et une consequence qu'ils tirent des príncipes et des raisons sur lesquellcs ils s'appuicnt. Mr. de I-ontenelle au contrairc les produit comme une prcuve même et un príncipe surlequel il prétend prouver que tous les Oracles n'ont csté que des fourberies humaínes. Òr que doit-on penscr d'une preuve ou d'un príncipe sur lequel on peut aussi facilemcnt prendre Ia negative que Vafjirmative }... »

2. Van Dale, 454.— « Les Oracles anciens dont vous parlez, ont pú avoir Ia même origine que ces nouveaux : c'est à dire Ia flaiterie, Ia superstition, Tidolatrie ; mais cela n'empêchc pas que Ics démons pour

PREMIERE DISSERTATION

95

Nous ne voyons pourtant pas, à dirc Ic vray, que ces nouvcaux Oracles fussent dans le mesme credit que les Anciens ; il s'en faloit beaucoup.

On ne faisoit rcndrc à ces Dieux de nouvelle creation 5 qu'autant de réponses qu'il en faloit, pour en pouvoir

fairc sa cour aux Princes, mais du reste on ne les con- sultoit pas bien serieusenient, et quand il cstoit question de quelque chose d'important, on alloit à Delphes. Les vieux Trépiés estoient en possession de Tavenir depuis IO un temps immemorial, et Ia parole d'un Dieu experi- mente étoit bien plus sure, que celle de ces Dieux qui n'avoicnt encore nulle experience.

Les Empereurs Romains qui estoient intcrcssez à faire valoir Ia Divinitd de leurs Predecesseurs, puisqu'une I) pareille Divinité les attendoit, auroient dú tascher à rendre plus celebres les Oracles des Empereurs Deifiez comme Auguste, si cc n'eust este que les Peuples accoú- tumez à leurs anciens Oracles, ne pouvoient prendre Ia mesme confiance pour les autres. Je croirois bien mesme 20 que quelque panchant qu'ils eussent aux plus ridicules Superstitions, ils se mocquoicnt de ces nouveaux Oracles, et en ganeral de toutcs les nouvelles Institutions de

augmcnter cctte même idolatrie, ne se soieiU meslez dans les uns et dans les autres. Je sçay que cela vous paroit incroyable : mais cela vient de ce que vous vous estes forme des idces sur ce sujet qui ne sont pas justes. //í-íTü//, ditcs-vous, fortctrangeetfortsurprenant^

íjuil }l'eitsí faliu (iiiime fanlaiüc d' Alexandre pour envoyer un dèmon í'Jí possession dUmc statué. II senible que vous ignoriez les raisous qui portoient les démons ã s'emparcr des temples i Oracles et de ceux qui les rendoient. N'en chcrchcz point d*autres que leur propre nialice, le desir qu'ils ont de perdrc les honimes et de les éloigner de Ia connoissance et du culte du véritablc Dicu, Venvie de se fairc honorcr eux-niêmcs comine des Dieux et de s'égaler au Tout-puissant. Vous pouviez apprcndrc ces raisons des Peres de TEglise, qui les ont tirées de riicriture ; et par U vous eussiez reconnu que les démons ont pü et voulu très-fort se mesler de TOracle d'Héphestion, ainsi que de tous les autres. » Baltus, Rèponse, 167-169.

96

HISTOIRE DES ORACLES

Dieux. Le moyen qu'on prist TAigle qui se làchoit du Bucher d'un Empereur Romain, pour TAmc de cdt Empereur qui alloit prendrc sa place au Ciei ?

Pourquoy donc le Peuple avoit-il este trompé à Ia 5 premiere Institution des Dieux et des Oracles? En voicy, je croy, Ia raison. Pour ce qui regarde Ics Dieux, Ic Paganisme n'en a eu que de deux sortes principales, ou des Dieux que Ton supposoit estre essenticllemcnt de nature Divine, ou des Dieux qui ne restoient devcnus IO qu'aprés avoir este de nature huniaine. Les premiers avoient este annoncez par les Sages ou par les Legis- lateurs avec beaucoup de Misteres, et le Peuple, ny ne les voyoit, ny ne les avoit véus. Les seconds, quoy qu'ils eussent estd hommes aux yeux de tout le monde, avoient 15 este érigez en Dieux par un mouvement naturel des Peuples touchez de leurs bien-faits. On se formoit une idée tres-relevde des uns parce qu'on ne les voyoit point, et des autres parce qu'on les aimoit; mais on n'en pouvoit pas faire autant pour un Empereur Romain qui 20 estoit Dieu par ordre de Ia Cour, et non pas par Tamour du Peuple, et qui outre cela, venoit d'estre hommc fort publiquement,

Quant aux Oracles, leur premier dtablissement n'est pas non plus fort difficile à expliquer". Donnez-moi une

22 homme publiquement 1728 — 24 non plus difficile 1728.

I. A Texplication de Fontenelle, Baltus oppose Ia sienne. « U cst difficile de déterniiner précisénicnt le tenips de Ia naissance des Oracles.

11 esl fort probable qu'ils ont comniencé presque .lussitost que Tidolatrie.

Cest le sentimcnt des Peres de TEglise et des Theologiens qui attribuent le progrés de Tidolatrie à ces sortes de prestiges du Démon. Ce qui est de ccrtain, c'est que les Oracles estoient deja en usage dez le tenips de Ia guerre de Trove, comme on le voit dans Honierc. Ovide fait con- sultei Toracle de Themis par Deucalion et Pyrrlu, après le déluge qui

No documento HISTOIRE DES ORACLES (páginas 123-127)