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Quelques critiques et évolutions futures de l'échantillon

2.1. L'outil d'observation : le panel national de 500 services publics d'alimentation en eau potable

2.1.2. Présentation de l'outil d'observation de la distribution d'eau en France : le panel national de 500 services

2.1.2.2. Quelques critiques et évolutions futures de l'échantillon

Pour construire un panel national de services apte à suivre l'évolution des consommations d'eau en France, le passage par un échantillon de taille importante de services (le suréchantillon) était rendu nécessaire par l'absence d'information fiable, à quelque époque que ce soit, sur les consommations des usagers des services d'eau en France. La constitution d'un tel suréchantillon avait pour objet essentiel de tester la représentativité du panel qui devait être constitué vis-à-vis de la consommation d'eau en France.

La base sur laquelle le suréchantillon a été construit était constituée de 12.750 collectivités (représentant plus de 75% de l'ensemble des services d'eau français) recensées lors d'un inventaire portant sur les titres de perception du F.N.D.A.E. effectué entre 1978 et 1980. Très peu d'information était connue concernant les services. Il s'agissait essentiellement, pour chaque service :

- de sa localisation géographique, - de son caractère rural, urbain ou mixte, - de son mode de gestion.

Le choix du nombre de services devant faire partie du suréchantillon devait permettre de satisfaire correctement à deux impératifs antagonistes :

- constituer un suréchantillon suffisamment vaste pour que sa taille assure sa représentativité sans que l'on ait de possibilité de la tester réellement,

- ne travailler que sur un nombre suffisamment faible de services pour que la collecte et surtout la critique des informations recueillies auprès des services de ce suréchantillon soit réalisable en pratique.

Ce nombre a été estimé a priori à 1500 (à rapprocher de l'effectif de la population mère : environ 16000 services). Pour tenir compte, d'un "déchet" inévitable au niveau des réponses au questionnaire, 1700 services ont été retenus dans un premier temps pour faire partie du suréchantillon.

Pour les sélectionner, un tirage aléatoire de 40 collectivités (ou de toutes les collectivités pour les strates d'effectif inférieur à 40) pour chacune des 72 strates obtenues par le croisement des trois critères suivants a été effectué :

• zone géographique (8 zones),

• caractère rural, urbain ou mixte du service (3 strates),

• mode de gestion du service : régie, affermage ou concession, gérance ou divers (3 strates).

Il semble que le nombre de strates qui ont été considérées soit un peu trop important compte tenu de la taille du suréchantillon. En particulier, on peut penser que le choix de ne considérer que deux catégories de mode de gestion (régies d'une part et autres modes de gestion, c'est à dire en fait essentiellement la gestion déléguée d'autre part) aurait été préférable. En effet, les services de la catégorie "gérance ou divers" sont peu nombreux en France. Il n'a donc souvent pas été possible d'en trouver 40 parmi la population mère pour chacune des 24 catégories obtenues par le croisement le la zone géographique et du caractère rural, urbain ou mixte du service (dans ce cas, la totalité des services correspondant à ces catégories a été incluse dans le suréchantillon). La prise en compte de cette troisième catégorie de mode de gestion aboutit à une sur-représentation très nette dans le suréchantillon des services ayant un mode de gestion autre que la régie, l'affermage ou la concession.

De même, les services de la catégorie "mixte" étaient sans doute assez peu nombreux dans la population mère (il s'agit des syndicats intercommunaux regroupant à la fois des communes rurales et urbaines). On aurait donc pu éviter de considérer 24 strates de services mixtes. Mais en l'absence de plus de connaissance sur ces services, il aurait été difficile de les rattacher a priori à la catégorie des services ruraux ou urbains ; il était également difficile d'ignorer totalement ces services...

Le nombre de services réellement sélectionnés par cette méthode (1700) pour le suréchantillon a été nettement plus faible que le nombre de 2880 qui aurait été obtenu s'il avait été possible de retenir effectivement 40 services pour chaque strate distinguée. Cela atteste de la

maladresse qui, nous semble-t-il, a été commise dans le choix des critères de stratification de la population mère pour sélectionner le suréchantillon.

Par contre, le rapport entre le nombre de services sélectionnés pour faire partie du suréchantillon (1700) et le nombre de services qui ont finalement constitué le suréchantillon (1447 services pour lesquels le questionnaire envoyé a été renseigné et jugé exploitable) est très bon et permet de limiter le risque de biais dans la construction du suréchantillon dû à un taux de non- réponse trop élevé, ce qui constitue souvent un danger dans ce type d'étude.

