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CHAPITRE 7 – Une enquête à travers la réalisation de questionnaires approfondis

7.1 L'enquête réalisée auprès de l'Embrapa

7.1.1 La structuration du questionnaire Embrapa2

La version du questionnaire pour les cadres brésiliens qui sont ou qui ont été des chefs de missions ou de projets développés par l'EMBRAPA en Afrique depuis 2006 compte 17 questions et finit avec cinq questions non numérotées destinées juste à dresser un profil professionnel des enquêtés. Parmi les 17 questions principales, 10 offrent la possibilité d'être détaillées en accord avec la réponse donnée (les questions 1, 3, 4, 6, 13, 13.1, 14, 15, 16 et 17).

6 questions ou sous-questions sont du type ouvertes, c'est-à-dire, où le participant répond librement en utilisant ses propres mots : ce sont les questions 5, 6.2, 10, 11, 12 et 13.1. La question 5 porte sur les motivations pour aller travailler en Afrique; la 6.2 demande de citer trois points positifs et trois points négatifs quand on travaille avec des étrangers.

Les questions 10, 11 et 12 demandent d'expliquer les réponses données à la question 9 qui propose cinq alternatives pour que la personne qualifie le comportement des chercheurs brésiliens vis à vis des africains de trois catégories professionnelles différentes : les chercheurs, les techniciens et les producteurs.

Finalement, la question 13.1 demande l'opinion de la personne sur la distinction faite par l'EMBRAPA

entre son partenariat avec les pays du Nord – qualifié de coopération scientifique – et celui établi avec les pays africains, l'Amérique du Sud et les Caraïbes – considéré comme coopération technique.

Nous avons utilisé la formule de choix multiples, avec des alternatives de réponses, pour connaître l'expérience des enquêtés en Afrique dans le cadre de l'EMBRAPA (questions et sous-questions de 1 a 4). La même formule nous a servi pour vérifier nos hypothèses (questions 7 et 7.1) qui demandent aux enquêtés de dire s'ils sont en accord, pas d'accord ou indifférents par rapport aux 18

affirmations.

Ce type de question a aussi été choisi pour la question 9, proposée afin de nous permettre de connaître l'opinion des enquêtés sur le supposé « échange de savoirs » qui, d'après les réponses données par les cadres de l'EMBRAPA à notre premier questionnaire, doit servir de socle à toutes les activités développées par l'entreprise, surtout dans un contexte de transfert de technologie.

ne peuvent pas être considérés comme des activités strictement managées par l'EMBRAPA.

Avec cette question nous interrogeons les enquêtés sur leur perception de l'attitude adoptée par les chercheurs brésiliens vis à vis des africains avec qui ils ont travaillé. Dans ce cas, nous avons croisé les alternatives de réponses avec trois catégories professionnelles (agriculteurs, techniciens et chercheurs). Car, quand on se met en relation avec des étrangers, l'autre est celui qui est né dans un pays différent, et, donc, l'univers culturel considéré est la nation, ce qui pose la nationalité comme trait de distinction entre « moi » et « l'autre ».

Mais nous considérons, dans notre travail, en dehors de la nation, deux univers culturels en plus : l'organisationnel et le scientifique. Avec les techniciens et les chercheurs africains des institutions de recherche scientifique agronomique, les chercheurs brésiliens partagent ces deux univers culturels.

Mais cela n'est pas le cas pour les agriculteurs africains, avec qui les chercheurs ne partagent aucun des trois univers culturels que nous mettons en relief dans notre travail : ni la nationalité, ni

l'appartenance à une organisation gouvernementale, ni le langage scientifique.

Il faut donc, pour vérifier si, selon la perception des enquêtés, les chercheurs brésiliens pensent qu'ils sont en mesure d'échanger juste avec leurs « pairs », leurs « égaux », c'est-à-dire, d'autres chercheurs qui, comme eux, sont des scientifiques et avec qui ils partagent le même univers et le même langage – celui de la science ; ou, si, ils se comportent autrement de façon à promouvoir véritablement des échanges, même avec ceux culturellement plus éloignés, comme les techniciens et les agriculteurs africains.

C'est la raison pour laquelle nous avons fait une distinction entre les trois catégories

professionnelles en demandant ensuite de justifier chaque réponse (questions suivantes 10, 11 et 12, ouvertes). Nous nous sommes préoccupée aussi de savoir d'abord si l'enquêté a eu la occasion d'être en rapport avec les trois catégories: voir la question 8, qui parle des activités développées par les missions et les projets qu'ils administrent, bien qu'ils soient leurs publics cibles.

Cela nous a amenée à aller rechercher, dans la troisième étape de notre terrain, en interviewant des chercheurs qui ont travaillé en Afrique, s' ils ont essayé de trouver des points en commun avec les étrangers avec lesquels ils ont été en contact ; s'ils ont retrouvé ces point-là ; si cela leur a permis d'établir des liens avec eux et si ce processus a eu des influences – positives ou négatives ? – sur leur travail et leur vie. Nous nous demandons, aussi, quels sont les résultats produits dans la pensée et les sentiments de nos interviewés par ce mouvement « d'aller vers l'autre » et de « revenir vers soi et les siens ».

En reprenant les trois axes d'approche de notre travail (le développement; la culture et la

communication) et les questions auxquelles nous comptons répondre avec cette deuxième étape de notre terrain, nous allons chercher les réponses dans les questionnaires remplis de la façon

suivante :

Axe 1 – le progrès : à travers la question 13.1 nous vérifions les opinions des enquêtés sur les idées reçues qui divisent le monde entre les pays du 'Nord développé' et ceux du 'Sud sous-développé'.

