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Une mesure indirecte de la qualité de l'eau : les traitements de l'eau

Ensemble 18.6

2.2.1.3. Une mesure indirecte de la qualité de l'eau : les traitements de l'eau

Nous ne disposons pas de données sur l'évolution de la qualité de l'eau distribuée par les services d'eau en France au cours des dernières années. Mais l'évolution du traitement des eaux distribuées donne quelques indications sur cette évolution, notamment sur le plan de la qualité bactériologique. En effet, le tableau 9 montre qu'il existe une nette relation entre la qualité bactériologique et le traitement appliqué à l'eau, aussi bien pour les services ruraux que pour les services urbains du panel national pour lesquels on dispose des résultats des analyses de contrôle sanitaire.

Sur le plan de la qualité physico-chimique de l'eau, il est certain qu'à qualité de ressource identique, un traitement plus poussé permet d'obtenir une eau de meilleure qualité. Mais la qualité de l'eau distribuée par un service est très largement conditionnée par la qualité de la ressource utilisée.

Nous pensons donc qu'il est impossible de tirer des conclusions sur le plan de l'évolution de la qualité physico-chimique de l'eau distribuée à partir de l'évolution du traitement.

Services ruraux Services urbains Ensemble

Sans traitement

Taux de n o n - (nombre de conformité services)

1 1 , 3 % (62) 7 , 8 % (13) 9 , 8 % (75)

Simple désinfection

Taux de non- (nombre de conformité services)

7,4% (85) 4 , 4 % (53) 5 , 9 % (138)

Physico-chimique simple ou complet

Taux de non- (nombre de conformité services)

2 , 8 % (45) 0 , 8 % (45) 1 , 4 % (90) ' ' Traitement physico-chimique simple : c'est par exemple une défemsation et (ou) une démanganisation avec une désinfection.

Traitement physico-chimique complet : comporte une floculation.

Tableau 9 : Taux de non-conformité aux analyses bactériologiques en 1990 (conformes thermotolérants, streptocoques fécaux, conformes totaux et spores de bactéries anaérobies

sulfitoréductrices) pour 324 services du panel national en fonction du traitement de l'eau.

Nous verrons dans le chapitre 3 que l'appréciation des usagers concernant la qualité de l'eau est très largement influencée par les critères organoleptiques. Ainsi, le rapprochement de l'opinion portée par les usagers (lors du sondage F.N.D.A.E. - Institut Lavialle, présenté au chapitre 3) et du type de traitement appliqué à l'eau permet d'apprécier la relation entre traitement et qualité organoleptique. C'est l'objet du tableau 10.

Nombre de personnes interrogées Opinion globale sur l'eau du robinet

Très satisfait Assez satisfait

Total opinions positives Peu satisfait

Pas du tout satisfait Total opinions négatives

Traitements subis par l'eau (*)

Aucun traitement

143 27%

6 1 % 88%

10%

2%

12%

Simple désinfection ou physico-chimique simple

604 24%

50%

74%

18%

8%

26%

Physico-chimique complet

135 33%

46%

79%

14%

7%

21%

(*) Seuls ont été pris en compte les usagers relevant de services pour lesquels la totalité de l'eau distribuée en 1990 correspondait au type de traitement considéré.

Tableau 10 : Appréciation de la qualité de l'eau en fonction du traitement subi par l'eau (réponses non pondérées).

Les opinions les plus favorables se trouvent dans le cas d'une eau distribuée sans aucun traitement (situation rencontrée essentiellement en milieu rural) : le total des opinions négatives dans le cas d'une eau non traitée (12%) est nettement moins important que celui recueilli par les eaux ayant subi une simple désinfection ou un traitement physico-chimique simple (26%). L'eau qui a subi un traitement physico-chimique complet apparaît également donner plus de satisfaction aux usagers, (33% d'usagers "très satisfaits" dans le cas d'une eau ayant subi un traitement physico-chimique complet, contre 24% pour l'eau ayant subi une simple désinfection ou un traitement physico-chimique simple40). L'étude réalisée par la Faculté de médecine de Nancy (AUPIC et COLLIN, 1985) avait déjà relevé la préférence des usagers pour les eaux non traitées.

4 0 Le fait que l'eau ayant subi un traitement physico-chimique complet soit plus largement jugée par des usagers urbains, dont nous pensons qu'ils sont plus exigeants concernant la qualité de l'eau, peut masquer en partie

Le graphique 12 présente l'estimation de la répartition des types de traitement appliqués à l'eau entre 1975 et 1990 à partir des données du panel national41.

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

13,5%

43,6%

12,7%

_^-

11,5%

43,2%

12,7%

/

10,9%

39,5%

13,6%

6,5%

42,1%

15,0%

Cj Sans traitement O Simple désinfection O Physico-chimique simple H Physico-chimique complet

1975 1980 1985 1990

Graphique 12 : Evolution du traitement de l'eau distribuée par les services d'eau en France (hors agglomération parisienne) de 1975 à 1990 (d'après le panel national de 500 services).

On constate sur ces 15 années une évolution progressive vers un traitement de l'eau de plus en plus important. Globalement, cette évolution se traduit par une diminution des volumes d'eau distribués sans traitement d'environ 7%, au profit d'une augmentation des traitements physico- chimiques complets dans les mêmes proportions.

D'après les relations que nous avons montrées entre les divers aspects de la qualité de l'eau et le traitement, nous pouvons penser que l'évolution au cours des 15 dernières années du traitement de l'eau s'est traduite par :

• une amélioration de la qualité bactériologique d'une large part de l'eau distribuée. On peut en effet estimer, d'après le panel national, à 26% la part d'eau distribuée en France qui a subi entre 1975 et 1990 une évolution vers un traitement plus poussé (d'après la classification qui apparaît dans le graphique 12) et à 3% celle qui a subi un allégement du traitement42. Ainsi, nous estimons à près du quart la part relative d'eau vendue qui a connu entre 1975 et 1990 une évolution dans le traitement qui conduit, en moyenne, à une amélioration de la qualité bactériologique ;

• une diminution probable de la qualité organoleptique de l'eau pour les usagers qui, en 1990, reçoivent une eau traitée alors qu'elle ne l'était pas en 1975 (correspondant à 7% de l'eau vendue en France, hors agglomération parisienne). Parallèlement, on peut penser que l'augmentation de 6% entre 1975 et 1990 des volumes d'eau bénéficiant d'un traitement physico-chimique complet permet aux usagers concernés d'avoir une eau dont la qualité organoleptique s'est légèrement améliorée. Enfin, il

l'amélioration de la qualité, au sens des consommateurs, que l'on obtient avec un traitement physico-chimique complet par rapport à un traitement plus simple.

4 1 Nous avons obtenu l'estimation des volumes relevant de chaque type de traitement en effectuant une moyenne pondérée des types de traitement utilisés par chaque service du panel national. Les poids utilisés sont identiques à ceux utilisés pour les calculs de prix moyen pour la France entière, hors agglomération parisienne.

4 2 Cette évolution correspond sans doute dans le plupart des cas à un changement dans les ressources utilisées ou à une modification dans la part relative de l'utilisation faite de différentes ressources dont les traitements ne sont pas identiques.

est certain que les efforts de plus en plus importants faits par les services pour améliorer la qualité organoleptique de l'eau peuvent conduire, sans qu'il y ait de changement dans le traitement de l'eau, à une amélioration impossible à évaluer.