• Nenhum resultado encontrado

2.3 Résolution itérative des problèmes intérieurs et extérieurs

2.3.3 Le problème intérieur d'ordre 1

2.3.3 Le problème intérieur d'ordre 1

Notons que l'on n'utilise qu'une partie des conditions de raccord dans la formulation de ce problème. On verra dans la suite des développements que les autres conditions sont vériées automatiquement. Les paramètres de chargement de ce problème sont la prédé- formationεx(u0), et la contrainte exercée aux bords du domaineσ0·e1. Ces chargements sont prédéterminés par la résolution du problème extérieur d'ordre 0 (2.17).

On choisit de reformuler ce problème, en eectuant le changement de variable suivant :

˚v1(x,y) =v1(x,y) +y1

∂u01

∂xα(0,x)eα

À l'instar dev1, ce champ de déplacement est bieny-périodique. On peut réexprimer la relation de comportement en fonction de ce nouveau champ :

τ0=A: (εx(u0) +εy(v1))

=A: (εx(u0)− ∂u01

∂xα(x)eαse1y(˚v1))

=A: (εΓ(u0) +εy(˚v1))

Le tenseurεΓ(u0) est le tenseur des déformations membranaires de l'interface, introduit dans (2.9).

Les conditions de raccord en contrainte sont inchangées. En revanche, les conditions de raccord en déplacement deviennent :

u = lim

y1→±∞

˚v1−y1∂u01

∂xα(0,x)eα−y1∂u0

∂x1(0,x)

= lim

y1→±∞ ˚v1−y1ε11(u0)e1−2y1ε(u0)eα

(2.19) Ces conditions de raccord ne font intervenir que la déformation du milieu environnant. Le changement de variable a donc permis d'éliminer la rotation de corps rigide de l'interface, qui n'a pas d'inuence sur le comportement mécanique des hétérogénéités. Le champ de déplacement˚v1 s'interprète donc comme un champ de déplacement pivoté à l'échelle de la cellule élémentaire.

Le problème mécanique d'ordre 1 dans le domaine intérieur s'écrit alors :













τ0 =A: (εΓ(u0) +εy(˚v1)) dans Γ×Y divy0) =0 dans Γ×Y

y1lim→±∞τ0·e10·e1

˚v1 et τ0 sont y−p´eriodiques

(2.20)

Ce problème est un problème élastique posé sur le domaine inni Γ×Y. Ce type de problème a déjà été étudié par Sanchez-Palencia et Dumontet [49,67]. Il admet une solution unique pourτ0, et unique à une translation près pour˚v1, cette translation étant une fonction indéterminée de x. En raison de la périodicité des champs vis-à-vis de y,

et de l'homogénéité du comportement de la cellule lorsque |y1| → ∞, la contrainte τ0 dans la cellule converge de façon exponentielle vers σ0 lorsque y1 tend vers ±∞. Les conditions limite pour la contrainte sont donc entièrement respectées.

On peut de même démontrer que les conditions de raccord en déplacement (2.19) sont bien posées. Pour cela, intéressons-nous à la forme du champ de déplacement :

v(xˆ ,y) =˚v1(x,y)−y1ε11(u0)(x)e1−2y1ε(u0)(x)eα (2.21) Si l'on calcule la déformation de ce champ de déplacement par rapport à la variable y, on obtient

εy(ˆv) =εy(˚v1)−ε11(u0)e1se1−2ε(u0)eαse1,

où l'on omet la dépendance spatiale des champs. En passant à la limite y1 → ±∞, on obtient :

y1lim→±∞εy(ˆv) = lim

y1→±∞

εy(˚v1)

−ε11(u0)e1se1−2ε(u0)eαse1

Or la relation de comportement du problème intérieur d'ordre 1 (2.20) peut s'écrire εy(˚v1) =A−10−εΓ(u0). Comme on a limy1→±∞τ00, on en déduit :

y1lim→±∞εy(ˆv) =ε(u0)−εΓ(u0)−ε11(u0)e1se1−2ε(u0)eαse1

=0

Le champ de déplacementvˆconverge donc exponentiellement vers deux mouvements de corps rigide distincts lorsquey1tend vers±∞. En raison des conditions de périodicité, ces mouvements de corps rigide ne peuvent être que de simples translations, qui ne dépendent que dex. Ainsi, la limite qui apparaît dans les conditions de raccord (2.19) est bien nie, et ne dépend pas dey. Ces conditions de raccord sont donc bien posées, et seront utilisées dans la formulation du problème extérieur d'ordre 1. Notons cependant que, comme les champs de déplacement solution de (2.20) ne sont uniques qu'à une translation près, seule la diérence entre ces deux translations est bien dénie. Comme pour le problème intérieur d'ordre 0, la valeur exacte de ces translations sera déterminée par le problème extérieur d'ordre 1.