Avec l'analyse des réponses à la question 13, nous allons voir dans quelle mesure les enquêtés occupant deux niveaux hiérarchiques distincts au sein de l'EMBRAPA partagent leur compréhension du « développement ». Pour ce faire, nous avons présenté, comme alternatives de réponses à cette question, les formulations présentées par les cadres administratifs de l'entreprise consultés lors de la réalisation du premier questionnaire. Les enquêtés avaient la possibilité de n' être en accord avec aucune des 6 formulations présentées. Dans ce cas, ils devaient écrire leur propre compréhension du développement dans le cadre de l'EMBRAPA.

Axe 2 - l'interculturel : au niveau institutionnel, notre principale question est : les stratégies dialogiques postulées au niveau du discours par les cadres administratifs (d'après leurs réponses au premier questionnaire) sont-elles observables par les cadres à la tête des projets et des missions en Afrique placés sur le terrain ? 341 L'analyse des réponses aux questions 8, 9, 10, 11 et 12 nous donnent des pistes à ce sujet là.

Au niveau personnel, nous voulons aborder, de façon objective et de façon subjective, les rapports avec la langue à travers le questionnement sur les expériences précédentes des enquêtés dans des contextes interculturels : est-ce que le langage scientifique supplante les langues nationales ? Objectivement, dans les questions 1 à 4.1 et après les questions 6 et 6.1, les enquêtés donnent des informations sur leurs expériences de travail avec les étrangers et, spécifiquement, à propos de leurs séjours en Afrique, soit en tant qu' habitants, soit en tant que voyageurs, toujours dans le cadre professionnel de l'EMBRAPA.

Subjectivement, ils devaient citer, avec leurs propres mots, les trois aspects positifs et les trois aspects négatifs quand on travaille avec des étrangers (question 6.2). De plus, nous voulons

connaître les motivations personnelles de ces fonctionnaires pour travailler en Afrique, sujet abordé dans la question 5, aussi avec des réponses ouvertes, données librement par les enquêtés.

Dans les questions 7 et 7.1, nous avons présenté nos hypothèses sur quelques aspects de l'interculturel pour que les enquêtés puissent dire s'ils en sont en accord, pas d'accord ou indifférents.

Nos hypothèses concernent l'influence de la langue quand on parle de l'identification entre les gens de différentes nationalités et sur son rôle en tant qu'élément de rappel du colonisateur ; sur le passé commun en tant que colonies comme une possible trace d'identification entre les peuples et les nations de nos jours ; sur l'imaginaire des liaisons historiques et culturelles entre le Brésil et

l'Afrique, étant donné que le métissage caractéristique du peuple brésilien est forcément marqué par l'héritage des noirs africains amenés au Brésil en tant qu'esclaves ;342 et, finalement, une dernière hypothèse porte sur l'importance donnée par les enquêtés à la connaissance des langues dans l'univers culturel scientifique. Leurs réponses aux affirmations à ce dernier propos ont été croisées avec leurs connaissances des langues présentées à la fin du questionnaire comme partie du profil de l'enquêté.

L'ensemble des réponses à toutes ces questions nous ont donné des pistes pour parler du rapport

« «à l'autre » dans un cadre institutionnel de recherche scientifique. Des pistes qui ont été les bases pour les investigations approfondies que nous avons faites auprès des chercheurs que nous avons interviewés dans la troisième et dernière étape de notre terrain.

Axe 3 – la communication: la première question que nous nous posons est : quand on parle du rôle de la communication est-ce que les enquêtés qui ont répondu au deuxième questionnaire sont en accord avec les cadres de l'EMBRAPA placés hiérarchiquement au-dessous d'eux? Ensuite, comment le rôle de la communication est-il perçu par les cadres chargés de mettre en place les

341Avec la troisième étape nous souhaitons vérifier si elles ont été adoptés par les projets mis en place en Afrique.

342Nous voulons rappeler que l'esclavage à été aboli au Brésil en 1888 après une succession de lois pour la combattre: en 1850, a été approuvée la Loi Euzébio de Queiroz pour mettre fin au commerce et trafic des esclaves ; en 1871, la Loi du Ventre Libre, à partir de laquelle tous les fils des esclaves nés à partir de la loi, étaient libres et en 1885, la Loi des Sexagénarios qui a assuré la liberté aux esclaves âgés de 60 ans ou plus.

stratégies proposées par leurs supérieurs dans des contextes, à la fois, internationaux et

interculturels? C'est-à-dire, quand on travaille dans ces contextes-là, considère-t-on important de donner de la place aux activités développées par le secteur de la communication ?

En plus, nous voulons aussi vérifier s'il serait envisageable pour les chefs de missions et de projets en Afrique que le secteur de la communication organisationnelle dépasse leurs champs

traditionnels d'activités (le journalisme, la publicité, les relations publiques, le marketing) pour prendre une place en tant qu'outil pour appuyer le transfert de technologie, ou, autrement dit, pour aider le processus d'échange de savoirs.

Pour le savoir, nous avons formulé les questions 14, 15, 16 et 17 qui portent sur le travail développé dans le contexte des activités de l'EMBRAPA en Afrique par les professionnels de la communication.

Les détails de la formulation du questionnaire étant exposés, passons aux analyses effectuées sur les données obtenues avec cette deuxième enquête réalisée auprès de l'EMBRAPA.

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