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La dépendance entre le niveau perçu de complexité de la

No documento Analyse de l’activité et développement de (páginas 169-172)

4.3 L ES RÉSULTATS DE LA MESURE D ’ AUTO - EFFICACITÉ

4.3.1 L’indépendance relative de la variable auto-efficacité et des

4.3.1.5 La dépendance entre le niveau perçu de complexité de la

Une relation statistiquement significative peut être établie entre le niveau de complexité perçue attribuée à sa fonction et le score d’auto-efficacité. Plus le score est élevé et moins la fonction occupée semble complexe, comme l’indique le tableau suivant.

Tableau 16 Comparaison du niveau de complexité de la fonction et de l’auto- efficacité

Niveau de complexité de la fonction occupée estimé par les élèves

Auto-efficacité Écart-type Comparaison des moyennes des modalités avec le test de Student (au risque de 95%)

Pas du tout complexe 33,60 4,16 Différence significative

(t = 2,68, 1-p = 99,2%)

Pas vraiment complexe 30,87 3,52 Différence significative

(t = 3,71, 1-p = >99.99%)

Plutôt complexe 29,10 3,40 Différence non significative

(t = 0,15, 1-p = 14,5%)

Tout à fait complexe 28,14 3,60 Différence significative

(t = 3,49, 1-p = 99,9%)

TOTAL 29,13 3,64

En conclusion de cette première approche, l’auto-efficacité n’est donc pas dépendante de l’âge et de son corollaire, la durée d’expérience professionnelle en amont de la formation des élèves. Ce résultat est contre intuitif. Il était pourtant attendu que l’accumulation d’expériences au long de sa carrière, la confrontation à des situations de résolution de problèmes diversifiées, la familiarisation avec les normes, les us et coutumes des milieux professionnels, produisent des effets bénéfiques de construction et de renforcement de l’auto-efficacité au travail. Ce n’est pas le cas ici. Nous noterons que de jeunes élèves à l’expérience réduite, tout comme des directeurs des soins qui entament une deuxième ou troisième carrière hospitalière, développent un haut niveau d’auto-efficacité. L’inverse est vrai également : des médecins de santé publique qui disposent d’une longue activité professionnelle doutent autant de leurs compétences que de jeunes directeurs d’établissement médicosocial, sanitaire et social. Nous affirmerons donc que l’expérience ne se suffit pas à elle-même, ce qui nous conduira à rechercher les conditions dans lesquelles cette expérience devient formatrice et à incriminer le rôle que peut jouer l’analyse de l’activité à l’intérieur d’un dispositif institué de formation, ou en dehors, selon sa propre initiative en milieu professionnel. Il est intéressant de noter que la variable niveau de complexité perçue de la fonction

occupée est, elle, en relation de dépendance avec le niveau de l’auto-efficacité.

Pour juger de la complexité de la situation de travail un individu intègre sans doute des données collectées au long de son expérience professionnelle mais plus encore les enseignements tirés de son expérience. Un expert (l’expertise est moins une question de temps qu’une appropriation des éléments significatifs des situations pour agir efficacement) a tendance à ne retenir que quelques dimensions pertinentes des situations pour diagnostiquer et agir. Pour un expert, les situations ne sont pas aussi complexes que pour un novice. L’auto-efficacité au travail se trouve ainsi en relation inverse avec le degré de complexité perçue des situations.

Autres résultats intéressants, il existe une relation significative de dépendance entre l’auto-efficacité et, respectivement, le sexe et le niveau d’étude préalable à la formation. Ces résultats sont inattendus si nous comparons nos données avec celles de l’étude sur les apprentissages professionnels informels où les auteurs notent que les variables descriptives (sexe, âge, ancienneté, catégorie socioprofessionnelle) ne sont pas liées à l’auto-efficacité (FOLLENFANT A. & MEYER T., 2003), indépendance des variables en conformité avec l’idée que l’auto-efficacité est une « variable médiatrice, autonome par rapport aux déterminants sociologiques classiques » (CARRÉ P., 2003b).

La dépendance du sexe et de l’auto-efficacité s’explique t’elle ? Les hommes et les femmes, élèves de l’ENSP, ont réussi le même concours d’entrée et se trouvent dans une situation de stricte égalité sur la base de ce critère. Quels autres facteurs influenceraient, à la baisse, le niveau d’auto-efficacité des femmes ? Nous pouvons évoquer la division du travail domestique où les épouses continuent de porter la charge et les responsabilités les plus importantes en dépit du fait qu’elles assument aussi un travail à l’extérieur. Pour autant, la charge de travail en soi n’est pas le principal facteur. Le degré de contrôle qu’on peut exercer sur la charge de travail est plus déterminant. L’auto-efficacité au travail des femmes est reliée au sentiment de pouvoir contrôler les rôles multiples et les exigences de rôles auxquelles elles se confrontent. L’auto-efficacité au travail se combine vraisemblablement à l’auto- efficacité nécessaire pour gérer les rôles familiaux en termes de disponibilité et de résistance au stress professionnel. Une autre explication probable réside dans le type de métier choisi : le management, et qui plus est, à un haut niveau de responsabilité. Or, la féminisation de ces métiers est encore assez récente et nous savons que l’auto-efficacité des femmes peut être plus basse lorsqu’elle s’applique à des activités dites masculines (BANDURA A., 2003).

Pour expliquer la relation significative entre niveau d’étude et niveau d’auto- efficacité (plus le niveau d’étude est bas, plus le niveau d’auto-efficacité est élevé), il est possible de faire appel à deux facteurs. Premièrement, ces élèves ont réussi le concours exigeant d’une école renommée au sein du service public, bien au-delà strictement de la santé publique. Ces concours sont pourtant positionnés au niveau de la licence. Il est vraisemblable qu’un titulaire d’un baccalauréat ne percevra pas la réussite au concours comme le titulaire d’un master ou d’un doctorat. Un haut niveau d’études supérieures signifie que l’élève a pu franchir avec succès les difficultés du système universitaire et qu’il a maîtrisé des situations plus difficiles qu’un concours de niveau licence. La réussite au concours contribue ainsi moins au niveau d’auto-efficacité d’un docteur en médecine ou d’un ingénieur qu’à celui d’un cadre de santé qui ne possède qu’un baccalauréat et qui y trouve la confirmation de sa capacité à surmonter des obstacles difficiles : « Une forte croyance en l’efficacité perçue à surmonter les principaux obstacles est ainsi un autre aspect de l’efficacité qui contribue au succès »(BANDURA A., 2003). Deuxièmement, les directeurs des soins, parce qu’ils constituent des promotions plus nombreuses que les autres, sont aussi plus représentés parmi la population enquêtée. Or, ce sont aussi les professionnels les moins diplômés comparativement aux autres, qui disposent aussi du meilleur niveau d’auto-efficacité. Ces deux explications se conjuguent pour établir cette relation inverse entre niveau de diplôme et niveau d’auto-efficacité.

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