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Construire des représentations des schémas mentaux des acteurs dans le cadre de démarches d'aide à la décision: contribution des cartes cognitives

PARTIE II Mises en : Mises en perspective et étude de

Chapitre 4- Aide à la décision et démarche d’identification démarche d’identification

1.4. Construire des représentations des schémas mentaux des acteurs dans le cadre de démarches d'aide à la décision: contribution des cartes cognitives

1.4. Construire des représentations des schémas mentaux des acteurs dans le cadre de

nous conduisent à les considérer plus comme des « produits nouveaux » que comme des images complètement fidèles du cerveau de l’acteur. Enfin, les cartes cognitives visent à produire un contenu pertinent par rapport à un objectif et à cette fin, les représentations de l’acteur sont souvent réduites.

d) Contextualité

Le discours sur lequel s’appuie la production d’une carte cognitive est nécessairement dépendant d’un contexte dans lequel le discours a été produit.

e) Sincérité du sujet

L’esprit d’ouverture, l’écoute et l’habileté du chercheur qui construit une carte cognitive lui permettent de créer entre lui et l’acteur un climat tel que l’acteur est incité à se dévoiler en toute sincérité. Evidemment, on ne peut éviter des phénomènes cognitifs connus et récurrents tels que la dissonance cognitive (cf. Festinger [1957]), le biais d’ancrage, etc.

En contexte multi-acteurss, les cartes cognitives possèdent la vertu suivante : utilisées en amont de discussions sur les solutions à un problème, elle sont le support pour débattre de la diversité des représentations du problème.

Une carte cognitive est donc représentée sous forme d'un diagramme où des sommets représentant des concepts sont liés entre eux par des flèches indiquant des associations de concepts dans l'esprit de l'acteur (cf. diagramme ci-dessous).

Figure 29: Exemple d'une carte cognitive

Logement

Sécurité

Vie

Coût

Achat / Location

Risque financier

Dans l'exemple ci-dessus, figure un extrait d'une carte cognitive d'un acteur fictif que l'on interroge sur la question du logement personnel. Cette représentation graphique est une retranscription sous forme visuelle du 'discours' de l'acteur sur le sujet. Par exemple, l'acteur a fait transparaître que le logement permettait pour lui de se sentir en sécurité mais que cela avait un coût. Ce coût dépend du mode d'acquisition du logement, etc…

1.4.3. Illustration de l'utilisation des cartes cognitives dans des démarches d'aide à la décision

Amorim [2000] a utilisé des cartes cognitives dans le cadre de démarches d’aide à la décision explicitement inscrites dans des problématiques de démarches de concertation. Il s’agissait pour un ensemble de communes de s’accorder sur l'élaboration et la mise en place d'un programme de développement durable intercommunal (programme portant le nom « d’Agenda 21 »). Une première carte cognitive a été réalisée permettant de faire apparaître les finalités, les outils et étapes, les analyses et recensements réalisés dans le cadre de l'état des lieux et du diagnostic, les étapes de concertation et de décision politiques au niveau intercommunal, les politiques, projets et modalités retenus après expertise, les différents publics concernés, des flèches indiquant des liens de cause à effet ou des liens temporels, et des flèches reliant les étapes "Agenda 21" aux différents thèmes abordés. Cette carte cognitive avait ainsi pour objectif de dégager une vision globale du processus à partir de laquelle chacun pouvait se situer et agir (cf. Damart et al. [2002]) Une seconde carte cognitive a été construite, cette fois pour représenter le développement durable proprement dit et non le processus de concertation. Il s’agissait là de recueillir le plus d’information possible sur les besoins et attentes de chacun, les opportunités et les contraintes en matière de développement durable sur la région concernée. L’accueil réservé à cette seconde carte a été, dans un premier temps, plus mitigé. Puis, au fil des versions successives, les différents acteurs ont vu que leurs points de vue étaient progressivement pris en compte de façon explicite pour former une représentation conciliant les différents points de vue et systèmes de valeur.

1.4.4. Intérêts de l'utilisation des cartes cognitives dans le cadre de notre problématique L'inscription d'une aide à la décision dans une démarche d'identification fondée sur la représentation et l'explicitation des points de vue de chacun nécessite que ces points de vue puissent être matérialisés sous une forme concrète. Si le concept de préférence le permet, il nous semble qu'il demeure d'autres point à représenter et à expliciter. Les cartes cognitives permettent de représenter des mécanismes de pensée et des schémas d'interprétation à travers des

associations de concepts. Il nous semble que les intérêts des cartes cognitives par rapport à notre problématique sont donc multiples:

- En premier lieu, comme précisé ci avant, elles permettent d'enrichir l'outillage qui permet d'identifier les acteurs au sens de la représentation et de l'explicitation de leurs points de vue;

- En deuxième lieu, les cartes cognitives permettent une expression des acteurs libérée d'un formalisme qui peut être parfois contraignant; la légitimation de la démarche peut ainsi être renforcée;

- En troisième lieu, elles peuvent servir de support dans le cadre de certaines étapes déterminantes d'une démarche d'aide à la décision; en particulier, il nous semble qu'elles peuvent servir d'outil d'exploration avant d'identifier les actions et de construire des critères;

- Enfin, en quatrième lieu, Amorim [2000] a montré que les cartes cognitives peuvent également être conçues dans un cadre multi-acteurss et qu'elles peuvent être construites collectivement et pas uniquement individuellement. Ceci présente donc un intérêt majeur dans le cadre de notre problématique.

Conclusion : L’explicitation des points de vue et enrichissement de la modélisation des points de vue

L’intérêt majeur des outils que nous avons présenté ci avant en terme d’explicitation des points de vue réside dans leur capacité à modéliser avec richesse et diversité des préférences et des schémas d’interprétation. L’aide à la décision a donc ceci d’intéressant qu’elle s’appuie sur une modélisation des systèmes de valeurs et des mécanismes de pensée des acteurs concernés. Ainsi, elle peut pleinement remplir la première des fonctions que nous lui avions trouvé : Trouver en la décision une occasion de rationalité en valeur et en finalité des comportements spécifique et sous-jacente aux procédures, modèles et techniques mobilisés et qui contribue à légitimer l’aide. (cf. chapitre 2).

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