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Chapitre 5 : Les approches et les choix méthodologiques

5.2 Les méthodes pour la collecte des données

Dans l'étape 1 du travail sur le terrain, en plus de la réalisation d'une recherche documentaire, nous avons donc interrogé les cadres administratifs de l'EMBRAPA et du CIRAD directement liés aux sujets concernés par notre travail, à savoir le développement, le transfert de technologie et la

communication. Pour la recherche documentaire nous avons pris en considération les documents officiels des instituts, comme ceux ayant trait à leurs lignes directrices générales ou, encore, des rapports diffusés périodiquement, ainsi que des textes, des vidéos et d'autres matériaux retrouvés sur leur site internet.

Dans l'étape 2 nous avons interrogé, auprès de l'EMBRAPA, des cadres administratifs chargés des missions en Afrique, et, auprès du CIRAD, des chefs de délégations tournées vers le continent.

Pour l'étape 3 nous avons décidé de réaliser des entretiens individuels semi-directifs avec des chercheurs et des journalistes qui ont travaillé sur le terrain en Afrique prioritairement (mas pas seulement) dans les pays de langue portugaise et/ou de langue française.

Après avoir expliqué les démarches théoriques qui nous ont amenées à réaliser notre terrain en trois étapes, nous allons détailler les méthodes et les outils utilisés pour procéder à la collecte des

données tout au long de chacune d'entre elles. Nous allons aussi décrire les trois corpus obtenus ainsi que les méthodes d'analyse choisies pour l'interprétation des informations récoltées.

Moreira remarque aussi que, dans le cadre des recherches scientifiques, l'analyse documentaire est, à la fois, une méthode et une technique: une méthode car elle présuppose la détermination de l'angle sur lequel l'investigation vas être basée; une technique puisqu'elle est un outil complémentaire à d'autres moyens utilisés pour l'obtention de données, tels que l'entretien et le questionnaire. Ce sont exactement les outils auxquels nous avons aussi fait appel pour accomplir notre travail sur le terrain, comme nous allons le détailler ensuite.

Pour notre travail, nous avions adopté l'angle de la critique des notions de progrès et de

développement construites tout au long de la Modernité en tant que synonymes. Une construction qui a fini par créer l'idée selon laquelle il y aurait un seul chemin à parcourir pour arriver à une sorte de monde parfait, à une espèce de paradis sur terre (voir le chapitre 1). Nous sommes allée chercher, donc, les documents officiels des deux instituts constituant notre terrain de recherche dont cette thématique pouvait être le sujet.

La deuxième méthode, à laquelle nous avons aussi fait appel pour la première étape du terrain ainsi que pour la deuxième, est le questionnaire, outil très répandu pour les recherches quantitatives, surtout celles du type sondage d'opinion connue aussi comme survey, quand il est nécessaire d'atteindre un nombre élevé d' enquêtés. Mais il peut bel et bien également servir aux recherches qualitatives. Nous avons décidé de l'utiliser en raison des avantages que comporte cette méthode, à savoir : être à l'abri des biais posés par la présence d'un enquêteur; la possibilité d'utiliser des réponses longues et d'un degré de complexité plus important; les enquêtés peuvent choisir librement le temps qu'ils prendront pour répondre aux questions; l'anonymat comme un facteur d'assurance qui peut encourager les personnes à participer à l'enquête et la possibilité d'inclure des acteurs placés dans des endroits assez différents et éloignés.233

Ces avantages ont été mis en évidence face à la réalité de notre terrain de recherche, à savoir : le fait que nous souhaitions consulter des cadres au sein du CIRAD et de l'EMBRAPA, des professionnels dont les planning sont normalement chargés et qui en plus étaient situés dans différents pays (au Brésil, en France, au Sénégal, au Kenya, au Cameroun, au Burkina-Faso).

Dans la première étape du terrain, nous souhaitions vérifier comment la vision officielle des deux institutions étaient perçue par leurs cadres placés au plus haut niveau hiérarchique. En remplissant un questionnaire en ligne, sans avoir la pression pour répondre immédiatement aux questions, les enquêtés ont eu le temps de bien réfléchir avant d'écrire leurs réponses. Comme le but était de vérifier comment les chefs reproduisaient le discours de l'organisation, il était explicite dans la formulation des questions que, pour y répondre, il fallait considérer le cadre organisationnel.

Différemment, dans la deuxième étape du terrain, ce qui était demandé c'était le point de vue personnel des enquêtés qui devaient prendre en compte leurs expériences vécues en Afrique. Nous avons voulu dépasser le cadre professionnel pour faire un premier pas vers les impressions

individuelles des acteurs concernés.

