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2.6 Conclusions sur le modèle asymptotique général

3.1.4 Résolution du problème global

Comme les grandeurs ξ, ω et a0 sont homogènes au sein de la cellule périodique, on peut intégrer cette relation sur le bord∂FYde la bre. En utilisant la relation (3.28), on obtient la première équation de la relation de comportement homogénéisée :

LdivΓΓ)∈∂ξΨ(ξ, ω,a0) +∂ξ˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) (3.31) On procède ensuite de même pour la condition d'équilibre en rotation (3.29). Dans cette relation, c'est la composante eθ·τ0·er de la contrainte d'interface qui intervient. Avec l'expression (3.26) du saut de déplacement, on reformule donc la première équation du système (3.24) sous la forme :

−d

2 eθ·τ0·er∈ ∂[[v0]]

∂ω ·∂uψ([[v0]],a0) +∂[[v˙0]]

∂ω˙ ·∂u˙φ([[v˙0]],a˙0,[[v0]],a0)

En réinjectant cette relation dans (3.29), et en utilisant la formule de dérivation des fonctions composées, on obtient la seconde équation de la relation de comportement homogénéisée :

LdivΓ(cΓ)∈∂ωΨ(ξ, ω,a0) +∂ω˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) (3.32) Enn, on reformule la dernière relation du système (3.24) en fonction des nouveaux potentielsΨetΦ sous la forme suivante :

0∈∂aΨ(ξ, ω,a0) +∂a˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) (3.33) Au nal, si l'on rassemble les relations (3.31), (3.32) et (3.33), le comportement homo- généisé de l'interface bre-matrice s'écrit :







LdivΓΓ)∈∂ξΨ(ξ, ω,a0) +∂ξ˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) LdivΓ(cΓ)∈∂ωΨ(ξ, ω,a0) +∂ω˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0)

0∈∂aΨ(ξ, ω,a0) +∂a˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0)

(3.34)

Ce système d'équations traduit un équilibre entre l'énergie Ψ stockée à l'interface, la puissance Φdissipée à l'interface et le travail fourni par le volume environnant. La pre- mière relation s'interprète comme une condition d'équilibre dans un mouvement virtuel de glissement des bres, la seconde dans un mouvement de rotation des bres, et la dernière au cours d'une évolution des variables internes. Les potentiels Ψ et Φ consti- tuent ainsi respectivement l'énergie interne et la puissance dissipée du modèle d'interface homogénéisé.

déplacement et de contraintes à travers la surfaceΓ, ainsi que l'eet des conditions limite sur le bord de la surface.

Nous avons démontré précédemment avec la relation (3.12) que le champ de déplace- mentu0 est continu à travers la surfaceΓ. Établissons à présent la forme d'un éventuel saut de contraintes à travers la surface Γ. On utilise pour cela les conditions de raccord en contraintes à l'ordre 0 :

σ0±(x) = lim

y1→±∞τ0(x,y)

Le champ de contrainte τ0 n'est pas homogène à l'échelle d'un motif élémentaire. Ce- pendant, il obéit à la condition d'équilibre d'ordre−1divy0) =0dans la matrice. En intégrant cette relation sur la surfaceY\ FY, on obtient :

Z

Y\FY

divy0) dS =0

En utilisant le théorème d'Ostrogradsky et la condition de périodicité en y3, la relation précédente s'écrit :

L

y1lim→+∞τ0·e1− lim

y1→−∞τ0·e1

= Z

∂FY

τ0·ndℓ

En utilisant la relation (3.28) et les conditions de raccord en contrainte, on obtient nalement :

[[σ0]]·e1+LdivΓΓ) =0

La contrainte est donc discontinue au travers de l'interfaceΓ. Cette discontinuité est due à l'existence de contraintes membranairesσΓtransitant dans l'interface. En revanche, on peut remarquer que le couplecΓtransmis par les bres n'induit pas de saut de contraintes à travers l'interface.

