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SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

I. GENERALITES SUR LES PESTICIDES

I.4. Impacts sur la santé et l’environnement

I.4.1. Effets sur la santé

interdit en tant que phytopharmaceutique [Directive 00/801/CE], en cours de réexamen en tant que biocide destinés à l’hygiène vétérinaire [Règlement 2032/2003] et, enfin, ses usages sont restreints selon le protocole d’Aarhus.

l’ordre du ng.m-3, voire moins, donc très inférieure aux concentrations exerçant une toxicité aiguë sur les vertébrés [Unsworth et al., 1999]. Mais, les effets chroniques (sur le long terme) ne sont pas documentés.

I.4.1.b. Toxicité aiguë

Il s’agit d’une toxicité induite par une exposition ponctuelle à une dose importante de pesticides susceptibles d’entraîner des effets immédiats ou rapprochés (manipulation de produits non dilués…) [ORSB, 2001]. La toxicité aiguë des substances chimiques est évaluée à l’aide de tests réglementaires réalisés sur des animaux de laboratoire. La notion retenue est celle de la dose létale 50 (DL50) correspondant à la quantité de matière active qui, administrée en une seule fois, par ingestion, inhalation ou voie cutanée, entraîne la mort de 50% des animaux traités.

Les principales connaissances sur les effets aigus des pesticides chez l’homme sont issues d’observations rapportées en milieu professionnel et des cas d’intoxications documentés par les centres antipoison [ORSB, 2001]. L'exposition professionnelle se fait essentiellement par voies cutanée et respiratoire tandis que la voie orale concernerait davantage la population générale par ingestion accidentelle ou intentionnelle de pesticides.

D’après le réseau de toxivigilance agricole, les produits les plus souvent incriminés sont par ordre décroissant : les insecticides, les fongicides puis les herbicides. Les troubles observés concernent dans 40% des cas les muqueuses et la peau. Enfin, les intoxications massives entraînant hospitalisation ou décès peuvent être facilement repérés et étudiés alors que les manifestations biochimiques sont plus difficilement identifiables.

I.4.1.c. Toxicité chronique

Il s’agit de la toxicité induite par une exposition prolongée à de petites quantités de substances incriminées et à leur accumulation dans l’organisme pouvant dépasser le seuil de concentration toxique [ORSB, 2001]. L’étude de la toxicité chronique est complexe car de nombreux paramètres sont à considérer. Bien souvent, le décalage entre l’exposition et la découverte d’une anomalie rend délicat l’établissement de la causalité. Cette toxicité est évaluée de façon normalisée par expérimentation sur des animaux de laboratoire. L’ensemble des tests réalisés permet de fixer la Dose Journalière Admissible (DJA). Les maladies potentiellement liées aux expositions à long terme aux pesticides sont essentiellement étudiées dans les populations professionnellement exposées.

Cancers

Plusieurs pesticides (DDT…) ont été identifiés comme cancérigènes reconnus ou probables pour l’homme par différents organismes internationaux d’après des études épidémiologiques ou expérimentales [IARC, 2003]. Pour la population professionnellement exposée, il semblerait que la mortalité et l’incidence de certains types de cancers soient augmentées [Stoppelli et al., 2005]. Il s’agirait en général de cancers peu fréquents voire rares tels que les cancers des lèvres, des ovaires, du cerveau ou de la peau. Plusieurs pathologies sont suspectées chez l’enfant dont les leucémies et les tumeurs cérébrales. Celles-ci semblent associées à l’exposition (travail agricole, contamination de l’habitat ou de l’alimentation) de la mère au moment de la grossesse [ORSB, 2001]. En revanche, concernant la population générale, les données demeurent controversées chez l’adulte à l’exception des lymphomes non hodgkiniens. En résumé, les connaissances demeurent insuffisantes et les études doivent être approfondies notamment sur la détermination des expositions aux pesticides et sur les mécanismes biologiques d’action des substances. Il n’est pas exclu que d’autres facteurs de risque puissent jouer un rôle important dans le déclenchement de certains cancers, notamment en milieu agricole [Kelley and Duggan, 2003].

Troubles de la reproduction et du développement

Actuellement, il est envisagé qu'une exposition à des pesticides possédant les propriétés de perturbateurs endocriniens (substances agissant comme une hormone) puisse être à l'origine d'effets adverses tels que des atteintes de la fonction reproductrice chez l'homme. Ainsi, le nématocide DBCP (dibromochloropropane) employé au cours de la période 1960-1970 dans de nombreux pays des zones tropicales et sub-tropicales a donné lieu, dans le cadre d’expositions professionnelles, à des dizaines de milliers de cas de stérilité masculine [Petrelli and Mantovani, 2002]. D’autre part, l’étude menée par Clementi et al.

(2008) semble montrer que vivre en milieu rural, où de grandes quantités de pesticides sont appliquées, augmente le risque d’infertilité. D’autres molécules telles que le chlordécone, le carbaryl et le 2,4-D provoquent également des effets préjudiciables sur la fertilité masculine.

L’association entre pesticides et malformations congénitales est envisagée par de nombreuses études. Celles-ci mettent également en avant certaines répercussions sur le fœtus (mort, prématurité, hypotrophie...) [Schreinemachers, 2003]. Cependant, ces effets sont encore difficiles à mettre en évidence par les études actuelles.

Troubles neurologiques

Pour la plupart des insecticides (organochlorés, organophosphorés, pyréthroïdes, carbamates…), la neurotoxicité est le mécanisme même de leur mode d’action sur les ravageurs. Mais, par manque de sélectivité, ces substances ont également des effets neurotoxiques avérés sur certains mammifères [Costa et al., 2008]. Concernant les effets chroniques sur les êtres humains, les connaissances restent lacunaires contrairement aux effets aigus. Par ailleurs, certains herbicides seraient responsables de troubles neuropsychologiques (anxiété, dépressions, suicides). On suppose également certains pesticides d’être à l’origine de troubles neurodégénératifs tels que la maladie de Parkinson. Même si de nombreuses études ont montré que l’exposition aux pesticides augmente le risque d’apparition de cette maladie, les composés incriminés ne sont pas encore identifiés [Hatcher et al., 2008].

Les impacts des pesticides sur la santé sont encore mal renseignés même s’ils sont fortement probables voire démontrés pour certains. Il existe plusieurs raisons aux difficultés à cerner les effets des pesticides sur la santé. La première concerne le nombre de produits à considérer, plus de 500 substances appartenant à diverses familles chimiques qui conduisent à des effets toxicologiques différents. Il faut noter que les adjuvants peuvent également être à l'origine d'effets sur la santé. L’interaction de plusieurs composés entre eux est encore mal documentée, et l’on ne sait pas aujourd’hui quels peuvent être les effets de tels «cocktails».

La seconde difficulté est liée au caractère multifactoriel (plusieurs causes possibles) des pathologies évoquées comme les cancers. Une difficulté supplémentaire résulte de la multiplicité des voies d'exposition (alimentaire, dermique, aérienne…) et des faibles niveaux de contamination observés qui rendent difficile la quantification de l'exposition de la population. Toutes les analyses bibliographiques conduisent au constat que l'évaluation des expositions est aujourd'hui une source d'erreur ou de confusion dans la majorité des études portant sur les effets des pesticides sur la santé [ORP, 2008].