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Le caractère spécifique de la mesure de l’auto-efficacité au

No documento Analyse de l’activité et développement de (páginas 146-151)

4.1 L E DISPOSITIF DE MESURE DE L ’ AUTO - EFFICACITÉ AU TRAVAIL

4.1.1 Le caractère spécifique de la mesure de l’auto-efficacité au

L’échelle que nous avons reprise pour les besoins de cette recherche mesure l’auto- efficacité au travail. Elle s’intéresse surtout au niveau de l’auto-efficacité en référence à des obstacles possibles, mais aussi à la force de l’auto-efficacité face à des événements inattendus et difficiles à régler et à la généralisation de l’auto- efficacité à l’intérieur d’une classe d’activités liées au travail.

Cette échelle a d’abord été conçue et utilisée dans le cadre de la recherche

« Optimiser les apprentissages professionnels informels » conduite en association avec le Centre de Recherche Éducation et Formation de l’Université Paris X et Interface Recherche (FOLLENFANT A. & MEYER T., 2003).

L’échelle d’auto-efficacité est une échelle de type Likert. Elle comprend dix énoncés de forme déclarative orientés positivement, se référant à des comportements spécifiques en milieu professionnel (voir le tableau suivant). Ils sont suivis de

réponses indiquant plusieurs niveaux d’accord possibles : « tout à fait d’accord »,

« plutôt d’accord », « pas vraiment d’accord », « pas du tout d’accord ». Une seule réponse est possible par énoncé et il n’y a pas de point milieu.

Tableau 4 Échelle d’efficacité au travail

Échelle d’efficacité au travail (FOLLENFANT A. & MEYER T., 2003)

Dans mon travail, je parviens toujours à résoudre les problèmes difficiles si je m’en donne la peine.

Si quelqu'un me fait obstacle dans le cadre de mon travail, je peux trouver un moyen pour obtenir ce que je veux.

Il est facile pour moi de maintenir mes intentions et d’accomplir mes objectifs professionnels.

Dans le cadre de mon travail, j'ai confiance en moi pour faire face efficacement aux événements inattendus.

Grâce à mes compétences, je sais gérer des situations professionnelles inattendues.

Je peux résoudre la plupart de mes problèmes professionnels si je fais les efforts nécessaires.

Je reste calme lorsque je suis confronté(e) à des difficultés professionnelles car je peux me reposer sur ma capacité à maîtriser les problèmes.

Lorsque je suis confronté(e) à un problème dans mon travail, je peux habituellement trouver plusieurs idées pour le résoudre.

Si j’ai un problème professionnel, je sais toujours quoi faire.

Quoiqu’il arrive au travail, je sais généralement faire face.

Formuler dix questions plutôt qu’une pour mesurer l’auto-efficacité est utile pour l’évaluer plus précisément et limiter le risque d’erreur. En revanche, il est indispensable que ces dix items mesurent bien effectivement l’auto-efficacité au travail pour établir un score correspondant à l'ensemble de l'échelle. L’alpha de Cronbach indique le degré de consistance de l’échelle. Ici, l’échelle dispose d’une consistance interne élevée avec un alpha de Cronbach égal à 0.85.

Cette échelle d’auto-efficacité au travail est l’adaptation d’une échelle d’efficacité générale (SCHWARZER R., 1997), lequel, en accord avec les préconisations d’Albert BANDURA, recommande de spécifier les échelles selon l’objet mesuré à chaque fois que cela s’avère nécessaire (SCHWARZER R., 2005). Il est à noter que l’échelle d’efficacité générale était le résultat d’un double travail antérieur d’analyse et de synthèse. D’une part, elle prend en compte plusieurs échelles pré existantes et,

d’autre part, cette échelle a été confrontée à d’autres échelles mesurant notamment l’optimisme, le changement en situation de stress ou la procrastination (SCHWARZER R. & JERUSALEM M., 1995).

Tableau 5 Échelle d’efficacité générale

Échelle d’efficacité générale (SCHWARZER R., 1997)

Je peux arriver toujours à résoudre mes difficultés si j'essaie assez fort.

Si quelqu'un s'oppose à moi, je peux trouver une façon pour obtenir ce que je veux.

C'est facile pour moi de maintenir mon attention sur mes objectifs et accomplir mes buts.

J'ai confiance que je peux faire face efficacement aux événements inattendus.

Grâce à ma débrouillardise, je sais comment faire face aux situations imprévues.

Je peux résoudre la plupart de mes problèmes si j'investis les efforts nécessaires.

Je peux rester calme lorsque je suis confronté à des difficultés car je peux me fier à mes habiletés pour faire face aux problèmes.

Lorsque je suis confronté à un problème, je peux habituellement trouver plusieurs solutions.

Si je suis "coincé", je peux habituellement penser à ce que je pourrais faire.

