• Nenhum resultado encontrado

Modélisation d’un essai de traction simple

No documento and cement pastes (páginas 87-91)

CHAPITRE 6. COMPORTEMENT POST-LIMITE ÉLASTIQUE DU PLÂTRE PRIS

θ1

0 1 2 3 4

0 22.5 45 67.5 90

module(GPa)

θ1 (°) fp =fp0

C1111pp C1122pp C1133pp

0 1 2

0 22.5 45 67.5 90

module(GPa)

θ1 (°)

fp =fp0+ (1−fp0) cosθ1

C3333pp C1313pp Eppapp

Fig. 6.3 – Composantes du tenseur de rigidité homogénéisé et module de Young apparent selon e3 en fonction deθ1 (Eg = 40GPa,νg = 0.34,fp0 = 0.7)

À partir des résultats tracés en partie droite des figures 6.2 et 6.3, on représente en figure 6.4 l’évolution du module de Young apparent en fonction de la fraction solide. Pour une fraction solide nulle, le module de Young est évidemment nul. Lorsque fs = 0.3, on retrouve dans les deux cas une distribution isotrope de cristaux et le module de Young vaut 1.9 GPa. Conformément à l’intuition, c’est lorsque les cristaux sont placés autour de l’axe de sollicitation (c’est-à-dire e3) que le module de Young est le plus élevé (courbe tracée en trait plein sur la figure 6.4).

0 0.5 1 1.5 2

0 0.1 0.2 0.3

Eapp pp

(GPa)

fs

θ1

θ0

Fig.6.4 – Module de Young apparent en fonction de la fraction solide pour les deux morphologies envisagées (Eg = 40GPa, νg = 0.34,fp0= 0.7)

6.2. MODÉLISATION D’UN ESSAI DE TRACTION SIMPLE où ρ est un paramètre qu’il faut ajuster de sorte que le tenseur de contraintes macroscopique Σ=Cpp:E soit effectivement uniaxial :

ρ= C1133pp

C1111pp +C1122pp (6.5)

On modélise ainsi un essai de traction simple contrôlé en déformation par la variable E33, à laquelle on impose une évolution croissante à partir de 0. Il faut néanmoins prendre garde au fait que le paramètre ρ défini par (6.5) n’est pas constant au cours de l’essai, puisqu’il dépend de l’état d’endommagement de la microstructure. Ainsi,ρs’apparente davantage à un paramètre subi, si bien que l’on ne peut en fait parler d’« essai piloté en déformation par E33 » que par abus de langage.

6.2.2 Repérage du cristal critique

On rappelle que l’on considère le cas du critère local en traction : σN < σcr. Initialement, lorsque la distribution de cristaux est isotrope, l’orientation qui maximiseσN est θ0 = 0, ce qui correspond à l’axe de traction simple (section 5.3.2). La première orientation critique est donc θ0 = 0. Les cristaux présentant cette orientation vont ainsi être « désactivés » dès lors que la limite élastique macroscopique va être atteinte. Puis une autre orientation va devenir critique et les cristaux correspondants vont être désactivés, et ainsi de suite. . . La question est ici de déterminer la succession d’orientations critiques, c’est-à-dire de cristaux désactivés.

L’intuition conduit à supposer que les orientations critiques successives sont caractérisées par un angle θ0 croissant à partir de 0. Les cristaux subsistants (non désactivés) occupent alors le côneθ0 ≤θ ≤90° (figure 6.5). La variable θ0 est donc identifiée comme une variable d’endom- magement.

fraction volumique(1−fp0) cosθ0

fraction volumique (1−fp0)(1−cosθ0) e3

axe de révolution et de traction

θ0

prochain cristal désactivé (cristal critique) cristaux subsistants

cristaux désactivés

Fig. 6.5 – Cristaux désactivés et subsistants, et prochain cristal désactivé, dans le cas de la traction simple

On vérifie maintenant cette hypothèse. Il s’agit de déterminer la contrainteσN dans tous les cristaux subsistants. Cette dernière dépend à la fois de l’état de la microstructure (caractérisé par la variable d’endommagementθ0), et de l’orientation considérée (définie par le paramètreθ). On la noteσN0, θ) avec θ∈[θ0; 90°]. Le comportement des cristaux avant rupture étant élastique linéaire,σN est proportionnel à la déformation macroscopiqueE33. On normaliseσN/E33par le module de YoungEs des cristaux, pour former :

σN0, θ) = σN0, θ)

EsE33 (6.6)

En d’autres termes,EsσN0, θ) représente la contrainte mobilisée dans le cristal d’orientationθ lorsque la variable d’endommagement prend la valeurθ0, et pour une déformation macroscopique axiale unité. La grandeur σN est sans dimension et indépendante de la valeur du chargement E33. Néanmoins,σN dépend de θ0, qui est tributaire du niveau de chargement. Les calculs sont

CHAPITRE 6. COMPORTEMENT POST-LIMITE ÉLASTIQUE DU PLÂTRE PRIS

réalisés de façon similaire à la section 5.3, en considérant cette fois un milieu effectif isotrope transverse et non isotrope. Sur la figure 6.6, on représente en trait plein l’évolution de σN0, θ) en fonction deθpour quelques valeurs deθ0. Pour chaqueθ0, l’angleθqui maximiseσN0, θ)est θ=θ0. L’orientation critique est bien θ=θ0. On représente aussi sur la figure 6.6 en pointillés le lieu des maxima, c’est-à-dire la fonction θ0 →σN0, θ0), qui est décroissante.