La construction du panel à partir du suréchantillon s'est faite par stratification du suréchantillon suivant les trois critères qui expliquaient la plus grande partie de la variance de la consommation domestique observée pour les services du suréchantillon, puis tirage au sort dans chaque strate ainsi constituée d'un nombre de services proportionnel à la variance de la strate.

La technique ainsi employée, appelée sondage à allocation optimale, est une méthode très classique dont le choix n'est pas critiquable. Par contre, le choix du prix du service comme un des trois critères de stratification (avec la zone géographique et l'origine de l'eau) n'est peut-être pas très judicieux, même s'il faisait partie des trois éléments qui, ensemble, expliquaient la part la plus importante de la variance des consommations. En effet, il était possible de prévoir que ce critère de stratification allait évoluer assez rapidement dans le temps. Le graphique 5, qui présente la répartition par classes de prix des services faisant partie des strates "bon marché" et des strates "cher" entre 1975 et 1990 le montre a posteriori. Compte tenu du faible supplément d'explication de la variance qui était apporté par la prise en compte du prix (le prix expliquait à lui tout seul seulement 1% de la variance totale des consommations domestiques lorsque l'on considérait deux classes de prix, contre 10% pour la zone géographique, mais avec 8 classes (SODETEG, 1984), il aurait peut-être été préférable, pour la fiabilité future de l'observation des consommations domestiques grâce au panel, de renoncer à prendre en compte le prix comme critère de stratification.

La faible robustesse du critère de stratification basé sur le prix a sans aucun doute légèrement diminué la précision des résultats obtenus concernant les consommations d'eau, en augmentant la dispersion des consommations à l'intérieur des strates. Par contre, les conséquences de ce choix sur le plan de la précision des mesures de prix effectuées grâce au panel en 1985 et 1990 sont plus difficiles à évaluer, mais il ne semble pas qu'elles aient pu réellement en souffrir. En effet, la précision des mesures de prix n'était pas, dès l'origine, améliorée par la stratification du panel, qui n'avait pour objet que d'améliorer la précision des mesures de consommations. La dégradation de la stratification n'a donc sans doute eu que peu d'incidence sur la précision des mesures de prix faites pour 1985 et 1990.

Enfin, les évolutions des collectivités distributrices d'eau (créations et agrandissements de syndicats intercommunaux, départs de collectivités appartenant initialement à un syndicat...) sont suffisamment lentes pour ne pas menacer l'évolution du panel à moyen terme : les disparitions de seulement 6 services du panel entre 1980 et 1985, et de 12 entre 1985 et 1990, tous des services de petite taille, ne menacent pas réellement l'intégrité de l'outil d'observation. Le fait de ne pas pouvoir obtenir le questionnaire de la quasi-totalité des services du panel lors des prochaines enquêtes est une menace plus importante pour la qualité des résultats obtenus que la disparition de quelques petits services du panel.

1975

20 T 00 80 + 60 40 20 0

n

<=100 100 à 200

200 à 300

300 à 400

400 à 500

500 à 600

600 à 700

700 à 800

800 à 900

900 à 1000

1000 à 1t)0

>noo Prix (F.90/100 m3)

1980 100-r

8 0 - 6 0 - 4 0 - 2 0 -

oil n

<=1O0 100 a 200

200 à 300

300 à 400

400 à 500

500 à 600

600 à 700

700 à 800

800 à 900

900 à 1000

tX)0à 1B0

>1100

Prix (F.90/100 m3) 1985

100 H 80 60 40 20

0

n ,

< = t »

i I ,

100 a 200

200 à 3( X>

300 à 4 X)

400 à 5 X>

500 à 6( X)

600 à 7 X)

700 à 800

800 à 900

900 à 1000

1000 à TOO

>noo Prix (F.90/100 m3)

1990

80 T

g 6 0 -

in

-S 40

-I 20- <=100

n

t » à

200 200 à

300 300 à

400 400 à

500 500 à

600 600 à

700 700 à

800 800 à

900 900 à

1000 TWO à

1t)0

>tioo Prix (F.90/100 m3)

D Services des strates "bon marché" H Services des strates "chères"

Graphique : Evolution de 1975 à 1990 de la validité du critère de stratification du panel basé sur le prix du service.

Malgré les quelques réserves que l'on peut émettre sur la façon dont le panel national a été construit, il constitue tout de même un outil tout à fait remarquable pour l'observation des services d'eau en France. Le fait de disposer d'observations sur les mêmes services depuis 1975 présente

certainement un grand intérêt pour suivre les évolutions ; une amélioration de la construction du panel n'aurait pu se faire qu'en renonçant à la continuité de la chronique sur 15 ans, ce qui ne nous a pas paru souhaitable.