Remarque 2. Dans le cas où la cellule élémentaire est homogène, la solution du problème intérieur à l'ordre 1 est triviale. On peut vérier en eet que le champ de déplacement

˚v1(x,y) =y1ε11(u0)(x)e1+ 2y1ε(u0)(x)eα, (2.22) constitue l'unique solution (à une translation près) du système d'équations (2.20). D'après la relation de comportement du système (2.20), le champ de contrainte dans la cellule élémentaire est homogène, et égal à σ0.

Les problèmes élémentaires

Les paramètres de chargement de ce problème intérieur sont doncεΓ(u0)etσ0·e1, qui sont respectivement la déformation membranaire de l'interface, et la contrainte exercée sur l'interface à l'ordre 0. Chacun de ces paramètres de chargement compte trois compo- santes indépendantes. On compte donc au total six modes de chargement indépendants de la cellule élémentaire. Comme ce problème est linéaire, le principe de superposition est valable. Il sut donc de résoudre six problèmes élémentaires posés sur la cellule élémentaire Y pour connaître son comportement quel que soit le chargement extérieur.

Considérons tout d'abord les problèmes élémentaires associés aux forces exercées sur l'interface. On note Vi et Ti les champs de déplacement et de contrainte solution du i`eme problème élémentaire, qui s'écrit :













Ti =A:εy(Vi) dans Y divy(Ti) =0 dans Y

y1lim→±∞Ti·e1i

Vi et Ti sont y−p´eriodiques

(2.23)

Dans ces équations, δi est le symbole de kronecker usuel, qui s'écrit en composantes δji, et qui vaut 1 si et seulement si i = j. De même, on note Wαβ et Sαβ les champs de déplacement et de contrainte solution du problème élémentaire (αβ), associé aux déformations membranaires de la surfaceΓ, qui s'écrit :













Sαβ =A: (Iαβy(Wαβ)) dans Y divy(Sαβ) =0 dans Y

y1lim→±∞Sαβ·e1 =0

Wαβ et Sαβ sont y−p´eriodiques

(2.24)

Dans ce système, Iαβ est le tenseur du second ordre déni par Iαβ = δαs δβ. Par symétrie du tenseur Iαβ, les problèmes (αβ) et (βα) sont identiques, et il existe donc bien trois problèmes élémentaires indépendants associés aux déformations membranaires de l'interface.

Chacun des six problèmes élémentaires admet une solution unique pour le champ de déplacement, à une translation uniforme près. Pour bloquer cette translation, on peut imposer une contrainte arbitraire sur le déplacement d'ensemble. En utilisant les conditions de raccord du champ de déplacement (2.19), on peut imposer par exemple que la moyenne des limites en ±∞soit nulle. Ceci revient à imposer simplement :

y1lim→∞ Vi(y1,y) +Vi(−y1,y)

=0

y1lim→∞

Wαβ(y1,y) +Wαβ(−y1,y)

=0

En utilisant ces solutions élémentaires, la solution générale du problème intérieur d'ordre 1 peut s'écrire

˚v1(x,y) =Vi(y)σ1i0(0,x) +Wαβ(y)εαβ(u0)(0,x) +vˇ1(x), (2.25) τ0(x,y) =Ti(y)σ01i(0,x) +Sαβ(y)εαβ(u0)(0,x), (2.26) où la convention de sommation implicite est utilisée. Dans (2.25), ˇv1(x) représente la translation qui reste inconnue à cette étape, et qui sera déterminée par le problème extérieur d'ordre 1.

Les grandeurs caractéristiques

On introduit à présent quelques grandeurs caractéristiques du comportement mé- canique du problème intérieur, qui s'avèreront pertinentes dans la suite des développe- ments. Intéressons-nous tout d'abord aux conditions de raccord en déplacement (2.19), qui s'écrivent :

u= lim

y1→±∞ ˚v1−y1ε11(u0)e1−2y1ε(u0)eα

Dans le problème extérieur d'ordre 1, le saut du champ de déplacement u1 à travers la surface Γ joue un rôle important. On introduit donc la grandeur d(˚v1) = [[u1]]/H, qui s'écrit :

Hd(˚v1) = lim

y1→+∞ ˚v1−y1ε11(u0)e1−2y1ε(u0)eα

− lim

y1→−∞ ˚v1−y1ε11(u0)e1−2y1ε(u0)eα

(2.27) La longueur H est ici introduite pour que dsoit un vecteur sans dimension.

Cette dénition dedfait intervenir des déformations non membranaires du problème d'ordre 0. On peut donc chercher à réexprimer cette relation en termes deεΓ(u0)etσ0·e1. La relation de comportement dans le domaine extérieur à l'ordre 0 s'écritσ0 =Am:ε(u0),

d'où

σ110 σα10

=

A1111 A11β1 Aα111 Aα1β1

ε11(u0) 2εβ1(u0)

+

A11γδεγδ(u0) Aα1γδ εγδ(u0)

.