Pour compléter cette analyse du problème extérieur d'ordre 0, il reste à étudier les eets de bord susceptibles d'apparaître sur le bord ∂Γ de la surface Γ. Pour cela, on distingue la partie du bord∂uΓqui est soumise à des déplacements imposés, de la partie complémentaire ∂FΓ qui est soumise à des forces imposées. Les conditions limite en déplacement dans le problème réel (3.5) s'écrivent :

uη(X) =ud(X) ∀X ∈∂u

En reprenant la décomposition (3.9) du champ de déplacement dans le domaine inté- rieur1, et en passant à la limite η→0, on obtient :

v0(x,y) =ud(x) ∀(x,y)∈∂uΓ×Y

1. Notons que la validité des développements intérieurs au bord du domaine est contestable, car des eets de couche limite peuvent apparaître sur ce bord. Ce résultat est donc sujet à caution.

Or on a démontré que le champ de déplacement d'ordre 0 dans la domaine intérieur est de la forme (3.25) :

v0(x,y) =

(u0(0,x) ∀(x,y)∈Γ×(Y\ FY) u0(0,x) +ξ(x)e2+rω(x)eθ ∀(x,y)∈Γ× FY

On en déduit simplement :





u0(0,x) =ud(x) ξ(x) = 0

ω(x) = 0

∀x ∈∂uΓ

Les conditions limite en déplacement sur le bord ∂uΓ de la surface interdisent donc le glissement et la rotation des bres.

De même, on peut s'intéresser aux conditions limite susceptibles d'apparaître sur le bord∂FΓ. Les conditions limite en contraintes du problème réel (3.5) sont précisées dans la relation (3.6). Elles s'écrivent :

ση·n=

(F sur ∂FΩ\∂FF η−1Td(e2·n)e2+F sur ∂FF

Par ailleurs, l'état de contrainte dans le domaine intérieur à l'ordre −1 est donné par la relation (3.17), et s'écrit :

τ−1(x,y) =

(0 dans Γ×(Y\ FY)

T(x)e2⊗e2+ 2rγ(x)e2seθ dans Γ× FY

Si l'on fait l'hypothèse que les développements du domaine intérieur restent valable sur le bord de la structure, on peut rapprocher cette relation de la précédente. En identiant ces deux relations à l'ordre −1 en η, on obtient :

(T(x) =Td(x)

γ(x) = 0 ∀x ∈∂FΓ En utilisant les relations (3.21) et (3.23), ceci s'écrit aussi :



σΓ(x) =πd2

4e2 Td(x)e2⊗e2 cΓ(x) =0

∀x ∈∂FΓ

Les eorts appliqués sur le bord de la structure induisent une contrainte membranaire σΓnon nulle dans la nappe de bres. En revanche, ils n'exercent pas de couple de torsion sur la section des bres. Le couple cΓ est donc nul sur le bord ∂FΓ. Précisons que ce résultat n'est pas général, car il dépend de la forme (3.6) des eorts extérieurs appliqués.

En rassemblant toutes les équations établies jusqu'ici, le problème complet peut s'écrire à l'ordre 0 :

Conditions d'équilibre

(div(σ0) +ρmg =0 dans Ω\Γ

[[σ0]]·e1+LdivΓΓ) =0 sur Γ (3.35) Relations de comportement





























σ0=Am:ε(u0) dans Ω\Γ σΓm

∂(u02+ξ)

∂x2p

e2⊗e2 sur Γ cΓt ∂ω

∂x2

(x)e2 sur Γ

LdivΓΓ)∈∂ξΨ(ξ, ω,a0) +∂ξ˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) sur Γ LdivΓ(cΓ)∈∂ωΨ(ξ, ω,a0) +∂ω˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) sur Γ 0∈∂aΨ(ξ, ω,a0) +∂a˙Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) sur Γ

(3.36)

Conditions limite en déplacement











[[u0]] =0 sur Γ u0=ud sur ∂uΩ ξ = 0 sur ∂uΓ ω = 0 sur ∂uΓ

(3.37)