On remarque que sur les quatre courbes tracées en trait plein, la fonction θ → σN0, θ) passe par 0 puis atteint son minimum en θ = 90°, minimum qui est négatif. Les cristaux per- pendiculaires à l’axe de traction subissent donc une contrainte de compression le long de leur axe. Ceci peut s’interpréter en invoquant l’effet Poisson à l’échelle de l’éprouvette, qui conduit à une réduction (puisqueνpp>0) de la section de l’éprouvette à mesure que E33 augmente. Cette réduction de section tend à mettre en compression les cristaux perpendiculaires à e3.

θ0

-0.2 0 0.2 0.4 0.6

0 22.5 45 67.5 90

σ N0,θ)=σN0,θ) E33Es

θ (°) θ0 = 0 22.5°

45°

67.5°

Fig.6.6 – Contrainte σN dans l’axe du cristal d’orientation θpour quelques valeurs deθ0, et en pointillés la contrainte σN dans le cristal d’orientation θ0 pour tout θ0g = 0.34,fp0 = 0.7), en traction simple

6.2.3 Détermination du comportement au delà de la limite élastique

Jusqu’à maintenant, on ne s’est pas préoccupé de la valeur prise par E33. On a déterminé l’orientation critique en maximisant la fonction θ → σN0, θ). On a établi l’évolution de cette orientation critique θ0 en considérant le fait qu’un cristal devenu critique est rompu. Il reste à déterminer la loi d’évolution de la variable d’endommagement, c’est-à-dire relier θ0 à la défor- mation macroscopique. E33 subit une évolution monotone croissante dans le temps, supposée donnée. Supposons que la microstructure ait atteint un état d’endommagement caractérisé par θ0. Le cristal critique, qui maximiseσN, estθ=θ0. Ce cristal est désactivé lorsque sa contrainte σN atteint σcr, c’est-à-dire σN0, θ0) = σcr. Ceci assure le lien entre l’orientation courante θ0

du cristal désactivé et la déformation macroscopique courante E33:

EsE33σN0, θ0) =σcr (6.7) La nature de l’essai que nous sommes en train de modéliser impose E33 croissant au cours du temps. Ainsi, d’après (6.7), σN0, θ0) est assujettie à décroître dans le temps. Or nous avons montré dans la section précédente que, par le mécanisme de désactivation successive des cristaux, la fonction θ0 → σN0, θ0) est nécessairement décroissante, ce qui signifie que θ0 croît dans le temps. Ainsi, à mesure queE33croît,θ0croît lui aussi, de façonstable. On représente l’orientation θ0des cristaux désactivés en fonction deE33sur la figure 6.7 pour quelques valeurs de la porosité intercristalline fp0, en reprenant le paramètre σcr = 15 MPa identifié en section 5.3.4. Tant que

6.2. MODÉLISATION D’UN ESSAI DE TRACTION SIMPLE E33 n’a pas dépassé le seuil de limite élastique macroscopique, tous les cristaux subsistent et θ0 = 0. Dès ce seuil dépassé, θ0 augmente avec E33 de façonstable : θ0 n’augmente que siE33 augmente lui même.

0 22.5 45 67.5 90

0 1000 2000 3000 4000

θ0(°)

E33 (106)

fp0 = 0.6 fp0 = 0.7 fp0 = 0.8

Fig. 6.7 – Loi d’évolution de la variable d’endommagement θ0 en fonction de la déformation macroscopique (Eg = 40GPa,νg = 0.34,σcr = 15MPa)

La loi d’évolution de la variable d’endommagement θ0 étant connue, on peut déterminer la rigidité effective Cpp puis le module de Young apparent Eppapp (voir (6.1)) correspondants. On en déduit la contrainte de traction macroscopiqueΣ33=EppappE33. Le sens de variation de cette dernière est a priori indéterminé, puisqueE33 augmente alors queEppappdiminue (dans la mesure oùθ0 augmente, voir figure 6.2). Par ailleurs, la déformation macroscopiqueE11 =−ρE33 peut être déterminée à l’aide de l’expression (6.5) de ρ. La figure 6.8 représente l’évolution de E33, Σ33 et E11 au cours d’une expérience de traction simple modélisée pour quelques valeurs de la porosité fp0. On observe d’abord une phase élastique. Dès la limite élastique atteinte et le premier cristal désactivé, la contrainte Σ33 décroît. À l’échelle macroscopique, on obtient donc une rupture fragile stable. En particulier, la résistance (valeur maximale atteinte par Σ33) est égale à la limite élastique. Ceci autorise la comparaison, effectuée en section 5.3.4, de la limite élastique modélisée avec la résistance expérimentale.

0 0.5 1 1.5 2

-250 -200 -150 -100 -50 0 Σ33(MPa)

E11 (106) fp0= 0.6 fp0= 0.7 fp0= 0.8

0 0.5 1 1.5 2

0 1000 2000 3000 4000

Σ33(MPa)

E33 (106)

fp0 = 0.6 fp0 = 0.7 fp0 = 0.8

Fig.6.8 – Comportement obtenu en traction simple pour quelques valeurs de la porosité (Eg = 40GPa, νg = 0.34,σcr = 15MPa)

Les essais en traction simple avec contrôle en déformation sont très délicats à réaliser sur le

CHAPITRE 6. COMPORTEMENT POST-LIMITE ÉLASTIQUE DU PLÂTRE PRIS

plâtre pris. Ainsi, nous n’avons trouvé dans la littérature que des essais (avec parfois la propo- sition d’un modèle purement macroscopique de comportement) sur plâtre pris fibré, en traction simple [99, 2, 79] ou en flexion [16, 37]. Il faudrait donc, pour valider l’approche développée ici, envisager soit la modélisation d’un essai de flexion, soit l’incorporation de fibres par une étape d’homogénéisation supplémentaire.

No documento and cement pastes (páginas 87-91)