Si l'on introduit le tenseur symétrique du second ordreCm, inverse du tenseure1·Am·e1, on peut inverser la relation précédente pour obtenir :

ε11(u0) 2εδ1(u0)

=

C11m Cm Cδ1m Cδγm

σ110 −A11αβ εαβ(u0) σγ10 −Aγ1αβ εαβ(u0)

Le second terme s'écrit en notation condenséeCm·(σ0−AmΓ(u0))·e1. On peut donc réécrire (2.27) sous la forme :

Hd(˚v1) = lim

y1→+∞ ˚v1−y1 Cm·(σ0−AmΓ(u0))·e1

− lim

y1→−∞ ˚v1−y1 Cm·(σ0−AmΓ(u0))·e1

(2.28)

Par linéarité ded, on a immédiatement

d(˚v1) =d(Vi01i+d(Wαβαβ(u0), (2.29) avec

Hd(Vi) = lim

y1→+∞ Vi(y1,y)−Vi(−y1,y)−2y1 Cm·δi , Hd(Wαβ) = lim

y1→+∞

Wαβ(y1,y)−Wαβ(−y1,y) + 2y1 Cm·(Am:Iαβ)·e1

.

On peut noter ici quedne dépend pas d'une éventuelle translation de la cellule de base.

Cette grandeur caractéristique de la cellule élémentaire est donc entièrement déterminée par la résolution des problèmes élémentaires au sein de la cellule périodique.

Une autre grandeur caractéristique pertinente du comportement de la cellule élémen- taire est la moyenne de τ0 −σ0 sur la cellule de base. On introduit donc la notation

hfiY= 1 Hmesure(Y)

Z

Y

f(y) dy, (2.30)

où la longueur caractéristique H de la structure est introduite de sorte que hfiY a la même dimension physique que f. Notons également que hfiY est bien dénie lorsque f décroît exponentiellement vers zéro avec |y1|. On dénit donc

σΓ0) =

τ0−σ0

Y. (2.31)

Comme τ0 converge exponentiellement versσ0 lorsque |y1| → ∞, la relation précédente est bien dénie. Le tenseur σΓ présente a priori six composantes indépendantes, mais on peut montrer que seules les composantes de membrane sont non nulles. En eet, en intégrant l'équation d'équilibre divyτ0 = 0 sur Y, et en utilisant la périodicité des champsτ0 eny, on obtient

∂y1

τ0·e1

Y= 0.

Comme τ0 tend versσ0 à l'inni, on en déduit τ0·e1

Y(y1) =σ0·e1, ∀y1 ∈R. En intégrant par rapport à y1, on obtient le résultat escompté.

σΓ0)·e1=

τ0−σ0

Y·e1=0 (2.32)

Ainsi, seules les composantes σαβΓ du tenseur σΓ sont non nulles. Le tenseur σΓ s'inter- prète donc comme une contrainte de membrane, qui transite dans l'interface homogénéi- sée. Ceci apparaîtra plus clairement dans le problème extérieur d'ordre 1 détaillé dans la section suivante.

Exprimons à présent σ0 en fonction deσ0·e1 etεΓ(u0). Le lien est évident pour les composantes (1i). Pour les composantes membranaires (αβ) en revanche, on utilise la relation de comportement

εγδ(u0) =Sγδαβm σ0αβ+Sγδ11m σ011+ 2Sγδ1θm σ0 ,

avec Sm le tenseur de souplesse d'ordre 4 inverse de Am. On peut alors inverser cette relation en

σαβ0 =Kαβγδm εγδ(u0)−Sγδ11m σ011−2Sγδ1θm σ0 ,

où Km est un tenseur d'ordre 4, de composantes Kαβγδm , inverse du tenseur d'ordre 4 dont les composantes sontSαβγδm . En introduisant la relation précédente dans (2.31), on montre alors que, pour les problèmes élémentaires :

σΓ(T1) =

T1−δ1sδ1+Km:Sm: (δ1sδ1)

Y

σΓ(Tα) =

Tα−2δ1sδα+ 2Km:Sm: (δ1sδα)

Y

σΓ(Sαβ) =D

Sαβ−Km:IαβE

Y

CommeσΓ0)est une fonction linéaire de son argument, on en déduit dans le cas général σΓ0) =σΓ(Ti1i0Γ(Sαβαβ, (2.33) où l'on utilise la convention de sommation implicite.

Remarque 3. Dans le cas où la cellule élémentaire est homogène, on peut calculer ana- lytiquement le saut de déplacement et la contrainte membranaire. En utilisant le champ de déplacement (2.22) calculé pour la cellule homogène, et les conditions de raccord en déplacement (2.19), on démontre facilement que d(˚v1) =0. De même comme le champ de contrainte est homogène et égal àσ0 dans la cellule élémentaire, d'après la dénition (2.31), on a directement σΓ0) =0.