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PARTIE II Mises en : Mises en perspective et étude de

1.1. Les acteurs du transport collectif en Ile-de-France

En matière de transport public, la LOTI, Loi sur les Transports Intérieurs de 1982 est une loi importante. Nous avons vu au chapitre 1 que la LOTI avait institué le dossier d'évaluation économique et social, document de référence qui suit un projet le long d'un processus de décision. La LOTI concerne également d'autres points. En particulier, elle a également défini les contours des responsabilités et des compétences en matière de politique de transport public en identifiant en particulier celles des collectivités territoriales. Cependant, la LOTI ne concerne pas la région IdF dont les transports collectifs sont organisés par plusieurs décrets et une ordonnance de 1959 en particulier qui institue une autorité organisatrice des transports à Paris et en IdF.

1.1.1. L'autorité organisatrice des transports en IdF a) Les fonctions de l'autorité organisatrice

La région IdF n'est pas concernée par la LOTI et ceci en fait une région atypique. Les raisons de cela sont probablement multiples et les exposer nous ferait sortir très largement du cadre de notre travail. Retenons que l'organisation des transports publics échappe en IdF aux réglementations sur les appels d'offre et qu'à la place une ordonnance de 1959 institue le Syndicat des Transports Parisiens (STP) en tant qu'autorité organisatrice des transports publics en IdF. Cette organisation est chargée de la mise en œuvre de la politique de l'Etat dans la région. Elle est donc investie d'une autorité qu'elle assume au sein de plusieurs fonctions :

- Elle assure la cohérence du développement des réseaux de transports dans la région (réseaux ferrés, bus et infrastructures routières). « Cohérence » signifie qu'elle doit veiller à l'efficacité de la desserte des différents réseaux sur l'ensemble du territoire francilien. Dans le cadre de cette fonction, c'est elle qui, par exemple, autorise ou n'autorise pas la création de lignes de bus par les entreprises de transports publiques (la RATP) ou privées. C'est elle qui également incite ces mêmes entreprises à assurer une inter modalité cohérente et efficace (coordination des horaires entre lignes de bus et lignes du réseau ferré, etc.). Elle les incite également tant

S.T.I.F.

ENTREPRISES DE TRANSPORT SNCF, RATP

Transporteurs privés

COLLECTIVITES Conseil Régional d!’IDF Conseils Généraux (Départements)

Regroupements intercommunaux divers

Communes

ASSOCIATIONS TRANSPORTEURS OPTILE (APTR + ADATRIF)

ASSOCIATIONS Syndicats Divers

Associations de voyageurs, d!’usagers des transports

INSTITUTIONS D!’ETUDES, DE RECHERCHES ET DE PRODUCTION

DE DONNEES Sociétés de conseil privées

Institutions universitaires Organismes para-publics Directions Départementales Équipement, ...

USAGERS, CLIENTS

Figure 38: Les acteurs du transport public en IdF

que possible à s'associer, à se coordonner et à se concerter (y compris avec les collectivités locales ou territoriales concernées) ;

- Elle doit également veiller à la sécurité du transport. Dans ce cadre, elle favorise toute évolution favorable à la sécurité du transport. Par exemple, elle subventionne des lignes de bus où les bus sont équipés de système de repérage par satellite (GPS), etc. ;

- En tant qu'autorité organisatrice des transports, elle est fournisseuse d'expertise en matière de transport, expertise qu'elle diffuse sous diverses formes: conseil aux collectivités locales ou territoriales, etc. ;

- Enfin, une de ses principales fonctions est la régulation des conditions économiques de l'activité de transport public en IdF. A ce titre, elle est chargée de l'établissement des grilles tarifaires du transport public. Ces grilles sont appliquées par l'ensemble des entreprises de transport public (que celles-ci soient publiques ou privées) sur l'ensemble des réseaux (ferrés et bus). Au titre de régulateur des conditions économiques du transport public en IdF, l'autorité organisatrice collecte les recettes de certains titres de transports (titres forfaitaires notamment, nous le verrons plus loin), recettes qu'elle reverse ensuite aux différentes entreprises de transports concernées par ces titres forfaitaires.

b) Organisation et décisions de l'autorité organisatrice

Le STIF est structuré par fonction (cf. organigramme ci avant52). Il est ainsi composé de 4 directions plus une entité distinctes des autres directions. La direction de l’exploitation participe à la définition des conditions générales d’exploitation du transport collectif en IdF. C’est cette direction qui est impliquée au premier chef dans les différents processus de création et de modification de lignes de bus et sur les questions qui touchent à la qualité de service. La direction des investissements constitue le pôle en charge des questions liées à la réalisation des infrastructures lourdes à l’échelle régionale (par exemple, le tramway en rocade de la ville de Paris). La direction des services comptables et financiers n’est pas qu’une fonction de support du STIF puisqu’elle est assure le reversement aux différents transporteurs des recettes de certains titres forfaitaires. En revanche, le secrétariat général constitue une fonction de soutien de l’organisation ; on y trouve par exemple le service du personnel, la communication, etc. La MIET

52 Précisons que l’organisation du STIF subira en fin d’année 2003 d’importantes restructurations organisationnelles que nous ne connaissons pas encore.