Conditions limite en contraintes









σ0·n=F sur ∂FΩ σΓ= πd2

4e2 Tde2⊗e2 sur ∂FΓ cΓ(x) =0 sur ∂FΓ

(3.38)

On rappelle que les potentielsΨetΦsont dénis analytiquement par :







Ψ(ξ, ω,a0) = πd e ψ

−ξe2−d

2ωeθ,a0

Φ( ˙ξ,ω,˙ a˙0, ξ, ω,a0) = πd e φ

−ξ˙e2−d

2ω˙eθ,a˙0,−ξe2−d

2ωeθ,a0

(3.39)

De même, les rigidités κm etκt sont dénies par : κm = πd2

4eLEf κt= πd4L

32e3 µf (3.40)

Les inconnues de ce problème sont le champ de déplacement u0 dans la matrice, le glissement ξ des bres, leur rotation propre ω et les variables internesa0 de l'interface bre-matrice. Les grandeurs conjuguées de ces inconnues sont le champ de contraintes σ dans la matrice, les contraintes σΓ transmises par les bres et le couple cΓ porté par les bres. Les nombreuses équations de ce système s'interprètent assez simplement. Les équations (3.35) correspondent respectivement à l'équilibre des forces dans la matrice, et à travers la surface Γ. Le système (3.36) rassemble les relations de comportement de la matrice, de la nappe de bres et de l'interface bre-matrice. Le comportement de la nappe de bres est caractérisé par une rigidité κm d'élongation, et une rigidité κt de torsion des bres. Par ailleurs, le comportement de l'interface est caractérisé par une énergie interne Ψ, et un potentiel de dissipation Φ. Le système (3.37) rassemble les conditions limite en déplacement. On précise ici que le saut de déplacement à travers la surfaceΓest nul. Par ailleurs, en plus des conditions limite usuelles sur le champ de déplacement, le glissement et la rotation des bres sont interdits sur le bord∂uΓ. Enn, le système (3.38) rassemble les conditions limite en contraintes. En plus des conditions limite usuelles sur le bord ∂FΩ, les contraintes exercées sur la section des bres induisent une contrainte membranaire dans la nappe de bres. En revanche, le couple exercé sur les bres au bord du domaine est nul.

On peut remarquer que les conditions limite sur les bords ∂uΓ et∂FΓ de la surface n'induisent pas de rotation des bres. Ceci ne signie pas pour autant que la rotation des bres est négligeable : si le comportement en glissement de l'interface bre-matrice est anisotrope, il peut introduire un couplage entre le glissementξ des bres et leur rotation ω. Dans ce cas, un simple glissement des bres peut les faire pivoter.

Ce modèle présente plusieurs avantages. Tout d'abord, les paramètres Ψ, Φ, κm et κt qui caractérisent le comportement de ce modèle peuvent être calculés analytiquement via les relations (3.39) et (3.40). De ce point de vue, ce modèle est plus simple à mettre en ÷uvre que le modèle asymptotique développé au chapitre précédent, qui nécessitait de résoudre des problèmes élémentaires au sein d'une cellule périodique pour identier le comportement eectif des hétérogénéités. De plus, ce modèle permet de prendre en compte une éventuelle non-linéarité du comportement de l'interface bre-matrice, qui était supposée parfaitement adhérente dans le chapitre précédent.

La contrepartie de ces avantages est que ce modèle a une portée moindre que le précédent : il n'est adapté qu'à la description du comportement mécanique de bres rigides cylindriques réparties sur une surface, tandis que le modèle général permettait d'étudier le comportement eectif d'une grande variété d'hétérogénéités (cf. Section2.5).

De plus, le modèle présenté ici n'est exact qu'à l'ordre 0 en η, tandis que le modèle asymptotique général est exact à l'ordre 1. On peut donc s'attendre à ce qu'il soit moins précis que le modèle général dans un régime élastique.

3.1.5 Applications du modèle limite