232 Cf. MOREIRA, Sônia Virgínia. Análise documental como método e como técnica. (2006), p.271. Traduite par l'auteure du portugais : « Na maioria das vezes é qualitativa: verifica o teor, o conteúdo do material selecionado para a análise. » « […] compreende a identificação, a verificação e a apreciação de documentos para determinado fim. No caso da pesquisa científica, é, ao mesmo tempo, método e técnica. Método porque pressupõe o ângulo escolhido como base de uma investigação. Técnica porque é um recruso que complementa outras formas de obtenção de dados como a entrevista e o questionário.

233 Cf. NOVELLI (Ana Lucia Romero). Pesquisa de opinião. (2006), p.165, voir le Quadro 1 Técnicas de coletas de dados, le troisième élément : Questionário por correio.

Le questionnaire a été pris comme méthode afin que nous puissions vérifier quelques suppositions formulées à partir de l'analyse des donnés récoltées dans la première étape. Nous avons voulu vérifier certaines pistes que nous avions saisies à la fin de l'analyse de la première étape du terrain, ce que la façon indirecte et impersonnelle propre à la réalisation de questionnaire permet de bien faire.

En interrogeant les chefs de missions de l'EMBRAPA en Afrique et les délégués du CIRAD détachés sur le terrain dans le continent, nous nous sommes rapprochée davantage du sujet lié au deuxième axe thématique de notre thèse: les enjeux des rapports interculturels au sein des organismes de recherche quand ils développent des activités en dehors de leurs pays siège, notamment en Afrique.

Dans les deux premières étapes du terrain, le questionnaire nous a servi de guide pour approfondir les questions que nous nous sommes posées pour accomplir notre travail, susceptibles de nous fournir des indices sur les pistes qu'il fallait suivre pour la suite de l'investigation, et quelles étaient les autres à écarter.

Finalement, nous voulions connaître les motivations propres aux professionnels brésiliens de

l'EMBRAPA et français du CIRAD pour aller travailler en Afrique, leurs impressions personnelles à propos de cette expérience vécue, ainsi que leurs visions individuelles à propos des notions et des concepts constituant la problématique de notre travail. C'est pourquoi nous avons choisi la méthode de l'entretien individuel pour la troisième et dernière étape de notre terrain.

Il existe plusieurs types d'entretien tournés vers la collecte de données dans le cadre des recherches de sciences humaines et sociales qualitatives. Toujours avec une approche en profondeur, ils

peuvent être individuels ou en groupe ; ouverts ou semi-ouverts; composés de questions non-structurées ou semi-non-structurées et qui ont comme base une question centrale ou un guide de questions .234

Nous avons décidé de faire des entretiens individuels, ouverts avec des questions semi-structurées disposées dans un script qui joue le rôle de guide pour faire avancer la conversation autour des thématiques préalablement stipulées. En un mot, nous avons fait des entretiens ouverts

individuels semi-directifs. Cela a été notre choix car l'entretien ouvert est du type en profondeur, marqué par la flexibilité, permettant d'exploiter au maximum la problématique déterminée.235Dans notre cas, le guide de questions couvre les trois axes thématiques prédéterminés pour notre

problématique de recherche: la science, la culture et la communication.

La formulation des questions de recherche issues d'un cadre théorique préexistant trouve, souvent, dans l’enquête par entretien semi-directif, une approche assez appropriée car ce type d' entretien implique un va et vient entre les éléments pris en compte dans la construction de la problématique et les éléments théoriques que le chercheur construit à partir de ses données.236

234 Cf. DUARTE (Jorge). Entrevista em profundidade. (2006), p.64-67.

235 Idem. p. 64. Traduite par l’auteure du portugais : « [...] … em profundidade, que se caracterizam pela flexibilidade e por explorar ao maximo determinado tema [...]».

236 Voir "Les méthodes de l'enquête qualitative appliquée à la gestion des ressources naturelles" (formation en ligne sur http://en tretiens.iamm.fr/course/view.php?id=4) .

Après avoir détaillé les méthodes et les techniques utilisées pour la collecte des données, ainsi que les justificatifs pour les choix que nous avons faits, nous allons passer à la description du corpus obtenu avec notre travail sur le terrain et des méthodologies pour procéder aux analyses. Il est formé de trois 'sous-corpus', chacun résultant d'une des étapes de notre investigation.

5.3 La constitution des corpus et les méthodes

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