Conseil d!’Administration Direction Générale du STIF

Secrétariat Général Direction Exploitation Direction Investissements Direction Services comptables et financiers

Mission Institutions et Économie des

Transports

Affaires juridiques financières et internationales Communication

Moyens Généraux Ordonnancement

Personnel

Bus Qualité de Service

Contrôle et maîtrise d!’ouvrage Études Générales

Projets ferrés lourds

Projets de Tramway

Télébilletique

Comptabilité Générale

Contrôle Versement

Transport

Remboursement Versement

Transport

Organisation du STIF

Figure 39: L'organigramme du STIF (Juillet 2003)

ou la mission des études générales sont des services dont l’intitulé pourrait les apparenter à des groupes de type projet. La mission des études générales correspond effectivement à un groupe de type projet dont l’output consiste en des études ponctuelles, spécifiques et non répétitives. En revanche, la notion de projet convient moins à la MIET dont une partie de l’activité est répétitive (la modification des tarifs en début de chaque été). La MIET s’occupe des questions liées aux conditions économiques de l’exploitation du transport collectif en IdF. Elle est en particulier chargée de l’établissement des tarifs ; cela en fait ici un acteur majeur.

L’organisation du STIF est très centralisée. Les décisions sont prises exclusivement par le conseil d'administration qui se réunit à intervalle de temps régulier. Le conseil d’administration du STIF est composé, depuis peu, de représentants de l’Etat (représentants du Ministre chargé de l'économie, des finances et du budget, du Ministre chargé de l'intérieur, du Ministre chargé de l'équipement et du logement, du Ministre chargé des transports, du Ministre chargé de l'aménagement du territoire, du Ministre chargé de l'environnement et enfin du préfet de police et du préfet de Paris) de représentants du conseil régional, de représentants du conseil de Paris, et des 7 départements de l’IdF. Au total, 34 membres siègent au conseil d’administration du STIF.

Le conseil d’administration est constitué de plusieurs commissions et d’un bureau.

L'essentiel du travail des acteurs composant le STIF est donc un travail d'instruction et / ou de préparation des travaux du conseil d'administration. Le conseil d'administration n'est pas un organe qui insuffle au STIF une stratégie de long terme. L'ensemble des projections stratégiques est élaboré ailleurs (au niveau ministériel). Les décisions du conseil d’administration sont parfois même très locales (cf. tableau suivant indiquant les différentes décisions prises par le CA du STIF en 2003).

13 juin 2003 • Nouveaux contrats STIF-RATP et STIF-SNCF : mandat de négociation au directeur général

• Politique de la ville : convention entre le STIF et les transports Daniel Meyer

• Création d'une tarification spéciale à l'occasion de la fête de la musique

2 avril 2003 • Modalités de distribution des passes navigo orange • Programme d'utilisation du produit des amendes :

investissements qualité de service : subventions pour l'équipement télébillettique (valideurs navigo) des entreprises privées de transport en commun adhérentes d'Optile

• Cession d'un terrain sis rue du 19 mars 1962 à Saint Denis (93)

• Cession d'un terrain situé au 27 rue Croulebarbe à Paris (13ème)

• Prolongement de la ligne T2 de la Défense au pont de

• Tangentielle nord : étude d'une variante "train léger"

• Nouvelles dessertes SNCF

• Produit des amendes 2003 : budget-programme modifié 2003

• Produit des amendes 2003 : RATP : vidéosurveillance embarquée dans les bus : quatrième tranche de 1000 bus • Produit des amendes 2003 : videosurveillance tous

réseaux : phase 2

• Produit des amendes 2003 : déploiement de la

vidéosurveillance dans 120 gares SNCF : deuxième tranche de 60 gares

• Produit des amendes 2003 : SNCF - Infogare : mise en place d'un système d'information des voyageurs en temps réél

• Produit des amendes : régularisation de deux subventions • Produit des amendes : régularisation de la subvention

J.3.024

4 février 2003 • Election d'un vice-président issu des représentants du conseil régional

• Championnat du monde d'athlétisme 2003 : desserte en transports collectifs

• Contrat entre le syndicat des transports d'Ile-de-France et la RATP pour la période 2000 - 2003 : avenant n° 6 • Création d'une liaison en mode tramway Saint Denis -

Epinay Villetaneuse

• Liaison CDG express

• Décision modificative provisoire et décision modificative n° 1 du budget du STIF pour l'exercice 2003

• Approbation du compte financier du STIF pour l'exercice 2002

Tableau 34 : Illustration des décisions prises au Conseil d’Administration du STIF (année 2003)

1.1.2. Les entreprises de transport public

Les entreprises de transport public sont également appelées exploitants dans la mesure où elles sont en charge de l'exploitation des différents réseaux de transports. Elles sont de deux types:

publiques ou privées.