Peu importe ce qui arrive, je suis capable d'y faire face généralement.

Ralf SCHWARZER et son équipe de l’Université libre de Berlin ont traduit cette échelle en dix-neuf langues et ont testé des populations résidantes dans vingt-deux pays en Europe et dans le monde. Le nombre de questionnaires exploitables est de 17 553. A l’issue de cette étude, l’échelle a été définitivement validée et les auteurs ont affirmé le caractère proprement anthropologique de l’auto-efficacité en dépit des différences culturelles : l’auto-efficacité « semble être universelle puisque des caractéristiques très semblables ont été trouvées dans beaucoup de cultures » (SCHWARZER R. & SCHOLZ U., 2000).

Les énoncés des items des deux échelles, auto-efficacité générale et auto-efficacité au travail, sont très proches. Les items proposent une évaluation de capacité (« Je peux faire ») et non une déclaration d’intention (« Je ferai »), les répondants ont à juger de leur capacité actuelle et non de leurs capacités futures escomptées.

L’échelle est d’un format unique, les individus évaluent la force de leur auto- efficacité de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ». Dans le cas d’un

format double, les individus auraient évalué d’abord leur capacité à exécuter ou non les performances visées. « Un format de jugement unique fournit essentiellement la même information et est plus facile à utiliser » (BANDURA A., 2003).

Alice FOLLENFANT et Thierry MEYER ont commencé par valider l’échelle d’auto- efficacité générale en français pour leurs travaux à l’université de Paris X. Ils ont ensuite « orienté le contenu afin de le situer dans le cadre du travail en entreprise » (FOLLENFANT A. & MEYER T., 2003) de manière à évaluer l’auto-efficacité au travail et non pas une autre caractéristique. Les items de l’échelle d’auto-efficacité au travail précisent alors les énoncés avec des formules comme « dans le cadre du travail » ou « professionnellement ».

Bien entendu, ces modifications ne sont pas mineures et elles empêchent de comparer strictement les résultats de ces différentes enquêtes. Toutefois, la recherche conduite par Ralf SCHWARZER peut constituer une référence utile pour notre propre enquête, sa démarche étant de mettre à disposition les résultats et de vouloir nourrir une perspective comparative avec d’autres recherches portant sur l’auto-efficacité (SCHWARZER R., 2000).

Ainsi en tenant compte de ces réserves, la distribution des scores d’auto-efficacité générale issue des recherches de Ralf SCHWARZER donne une série d’indications utiles sur le niveau d’auto-efficacité au sein d’une population qui comprend un grand nombre d’individus.

Les mesures de tendance centrale (la moyenne, la médiane et le mode) permettent de saisir ce qui est typique des données.

Tableau 6 Mesures de tendance centrale (Source : Ralf SCHWARZER)

Auto-efficacité générale Source : Ralf SCHWARZER

Nombre d’observations 17 553

Score minimum 10,00

Score maximum 40,00

Moyenne, indice de centralité 29,46

Médiane, score qui divise la population en deux parties égales

30,00 Mesures de tendance

centrale

Mode, score le plus fréquent 30,00

Ecart-type, indice de dispersion 5,33

De plus, le graphique suivant permet d’apprécier l’approximation de la distribution par la loi normale gaussienne avec sa forme caractéristique de courbe en cloche, la valeur de la moyenne, de la médiane et du mode étant très proches.

Graphique 3 Scores d'auto-efficacité générale (Source Ralf SCHWARZER)

0,00%

5,00%

10,00%

15,00%

20,00%

25,00%

30,00%

35,00%

40,00%

Moins de 15 De 15 à moins de 20

De 20 à moins de 25

De 25 à moins de 30

De 30 à moins de 35

De 35 à moins de 40

40

Néanmoins, deux autres recherches constituent une base de comparaison plus adaptée que les recherches de Ralf SCHWARZER. Premièrement, l’échelle d’auto-

efficacité au travail a été conçue et utilisée dans le cadre de la recherche

« Optimiser les apprentissages professionnels informels » (FOLLENFANT A. & MEYER T., 2003), le nombre d’observations est de 765 et le score moyen est de 30 points. La deuxième recherche a été conduite auprès de soignantes et de cadres intermédiaires de santé en Suisse (PIGUET C., 2008). Les premiers résultats portant sur un nombre de questionnaires utilisables de 841 (PIGUET C. & NAGELS M., 2006) font apparaître un score moyen de 29,94 points avec un score minimal de 15 points et un score maximal de 40 points. La médiane est à 30 et l’écart type est de 3,89.

Nous voyons avec ces deux recherches que les scores moyens varient très peu et nous pouvons considérer qu’il existe ainsi une valeur de référence, le score moyen pour cette échelle d’auto-efficacité au travail devrait s’établir à 30 points environ.

No documento Analyse de l’activité et développement de (páginas 146-151)