Il y a en IdF deux grandes entreprises publiques de transport: la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens) et la SNCF (Société Nationale des Chemins de Fer). La RATP est en charge du réseau de métro, des lignes de tramway et de plusieurs lignes de bus. Le réseau de la RATP se situe essentiellement sur Paris intra-muros mais une grande partie des lignes de bus, de tramway et métro « déborde » sur la petite couronne francilienne, c'est-à-dire la proche banlieue parisienne.

Les récentes et prochaines évolutions législatives autorisent la RATP à exercer son activité bien en dehors de la petite couronne francilienne: sur le territoire français mais également à l’étranger (elle peut aujourd'hui produire de l'expertise auprès de collectivités locales et territoriales ; elle exploite aussi certains réseaux hors IdF). La RATP est une entreprise de grande taille qui pendant

longtemps a pu user de sa situation de monopole institutionnel pour éviter d'avoir à maximiser son profit, comme n'importe qu'elle autre entreprise capitaliste moderne.

La SNCF est une entreprise spécialisée dans le transport par voie ferrée. La totalité du transport ferré en IdF (hors métro et tramway) est assurée par la SNCF qui est en position de monopole (sur la région mais également sur la totalité du territoire français) institutionnalisé, comme la RATP. La SNCF est également une entreprise de grande dimension aussi bien en terme d'emprise territoriale (qui s'étend évidemment bien au delà de la région IdF) qu'en terme humain (nombre de salariés).

1.1.3. Les entreprises de transport privées

A côté des deux grandes entreprises publiques de transport, nous trouvons en IdF un grand nombre d'entreprises privées de plus petite taille (plus de 80). Elles constituent un ensemble très hétérogène ; nous pouvons distinguer deux types d'entreprises privées:

- Les entreprises de transport, filiales de grands groupes financiers (comme Vivendi par exemple) ou propriétés de grandes institutions financières (TRANSDEV par exemple est détenu par la Caisse des Dépôts et Consignation);

- Les entreprises à structure familiale, créées dans les années 50 ou 60.

Cette hétérogénéité s'est retrouvée cristallisée dans le paysage des associations de représentant des entreprises de transport. Jusque la fin des années 90, il y avait ainsi deux associations: l'ADATRIF plutôt composée d'entreprises filiales de grands groupes financiers et l'APTR. Ces deux associations ont fusionné sous une association unique du nom d'OPTILE. OPTILE est devenue ainsi l'unique représentante des transporteurs privés au STIF.

1.1.4. Les collectivités locales et territoriales

Les collectivités locales et territoriales forment un ensemble d’acteurs majeur dans le domaine des transports publics en Ile de France. Elles sont composées de communes, de regroupements de communes (communauté d'agglomération, communauté de communes), des départements d'IdF (conseils généraux), et enfin de la région (conseil régional d'IdF). Bien que l'IdF ne soit pas soumise à la LOTI et que les collectivités n'aient pas de compétences formelles en matière de transport collectif, celles-ci sont de fait des acteurs majeurs du transport public en IdF. En effet, elles subventionnent en partie l’exploitation et l’investissement des entreprises de transport et elles sont le lien privilégié avec la population. Les associations d’usagers et de voyageurs s’expriment très peu et le relais avec la population, c’est souvent le maire de la commune ou le

conseiller général du département (qui est souvent la même personne d’ailleurs). A ce titre, elles sont supportrices d’enjeux et d’intérêts locaux forts.

Il y a de fortes inégalités dans l’implication des collectivités - qui rappelons le n'ont pas la compétence transport - dans une politique de transport volontariste et cohérente. Néanmoins, ce point de droit évolue. Comme nous le verrons plus loin, de récentes dispositions législatives autorisent certaines collectivités ou regroupements de communes à se voir déléguer une partie de l'autorité du STIF en matière de transport. Par ailleurs, le conseil régional qui finance une grande partie des opérations de transport dans la région est entré au sein du conseil d’administration du STIF, l’Etat lui reconnaissant ainsi un poids qui était de fait important53.

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